vendredi 6 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 6 juin 2008


Vendredi 6 Juin 2008
Des parlementaires européens mettent en garde Rachida Dati pour une décision de justice, qui n'est pas son fait et dont elle a fait faire appel : seront-t-ils aussi fermes le 18 Juin quand ils auront à voter la directive, adoptée sous présidence slovène, et empirant les régimes nationaux que réservent les Etats-membres aux "sans-papiers" ?
La Grèce que visite Nicolas Sarkozy
Les quatre cent ans de Québec qu'ira fêter François Fillon
Adidas ne fabrique pratiquement plus qu'en Asie (Adis-Nike = Airbus-Boeing ?)
Un 4 x 4 gênant l'autocar, au passage à niveau dangereux, mais le chauffeur reste écroué

Prier… autour des immeubles à deux étages de cette banlieue d’où l’on entend et voit décoller les avions d’Orly, les herbes hautes, de la verdure tout de même, l’heure des chiens, dont le mien, calme malgré la rumeur de l’aéroport et des autoroutes. Textes qui me semblent d’une densité parfaite, Paul en homme d’affection et de terrain, dit tout ce que l’on peut dire à un cadet tant aimé pour que sa vie soit belle et féconde. Mise en place des objectifs et des moyens [1]. Bilan de vie aussi pour l’apôtre, écrit-il de sa résidence surveillée à Rome ? Tu as suivi pas à pas mon enseignement, ma manière de vivre et mes projets, ma foi, ma patience, ma charité et ma persévérance, les persécutions et les souffrances, tout ce qu’il m’est arrivé… Paul a toujours fait état de ses qualités, explicitement énumérées, tandis que ses défauts, il les reconnaît mais n’en livre pas l’identification. Objectivité et prudence d’un pasteur qui s’est instrumenté lui-même par vovcation. Timothée placé poiur être biographe de Paul, quel portrait ne nous donnerai-il pas s’il prenait la plume, en intime, sin intime connaissance de cause, son sujet, son père dans la foi, qui est l’essentiel – pour l’époque bien plus qu’ajourd’hui – sauf si, cerveau présumé du 11-septembre, on fait la figuration pour le procès de Guantanamo dont l’issue est certaine. De tout cela, le Seigneur m’a délivré. Croquis fulgurant des « mauvaises » gens : quant aux hommes mauvais et aux charlatans, ils iront toujours plus loin dans le mal, ils seront à la fois trompeurs et trompés. La première victime du pécheur, du malfaisant, c’est lui-même. Le péché, fondamentalement comme un manque à notre vocation de fils de Dieu, fait toujours en première victime, nous-mêmes, abîmés, et enfoncés dans notre addiction. Antidote : tu dois en rester à ce qu’on t’a enseigné. Vertu de la Parole transmise, des textes, de ce qui nous parvient, nous est donné, concrètement autant que mystérieusement puisque subjectivement rien ne vaut ni n’a d’efficacité que selon notre consentement, notre adhésion, mais celles-ci – elles-mêmes – nous sont données. Prise de conscience, tôt ou tard dans une vie, et qui témoigne en nous par ce dialogue reçu de Dieu et animé par Lui, incessant en notre âme et selon notre vie, qui témoigne de la puissance-même du Rédempteur. Tu connais les textes sacrés, ils ont le pouvoir de communiquer la sagesse, celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus-Christ. Tous les textes de l’Ecriture sont inspirés par Dieu. Nous ne sommes que le psalmiste qui, sans relâche, prie et loue, pleure et attend. Mon frère bénédictin, sur son lit d’hôpital, à bout d’une singulière vocation dont il aura tout vu et vêcu, sauf la réalisation, sans doute, pour les yeux des hommes… : je ne dévie pas de tes exigences… grande est la paix de qui aime ta loi, jamais il ne trébuche. Seigneur, j’attends toi, le salut. Et le divin maître nous fait partager une partie de rigolade… si je puis écrire et prier ainsi… quand il se paye la tête des scribes, s’en débarrasant soudain pour un moment…. D’où vient-il qu’il est également son fils ? Et la foule, qui était nombreuse, l’écoutait avec plaisir. Dieu mettait en boîte ceux qui, se réclamant de lui, vivent d’une domination mentale, et à l’époque confortable et rétribuée, sur des ouailles conditionnées.

Cent cinquante députés au Parlement européen s’adressent à Rachida Dati à propos de la décision du tribunal de Lille, mais nos médias n’ont pas fait état ni de procédures d’alerte parlementaire dans les Etats membres, dont nous, ni de débats au Parlement, à propos de la directive dont la présidence slovène se gargarise, alors que comme toutes les anciennes Républiques yougoslaves, elle souffrait d’un racisme certain des deux pays de langue allemande frontaliers des pays dits « de l’Est » pendant plus de quarante ans. Les sans-papiers bien plus mal traités et précarisés par un texte européen que par nos lois nationales !

Ce que je reçois :
Le projet de directive retour tel qu’il a été dernièrement modifié et adopté par les représentants des Etats membres le 22 mai dernier est encore plus alarmant que le texte amendé par le Parlement Européen en septembre dernier contre lequel nous nous étions mobilisés.
Alors que les points suscitant notre inquiétude sur le premier projet subsistent, on note un durcissement du texte qui prévoit notamment:
- un enfermement des étrangers pouvant atteindre dix-huit mois, pour le seul fait d'avoir franchi des frontières et de vouloir vivre en Europe ;
- la détention et l'éloignement des personnes vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées, victimes de torture,...) et des mineurs qu’ils soient ou non accompagnés, au mépris du respect de l'intérêt supérieur de l'enfant. La dernière version de ce texte permet la détention et l’expulsion forcée des mineurs isolés vers un pays tiers (autre que leur pays d’origine) où ils n’ont ni famille ni tuteur légal ; en outre, il n’est plus imposé aux Etats de fournir un titre de séjour aux personnes souffrant de maladies graves,
- une systématisation de l’interdiction du territoire de l'UE pendant cinq ans pour les personnes expulsées, soit l'exclusion et la criminalisation de ces personnes ;
- le renvoi des étrangers vers les pays par lesquels ils n’ont fait que transiter, sans qu’ils aient un lien avec ces pays.
Le projet de directive doit maintenant être soumis au vote du Parlement européen le 18 juin prochain
D’ici ce vote, une manifestation nationale en France, contre : le 14 Juin.

Le président de la République en Grèce. Il se flatte de ce projet de texte, et promet la priorité pendant la présidence semestrielle française à cette nouvelle législation ainsi qu’à l’effort de défense européen (ce qui signifie de trouver les prétextes convenus pour notre retour dans l’O.T.A.N.). Une Grèce qui ne se respire et comprend qu’en y durant. J’ai vu la neige dans le Péloponèse et sur l’Acropole, je promenais mes chiens à l’aurore orange sur la Pnyx et au théâtre Hérode Atticus, Martha Graham créait ses ballets pour le monde entier. François Mitterrand – par affinité officielle avec le charismatique chef du PASOK – y vint souvent à partir de Septembre 1982 ; c’est à Vouliagmeni, banlieue balnéaire d’Athènes, qu’il fit l’éloge de Youri Andropov. Papandreou lui avait procuré une conversation avec Khadaffi, elle eut lieu en Crète. Ce pays, en difficulté avec la Macédoine pour des raisons patronymiques, avec la Turquie pour avoir été défaite en une seconde « anabase » en 1922 qu’elle n’aurait pas dû entreprendre, et ayant mis pendant trente cinq ans la République sœur de Chypre dans le drame de la partition turque, a nos défauts : même sensibilité à l’Orient, même prétention d’être aux origines de la pensée claire et aussi de l’idée européenne, même pétition d’indépendance et d’américanophobie (une base U.S. dans le périmètre de l’aéroport de la capitale : Hellénikon) et en fait un peuple plus admirable par osmose avec ses paysages et parce qu’il produit une certaine façon de vivre et de voir la vie – intelligente – que par une politique intérieure bloquée et extérieure où les cartes se gâchent journellement, à croire qu’il y en a beaucoup.

J’ai failli me mettre en disponibilité de mon administration du Commerce extérieur (l’ancienne direction des relations économiques extérieures, sise au Quai Branly depuis la Libération au lieu du musée voulu par Jacques Chirac) : amour d’une franco-grecque qui avait fait, avec son amant, plusieurs années de prison sous la fausse accusation de terrorisme urbain, assumée avec courage mais dénoncée aussi comme alibi des complaisances du régime de Constantin Caramanlis, l’aîné… envers les nostalgiques des colonels pustchistes de 1967. Amour des paysages, du ciel, de la mer, de l’habitat blanc et bleu des îles, du type de nourriture, du climat où l’on vit semi-nu et où un verre d’eau ou une cuiller de miel dans du yaourt sont aussi évocateurs que l’œuvre entière du précieux Saint-John Perse. Tout était turquoise ou bleu drapeau (grec, c’est-à-dire avec un soupçon de gris clair). Je savais certes que les plus beaux monuments grecs sont en Sicile ou en Turquie, mais – là – une demi-colonne de Delphes vaut des villes entières, sauvées de la ruine. Nous serions allés, un 14-Juillet, frapper à l’opinel le général Pinochet en faisant exprès tous deux le voyage de Santiago. Fille et Grèce piquante, âge – le mien – qui était déjà alourdi, à quoi excellent les carrières issues de l’E.N.A. Je voulais y écrire…

Le Premier ministre, à Québec, le 3 Juillet prochain pour le quatrième centenaire de la ville. Il semble qu’à la suite du referendum de rattrapage en 1995, les positions au Parti québécois se soient assourdies, que les partisans du Canada en tant que tel, dans la Belle-Province n’ont pas réalisé ce qu’était ce tournant. Et le Parti québécois n’est que troisième à l’Assemblée législative. Les choses s’étaient jouées à 30.000 voix seulement, l’argent d’Ottawa n’était pas dans les comptes de campagne susceptibles d’être vérifiés. Jusques-là, même les libéraux étaient crédibles à Ottawa quand ils feignaient d’avoir la main sur la porte. Puis plus rien, le charisme de Bouchard a fait croire à un nouveau referendum imminent : il ne serait pas légitime, quoique les souverainistes restent au moins 40% et couramment 45% des sondés. Pariseau, à la de Gaulle avait aussitôt démissionné. Aujourd’hui le Parti québécois n’est même plus l’opposition officielle, mais les élections fédérales et provinciales – possibles à tout moment, puisque dans les deux capitales les gouvernements sont minoritaires – pourraient remettre en selle les indépendantistes. Nicolas Sarkozy a prétendu tout changer des relations entre les deux pays (les deux rameaux de notre peuple, c’est sans doute ce qu’aurait dit de Gaulle) : discours d’un 6 Mai mettant à pied d’égalité nos relations avec Ottawa et avec Québec. Interventions expresses d’Alain Juppé en tête-à-tête, ce qui ce sut au Canada, et aussi de Rocard. Rectification de texte en décorant Céline Dion, mais l’on appréhende sur les rives du Saint-Laurent, sa venue en Octobre pour le sommet de la francophonie – qu’il confond en revanche avec sa propre vue des intérêts des seuls Français – puis pour la rencontre contractuelle entre la Fédération et l’Union européenne. On aimerait là-bas que François Fillon en dise assez pour que Nicolas Sarkozy s’en tienne à la prudence et à la jurisprudence : une préférence pour les francophones. Décoant la chanteuse, il aurait dit qu’à Ottawa sont des amis, mais que les Québécois sont nos frères. Reste que – depuis mon cher Couve de Murville d’ailleurs – nos administrations, en tête desquelles le Quai d’Orsay, ne souhaitent pas privilégier Québec, que d’ailleurs la France contemporaine n’aime pas l’indépendance des autres, notamment en Afrique, ni la sienne en particulier et ne révère que celle des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie : l’ordre qui s’établit. Ce’est de France qu’est venue l’habitude qui se prend surtout à Montréal, par ailleurs en passe de devenir bilingue… de ne plus dire : fin de semaines, mais ouiquende (prononcée : week-end, comme en anglais). Aujourd’hui, la prise de conscience et la reprise des débats, notamment sur l’immigration et l’éducation, à leur point du début des années 1960 un soir ou un autre. En revanche, pour la situation économique, jamais semble-t-il le pays n’a été plus rodé, les indicateurs à leur sommet… effet pervers, cela pousse à venir travailler (en immigrés) au Québec. Cause de cette prospérité relative surtout face à un Ontario qui décline et n’a pas su appeler comme Québec les industries de pointe, de l’aéronautique à l’informatique et aux bio-technologies : l’A.L.E.N.A., le « marché commun » nord-américain, déjà rêvé par René Lévesque. Nos entreprises investissent, les courants et relations sont multiples. Jamais eu autant d’étudiants fançais : environ six mille, ce qui pèsent sur les budgets du Québec.

Adidas qui chausse les Slaves à Roland-Garros, c’est-à-dire les gagneuses, n’est plus que Adidas-France, employant il est vrai 40.000 personnes. La marque aux déclinaisons anglo-saxonnes, fabrique – et l’avoue – à 95% en Asie.

Le chauffeur du car contre train : appel à témoins pour identifier un 4x4 qui aurait pu gêner le transport d’enfants. Première mais décisive nouvelle après cette mise en taule démagogique. Personne ne revient sur ce qu’ont dit les enfants aussitôt : les portes ne s’ouvraient plus. Donc, défaillance mécanique… alors que depuis lundi, on lapide pour défaillance humaine. Et cela ne fait programmer par aucune autorité publique la mise sur pont ou sous terre des 18.000 tronçons routiers coupés par un « passage à niveau ». Il y a vingt ans, on avait calculé que cela demanderait vingt ans… et coûterait des milliards.


[1] - 2ème lettre de Paul à Timothée III 10 à 17 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Marc XII 35 à 37

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