dimanche 23 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 23 novembre 2008

Dimanche 23 Novembre 2008

Les sans-logis prolifèrent (et meurent)
Le Venezuela : castrisme ou tentative d'émancipation indienne ?
Le juge de droit commun pour arbitrer des querelles entre personnalités politiques ?
Compétence présidentielle - métier, prérogative - pour décider de l'avenir de la presse ?
La mort du gaullisme : biologie du disparu ? ou trahison des survivants (et profiteurs) ?



Prier…[1] venez les élus de mon père… maintenant, j’irai moi-même à la recherche de mes brebis… je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs… tu prépares la table pour moi… tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Insistance de tous les textes sur le crible divin, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra et ceux donc qui ne le seront pas : allez vous-en loin de moi, maudits. Donc, de l’exclusion, ce que nous avons du mal aujourd’hui à admettre, ce que je n’admets pas. Mais allant plus loin, il y a le précédent – originel – l’exclusion du Paradis, tous coupables, tous exclus, et la promesse décisive, dès cet époque de la vie spirituelle commençante de toute humanité, de toute personne (peut-être une vie spirituelle commence-t-elle avec le péché, la conscience d’une faute personnelle, d’un manquement à Dieu et à autrui, à autrui, selon ce texte, aujourd’hui, sur « le jugement dernier » - alors naît le besoin, l’envie d’être sauvé, éclairé, alors commence la prière et la relation d’âme et de volonté, de désir). Et la promesse est rappelée par saint Paul : le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort… et ainsi, Dieu sera tout en tous. Un Dieu accessible, puisque chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frèeres, c’est à moi que vous l’avez fait… chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. Dieu en nous mais dans l’autre tout autant, et nous appelant donc au respect et à l’attention. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie (les psaumes chantés et notés par le Père Gélineau, nos années 50). La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai ; celle qui est blessée, je la chercherai ; celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice…. Je veillerai sur elles. Contexte – spirituel pour nous, et peut-être vêcu par les disciples – assez étonnant, Jésus qu’ils entourent leur parle de sa venue. Or, il est là…les différentes présences de Dieu, les temps sprituels a-chroniques. Nous avons l’intériorité, aujourd’hui, et si nous avons reçu la foi et d’y persévérer, nous avons les sacrements, mais je crois que chacun est visité, sollicité : j’avais faim, j’étais en prison, j’étais nu et vous êtes venus jusqu’à moi ! … mais quand donc, Seigneur ? Aujourd’hui, tout le temps, chaque fois que nous répondons à la présence et à l’appel mystérieux nous la rappelant.


Points névralgiques.

Selon la belle association « Morts de la rue », plus de deux personnes sans domicile fixe campent dans le bois de Vincennes. Les centres d’hébergement d’urgence ne devraient être que des transits vers du logement social, aussi aidé que nécessaire humainement : ce n’est pas le cas, donc les places sont accaparées. Les intempéries maintenant – déjà redoutables pour des gens déjà fatigués mentalement, physiquement et sans hygiène – sont moins dangereuses pourtant que la paupérisation que va accélérer la crise qui commence : de plus en plus de gens seront à la rue dans les mois et années qui viennent.

Vénézuela, nouvelles élections-tests dans la décennie Hugo Chavez. Une dictature castriste qui s’installe ? ou une démocratie indienne qui, dans le désordre et le tâton, cherche autant une identité qu’un chemin à la moindre dépendance du pétrole ? il semble en tout cas que le régime engendre les querelles de palais et de famille, qu’il a plus redistribué qu’investi, qu’il a donc un bilan contestable. Ce qui est à regretter, si l’on souhaite que l’Amérique dite latine s’émancipe des Etats-Unis, à quoi probablement un néo-protectionnisme vers lequel semble pencher Barack Obama, va l’obliger.

Aller devant des juridictions de droit commun pour décider d’élections internes à un parti politique ? est-ce plus habile que de s’incliner pour la montre devant une majorité d’un cinquième de point jusqu’à ce que la démonstration soit faite qu’il faut tout recommencer, mais avec soin et en ayant vraiment défini les objets en cause : une idéologie ? un programme ? une opposition ? une candidature ? tout à la fois ? ou chaque chose en son temps ? Mais le président régnant ne règle-t-il pas des comptes tout personnels, antérieurs à son élection, en faisant de juridictions de droit commun le juge de l’affaire Clearstream ? si Dominique de Villepin avait accepté la circonscription de Jean-Louis Debré – on se refile les sûres, j’étais reçu par jacques Vendroix en Mai 1972 quand Michel Debré lui demanda de céder audit Jean-Louis la succession à sa mairie de Calais et à son siège de député (ce qui ne se fit pas) – au lieu des carnets d’Yves Bertrand ou du général Rondot, on aurait un débat parlementaire pour la levée d’immunité d’un ancien Premier ministre : le match serait égal, et probablement nul, et l’opinion publique saurait la naïveté de Jacques Chirac et de son héritier présomptif dans le choix des moyens pour « casser » Nicolas Sarkozy, et elle saurait aussi comment lire le règne actuel : en bnonne partie des liaisons personnelles d’amitié, d’inimitié, de rancune, d’amour, de famille… ce qui est aussi peu démocratique, que républicain et surtout exemplaire (intitulé de la réforme constitutionnelle de Juillet dernier).
Le Figaro de Serge Dassault, pour qui il n’est pas d’occasions petites, va publier un sondage : pour 69% des Français et 63% des sympathisants socialistes, il n’y a pas lieu à un nouveau vote interne pour désigner le Premier secrétaire du P.S. C’est un hommage à Ségolène Royal, bien plus difficile à réduire au suffrage universel que Martine Aubry dont on brocardera vite le gauchisme, c’est-à-dire les 35 heures… le sondage intéressant eût été sur l’opportunité de « primaires à l’américaine » pour la désignation du candidat de toute une gauche unie dans son opposition aux refondations législatives en cours.

"Assises de la presse écrite" à Lyon, sujet décisif, observations que le contenu éditorial a quelque même quelque influence sur la propension des gens à rester fidèle à leur journal ou au moins à en acheter assez régulièrement, et conclusion du reportage : arbitrage de Nicolas Sarkozy en Janvier. La démocratie ? l’exécutif décide du mode de financement de l’audio-visuel public sans consultation et sans débat et le pouvoir en place favorise systématiquement une chaîne de télévision et pas les autres, les directions sont balancées ou recomposées selon ses vœux.

A venir, la loi organique – la plus importante pour la vie institutionnelle française – qui va faire application de la fusion des carrières parlementaires et ministérielles : les ministres s’ils étaient députés ou sénateurs à leur nomination, retrouveront leur siège sans revenir devant les électeurs. Plus de risque à monter, et pas de tests pendant un quinquennat par d’intempestives élections partielles.

Si le gaullisme est mort avec de Gaulle – Nicolas Sdarkozy dixit à Colombey-les-Deux-Eglises – ce n’est pas pour des raisons biologiques, c’est parce qu’à qui mieux mieux ses successeurs, plus dans la ligne des partis recomposés après ceux de son temps, ont trahi ce qu’il avait exemplairement légué. Nicolas Sarkozy cumule ces ruptures comme aucun avant lui.

[1] - Ezéchiel XXXIV 11 à 17 ; psaume XXIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 20 à 28 ; évangile selon saint Matthieu XXV 31 à 46

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