mardi 4 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 4 novembre 2008


Mardi 4 Novembre 2008

L'humour : circonstances ou sujet ?

Pourquoi les Européens ne seraient-ils pas électeurs du président du monde ?

Les sujets oubliés : la Géorgie

Le rééquilibrage des institutions : au vrai, la procédure au Sénat

Mauritanie : la philosophie du renversement du président-fondateur en 1978 aboutit à donner le nom de celui-ci, trente ans après, à l'une des plus grandes artères de la capitale

Prier… [1] le souci de ceux qui aiment et ont conscience – légitime ou pas, mais il me semble que c’est toujours légitime quand on aime – d’avoir mission de protection, d’éducation et de promotion. Souvenez-vous des avertissements que, pendant trois années, je n’ai cessé de donner à chacun de vous, nuit et jour, jusqu’à en pleurer. Parents et enfants, certaines communautés religieuses, vraiment unies et construites. Et pourquoi pas un peuple dont le dirigeant est grand, nous avons connu cela, ce rapport d’affection et de souci explicite au moment des adieux (de Gaulle, François Mitterrand). Fête aujourd’hui de Charles Borromée, le si précoce, un des géants de son temps et de l’Eglise. Les modèles de dirigeants. L’élection américaine. Jean et avant lui, le Christ : mes petits enfants. Autre version du repas royal et des invités qui se dérobent. Le besoin d’amour de celui qui aime, attendre une réponse, établir… que ma maison soit remplie. Elle ne le sera pas par ceux qui n’ont besoin de rien ou sont surchargés d’engagements secondaires, les pauvres types et les esseulées, errant, ont la disponibilité d’être ainsi ramassés. Bénie soit une certaine errance et certainement le besoin, la pauvreté et que vienne l’invitation à entrer, le recrutement par tout appel à venir.

« Portail Orange » - vis-à-vis de l’en-tête de dépêche, 135 millions d’électeurs attendus (Etats-Unis) : sobre et chic, le noir fait son retour en déco. ; venez piocher des idées… Même hulmour – involontaire ? – celui du président de la République (Nicolas Sarkozy) exhortant, hier, le Conseil constitutionnel à combattre les populismes de droite ou de gauche.

Mon maître de conférence, en année préparatoire de l’Institut d’Etudes politiques, rue Saint Guillaume à Paris, Jean Maheu, fils du grand directeur général de l’UNESCO, argumentait que les Etats-Unis ayant dans la vie de nos pays, notamment en Europe occidentale, la place qu’ils avaient à l’époque – 1960, on votait pour Kennedy ou pour Nixon – il aurait été légitime que les Européens participent au scrutin. – Nous n’avons pas voix au chapitre, et le communiqué des Vingt-Sept, réunis hier à Marseille, « au niveau » de leurs ministres des Affaires étrangères respectifs, sont ridicules en réclamant un partenartat équilibré avec les Etats-Unis. Ce genre d’équilibre s’acquiert, il ne se reçoit pas. La France a décolonisé par contrainte – sans doute pacifique, mais tout juste – en Afrique subsaharienne, c’est ce qui a rendu les rapports un peu plus égalitaires avec nos anciens sujets et administrés. La formule – prendre toute sa place – était celle ressassée pendant la prelière guerre du Golfe pour l’Union soviétique : rien ne me sembla pas davantage signifier que Moscou ne comptait plus. Jusqu’à Tchernobyl, il n’était pas question de place, mais de poids et de dissuasion. - Les deux commentaires à retenir de cette veillée électorale aux Etats-Unis sont de Fidel Castro qui voit dans l'élection dObama "un chemin vers la lumière" et du quotidien des Emirats arabes unis : il n'y aura pas de changement dans les politiques américaines, parce qu'il n'est pas possible que les Etats-Unis en peu temps. A l'inverse, Mahmoud Abbas espère, lui, ce changement.

Depuis le 15 Octobre – la déconfiture de Lehman brothers – qui fait attention aux sujets précédemment brûlants. La discussion entre l’Elysée et le Dalaï-Lama, Nicolas Sarkozy réitérant son offre de Juillet-Août, pas maintenant mais en marge d’une commémoration de la déclaration universelle des droits de l’homme avec les prix Nobel de la paix survivant. Sa Sainteté – même titre de révérence que l’évêque de Rome – fait savoir que le jour proposé, elle a déjà des engagements. La Géorgie, Saakachvilli, a déjà renvoyé son Premier ministre, il vient d’en faire autant pour son chef d’état-major, c’est dire qu’il a choisi sa manière pour perdre le pouvoir. S’il en réchappe physiquement, il retournera aux Etats-Unis comme Nettnyahou qui en venait, tous les deux le même passeport américain.

La réforme constitutionnelle était propagandée comme – essentiellement – un « rééquilibrage » au profit du législatif (disons plutôt le délibératif, puisque les lois sont projetées et rédigées par l’exécutif et au mieux amendées avec sa permission), ce qu’il vient de se passer au Sénat confirme le trompe-l’œil. Le sujet est institutionnel, est-ce la commission Simone Veil sur le préambule de notre Constitution ? et les socialistes ne peuvent se faire entendre, des artifices de procédure laissent tout à la majorité, ils ont donc préféré rompre avec l’exercice.

Mauritanie… les putschistes devraient donner, demain et sans préavis, le nom de Moktar Ould Daddah – le président-fondateur au pouvoir de 1957 à 1978 – à l’’une des plus grandes artères de Nouakchott. C’est la suite des habiletés d’un système qui s’est gardé de dissoudre le Parlement, de suspendre la Constitution, et qui ne censure toujours pas la presse écrite non publique. Je souhaite qu’il y ait – avec pancartes – davantage de militants du Front national pour la défense de la démocratie ou du Rassemblement des forces démocratiques : mes deux amis Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui reçu au Parlement européen, après l’avoir été hier au Palais-Bourbon, et Ahmed Ould Daddah, plus tolérant pour le mouvement du 6 Août dernier mais tout de même pas rallié. Je crois surtout que l’âme du Président habite assez précisément ses compatriotes, malgré le temps qui a passé, pour que l’amalgame que va tenter Mohamed Ould Abdelziz à son profit, ne soit pas accepté, par simple bon sens, celui des proportions et de la vérité des comportements.


[1] - Actes des Apôtres XX 17 à 36 ; psaume CIX ; évangile selon Luc XIV 15 à 24


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