Merecredi 12 Novembre 2008
La bande aux caténaires ?
La discrimination positive ?
La trahison des économistes : livre et conférence de Jean-Luc Gréau
Eléments pour le président de la République avant le G 20
Eléments pour le président de la République avant le G 20
Prier… [1] Relève-toi, va : ta foi t’a sauvé. Le passage, la phrase sont si connus. Le miraculé est le seul à se prosterner, et en fin d’épsiode, par reconnaissance, c’est alors sa foi qui est exprimée. Au contraire, en début de la rencontre, les lépreux sont à distance et debout. Ils tentent « le coup », on ne sait jamais, ils ne demandent pas explicitement leur guérison, mais une intervention. Ce à quoi Jésus répond d’une façon peu significative : un rite, voire un renvoi à une autre compétence. Un seul des miraculés comprend l’ensemble de la rencontre. Il éclate de joie, de foi, de reconnaissance. Et c’est ce mouvement de retour au Christ qui est salué par celui-ci comme le vrai miracle : la conversion à la foi. Le texte ajoute que ce n’est pas un Juif de stricte obédience, peut-être cela l’a-t-il même aidé : aller se montrer au prêtre n’avait peut-être pas pour lui la même signification que pour les autres. Il a été plus disponible et seul clairvoyant. Ce chemin de retour du miraculé, il part en groupe, il ne s’en distingue pas, il est « purifié », guéri, alors il se passe quelque chose en lui. Le plus extraordinaire de son existence se déroule en ces minutes-là, de corps et d’âme, il est transformé et il ne peut qu’aller à celui qu’il a maintenant identifié. Muet d’émotion et de bonheur ? ou bien ce qu’il dit au Seigneur n’a pas été retenu ? Mon Seigneur et mon Dieu.
L’aveu… pas la moindre preuve. La soi-disant bande sabotant les caténaires, le coup de filet si opportun, si médiatisé, du ridicule, ils animaient tout un village, tenaient l’épicerie, bien vus des locaux, une partie habitant au-dessus de la mairie… Or, un nouvel attentat se produit alors qu’ils sont en garde à vue, et dans un tout autre région que celle où ils étaient censés sévir.
La discrimination positive, le communautarisme, le contraire de la manière dont s’est faite la France, puis fondée la République : l’intégration, l’assimilation et non pas le côte-à-côte des. Non au droit à la diversité, quand la diversité signifie primat dans la vie collective d’autres liens et valeurs que ceux de la commune France.
La dialectique du mandat en cours n’est pas seulement folle par son rythme : un ou deux voyages en province, des discours où les lieux et les gens convoqués ne sont qu’un décor sans échange ni écoûte. Elle l’est surtout par la contradiction entre l’universalité thématique et sociologique des réformes qui touchent le grand nombre, qui bouleversent des habitudes ancrées et des manières de voir et de faire, qui perturbent. Surtout ces réformes « tous azimuts » qui ne sont pas exposées comme un ensemble ayant une finalité, sont irréversibles, tandis que les remèdes à l’endettement, à la faiblesse relative de notre production nationale, maintenant à la crise des banques, à la désindustrialisation ne répondent pas. Les sacrifices ne sont pas compensés : justifiés par des résultats, des améliorations. La superposition des réformes arrêtées selon des observations trop personnalisées et des mesures imposées, ces semaines-ci, par les circonstances, ne semble pas assumée. D’un côté, l’entêtement, de l’autre, l’improvisation.
L’ambiance : terreau de la dictature ? la discipline du parti présidentiel. Aucun contrôle sur les actes et décisions du pouvoir.
L’aveu… pas la moindre preuve. La soi-disant bande sabotant les caténaires, le coup de filet si opportun, si médiatisé, du ridicule, ils animaient tout un village, tenaient l’épicerie, bien vus des locaux, une partie habitant au-dessus de la mairie… Or, un nouvel attentat se produit alors qu’ils sont en garde à vue, et dans un tout autre région que celle où ils étaient censés sévir.
La discrimination positive, le communautarisme, le contraire de la manière dont s’est faite la France, puis fondée la République : l’intégration, l’assimilation et non pas le côte-à-côte des. Non au droit à la diversité, quand la diversité signifie primat dans la vie collective d’autres liens et valeurs que ceux de la commune France.
La dialectique du mandat en cours n’est pas seulement folle par son rythme : un ou deux voyages en province, des discours où les lieux et les gens convoqués ne sont qu’un décor sans échange ni écoûte. Elle l’est surtout par la contradiction entre l’universalité thématique et sociologique des réformes qui touchent le grand nombre, qui bouleversent des habitudes ancrées et des manières de voir et de faire, qui perturbent. Surtout ces réformes « tous azimuts » qui ne sont pas exposées comme un ensemble ayant une finalité, sont irréversibles, tandis que les remèdes à l’endettement, à la faiblesse relative de notre production nationale, maintenant à la crise des banques, à la désindustrialisation ne répondent pas. Les sacrifices ne sont pas compensés : justifiés par des résultats, des améliorations. La superposition des réformes arrêtées selon des observations trop personnalisées et des mesures imposées, ces semaines-ci, par les circonstances, ne semble pas assumée. D’un côté, l’entêtement, de l’autre, l’improvisation.
L’ambiance : terreau de la dictature ? la discipline du parti présidentiel. Aucun contrôle sur les actes et décisions du pouvoir.
J’assiste – aux mercredis de la Nouvelle action royaliste (Bertrand Renouvin, nous voyons depuis une trentaine d'années...) – à la conférence-débat animée par Jean-Luc Gréau qui présente un essai, paru il y a un mois, chez Gallimard : la trahison des économistes.
Quelques notes prises à la diable, mais pas encore revues par l’intervenant - mise en ligne, prochaine – exposé des signes précurseurs bien avant la crise immobilière aux Etats-Unis, celle des banques au Japon et en Suède, avec la commune médication d’une nationalisation temporaire. Il insiste sur les choix névralgiques qui vont se présenter en fin de semaine au G 20 : le multilatéralisme qui est le consentement à ce que perdure le mondialisme et qui se concrétiserait par la relance, demandée par Pascal Lamy, du cycle de Doha, à l’Organisation mondiale du commerce, ou un certain protectionnisme par grandes zones géographiques, qui produirait une multipolarité souhaitable. Jean-Luc Gréau observe que l’élection de Laurence Parisot constitue non seulement un échec de son prédécesseur, Seillère de Laborde, mais surtout un changement profondément des rapports de force dans le patronat français : l’industrie lourde a dominé pendant un siècle, on est maintenant dans la prédominance des services, et singulièrement des banques. Au jeu des questions-réponses, je suis frappé de la convergence entre lui et mon éminent ami Jean-Marcel Jeanneney ; tous deux donnent, pour le moment, quitus à Nicolas Sarkozy. Il y a un pilote dans l’avion, selon eux… sa foerce est non seulement dans sa conception de l’exercice du pouvoir, mais surtout dans sa défiance des experts et dans son inculture qui l’émancipe des dogmes et des habitudes de pensée de ces vingt-cinq dernières années.
Cela m’inspire de lester celui-ci, comme je peux et pour le bien commun, avant son envol pour Washington.
Dispositif de mon courriel au directeur de son cabinet, Christian Frémont, que j’ai connu à deux reprises dans mes affectations diplomatiques, tandis qu’il inspectait les stagiaires de l’Ecole Nationale d’Administration :
Quelques notes prises à la diable, mais pas encore revues par l’intervenant - mise en ligne, prochaine – exposé des signes précurseurs bien avant la crise immobilière aux Etats-Unis, celle des banques au Japon et en Suède, avec la commune médication d’une nationalisation temporaire. Il insiste sur les choix névralgiques qui vont se présenter en fin de semaine au G 20 : le multilatéralisme qui est le consentement à ce que perdure le mondialisme et qui se concrétiserait par la relance, demandée par Pascal Lamy, du cycle de Doha, à l’Organisation mondiale du commerce, ou un certain protectionnisme par grandes zones géographiques, qui produirait une multipolarité souhaitable. Jean-Luc Gréau observe que l’élection de Laurence Parisot constitue non seulement un échec de son prédécesseur, Seillère de Laborde, mais surtout un changement profondément des rapports de force dans le patronat français : l’industrie lourde a dominé pendant un siècle, on est maintenant dans la prédominance des services, et singulièrement des banques. Au jeu des questions-réponses, je suis frappé de la convergence entre lui et mon éminent ami Jean-Marcel Jeanneney ; tous deux donnent, pour le moment, quitus à Nicolas Sarkozy. Il y a un pilote dans l’avion, selon eux… sa foerce est non seulement dans sa conception de l’exercice du pouvoir, mais surtout dans sa défiance des experts et dans son inculture qui l’émancipe des dogmes et des habitudes de pensée de ces vingt-cinq dernières années.
Cela m’inspire de lester celui-ci, comme je peux et pour le bien commun, avant son envol pour Washington.
Dispositif de mon courriel au directeur de son cabinet, Christian Frémont, que j’ai connu à deux reprises dans mes affectations diplomatiques, tandis qu’il inspectait les stagiaires de l’Ecole Nationale d’Administration :
notre réintégration de l’O.T.A.N. et la révision constitutionnelle de l’été dernier – entre autres – m’ayant éloigné de vous,
je suis d’autant plus frappé de la convergence d’opinions favorables sur vos derniers discours publics sur la crise : Toulon et surtout le point que vous avez fait, donc à main levée, à la fin de la réunion de l’euro-groupe, opinions de personnalités de générations différentes et n’ayant pas voté pour vous.
Il s’agit d’abord de Jean-Marcel Jeanneney, que vous savez l’un des très grands ministres du général de Gaulle, et « inventeur » de Raymond Barre. Il s’agit aussi de Jean-Luc Gréau, économiste du patronat au temps du CNPF et maintenant chez HSBC (dernier livre : La trahison des économistes, chez Gallimard). Il vous serait utile qu’une relation se noue avec eux et qu’au moins avec Jean-Marcel Jeanneney, elle soit directe.
Avec cet homme d’Etat (ses 98 ans, juste aujourd’hui, mais il a bouclé son dernier livre en l’écrivant lui-même par ordinateur et en le documentant lui-même pour complément de l’écrit, par internet…), la conversation peut être tous azimuts.
Trois observations de leur part sans qu’ils se soient concertés ni lus :
1° votre relative inculture (pardonnez-moi de vous l’écrire ainsi) et votre instinct de méfiance vis-à-vis des banques et de leurs dirigeants dans leurs modes de recrutement de ces vingt ans (votre réaction à l’affaire Kerviel et votre demande de la tête de Daniel Bouton) vous permet de vous émanciper des experts, et vous l’êtes. Votre dire de jeudi dernier s’est beaucoup répandu ;
2° le débat va être au G 20 et ensuite entre la multilatéralité (la défense et la reconstruction du mondialisme que prône Pascal Lamy pour rattraper le cycle de Doha) et la multipolarité (chaque région s’organise mais les contacts sont entre tous). L’Europe qui a enfourché complètement les thèses dont le monde périt et amis en cause sa relation avec les ACPs et avec les Méditerranéens en leur imposant le libre-échange mondial et ses calendriers (les accords de partenariat économique avec les Africains unanimement rejetés par tous leurs « sommets). La probabilité que les Etats-Unis d’Obama optent pour un certain protectionnisme et donc pour la multipolarité (qui en revanche n’est pas leur habite en politique extérieure et en stratégie militaire et autres) ne nous dispense pas d’être volontairement nous surtout pour cette option ;
3° les surveillances du dehors telles que celles à confier au FMI dont ce n’est pas le métier ni l’atavisme, ou celles mises en place vis-à-vis de nos banques n’opèreront pas. Il faut que l’Etat entre dans le capital des banques pour voir et agir, on reprivatisera ensuite : exemples de la Suède et du Japon. Jean-Pierre Jouyet a sans doute des papiers tout prêts là-dessus et le réseau de l’ancienne direction des Relations économiques extérieures aussi, je le sais pour Tokyo. Les milliards ont été illico placés à la Banque centrale européenne, où les comptes de chacune des banques, réglementaires, n’avait qu’un dépôt symbolique : leur total avoisinait la semaine dernière près de 270 milliards d’euros, rémunérés au taux d’intervention.
1° votre relative inculture (pardonnez-moi de vous l’écrire ainsi) et votre instinct de méfiance vis-à-vis des banques et de leurs dirigeants dans leurs modes de recrutement de ces vingt ans (votre réaction à l’affaire Kerviel et votre demande de la tête de Daniel Bouton) vous permet de vous émanciper des experts, et vous l’êtes. Votre dire de jeudi dernier s’est beaucoup répandu ;
2° le débat va être au G 20 et ensuite entre la multilatéralité (la défense et la reconstruction du mondialisme que prône Pascal Lamy pour rattraper le cycle de Doha) et la multipolarité (chaque région s’organise mais les contacts sont entre tous). L’Europe qui a enfourché complètement les thèses dont le monde périt et amis en cause sa relation avec les ACPs et avec les Méditerranéens en leur imposant le libre-échange mondial et ses calendriers (les accords de partenariat économique avec les Africains unanimement rejetés par tous leurs « sommets). La probabilité que les Etats-Unis d’Obama optent pour un certain protectionnisme et donc pour la multipolarité (qui en revanche n’est pas leur habite en politique extérieure et en stratégie militaire et autres) ne nous dispense pas d’être volontairement nous surtout pour cette option ;
3° les surveillances du dehors telles que celles à confier au FMI dont ce n’est pas le métier ni l’atavisme, ou celles mises en place vis-à-vis de nos banques n’opèreront pas. Il faut que l’Etat entre dans le capital des banques pour voir et agir, on reprivatisera ensuite : exemples de la Suède et du Japon. Jean-Pierre Jouyet a sans doute des papiers tout prêts là-dessus et le réseau de l’ancienne direction des Relations économiques extérieures aussi, je le sais pour Tokyo. Les milliards ont été illico placés à la Banque centrale européenne, où les comptes de chacune des banques, réglementaires, n’avait qu’un dépôt symbolique : leur total avoisinait la semaine dernière près de 270 milliards d’euros, rémunérés au taux d’intervention.
Enfin, une de vos prises de parole pourrait saluer Maurice Allais – notre unique Nobel d’économie – qui avait pris date sur la mondialisation, destructrice d’emplois : titre-même de son livre. Très âgé maintenant et diminué par la mort de sa femme, qui faisait ses relations publiques, il ne sort plus et ne s’est jamais beaucoup produit, ses livres souvent à compte d’auteur…
[1] - Luc XVII 11 à 19
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire