mercredi 23 juillet 2014

Inquiétude & Certitudes - mercredi 23 juillet 2014



Mercredi 23 Juillet 2014      

Gestion fatigante et à rebondissements de ma coquille… de déménagements en déménagements, avec les grandes et petites disparitions par vol de tiers ou négligence de ma part, aux mémoires saturées de mon ordinateur et au rayonnages de bibliothèque combles dans notre espace de vie et en débarras… inquiétude de tout ce dont j’ai – je le crois de plus en plus – à témoigner ou au moins à mettre au net… les entretiens de nos lieux avec l’interrogation : quoi après moi, pour que cela ne pèse pas sur mes aimées et soit au contraire, du tout quelque mémorial ou devoir, mais socle pour tout autre chose. Notre fille me le montre bien, des points communs qui m’émeuvent, surtout avec moi, me semble-t-il, tandis qu’elle est plus « fusionnelle » avec sa mère, mais au total qu’elle est différente ! indépendante dans son parcours et son développement intimes, et combien elle me passionne, combien elle est vraie, libre et fine de regard, de remarques, de conclusions…

Ce soir, la manifestation à nouveau. L’angoisse du gouvernement fondée mais pas réflexive. D’une part, ces manifestations comme celles de la manif.pour tous l’an dernier, ont pour raison profonde le vide d’animation politique, d’orientation du pays et le défaut de point de repères, d’envoi de chacun en mission pour le redressement du pays : elles sont donc la « faute » du président de son gouvernement. D’autre part, s’il y avait des prises de feu, et si l’on allait vers des « événements » type 68, il n’y a évidemment ni le général de GAULLE, ni son Premier ministre de l’époque, Georges POMPIDOU. La légalité a des supports en textes de plus en plus rédigés et adoptés à la va-vite, sinon bâclés, ce qui la rend de plus en plus discutable et avec beaucoup de contradictions. La crise de légitimité est latente : totale à gauche, et commence à se généraliser dans l’inquiétude d’un pays sur son avenir et même sur sa raison d’être. Le mode actuel d’exercice du pouvoir, déjà impopulaire et inefficace sur le grand sujet des fonctionnements sociaux de notre économie devenue croupion, ne tiendra pas dans la difficulté, l’exutoire ne sera que dans une élection présidentielle anticipée. Nous allons vers l’imprévisible, tandis qu’au Proche-Orient, on est soit dans une amnésie passagère sur la Syrie et l’Irak, soit dans une guerre totale dont les enfants et les innocents payent un prix sans précédent. – Le fait essentiel, pour la France et notre vie nationale en ce que l’étranger et les drames du monde l’affectent, n’est guère observé, encore moins dit : il y a des manifestations très vives de soutien aux Palestiniens. Il n’y en a pas pour le soi-disant bon droit d’Israël. Ceux qui sont censés représenter les Français juifs, mais veulent parler au nom d’une « communauté juive » pressent les gouvernants, mais n’appellent ni à manifester, ni à contre-manifester. Pourquoi ? Où est le peuple ? y compris pour les Français juifs, la nation dont ils font partie, a choisi.

Prier… les enfants de Nangy… mon cher Denis qui en quelques mois passe de la lucidité, d’un reste de présence liturgique, à l’état de légume… l’évangile de dimanche dernier (bon grain et ivraie) a été provoquant, semble-t-il, pour notre clergé : mon cher recteur de l’une de nos paroisses d’adoption pose la question du « tout-sacrement » dont je pouvais croire, précisément avec notre ami commun, Denis M., qu’il l’avait résolue pour en faire l’axe de tout son ministère… et le prêche à la cathédrale avait été, d’une manière qui m’a étonné puis passionné, un examen de notre relation en Eglise avec le monde et avec la terre, une affection faisant que le tri ne peut être immédiat de ce qu’il nous en vient et qu’il ne peut être opéré qu’avec des critères et des repères.

Entendu ce matin sur France-Infos. un bilan sur les langues dans le monde. Près de six mille encore parlées, mais la moitié d’entre elles « promises » à la disparition d’ici la fin de notre XXIècle. Extinction démographique dans le passé mais aujourd’hui osmose avec des langues dominantes, et passage à celle-ci de populations très minoritaires. La France l’a connu (et voulu… officiellement) encore au début du siècle dernier. Les recherches ont pour méthode le plus simple : enregistrer, écrire une grammaire, composer un dictionnaire, recueillir des textes et les traduire. La plupart des menacées ne sont pas écrites. Motif : il est capital. Les langues nous montrent non seulement les modes de vie et échelles de valeur d’une population, patrimoine et compagne par elle-même des nôtres, mais surtout nous apprennent sur nos fonctionnements mentaux : telle langue ne sait pas dire certaines couleurs, le bleu et le vert (je l’ai constatée en Mauritanie « sur » le fleuve, confusion du vert de l’étendard du Prophète et du drapeau national avec le bleu), une autre ne sait pas dire le temps présent, passé, futur. Ces études peuvent aussi nous amener à savoir s’il n’y a pas des structures innées dans l’espèce humaine, structures primitives ou primordiales de la pensée. Solution :  certainement pas l’impossible retour de populations y compris chez nous, à la langue des ancêtres (dans ma belle-famille, l’expression courante est en dialecte alsacien et le bilinguisme franco-allemand encore presque parfait, mais ma chère femme ne lui a pas dès la naissance de notre fille d’instinct parlé en alsacien, ce que je regrette car ayant une compréhension passive de l’allemand, et heureux de me remettre à davantage, je n’en aurai pas été gêné vraiment et j’eusse aimé que notre fille possède les deux langues d’influence européenne), mais que chacun apprenne quelques autres langues que la sienne reçue de naissance. Cela est possible, et bien des jeunes nations le pratique avec la langue internationale de l’ancien « colonisateur » et leur langue native, soit des dialectes, soit l’arabe pour ce qui est de l’Afrique septentrionale.

Qui est ma mère ? qui sont mes frères ?  … celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. [1] La parentèle, sa mère et ses frères… restant au-dehors, ils le font demander… La Vierge Marie ne s’est certainement pas sentie « rembarrée », car à faire la volonté de Dieu, elle est bien, de nous tous, en toutes générations et en toutes cultures, Ancien Testament compris, celle qui accomplit suprêmement la volonté divine. Jusqu’à l’incroyable, l’impossible : sa maternité virginale. Avec le « pari » dont je ne sais s’il a été très commenté, que son fiancé, Joseph le cher, ne la laissera pas tomber et ne l’en aimera et protègera que plus. Ce qui fut d’ailleurs. La leçon n’est donc pas d’exclusion de la parenté de sang, elle ne vaut pas tant pour les arrivants qui le font demander, que pour beaucoup de gens (qui) étaient assis autour de lui. Ceux-là que Jésus parcourt du regard, pas plus ni moins « parfaits » ou « croyants » que les plus familiers des disciples ou de sa parenté, sont adoptés par Lui, en chemin vers ce qui est attendu de Son Père. Le Christ préfère d’ailleurs dire : Dieu, que Père, Son Père, en la circonstance. Il part sans doute d’un présupposé : des auditeurs religieux et pieux, mais pas encore vraiment dans le mystère trinitaire (y sommes-nous d’ailleurs davantage ?). Adoption, et fraternité, que vit Paul depuis sa rencontre, en chemin vers Damas, mystérieuse mais évidente tant elle fut spectaculaire et frappa les contemporains, témoins d’un total retournement du persécuteur, espoir du plus pur et du plus cultivé des pharisaïsmes. Elles sont intimes, intérieures, pas d’état-civil. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd’hui, dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s‘est livré pour moi. Le Christ accepte cette appropriation de Lui par chacun de nous, puisqu’Il nous donne Sa chair en partage, retour de l’Incarnation. Et, pour nous, comment comprendre, supporter, aimer la vie, notre existence dans ce qu’elle est et dans ses paramètres, ses conditionnements, sans cette foi, cette conscience de Qui vit en nous et de Qui nous inspire. La foi nous sauve de la déception de nous-mêmes, elle nous fait reconnaître le combat et la condition d’autrui et l’amour mutuel est sans doute, en profondeur et indicibilité, cette émouvante prise de main mutuelle pour aller d’âme s’agenouiller, remercier, écouter. Voici que vibre cette assemblée de ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, et que Jésus parcourt du regard : hier, maintenant, demain… je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres… qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien… exaltons tous ensemble son nom.


matin

Six-cent vingt morts, en trois semaines. Il y a combat. Air-France et plusieurs autres compagnies aériennes suspendent leurs vols vers Tel-Aviv, crainte des missiles du Hamas. Manifestation donc cet après-midi à Paris, itinéraire non « provoquant » : du lion de Belfort au tombeau de Napoléon. Cinq cent policiers… la CGT n’encadre que sa partie du cortège.

Nangis-Troyes. C’était un minibus, et Jason l’animateur-chauffeur de 25 ans n’avait pas bu. Pas de trace de freinage au sol. Deux garçons, trois filles, onze à quatorze ans.


soir 

Le gouvernement en minorité au Parlement. C’est déjà patent depuis des mois au Sénat, c’est net aujourd’hui à l’Assemblée nationale : la première lecture pour la nouvelle carte des régions est adoptée par 265 voix contre 201 avec 85 abstentions. 
Honte ! la France va s’abstenir sur la demande palestinienne au Conseil des droits de l’homme à l’ONU, siège Genève, demande d’une enquête internationale sur l’offensive israëlienne à Gaza. 
Aveu : deux chasseurs ukrainiens abattus dans l’est du pays. Ce ne peut être Kiev qui a ordonné et effectué ces tirs… 
Calme de la manifestation pour Gaza à Paris. 
Pour mémoire : 170.000 morts en Syrie. Un million en cent jours au Rwanda et Kagamé en remet contre nous. 


[1] - Paul aux Galates II 19 à 20 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

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