Vendredi
6 Juin 2014
Prier…
précieuses notations historiques des Actes
des Apôtres, situant Paul et l’ensemble
des fondations chrétiennes par rapport au môle connu et incontestable de
l’histoire romaine. [1]. Les
évangélistes ont été marqués par le rôle de Pierre, à la fois selon le Christ
et une vocation particulière, et selon un tempérament et des spontanéités le
faisant porte-parole des Douze et aussi de nous dans les cheminements de la foi
et de l’attachement. Délicatesse du Christ donnant, après les événements
terribles de la Passion mais aussi du triple reniement de Pierre, l’occasion
très forte d’une triple profession d’amour encore plus que de foi. Et d’une
triple confirmation de sa responsabilité, de la charge qu’il assume et aura à
assumer. Accessoire ? surtout aujourd’hui où les chrétiens cherchent
partout leur unité et où le gouvernement de Rome a changé et changera plus
encore…. La « primauté » de Pierre, en tout cas sa responsabilité,
sont on ne peut plus nettement affirmées. Simon, fils de Jean m’aimes-tu ?
– Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais… Pendant
la vie publique du Christ, c’est de fondation qu’il s’agit, après la
Résurrection, c’est à un rôle pastoral, à une véritable succession au berger
divin, qu’est appelé Pierre. Accessoire aussi ? le dépassement de toutes
nos conceptions de l’’amour sexué, exclusif
et sans mission sociale, asséché par sa seule application aux sentiments
et aux sensations ? l’amour entre le Seigneur et son disciple. Les deux exemples,
différents et complémentaires selon les évangiles : l’amour donc affiché
du Christ pour le disciple que Jésus aimait et ratifié par le bénéficiaire qui l’évoque souvent pour authentifier
son propre témoignage, l’amour de Pierre pour le Christ auquel ce dernier ne
répond que par la confiance et la mission, pas par des paroles de même genre,
de même qu’il n’y a aucune effusion de gestes ni de paroles de Jésus pour Jean.
Significativement, ce dialogue répété trois fois de Jésus à Pierre, nous est
donné par Jean. Qui note ensuite les deux itinéraires, celui de Pierre : par
quel genre de mort, Pierre rendrait gloire à Dieu… et le sien propre qui n’est pas, dans le moment dévoilé.
matin
L’événement
n’est pas la commémoration du D-day mais la météo. pour Roland-Garos et la « défection »
(il ne fait surtout dire : forfait) de Ribéri, donc un mondial brésilien,
on ne peut plus mal engagé pour la France.
soir
« Yalta-sur-Seine »
croit pouvoir titer Le
Monde daté d’aujourd’hui, mais la France
n’était pas à Yalta en Février 1945 et refusa la convocation de Roosevelt à le
rencontrer à Alger : elle était de Gaulle. Il était prévisible
qu’Obama oppose à Hollande, à propos de
la BNP, l’absolue séparation des pouvoirs aux Etats-Unis, et il est prévisible
que les consoeurs européennes de la banque tricheuse ne vont pas se solidariser
avec celle-ci pour engager e « bras de fer » dans les enceintes de
discussion du énième traité transatlantique. Pour faire cavalier seul, comme
nous le faisons aussi en Afrique, il faut en avoir les moyens ou accepter la solitude. Mauvaise
manœuvre donc.
La
paix entre Ukraine et Russie est déjà largement payée sans que les
« Occidentaux » puissent se targuer de quoi que ce soit. L’Ukraine a
perdu la Crimée, il n’y aura sans doute pas reconnaissance
« internationale » de ce fait, mais il st acquis de même qu’il y a
deux Corées et deux Chines, celles-ci se réuniront tôt ou tard, tandis que la
Crimée est définitivement perdue pour l’Ukraine et la partie orientale de
celle-ci lui sera détachée progressivement et à l’amiable. La « révolution
orange » de 2004 a bien été rongée pendant dix ans, avec les résultats
d’aujourd’hui. Pas plus que Sarkozy à propos de la Géorgie, elle aussi
imprudente et donc dépecée, Hollande à propos de l’Ukraine n’aura donc été
décisif. Isolé sans doute, Wladimir Poutine est le vainqueur de ces journées :
son annexion de la Crimée ne l’a pas mis au ban, il était là.
Discours
et commentaires sur la contribution soviétique, « donc » de la Russie
d’aujourd’hui, à la libération de l’Europe du « joug nazi » et à la
reconquête générale de la
liberté. Discours aussi sur la réconciliation
franco-allemande depuis… etc… ces deux discours monotones ont peu de
fondements, à mon sens. Et celui d’une Amérique libératrice est très partiel.
Les Etats-Unis ne sont intervenus qu’attaqués : le torpillage du Lusitania
en 1917, Pearl Harbor en 1941. Intervenant en 1914, ce qui était à l’époque
impensable et hors de toute logique stratégique tant l’Atlantique était immense
et les affaires européennes complètement hors des compréhensions américaines
(elles le restèrent même à la fin de la guerre, les dix points de Wilson…), et
surtout en 1939, l’Amérique aurait peut-être dissuadé l’Allemagne ? c’est
dit, mais pas certain. En revanche, l’Union soviétique a donné à Hitler par le
pacte du 23 Août 1939 toute latitude pour détruire la Pologne et pour attaquer
la France sans crainte d’être prise à revers, et elle a à partir de Juin 1941
combattu d’abord pour sa propre survie. Elle a répondu à une agression
mortelle, elle ne se souciait pas jusques là de la mise sous tutelle de
l’Europe entière, sauf elle-même et elle a honoré les contrats de livraisons
alimentaires et de matières premières stratégiques jusqu’au 22 Juin 1941. Ensuite,
elle a supplié qu’on ouvre un second front en Europe occidentale pour que
diminue la pression allemande sur elle. Combat pour la liberté de l’Europe ?
son avancée si durable jusqu’à deux cent kilomètres de Strasbourg en 1945…
Réconciliation
franco-allemande… inimitié héréditaire ? Je ne crois pas à cela. Il y a
une osmose franco-allemande depuis des siècles. L’inimitié a été d’Etat à Etat
entre la France capétienne et l’Autriche des Habsbourg. L’Allemagne actuelle,
l’Allemagne rhénane des propositions Schuman et de l’amitié entre de Gaulle et
Adenauer, est toute différente des enjeux héréditaires. Il y a eu une
contestation française de toute hégémonie jusqu’à une période récente, mais les
véritables désaccords profonds et durables n’ont jamais été franco-allemands,
même si elles ont si vifs qu’ils ont dégénéré en guerre, généralement
d’initiative de Berlin et d’une version allemande particulière : la Prusse
en 1870, en 1914 et en 1939. La réalité est d’une estime et d’une admiration
mutuelles, depuis toujours entre les peuples, entre les deux pays, entre les intellectuels et les littéraires des
deux pays. Siegfried et le Limousin,
le silence de la mer, la grande illusion l’attestent,
les écrits de guerre de Jünger le détaillent et le font revivre. Cela perdura
d’ailleurs sous l’Occupation et fut donc très lourd de malentendus. On masque
donc par cette mémoire de réconciliation des affinités, des complémentarités,
des fascinations entre deux nations voisines qui n’ont vraiment pas leur pareil
et que les guerres, les désastres de part et d’autre, successivement n’ont pas
entamés, au contraire. Les tentatives de Caillaux en 1911 et de Briand en 1928
sont la réalité des relations franco-allemandes, même si elles ont avortées. Au
contraire, nos guerres, dans leur aspect bilatéral, sont de terribles erreurs
et des contresens entre les deux pays. Couvrir le paroxysme des hostilités et
des drames des étendards nazis, c’est esquiver la réalité du tête-à-tête. Cette
folie et cette orgonie allemandes ont bien été allemandes, même si les premiers
résistants à Hitler en nombre et en détermination, en perception de l’enjeu
spirituel d’avoir à résister à ces engouements terribles, ont été les Allemands
eux-mêmes. La relation franco-allemande si intime, si forte en version
guerrière comme en temps et en structure de paix a produit et produira l’Union
européenne. Au contraire, les relations franco-britanniques et
franco-américaines, même si elles exaltent des vertus et des valeurs très
éminentes : la liberté, ont toujours été difficiles, affaire de
tempéraments, affaire d’intérêts qui ne sont ni complémentaires ni compatibles.
Profondes divergences franco-américaines sur les intérêts et combats outre-mer
de chacun, la France et sa guerre d’Indochine, sa décolonisation, les Etats-Unis
et leur guerre du Vietnam et leurs interventions en Afghanistan et en Irak. Les
divergences franco-britanniques ont fait une bonne part de l’échec de tous dans
la construction européenne. Alors qu’à l‘évidence les compromis franco-allemands
sont possibles et durables. En sus du constant hommage allemand à la pratique d
la langue française, dont nous ne savons toujours pas offrir la réciproque.
Il
me semble que l’entreprise européenne, les grands équilibres entre « occidentaux »
requièrent pour socle et esprit la vérité historique non pour se disputer ou se
déchirer à son propos, mais pour se concilier les uns et les autres, en étant
conscient de ce qu’il fait éviter de refaire et de revivre. L’occulter empêchera
cette résolution.
nuit
Images. Instant à l'Elysée. Souveraineté naturelle et atavique d'Elisabeth II, discours parfait. Mais faute marquante d notre protocole laissant notre président s'introduire entre la reine et sa propre chaise, au lieu de s'asseoir en passant de l'autre côté de cette chaise. Suite des cérémonies de plages et cimetières. Poutine enlevant sa veste pour remonter en voiture. Sarkozy longuement filmé, solitaire sur fond de désert, claudiquant, dodelinant, la voix de gamin et faubourienne, ne gagne pas à
être actualisé et d’une certaine façon magnifierait Hollande, pourtant si pauvre d’allure, marchant d'importance, les bras écartés
aux côtés d’Obama. Evocations des terribles massacres du premier jour du
débarquement. La vérité est un assaut de courage et de patriotisme des débarquants,
des défenseurs et des populations civiles, tous. C qui fut vécu vraiment ne put se dire..
Politique
intérieure. Sans doute, des moments avantageux pour le président régnant. Etat
de grâce ? Il serait peu avisé qu’il s’en pare pour la suite. En revanche, deux
évolutions devraient lui donner un peu la main, et s’il en tirait l’inspiration
d’en appeler à un gouvernement d’union nationale, un certain renversement de
tendance pourrait en résulter pour lui comme pour le pays. L’affaire de la
B.N.P. quelle que soit la culpabilité de la banque, est trop arbitraire de la
part des Etats-Unis pour ne pas appeler un front commun au moins en France. Mais
surtout, la mise à mal du pacte de responsabilité, si mal ficelé et si abstrait
qu’il soit : les menaces de retrait autant du MEDEF que de la CFDT. « Deux
poids, deux mesures » observe Le
Monde à propos de notre déboire bancaire.
Manque de parole des « partenaires sociaux ». Les dépens pour la France.
Vertige
au total. Un temps qu’on évoque mais qui est si lointain, des événements
terribles qui ne sont pas du tout révolus. On se bat en Ukraine, en Afrique,
dans tant d’endroits. Des présences, des entrevues de « grands de ce monde »,
mais dès demain, chacun dans son pays, ses bureaux, avec ses entourages et les
atavismes nationaux sollicités à fond pour que soient soutenus des systèmes en
réalité très peu respectueux d’une maturité populaire, possible mais que les
dirigeants ne suscitent pas car elle les gênerait.
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