dimanche 22 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 22 juin 2008

Dimanche 22 Juin 2008

La France, ses représentants, ministres et président, évalués dans les couloirs de la Commission à Bruxelles

Prier… et demander la suite, la force et la lumière
[1]. Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu. Et moi, je te prie, Seigneur, c’est l’heure de ta grâce. Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi. Je suis si bas que c’en est une grâce : pouvoir se mettre à genoux et n’être qu’imploration à bout de ressources, de projets, d’espérance et de force, enfin arrivé au temps présent, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ. Je m’en tiens là tandis que – majestueuse – la grande leçon continue, la leçon sur le péché, Adam et le Christ, nouvel Adam, la leçon sur notre solidarité avec le Christ et sur les véritables morts qui sont celles de nos âmes. Une foi de cierge, une foi de cathédrale, une foi de publicain au seuil de l’église, de la vie et des sacrements. Sans assurance et tout en demande pour moi et les miens, pour le monde entier et tous ceux à aimer qu’ils souffrent ou qu’ils se croient riches. Mon Dieu, je me prononce pour toi et n’ai que toi. Ne craignez pas … craignez plutôt… les hommes ? non, mais ce que tous nous avons fait en vivant et en nous organisant sans conséquence au point que nous sommes dans une tyrannie sociale, économique, politique, spirituelle, inextricable et qui nous étrangle d’âme et de corps de plus en plus. Nous souffrons collectivement de nous-mêmes. Nous sommes chacun la conséquence de tous, de tout. Le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort, et ainsi, la mort atteinte tous les hommes, du fait que tous ont péché.



Un ami d’il y a quelque temps, me fait signe de Bruxelles. Voici notre échange électronique.

Ici, à Bruxelles, le Parlement européen se prépare à aborder la Présidence Française. On en entend beaucoup dans les couloirs.

Racontez-moi, cher … , ce qui s'entend dans les couloirs... raison d'avoir raison dans mon pessimisme sur la manière et le fond de Nicolas Sarkzy... ou au contraire apprendre, à ma surprise, qu'il est efficace en cassant tout, en allant aux Américains et aux Israëliens, et en g... contre la Commission. Peut-être cela marche-t-il ?
Quel est notre représentant permanent ?
Jouyet a-t-il du prestige ?
Quelles sont les vedettes dans la Commission selon l'estime des couloirs et des services ?

Notre représentant Pierre Sellal passe pour un fin connaisseur des arcanes européennes. Il me semble qu'il est devenu le doyen des représentants permanents. La présidence française a fait de Pierre Sellal le relais incontournable de ces objectifs pour les six prochains mois. Ceci est un point positif. Il faut se servir des gens qui sont indispensables et ne pas pratiquer un ostracisme inutile et inefficace. Deuxième point positif, Jean-Pierre Jouyet, un réel atout pour les Français. Ce grand commis de l'Etat connaît Bruxelles et nos partenaires. Son professionnalisme est également illustré par son assiduité aux réunions à Bruxelles (de même que Barnier).
Kouchner n'a pas bonne presse. L'homme est jugé brouillon et peu enclin au compromis, contrairement à Jouyet. La déclaration de Kouchner visant l'Irlande peu avant le référendum est très très mal passée.
Sarkozy, dans la presse européenne (et anglo-saxonne) passe pour un homme pondant des idées à la minute, même s'il apparaît brouillon et n'a aucune culture internationale. Si chacun reconnait sa volonté réformatrice, tout le monde s'accorde à penser que ce sont des réformettes. Depuis son éléction, les blocages internes de la société françaises sont apparues au grand jour. Economiquement, l'homme n'a pas eu de chances avec la conjoncture internationale après août 2007 et la crise des subprimes. Ceci dit, la situation pourrait être pire si l'on considère ce qui se passe au Royaume-Uni et en Espagne, où les économies se cassent la figure dans une proportion pire que nous.
Les Allemands ont eu peur d'une présidence française française qui veut tout aborder dans son agenda sans rien pouvoir finir. De plus, l'Union pour la Méditerranée n'est plus. Pour tous, il est clair que l'initiative de la France s'est heurtée à un "nein" de Berlin. Merkel a recadré Sarkozy et les capitales de la rive sud n'ont absolument pas été dupes. Ce n'est ni plus ni moins qu'une réactivation du processus de Barcelone.
Sarkozy n'est pas prudent. En attaquant Peter Mandelson avant hier, José Manuel Barroso s'est jugé attaqué. C'était une erreur. Barroso a plus tard passé un coup de fil à Sarkozy pour lui dire qu'il n'était pas possible d'aborder un partenariat entre la présidence française et la Commission sous cet angle.
Il est clair que le non irlandais a plombé l'ambiance. Et si personne n'ose le dire, vous pouvez être sur que si un sondage était réalisé en Europe, une écrasante majorité dirait que l'Irlande a franchement abusé dans la mesure ou ils touché énormément en subventions européennes et que leur économie doit tout aux fonds structurels. Dans les couloirs, on entend que l'Irlande a finalement voté non car, devenue une riche économie, les Irlandais ont pris conscience que ce serait leur tour de devenir contributeur nets à partir de 2013 : un vrai égoïsme.
Personnellement, je pense qu'il est inutile de dramatiser. L'Irlande n'est pas un Etat fondateur et ne compte que 4 millions d'habitants. Son égoïsme a fait l'objet d'attaques virulentes et si l'on considère qu'en 2001 ils avaient rejeté le traité de Nice pour l'accepter six mois plus tard, il ne sert à rien de dramatiser.
Concernant les opposants au Traité de Lisbonne, il est amusant de constater que ce sont les mêmes citoyens qui disent qu'ils sont contre cette Europe-là, qu'ils veulent une Europe plus proche des citoyens, plus démocratique. Et lorsqu'on leur propose un traité allant dans ce sens (possibilité de l'initiative citoyenne, renforcement des parlements nationaux...) ils le rejettent. Il faudrait savoir ce qu'ils veulent : abolir l'UE peut- être....
Voilà ce qui se dit ici.

Merci de votre point de la situation psychologique française à Bruxelles. Rien ne m'en étonne mais je n'aurais pas su dire aussi bien que vous - d'expérience - ce qui chez moi, actuellement hors du coup sauf dépêches de presse et Le Monde, n'est qu'intuition et logique.

J'ai un peu pratiqué Pierre Sellal qui dirigeait le cabinet d'Hubert Védrine pendant le quinquennat de Lionel Jospin. L'ancienneté et l'assiduité - vous avez raison de le noter et surtout de le comprendre - sont décisives dans la "mécanique" communautaire.

[1] - Jérémie XX 10 à 13 ; psaume LXIX ; Paul aux Romains V 12 à 15 ; évangile selon saint Matthieu X 26 à 33

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