jeudi 27 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 27 novembre 2008


Jeudi 27 Novembre 2008


Prier…[1] de mon adolescence à aujourd’hui, je suis passé d’une vision-foi d’un monde et d’une société harmonieux avec en principal signe de cette cohérence du matériel et du mental, une justice distributive, des carrières au mérite, une franchise générale dans les relations humaines, à la constatation même plus amère d’une société dure où ceux qui ne sont pas forts prennent tous les coups, où l’on ne tombe qu’une fois parce qu’on ne peut jamais se relever, où les forts ne le sont que par culot, usurpation et surtout effet de groupe et d’alliance, l’oligopole en presque tout économiquement, psychologiquement, politiquement. Cela ne me rend plus malheureux, la mort très douce (un passage pas forcément solitaire) est sans doute aucun la vie (un état de complétude de soi et d’un monde vrai, décapé) et cette acceptation tranquille, dans la conscience d’avoir tout fait et de persvérérer à tout faire pour que cela change un peu, soit un peu amélioré soit directement par mes soins, soit par cette persévérance à laquelle je ne puis rien, de me scandaliser face à l’injustice qui m’a toujours paru être surtout de la bêtise. – Les malédictions du Christ ne sont pas une agression : cette Jérusalem encerclée par des armées et sa dévastation toute proche, bien au contraire, il l’aime et la pleure. Ce sont une constatation, les conséquences de son manque de discernement. C’est surtout l’annonce de ce qui annoncera… quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche. Ce que nous vivons comme le malheur est signe d’une proximité. Sans doute mystérieuse, mais décisive. Le sens de nos vies est là. Dans le silence d’une cité dévastée, d’une société et de nos vies en ruines, l’inspiration paradoxale et décisive : Ecris ceci : heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! et le psalmiste avait par avance obéi : venez dans sa maison… oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour. Ce qui me fait souvenir de toi, mon cher Michel, combien tu m’as dit : le Seigneur est bon ! Ta vie apparemment ratée, ruinée, et la brebis qui mit bas au premier anniversaire de ta mort, tombé du ciel, par un si beau temps de juin au début des Cévennes. + La loi de redondance de la pauvreté et de la détresse, autant que de la richesse. La distance entre Lazare arrivé dans les bras d’Abraham et le riche en enfer. Une grande misère dans le pays, une grande colère contre ce peuple… la grande ville, et on ne la retrouvera jamais plus… la grande prostituée qui corrompait la terre par sa prostitution… les invités au repas des noces de l’Agneau. C’est quand on tombe, qu’on voit (enfin) le mal, et c’est alors que l’on est mûr pour le vrai commencement. Si la grâce est là… regard de ceux qui mendient, surtout ceux qui ne sont pas organisés pour… qui ne font que débuter. – La crise qu’aucun des dirigeants nominaux n’a encore su synthétiser en causes, effets et remèdes : tes marchands étaient les grands de la terre, et tes sortilèges égaraient toutes les nations.


matin

Les faillites à l’affiche de nos deux quotidiens régionaux. Au « super-marché » ma femme surprend une conversation par portable, au téléphone : sans doute un chef de petite entreprise, dis-leur s’ils peuvent attendre jusqu’au 1er janvier, et la réponse est négative, sans doute d’une banque. Pour moi et pour ma femme, l’évidence est que la faillite de certaines banques et de certaines industries, y compris automobiles, sera moins coûteuse en termes d’emploi que les subventions et garanties, et elle permettra de repartir du bon pied, alors la subvention en capital sera utile, et surtout on sera débarrassé de ces dirigeants qui pendant vingt ans, non seulement ont adhéré au mauvais système et encensé les mauvais dogmes, mais en plus ont accumulé les erreurs stratégiques, que relevaient ligne à ligne les comités d’entreprise sans être entendus… c’est dans ces comités, institués par la loi et qui pourrait être le corps électoral de la majeure partie du Conseil économique et social, qu’il y a le gisement et la ressource humaine qui feraient le salut.

Bombay. Si la France subissait de tels assauts, cent morts et prise d’otages… que deviendrait notre « scène » politique ? Sarkozy sans doute, alors, à 70% d’opinions favorables, « il n’y a qu’à… »


après-midi

Bombay. « Attaques ciblées et coordonnées » depuis hier soir, coincidence avec le séjour d’une délégation du Parlement européen. Problème comme en 2001. Les agresseurs savent ce qu’ils veulent : frapper l’opinion mais leur identité et leur commandite sont toujours complexes, et l’expérience de cette décennie a montré que les ripostes étaient plus qu’hasardeuses, n’éradiquaient rien et augmentaient au contraire la propension des assaillants. Proportionnellement, ce que les Palestiniens tentent parfois contre les Israëliens est vraiment mineur ; les as étaient les Juifs de l’Irgoun ou de la Hagannah contre le mandat britannique. On est d’ailleurs de l’Afghanistan à l’Indus et au golfe arabique dans l’ancienne zone d’influence de la Grande-Bretagne.

Belle journée en politique intérieure : encore une réforme, le C N R S change de statut malgré tous ses agents et ses références scientifiques ; probable bénéficiaire une Agence improvisée depuis trois ans, et qui, à ma connaissance, n’a toujours pas de conseil scientifique ! Quant à l’audiovisuel public, il est fonction des idées d’Alain Minc et des intérêts de T F 1. Enfin, l’A.F.P. dont l’article 2 des statuts, voulus par de Gaulle à la Libération, spécifie l’indépendance de sa mission vis-à-vis de toute idéologie et de tous intérêts ou influences politiques et économiques, en est réduite à recueillir des signatures, par pétition, pour sa protection…[1] Le Reichstag a-t-il déjà brûlé ?

Beau progrès, nous avons cinquante mille chômeurs de plus malgré toutes les réformes des comptages, reclassements et séries statistiques, soit plus de deux millions de demandeurs d’emploi.

[1] - PARIS (AFP) - 27/11/08 18:35
SOS AFP: une pétition en ligne pour l'indépendance de l'Agence France-PresseL'intersyndicale de l'Agence France-Presse a lancé jeudi une pétition en ligne, "SOS AFP", pour soutenir "l'indépendance et la survie" de l'AFP face à "des projets bien avancés" menaçant selon elle le statut de l'entreprise de presse.
L'AFP, rappelle l'intersyndicale (CGT, SNJ, FO, CFDT, Sud) dans un communiqué à l'issue d'une assemblée générale, est dotée d'un "statut unique, défini par une loi de 1957 destinée à garantir son indépendance structurelle à l'égard des pouvoirs publics et de tout autre groupement idéologique, politique ou économique".
En octobre, les représentants de l'Etat au conseil d'administration de l'AFP ont donné mandat au PDG, Pierre Louette, pour proposer une "modernisation" du statut, évoquant la possibilité de créer un "actionnariat stable".
M. Louette devra faire ses propositions avant la fin du premier trimestre 2009.
L'intersyndicale estime que le statut garanti par le parlement risque d'être aboli, afin de permettre la transformation de l'AFP "en société anonyme et l'entrée d'actionnaires".
Un éventuel changement du statut de l'AFP ne pourrait se faire que devant le Parlement.
"Si on livre un changement éventuel au Parlement aujourd'hui, on ne sait pas du tout ce qui va en sortir", a déclaré au nom de l'intersyndicale Dimitri de Kochko, faisant allusion au projet de loi réformant l'audiovisuel public actuellement débattu devant l'Assemblée nationale, et qui fait l'objet de plus de 800 amendements.
Dans son communiqué, l'intersyndicale affirme aussi que l'agence a récemment fait l'objet d'"attaques sans précédent" "de la part de certains hommes politiques proches du pouvoir en France".
La pétition peut être signée sur un site spécialement conçu dont l'adresse est http://www.sos-afp.org
SOS AFP


[2] - Apocalypse de Jean XVIII 1 à 23 & XIX 1 à 9 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28

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