mercredi 5 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 5 novembre 2008


Mercredi 5 Novembre 2008
Le rêve (être élu selon un rêve)
La Mauritanie truquée : une avenie Moktar Ould Daddah inaugurée par les héritiers de ceux qui l'ont renversé
Les palinodies éventuelles des socialistes à Reims seront, heureusement, inaudibles
Kaliningrad, la bataille future

Prier… faute du périodique (réabonnement tardif), je ne puis recevoir que l’évangile [1]. De grandes foules suivaient Jésus, quelle parabole avec ce qui est vêcu par une partie du monde et des Américains aujourd’hui ! on croit au miracle, on le veut mais selon nos « rêves ». Jésus va décevoir tout le monde, ce ne sera ni la royauté rétablie avec l’indépendance vis-à-vis de l’occupant romain, ni même une gloire quelconque, la croix, le tombeau, l’infâmie, l’isolement… et Jésus répond à l’engouement par une autre parabole, puisque celle qu’il incarne est proprement incompréhensible pour ses contemporains, y compris ses disciples, et pour nous encore… la raison, les facultés humaines, comment bâtir ! mais conclusion déconcertante (à nouveau, on ne « tient » jamais Dieu, surtout en logique) : De même, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. Qu’est-ce que posséder, qu’est-ce que je possède (avec la remarque du Gide des Nourritures terrestres : tout ce que tu ne donnes pas, te possède, sans doute prise à bonne source) ? et qu’est-ce qu’être disciple – humainement, les militants ? les coéquipiers ? les membres d’une communauté, d’une famille, d’un groupe ? et spirituellement, vis-à-vis du Christ ? son disciple ? Porter ces interrogations, creuset de prière aujourd’hui.

matin

Le rêve et la réalité, dialectique des prochains mois sinon des prochaines années. Pour les Américains et pour le monde entier. Le rêve des Américains ne change pas, nous ne le connaissons pas bien si nous ne sommes pas Américains ou si nous ne voulons pas le devenir. Est-ce le rêve des immigrants ? est-ce le rêve de notre jeune génération – mes neveux et nièces – en Europe, la performance, la gratification en rémunération (quoique jusqu’à présent, les mêmes neveux et nièces se crèvent au travail mais ne semblent pas particulièrement rouler sur l’or…), la réussite, forme du rêve en Europe, considération sociale et commisération pour les différents.

Le nouveau président n’a – selon sa biographie – d’expérience politique et d’expérience de gouvernement des choses publiques que deux ans de Sénat et une tentative il y a huit ans pour la Chambre des Représentants. Son livre le montre avide de montrer qu’il est pleinement Américain mais facile à circonvenir sur la plupart des sujets : il a coupé complètement dans ce qu’il a entendu en Afghanistan, dont il sera bien plus difficile de se dépêtrer que de l’Irak, encadré par Israël et l’Iran.

Kennedy n’était pas le rêve, Kennedy était un ressourcement du civisme américain et un offensif pour gagner la guerre froide. Obama a le même don des formules. Hier soir ? y a-t-il encore quelqu’un qui doute de la capacité des Etats-Unis à etc… bref, la démocratie, le rêve des pères fondateurs, c’est lui. McCain dit, au contraire et remarquablement, à ses électeurs : ce n’est pas votre défaite, c’est ma défaite. Si l’abstention (34%) est à son niveau le plus bas depuis 1908 – dit-on – en revanche la victoire n’est pas écrasante, elle est du genre – statistique – de celle de Nicolas Sarkozy. Nette, mais pas un raz-de-marée.

Le gouvernement dont la composition circule déjà – selon l’A.F.P. – est tiré des équipes de Clinton. Quant au programme de gouvernement, il a évolué au long de la campagne. Jamais, les candidats, sans doute depuis Kennedy, ne font montre d’une conscience qu’ils auront la conduite du monde, peu ou prou, à assumer et que celle-ci ne peut l’être avec fruit que si elle se distingue de la seule promotion des intérêts et des points de vue proprement américains. Cela suppose une intelligence et une culture des choses internationales et de l’étranger – rarement vues précisément depuis Kennedy – et également une grandeur morale personnelle que l’on n’acquiert que sur le terrain.

Obama n’est pas élu pour une expérience ou une personnalité, il est élu sur ce qui sera probablement un malentendu : incarner le rêve, le réaliser.

Le vrai problème pour les Etats-Unis et pour le monde, est que cette élection crée deux mois de « vide » au moment où la crise mondiale multiforme réclame des décisions et des postures, maintenant. Bush a averti – en américain, soucieux des intérêts de son pays ? ou en pragmatique ayant fini par connaître les sujets, au bout de huit ans – qu’il ne faut rien attendre du G 20. J’attends pour ma part – sans risquer la déception – le communiqué de l’Elysée rendant compte d’une conversation téléphonique au petit matin français et en fin de soirée américaine, entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama : redite, nous allons travailler la main dans la main. Expression favorite du président régnant. Il me semble qu’une main prise, voire les deux (regard vers les photographes et non vers celui qu’on étreint), on travaille précisément moins bien, ou pas du tout.

Un député – courageux, du rang de l’U.M.P. et qui communique beaucoup – rappelle le mot de Virgile : Jamais de confiance dans l'alliance avec un puissant. (Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffite).

après-midi

Un correspondant mauritanien – particulièrement expérimenté en matière politique et défenseur chronique des droits de l’homme – répond à mon inquiétude sur l’amalgame entre la mémoire fondatrice d’un grand président, Moktar Ould Daddah (qualités personnelles, œuvre) et les putschistes qui lui donne une avenue aujourd’hui à Nouakchott : je suis tout à fait d'accord que nous ne devons pas être dupe et travailler pour que ces militaires à bout de soutien et qui sont prêts à tout quittent le pouvoir Par ailleurs, je suis content que cette avenue que cette avenue qui doit porter le nom du Président Moktar longe mon domicile où les préparatifs vont bon train depuis hier pour cette unauguration et les services de sécurité m'ont demandé de les autoriser à monter sur le toit de mon domicile pour surveiller les alentours de la cérémonie. Je lui réponds mais dans l’affaire je ne suis que français : .... précédent - français. Au début de Décembre 1940 - la France occupée aux deux tiers, armistice signé en Juin précédent, gouvernement de Vichy, celui du Maréchal Pétain institué en Juillet - Hitler pour flatter l'opinion française veut "rendre" aux Français les cendres de l'"Aiglon", le fils de Napoléon, probablement empoisonné par les Autrichiens qui l'ont retenu prisonnier dès l'âge de quatre ans. Cérémonie grandiose prévue aux Invalides où se trouve depuis 1840, le tombeau de l'Empereur. Pourquoi je me bats ? ce n’est pas la première fois, ni en Mauritanie (je fis campagne, Le Monde me le permettait pour que Moktar Ould Daddah, précisément, soit élargi par ses militaires en 1978-1979), ni ailleurs : dans chacun de mes pays d’affectation diplomatique, j’ai agi de même, les opposants au pouvoir du moment surtout si sa sincérité démocratique était douteuse. J’ai toujours choisi, sauf dans ma vie sentimentale où j’ai longtemps été mené – par moi-même – jusqu’à être enfin amené à autrui. Le Maréchal refuse l'invitation du Führer, et se sépare de Pierre Laval, alors numéro deux du régime, qui l'avait accepté en son nom. Je crois qu'il y a des "cadeaux" qu'on refuse à raison de leur provenance.

L’Agence mauritanienne d’informationMauritanie / Développement - Le Président du HCE préside le démarrage des projets d'aménagement de la voirie de Nouakchott - Nouakchott, 5 Nov (AMI)- Le Président du Haut Conseil d'Etat, Chef de l'Etat, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz a présidé, mercredi matin au Carrefour Nouadhibou sis à Tevragh Zeina, à la cérémonie de démarrage des Projets d'amènagement, de réhabilitation et d'extension de la voirie de la ville de Nouakchott …. Mauritanie / Développement Le Président du HCE, Chef de l'Etat procède à la pose de la première pierre de la rue "Feu Moctar Ould Daddah " Nouakchott, 5 Nov (AMI)- Le Président du Haut Conseil d'Etat, Chef de l'Etat, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz a procédé mercredi matin, à la pose de la première pierre de la rue baptisée "Feu Moctar Ould Daddah ".La cérémonie entre dans le cadre du démarrage des Projets d'aménagement, de réhabilitation et d'extension de la voirie de la ville de Nouakchott devant porter sur une longueur 96 km . Apparemment, pas de discours, et mon éminent ami tenait à ce que son prénom soit orthographié avec un K et non un C. Quant au feu, il date.

soir

Ce qui réjouirait Sarkozy, c’est que les sommets Europe-Asie ou Europe-Russie puis le « G20 » espèce jusques-là inconnue, vont par une coincidence de dates qu’il a lui-même organisée, réduire au silence ou au très peu médiatisé le congrès de Reims des socialistes. Ne leur rend-il pas au contraire service, si ce doit être piteusement confus ?Comment la leçon du 15 Octobre, la faillite de Lehman brothers aux Etats-Unis qui – pour l’Histoire – fera la date de début de la « grande crise » des commencements du XXIème siècle, autant que le 11-Septembre, et qui expliquera en partie la victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle, n’est-elle pas tirée ? celle de l’imprévu. Ce que rapporte Le Canard des grandes combinaisons de Sarkozy à propos de la « crise mondiale » est du style des visions de Pierre Laval, un mélange de combines et de grandioses négociations. Sarkozy voudrait succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de l’ « eurogroupe », il s’y est bien pris : se mettre à dos celui-ci et Angela Merkel, mais pourquoi ne réussirait-il pas ? au culot, comme chez nous ? J’avais trouvé en débat radiophonique Vallini, député socialiste de l’Isère, très aimable avec le représentant de l’U.M.P. pour je ne sais quel sujet : il serait le successeur d’ouverture à Rachida Dati. En revanche, pas d’indications sur ce qui fait « courir » c’est-à-dire parler sur tous les sujets, Henri Guaino.

L’information du jour est le rebond russe sur l’élection d’Obama. C’est le catalogue des griefs de Moscou contre l’ensemble de ce que l’Europe et l’Amérique a été envers l’ex-Union soviétique. Au bouclier anti-missile de l’OTAN, France comprise par son acceptation de la chose pendant l’interrègne Chirac-Sarkozy, la Russie va répliquer par l’installation de missiles à Kaliningrad. Nouveau point stratégique marqué, après celui – guère commenté, tant tout était au succès de la diplomatie personnelle de Sarkozy – de la reconnaissance de fait du séparatisme d’Ossétie du sud et de l’Abkhazie, de leur annexion en réalité. Tout cela fait très « guerre froide », ce que précisément dût administrer dès les premiers jours de sa présidence, John Kennedy. – En revanche, pas de réaction marquante de Pékin à l’élection américaine.


[1] - Luc XIV 25 à 33

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