Lundi 23 Juin 2008
Le choc pétrolier, salvateur ?
La révolution, quels ingrédients ?
Nicolas Sarkozy en voyage
L'antisémitisme a bon dos
Chirac aurait obtenu l'accord de Bouteflika
Le Sénat conserve la Constitution du général de Gaulle
La France, modèle d'une politique d'immigration, selon l'UMP et cf. Vincennes
Ces Américains dont nous dépendons
Prier… action de grâces, demande de la vie. Vivre sérieusement et pourtant avec détachement. [1] Faisè-je assez attention à autrui et à ce qui peut lui faire plaisir ? m’effacer vraiment et ne pas me laisser entraîner par moi-même. Enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. La mesure dont vous servez pour les autres servira aussi pour vous. Oui, hier, je ne me suis pas aimé. Ils n’ont pas obéi et ils se sont entêtés… ils ont méprisé… détournez-vous de votre conduite mauvaise. Vérité psychologique, le dédoublement qu’opère en nous le mal. Nous ne nous aimons plus, nous ne pouvons plus nous aimer, nous ne pouvons plus coincider avec nous-mêmes. Le mal divise les hommes et femmes entre eux, mais en nous-mêmes fait toutes les failles de la dégénérescence. Tu nous as rejetés, brisés, tu étais en colère, reviens-nous ! Dieu, dans sa grâce, nous mettant en garde contre nos pentes. Tu nous fais boire un vin de vertige. Dieu, notre éducateur. Ils avaient alors adoré d’autres dieux. Ce mouvement de la liturgie à l’offertoire : humbles et pauvres, qu’ainsi soit ma journée : dédiée à autrui et recueillie.
Un Jean-Marc Jancovici, ingénieur-conseil, expose à France-Infos. sur ce que peut avoir de salutaire l’actuel « choc pétrolier ». Il remarque que la voiture électrique – même s’il ne s‘agira de pétrole qu’à 5% – sera consommatrice d’énergies non renouvelables, parce que l’électricité a des sources soit fossiles, soit fissiles. Il me semble oublier l’illimité que sont les énergies solaires et éoliennes, mais actuellement l’utilisation et la domestication de celles-ci sont encore marginales. Il conclut que l’ajustement ne se fera que si le prix du pétrole et de l’énergie en général augmentent plus vite que le pouvoir d’achat – on y est déjà, à l’évidence. Il fait observer que les fabricants d’automobiles seront les derniers à mettre sur le marché l’innovation parce que celle-ci n’est rentable qu’à très long terme (Renault metr sur le marché au plus haut du cours pétrolier sa 4x4…). Il remarque aussi que les dirigeants ne sont pas plus informés que le commun. Mais l’optimisme final est proche du mien : l’humanité, face aux défit, trouve toujours une solution, on la trouvera et elle aura bien des formes et des chemins en société, en économie, en politique. On ne la datera et on ne la qualifiera que beaucoup plus tard, elle formera un ensemble comme il eut la Renaissance ou l’époque des Lumières. On peut déjà augurer que la conquête de l’espace extraterrestre et la connaissance de la matière (et par là, probablement, de la nature de l’espace et du temps) vont avoir un rôle décisif pour que nous sortions des évidentes impasses où nous sommes depuis quelques décennies.
Quelle que soit donc la question étudiée, on aboutit toujours à ce que la révolution ne se fait pas par le haut mais s’impose par le grand nombre, par la masse ou la base, soudainement réveillées et ne supportant plus le non sens ou l’injustice. Mais il me semble qu’aucune révolution ne reproduit une des précédentes, pour deux raisons. Si celle-ci l’a emporté, elle réprimera toute autre qu’elle jusqu’à imploser, schéma soviétique, ou à muter, schéma chinois ; si au contraire, elle a été défaite : les mouvements de 68 ou les systèmes nazis ou fascistes d’idolâtrie du chef fondée sur une biologie sociale, elle n’a pas d’épigones, elle fait rêver et par cela elle contribue à conserver l’ordre qui s’est établie sur son échec.
Nicolas Sarkozy en Israël – deux jours – et en Cisjordanie – un jour. Commentaires banaux, inspirer confiance aux deux parties, plaider pour un Etat palestinien. Relations avec Israël comme avec les Etats-Unis, rétablies depuis son élection : légende qui a sa source je ne sais où. Car nous n’étions mal ni avec l’un ni avec les autres au temps de Jacques Chirac et de François Mitterrand, simplement les désaccords étaient clairs ; avec Nicolas Sarkozy, ils ne peuvent que demeurer la France étant ce qu’elle est, l’Europe étant ce qu’elle peut être et nos partenaires restant résolument dans une ligne belligène de ne rien compromettre que forcés. Ce n’est pas le vouloir ou l’analyse égotiste d’un seul qui change les rapports d’Etat à Etat. Pour le meilleur, on le voit bien avec l’Allemagne : quels que soient les chefs, les deux pays et les deux peuples doivent s’entendre et s’entendent sur le fond malgré quantité de divergences, toutes de nature à provoquer le divorce, regards différents vers la Russie, vers la Méditerranée, formes de la démocratie et du mouvement social totalement étrangères les unes aux autres.
L’Etat palestinien ne se fera que par la force et unilatéralement. Ceux qui songent à une naissance consensuelle les dispensant d’avoir à choisir entre Israël et les Arabes, rêvent. Si cet Etat ne se fait décidément pas, tôt ou tard Israël en tant que tel disparaîtra et sa population dépendra du bon vouloir arabe, comme les Arabes depuis 1948, dépendent d’Israël en politique intérieure, en unité de la nation qu’ils sont censés constituer malgré la multiplicité de leurs Etats et les rivalités de leurs dictateurs respectifs (seule, la Jordanie, ultime monarchie, est à peu démocratique), et évidemment en politique extérieure. La solution, tout le monde la connaît, c’est un Etat binational, un bien commun et une terre commune qu’est la Palestine, cela ne se divise pas. Ou bien une succession de dominateurs/dominés, ou bien une entente. On demeure dans le premier terme.
Les voyages de l’actuel président sont-ils une occasion de rayonner notre pays et la personne de son chef – à quoi excellait le général de Gaulle et ne manquait pas François Mitterrand. Nicolas Sarkozy dans ses entretiens de politique général, sait-il écoûter ? en tête-à-tête sans rien communiquer aussitôt et pour réfléchir ? Un homme qui semble tributaire, en mécanique intellectuelle, sinon en convictions, de ce qu’il a vêcu dans ses expériences gouvernementales : la brigue d’Edouard Balladur entre 1993 et 1995, l’immobilisme sans lumière de Jacques Chirac entre 2002 et 2007. Rien que Nicolas Sarkozy ait vraiment admiré chez l’un ou chez l’autre, quoique le premier soit l’inspirateur des grands thèmes du règne actuel : rapprochement avec l’Amérique et révision constitutionnelle. L’influence et le personnage d’Edouard Balladur ne sont pas commentés – ce qui continue de m’étonner : ils me paraissent la clé de beaucoup des événements sous la Cinquième République à partir de 1966-1967, ce qui « fait un bail » ou plutôt d’orientations : l’engrenage des privatisations a été sa doctrine. Jean Monnet, l’inspirateur (le mot est du général de Gaulle) de l’entreprise européenne dans ses premières années et par là une référence pour les adversaires de ce qui sembla s’en éloigner ensuite, et Edouard Balladur, inspirateur de Jacques Chirac jusqu’en 1993, puis de Nicolas Sarkozy depuis que règne celui-ci. – Ce qui est dit de son discours à la Knesset est archi-banal, et déjà ressassé partout depuis des années. L’assurance que la France est aux côtés d’Israël pour sa sécurité, même de Gaulle la donnait, à condition bien entendu (toute l’affaire des Six-Jours en 1967 est là qu’Israël ne soit pas l’agresseur). Au reste, les textes et communiqués de ces trois jours calquent ceux de Conleeza Rice, qui s’était précipité sur les traces du Français au Liban et en a appelé au gel de la colonisation juive.
L’indignation sur commande de tous ceux qui craignent de passer pour antisémite ; l’affaire du règlement de compte autour des Buttes-Chaumont. Il faut que ce soit le Grand Rabbin qui émette des doutes sur le caractère atisémite de l’agression, puisque bien d’autres mobile existe de se tabasser entre jeunes loubards et que la victime est connue de la olice ppour drogue et vol à l’arrachée. N’importe, on en sait plus sur l’indignation qui étrangle le président de la République en voyage officiel que sur ce qu’il peut faire bouger là-bas : car quels sont ces interlocuteurs ? La même Knesset a voté sa propre dissolution et Ehoud Olmert a peu de chances de survivre. Quant à Mahmoud Abbas, c’est le "roi de Bourges", la Cisjordanie est emmurée, son territoire mité par la colonisation juive et Gaza de lui appartient plus depuis un an et demi.
Perndant ce temps-là, François Fillon est rentré bredouille d’Algérie. Nous continuons à vendre à crédit du nucléaire civil – Areva pour l’essentiel, qu’on se prépare à refiler à Bouygues – ce qui signifie que le contribuable paiera les impayés probables de la Chine à la Libye et à l’Algérie (quoique celle-ci se soit attachée depuis vingt ans une bonne réputation). Mais il n’a pas obtenu d’engagement de Bouteflika de venir à Paris pour le sommet « méditerranéen » : Jacques Chirac l’aurait sûrement obtenu. Au mieux, l’entreprise « sarkozyenne » sera un ajout au processus de Barcelone qui reste l’expérience partagée de l’Union européenne et des pays d’outre-Méditerranée.
Le Sénat « détricote » les compromis et votations de l’Assemblée nationale sur la révision constitutionnelle. Le paradoxe est que la Haute Assemblée qui a été jusqu’à présent l’empêcheuse de grandes réformes constitutionnelles dans la ligne « gaullienne » (les propositions de François Mitterrand en 1984 notamment, et bien entendu le contexte du referendum de 1969), va probablement faire capoter le projet de Nicolas Sarkozy. Déjà, le calendrier ne pourra être tenu, et il faudra faire travailler tout l’été les parlementaires ce qui ne les rendra pas dociles.
La grande affaire en ce moment – pour l’Europe et pour la France – est sans doute la question de l’immigration ou plutôt de son traitement pratique et légal. L’UMP appelle les autres Etats-membres à imiter Brice Hortefeux La directive « slovène », le système déjà de quotas annuels fixés a priori dans chaque Etat-membre a déjà fixé des normes européennes choquantes et non efficaces. Les camps de rétention, la distinction entre détenus et retenus – ces derniers retenus précisément mais sans jugement – nous assimilent, torture en moins, aux système américains de détention sans jugement que vient de condamner la Cour suprême. L’affaire de Vincennes, les photos prises de l’extérieur de ces enclos nous mettent à nu – sur fond de prisons surpeuplées, de report à cinq ans au moins de l’individualisation des détentions par celleule particulière. Un dialogue entre la députée-maire UMP dont le centre de détention qui a brûlé dimanche se trouve dans sa circonscription, et Malek Bouti, responsable de ces choses au Parti socialiste, était – ce matin, sur France-Infos. – particulièrement révélateur. La députée - voix d'homme et le contraire d'une tendre - avait des lapsi répétés, ignorant les critères légaux d’obtention de papiers pour les clandestins confondant détention et rétention, et surtout son interlocuteur avec Harlem Désir, « si ce n’est toi, c’est donc ton frère… », le racisme était là. On a d’ailleurs, à l’UMP, un bloc idéologique d’extrême droite mais très cohérent et manifestement organisé et répété. Ainsi Châtel comme Devedjian véhiculent l’idée qu’il faut tout faire pour éviter les délocalisations, la dernière en date serait celle de Total. Tout simplement… l’erreur de fond et initiale a été de détruire Elf et le groupe public.
Mais deux autres sont latentes, et d’importance. La question des ravitailleurs de l’U.S. Air Force n’est pas seulement la cassation des contrats remportés par EADS, mais des arbitrages budgétaires, semble-t-il aux Etats-Unis. La sûreté nucléaire dans les bases américaines en Europe laisserait à désirer. – Sur ce fond, la campagne présidentielle avance comme je l’ai prévue depuis le début de l’année. Obama doit surenchérir de crédibilité et de patriotisme ce qui l’amène à évoquer des frappes au Pakistan si Ben Laden était repéré avec assez de certitude, cela juste au moment où Condoleeza Rice doit présenter des excuses pour une « bavure » ayant causé une disaine de morts, des militaires locaux, précisément au Pakistan. Tandis qu’au contraire McCain excelle à se démarquer de Bush junior. C’est lui qui fera le retrait et la paix.
[1] - 2ème Rois XVII 5 à 18 passim ; psaume LX ; évangile selon saint Matthieu VII 1 à 5
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