Samedi 28 Juin 2008
Oubli des medias ou intermittences de tous ?
Bombardement américain de l'Iran par Israël dûment mandaté, blocus iranien du détroit d'Ormuz ? scenarii d'hommes perdant le pouvoir
Réformes attendues et réformes inattendues
Sept cent mille personnes à Paris dans la rue : c'est la fête mais pas la résistance sociale
Les contributions socialistes
Prier comme je puis… n’oublie pas sans fin la vie de tes pauvres. Regarde vers l’Alliance : la guerre est partout… Lève-toi , Dieu, défends ta cause ! Celle des hommes, du vivant, de toute la création est celle de Dieu. Qui répond au psalmiste : que pourrais-je te dire ? Ton désastre est infini comme la mer : qui donc pourrait te guérir ? Que ton cœur crie vers le Seigneur ! Et comment se trouve l’humanité, vierge, fille de Sion ? Mes yeux sont ravagés par les larmes, mes entrailles frémissent, mon cœur défaille, à cause du désastre de la ville de mon peuple. Je reviens à la Bible, pour situer ce livre que je ne crois pas avoir lu en entier, comme le reste de nos Ecritures, quelle puissance ! d’un anonyme, puisqu’il est acquis par l’exégèse et la critique de maintenant que ce ne peut être Jérémie plus confiant dans l’impact prophétique. Mais le désespoir est surtout une souffrance totale et immédiate, psychologique, qui tient à la vue désolante d’une ruine, la ville, mais aussi les familles, un peuple, les générations à venir. Le psaume est contemporain, Jérusalem mise à sac : dirige tes pas vers ces ruines sans fin, l’ennemi dans le sanctuaire a tout ravagé. Et tout cela a comme cause une rupture humaine de l’alliance divine. Ce peut sembler assez primitif et correspondre aux civilisations et cultures animistes, les lois de la nature, les dieux défiés, se vengent. Le tréfonds religieux des hommes les préparent à Dieu, quand même ou heureusement et chaque manière de se comporter devant les événements et devant le mystère de la vie et de la mort, mérite attention et respect, profonds. L’évangile donne la solution en plusieurs éléments, de pratique universelle : la démarche d’un païen qui est homme de foi, la présence réelle et située du Christ, un dialogue, et la guérison du serviteur aimé, puis spontanément de la part du Seigneur, celle de la belle-mère de Simon-Pierre. Réponse évangélique explicitement conclusive de la prière de l’Ancien Testament, de celle que nous proférons dans nos revers les plus absolus. Ainsi devait s’accomplir la parole prononcée par le prophète Isaïe : il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. [1]
Les excès d’attention puis l’oubli… Ingrid Bétancourt, que Nicolas Sarkozy devait ramener à la liberté : Uribe provoque une élection présidentielle anticipée, pour avoir les mains libres, pour lui éradiquer la guerilla et amener les FARC a quia avant qu’ils se soient réorganisés et aient remplacé leurs chefs historiques, importe plus que les otages, c’est du pays dans son ensemble qu’il s’agit, comment ne pas le comprendre… la Birmanie… le Népal… le Pakistan, six mois après les élections et surtout l’assassinat de Benazzir Bhutto…
Deux imprévisibles notoires et redoutables, pas d’aujourd’hui : George Bush et le Ehoud Olmert. Depuis dix-huit mois, les Etats-Unis laissent même leurs plus proches partenaires et le reste du monde dans l’interrogation : une opération éclair contre le nucléaire iranien, mais ont-ils les moyens politiques et diplomatiques d’une intervention directe ? qui de toute manière serait la manière américaine de sécuriser Israël et l’Aeabie saoudite. Hypothèse depuis des exercices sur la Syrie à l’automne, renforcée cette semaine par des exercices encore plus précis en Méditerranée : laisser faire Israël, couvrir au besoin leur aviation, mais ne pas intervenir directement. Ce serait imminent puisque d’un jour à l’autre Ehoud Olmert peut perdre le pouvoir. Réponse aujourd’hui de l’Iran. Ce bombardement – Israël l’avait fait, dès l’élection de François Mitterrand pour tester celui-ci, sur l’usine que la France avait fournie à l’Irak de Sadam Hussein – retarderait un peu le programme iranien mais ne l’empêcherait pas, en revanche, l’Iran bloquerait le détroit d’Ormuz. Ce qui appelle cette intervention maritime, voire terrestre des Etats-Unis.
Le troisième imprévisible – mais qui ne parvient pas à l’être à l’échelle internationale (Angela Merkel y veille particulièrement) – est notre président. Sa « proposition » quotidienne : réformes qui ne produisent ni la relance de l’économie, ni le retour des grandes fortunes, c’est-à-dire des gros imposables, ni le retour de nos finances publiques à l’équilibre. Quotidiennement, les Français se sentiraient reconnaissants de réformes changeant leur vie : par exemple, l’abolition des droits de succession entre personnes physiques et pour ce qui n’est pas la propriété d’entreprises. Que le veuvage ou la perte de ses ascendants force à vendre la maison de famille, les meubles et tableaux d’ancetres, est proprement invivable, comme la mort de nos proches. Le seul qui ait vraiment traité publiquement la question – mais il ne fut ministre que huit jours et précisément des « réformes – est Jean-Jacques Servan-Schreiber, il y a trente cinq ans. Un questionnaire libre sur les deux ou trois réformes que chacun souhaite montrerait que presque tout ce que traitent gouvernants et législateurs est à côté de ce qu’attendent les gens.
Accablant : syndicats de salariés ou organisations de lycéens et d’étudiants peinent à « mettre dans la rue » dix ou quarante mille personnes ; une démonstration sur les différences sexuelles rassemble de cinq cent à sept cent mille personne. Avec un thème terrifiant si ce doit devenir un objet d’enseignement dès le primaire comme la shoah et l’esclavage : la discrimination sexuelle et l’homophobie à l’école !
Merveilleux : plus proche de cinquante ans que de quarante neuf, Jeanny Longo pour la sixième fois championne de France de cyclisme.
Les contributions de « courants » socialistes en vue du congrès de Reims en Novembre. Ségolène Royal est seule parce qu’elle est populaire. Je ne crois pas que des militants niçois (il doit y en avoir malgré les Médecin, Pelat et Estrosi ou plutôt à cause de ceux-ci), bordelais ou lillois et strasbourgeois puissent s’intéresser au maire de Paris pour diriger le parti. Non parce que c’est Bertrand Delanoë, mais parce que c’est le maire de Paris dont l’alliance avec celle de Lille n’a d’objet que d’effacer cette étiquette. Henri Emmanuelli et Benoît Hamon font équipe, cela les regarde. J’ai la plus grande estime pour Henri Emmanuelli, une des rares « tripes » de gauche au Parti socialiste, tripe avouée, qui a payé pour d’autres, comme Alain Juppé pour un autre (décidément l’Aquitaine et les Landes). Et aucune sympathie pour Benoît Hamon qui, parachuté du « cabinet du Premier secrétaire » qu’était encore Lionel Jospin en 1997, accapara toutes les stratégies de la gauche dans le Morbihan où je vis pour échouer à Auray, dont je ne sais s’il est natif : parachuté ? natif ? dans les deux cas, le résultat est pitoyable. Elu nulle part, il est l’un des dix socialistes les plus en vue des médias, sollicité ou intervenant comme un ancien Premier ministre. Casé pour vivre en scrutin de liste au Parlement européen, d’où si l’on est décidément impossible à faire élire, l’on passe au Sénat. Les partis – respectables en ce qu’ils constituent une tradition centenaire ou plus récente mais forte, communistes et « Verts » – qui n’ont plus de véritable audience nationale, y casent leurs chefs : Robert Hüe, Dominique Voynet.
[1] - lamentations II 2 à 19 passim ; psaume LXXIV ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 17
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