Vendredi 20 Juin 2008
Le pays qu'on assassine : cinquante ans de travail ruinés
La dictature cherche ses moyens audiovisuels
Vers l'échec international
Fautes pardonnées ? impardonnables pourtant. Dieu pardonne certes, mais nous-mêmes, mais moi-même à moi-même ? Pardonnez-nous comme nous pardonnons… mais pardonnons-nous, précisément ? Ma faute est devant moi sans relâche, mon péché, moi je le connais. L’heure d’un oiseau solitaire, il est à lui-même son écho… – Prier… nos prières ataviques récitées au lit tandis que notre petite fille se réendormait entre nous. Car le Seigneur a fait choix de Sion, elle est le séjour qu’il désire. Et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, plenum gratiae et veritatis. Athalie, de Racine, que je n’ai pas lu, une histoire tragique, le massacre des innocents, la figure de Moïse, la figure de Jésus nouveau-né, les enfants-providence dans la Bible, la place des enfants comme parabole par excellence dans l’enseignement du Christ, la virginité comme disponibilité, virginité d’une âme d’enfant, virginité d’un corps humain propre à se donner et à se consacrer.Le salut d’un pays, parfois par la violence, le renversement d’une tyrannie mais selon des règles et en vue du rétablissement de la légitimité. C’est un homme issu de toi que je placerai sur ton trône. Dieu intervient dans l’Histoire, l’emmêlement de la trame dynastique de David au temporel et au spirituel, la dialectique des saluts nationaux, la décolonisation quand elle réussit, les belles figures historiques, je n’en manque pas dans mon souvenir, de très belles qui continuent de m’habiter. La joie des libérations. Le Christ dont les réflexions sur le sel ou la lampe et leurs fonctions rédemptrices sont familières, en propose une troisième : si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y aura-t-il ! Deux démarches en une seule, le réalisme et l’échelle des valeurs : faites vous des trésors dans le ciel là où les mites et la rouille ne dévorent pas, et une attitude qui n’est ni le témoignage encombrant les autres, ni une mise en valeur d’un parcours qui ne peut être que particulier, comme toute vocation, comme tout accomplissement de la personnalité de chacun, qui est de participer au salut du monde et d’être lumineux à soi-même et aux autres. [1]
Mon esprit et mon "coeur" apprennent qu'il n'y a pas de limites à la révolte. Réponse courriel d’un ancien ministre du général de Gaulle et de François Mitterrand à qui je « transfère » les trois fichiers du Livre blanc sur la défense, mis en ligne sur le site de l’Elysée.
Un pays qu’on assassine. Cinquante ans de travail : notre retrait de l’O.T.A.N. pas tant contre les Etats-Unis, à peine contre leur manière, mais l’apprentissage, le réapprentissage de l’indépendance qui avait été la passion de nos ancêtres et la raison de vivre de nos gouvernants pendant des siècles. L’outil militaire, notre avance technique, combinée avec notre indépendance, qui faisait de nous « à l’ouest » la première puissance après l’Amérique. Dans Le Figaro d’hier, que j’ai manqué, ce collectif "Surcouf" tient trois arguments contre le Livre blanc : il semblerait que Nicolas Sarkozy n’ait pas été obéi par les rapporteurs, il est certain que les réductions d’effectifs, de mise en chantier et de moyens budgétaires nous mettent en recul par rapport à la Grande-Bretagne. Pour ces officiers, nous descendons au niveau de l’Italie. Autant, les législations économiques et sociales sont réversible, exemple la durée du travail et jusqu’au concept-même de sa durée maximale à fixer par la loi, qui sont maintenant mis en débat et vont vers leur abolition, autant une telle réorientation diplomatique et une telle dimiunution de nos armées seront irréversibles, il faudrait un hercule – comme le fut de Gaulle – pour renouer avec ce qui aura été coupé. C’est un assassinat, c’est une trahison. Prenant au mot, Alain Juppé qui – hier, à la Fondation pour l’innovation politique de Jérôme Monod (ex-confident de Jacques Chirac avec la mystérieuse éclipse de la première cohabitation qui lui faisait payer en valise de billets – affaire de la casette-vidéo. posthume – ses demandes d’audience) aurait critiqué le dire présidentiel au sujet de l’O.T.A.N., j’ai écrit au maire de Bordeaux, l’appelant à l’insurrection. J’ai fait de même vers Michèle Alliot-Marie.
La réplique que donne le pâle Hervé Morin dans Le Figaro d’aujourd’hui enlève le masque. Les conditionnalités pour notre retour dans l’O.T.A.N. sont "du pipeau", il s’exprime, la décision prise. Il a le culot d’appeler l’armée au devoir de loyauté alors que ce sont ses chefs politiques qui la trahissent, et surtout trahissent l’intérêt national et le legs de plusieurs générations d’efforts.
Tout cela est affreux à vivre. Pour moi, donc, le vote de la révision constitutionnelle a exactement le même sens que celui de l’Assemblée nationale (le Congrès du Parlement de l’époque) à Vichy : c’est un vote de confiance ou de méfiance envers tout l’exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy.
Les circonstances aggravantes se multiplient. Ce soir, la mise en examen… de Pierre Mauroy, la figure emblématique de l’honnêteté en politique. Un second Bérégovoy ? selon son avocat, il est effondré. Je lui écris ma sympathie et mon soutien par la poste de demain matin. Ces jours-ci, les grandes manœuvres autour de l’audiovisuel public, sous la dictée, étape par étape, de Nicolas Sarkozy publiquement : le secteur public privé de ressources propres selon son rayonnement et réduit au bon vouloir budgétaire du prince. La grève plus ou moins publique n’y changera rien. Le secteur privé, l’une des anciennes maîtresses du prince au temps fort de la principale chaîne, une génération éprouvée et qui n’était pas dépendante de la conjoncture puisqu’elle était prisée des auditoires depuis vingt-cinq ans, est virée.
Tandis que le pays est détruit systématiquement avec hargne et orgueil : « ce sont des décisions que je revendique »… le maître, en revanche, va vers la réalité des relations internationales. Si l’Algérie et la Libye ne sont pas au sommet méditerranéen, celui-ci n’a pas de sens pour la France et pour l’Italie. Il est clair que nos partenaires de l’Union européenne n’en seront pas fâchés. Les suites du non irlandais. Imprévisiblement, la Tchéquie prend le relais. Avec une maladresse encore plus grande que celle de Jacques Chirac grommelant que certains auraient dû se taire à propos de l’Irak, en 2003, Nicolas Sarkozy s’en prend aux mêmes nouveaux adhérents venus de l’Est. Preuve qu’il ne s’acquiert personne dans ses tête-à-tête, ceux qui lui font défaut sont ceux qu’il a visités : Khadaffi qui nous a ridiculisés chez nous, qualifie rudement l’entreprise de notre débutant, et à Prague où il se trouvait en début de semaine, Nicolas Sarkozy n’a rien compris et n’a séduit personne. Mieux, alors que Barroso a – malheureusement pour l’entreprise européenne – de grandes chances d’être reconduit par défaut à la présidence de la Commission, nous trouvons le moyen de nous disputer avec lui et avec son équipe, et cela en corps, non seulement le président de la République, mais la ministre de l’Economie et le ministre des Affaires étrangères s’y sont mis.
Quant aux sujets à traiter, ce sont les reports comme sous la IVème République française, les sujets difficiles étaient reportés d’abord d’examen, puis de décision : sur le gazole, France et Allemagne sont en désaccord, rien ne se fera donc que de pitoyables et déréglantes subventions selon les Etats-membres
Faute de France – depuis du temps – l’Europe va vers les eaux les plus dangereuses. Le Parlement, jusques là môle de l’esprit de démocratie et de liberté dans le fonctionnement européen, s’illustre à propos de la directive sur le retour des sans-papiers. Traduction insuffisante ? le Slovène aurait commenté : " Un consensus a été trouvé avec le Parlement européen sur des mesures coercitives qui respectent les droits de l'homme", on ne saurait mieux résumer. L’Amérique latine entière se dresse contre nous, les Européens, ses immigrants… c’est fou. Les églises s’insurgent et se lamentent, mais Hortefeux publie ses chiffres, une hausse de 30% du nombre des expulsions et part en croisade pour un pacte européen de l’immigration.
Enfin, tandis que les Etats-Unis entre deux présidents dont l’un est inconnu – et à mon sens, ne sera pas Barack Obama malgré une préférence du monde entier, sauf les Etats-Unis – ont forcément un jeu plus restreint, l’Europe dans des circonstances difficiles où plus aucun point de repère en morale, en finances, en monnaie, en évaluation des politiques et des entreprises, en échelle de valeurs et en idéologie n’est plus clair, aurait pu dire presque le droit, en tout cas proposer un cap. Elle est au contraire perdue dans une dialectique qui la tue depuis vingt ans : les élargissements et les institutions, et ce qu’elle sait faire, c’est la directive qui la déshonore et lui ôte le droit de passer pour la championne des droits de l’homme faisant à tous autres, la leçon.
Pour l’immédiat, une présidence semestrielle de la France pour l’Union qui a perdu d’emblée la maîtrise de l’ordre du jour et un pouvoir qui, en France, est minoritaire dans l’opinion, depuis six mois et de beaucoup, et peut se faire désavouer par l’ensemble du Parlement dans un débat que lui-même a pourtant voulu et solennisé. Un régime autoritaire comme jamais sous la République et qui le sera de plus en plus, à mesure de ses échecs patents. Christine Lagarde qui s’énorgueillissait, il y a deux mois, d’un taux de croissance inattendue, polémique maintenant avec l’I.N.S.E.E. sur les prévisions pessimistes que celui-ci publie.
[1] - 2ème Rois II 1 à 20 passim ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Matthieu VI 19 à 23
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