lundi 17 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 17 novembre 2008




Lundi 17 Novembre 2008







Prier… [1] les trompettes de Jéricho dans l’Ancien Testament, et la foule dans le Nouveau : Entendant une foule arriver, il demanda ce qu'il y avait. Jésus est célèbre, on se presse autour de lui, c’est bruyant et visible, le succès pour le Fils de Dieu qui reste cependant anonyme, il n’est vu que selon son ascendance humaine, qui correspond cependant à des prophéties précises. Le mendiant le connaît de nom et de réputation. Comme Jacques Attali, quand celui-ci me revit, bien après que le pouvoir l’ait quitté, Jésus lui demanda : Que veux-tu que je fasse pour toi ? Quelle question stupide ! mais Dieu nous fait préciser nos souhaits, qui nous sommes, comme s’Il ne le savait pas. Que souhaitons-nous sinon d’être complètement nous-mêmes, débarrassés de tout ce qui nous empêche d’être accomplis, que nous soyons habités explicitement ou pas par la foi. L’aveugle répond par l’évidence, il est – pour la foule et pour les disciples – défini par son infirmité, cause probable de son indigence, et qui a eu pitié de lui ? Réponse-type du Christ à la demande du miraculé : « Vois. Ta foi t'a sauvé. » A l'instant même, l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu. En sorte que c’est la personne de supplication, de prière et de confiance qui opère sur elle-même le miracle souhaité… mais sur ordre de Jésus. Nous sommes sauvés, miraculés par nous-mêmes : obéissance suprême qu’est notre salut. Paradoxe dialectique mais anticipation de notre condition de ressuscité, à l’instar de celle du Christ. Toute puissance humaine si l’homme est dans cette condition de pécheur, de demandeur et de croyant. Il me semble que chacun nous sommes, à un instant ou à un autre de notre vie, dans cette condition ou pas loin d’y être. Chœur de la tragédie antique et classique. Commentaire : passage de l’ouïe à la vue. L’ouïe le sauve et le libère, la vue le fait suivre. L’essentiel – après le miracle – va de soi, mais c’est avant que tout s’est passé. Etre au bon endroit, poser la bonne question, insister à mourir, et pourtant, dans le texte, combien il a fallu de hasard pour cette rencontre. Ainsi, celle du paralytique qui perdait toujours la course au grand bassin du Temple quand l’ange venait faire bouillonner les eaux, celle des lépreux, la nôtre car il est aussi miraculeux de persévérer dans la foi que d’y entrer, chacun à notre manière, c’est-à-dire selon notre histoire. Et notre histoire est voulue… La tête du cortège a été hostile au mendiant, nous sommes chacun, en foule de connaisseurs pleins de commisération ou égocentristes, un empêchement pour ceux qui appellent, nous faisons taire, nous : nous savons. Comme aurait dit mon cher MJ, mais à un tout autre propos : eh bien ! nous avons tort. Et voici l’ex-aveugle en tête, désormais, et maître de chœur, car c’est lui qui entonne le chant de marche.

matin

Barack Obama promet de fermer la prison (mais pas la base de Guantanamo). Second engagement précis, après celui de son non-engagement au sujet du bouclier anti-missile en Europe centrale de l’Est. Manquer de parole sur des points qu’il a soulevés lui-même, signera tout le mandat.

Arrestation du chef militaire présumé de l’E.T.A. : il faut qu’aussitôt Michèle A lliot-Marie s’invite dans la photo. : il est vrai qu’elle est élue au Pays Basque. L’accord évoqué – conclu en Janvier 2008 – entre Espagne et France pour lutter ensemble contre l’E T A a-t-il été publié, les commissions compétentes des deux Chambres en ont-elles débattu ?

Ephémérides de grève : La Poste contre sa privatisation, la S N C F et le fonctionnement du fret, Air France et l’âge-limite de départ à la retraite des pilotes. Et bien entendu, les enseignants jeudi avec le test d’application de la loi sur le service minimum, accueil des enfants dans les locaux par des personnels municipaux, mais aux frais de l’Etat. Nouveau : on continue de discuter à Air France et à la S N C F avec possibilité de suspension des préavis de grève..

Paris (la bourse) a perdu 5,12% la semaine dernière. Le médiateur nommé pour donner aux clients des banques un guichet où réclamer a reçu plus de deux mille dossiers d’entreprises depuis son entrée en fonctions.

Débat surréaliste entre Noël Mamère et Martielle de Sarnèze, la lieutenante de François Bayrou (et probablement sa maîtresse un temps, ai-je appris il y a trois jours). Elle a la réputation d’enfermer le récidiviste centriste de l’élection présidentielle ; de fait, elle ne l’évoque jamais et dépasse en ego le président (de la République) régnant. « Moi, j’ai envie de travailler à un projet alternatif. Y aura-t-il des rassemblements possibles, donc des ralliements nouveaux ? » tandis que le député vert évoque plus pertinemment la nécessité de reconquérir cet électorat de gauche qui a abandonné le Parti socialiste, mais – dans le texte – il s’oublie à dire que « la seule bonne nouvelle, c’est que les Verts avaient raison » : la crise de l’écologie à la finance. La représentante du Modem au Conseil de Paris conclut pourtant bien : faire rentrer la France en démocratie.

après-midi

Débat de communicants sur la communication du Parti socialiste. Désastreuse, on ne connaît pas la pensée d’aucun des candidats au poste de Premier secrétaire. Les socialistes avaient pour socle de communication, le dialogue aboutissant à un consensus, et ayant pour objet le débat d’idées. Le débat est devenu le lieu des petites combines pour prendre le pouvoir. Ern regard, Dominique Strauss-Kahn, à TF1 hier soir, en direct, est d’abord illustré par un documentaire sur le Fonds monétaire international, puis peut placer qu’il rencontre dans quelques instants le président des Etats-Unis, exposer qu’il convient, qu’à gauche, on intègre la mondialisation dans tout projet et toute critique, avec ses bons et avec ses mauvais côtés. Et qu’aussi, l’ordre du jour et les conclusions du G 20 sont le fait du F.M.I., donc de lui… Enfin, il réussit à ne pas nommer une seule fois Nicolas Sarkozy. C’est la position du dessus de la mêlée de celui qui « donne du sens », celle de Jacques Delors en 1995.

Ces communicants ne perçoivent pas que cette référence donne tout le destin de D.S.K. que la bataille soit maintenant ou en 2012. Jacques Delors, « finalement », n’y est pas allé, et D.S.K. a été nommé par Nicolas Sarkozy et, il y a un mois, sauvé sans doute par le même avec le prétexte d’éviter une crise au mauvais moment dans l’institution qui fait (à tort, parce que ce n’est pas son objet) référence.







[1] - Luc XVIII 35 à 43

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