Le portrait-robot de l'évêque selon le coeur du pape, par le card. Ouellet (2)
Homme de prière et de communion, missionnaire, témoin, proche des personnes
Anita Bourdin
ROME, 23 juillet 2014 (Zenit.org) - Un homme de prière et de
communion, un missionnaire, un témoin, proche des personnes: voilà le
portrait-robot de l’évêque selon le cœur du pape François, explique, dans un
entretien accordé à L’Osservatore Romano (Nicola Gori), le préfet de la
Congrégation pour les évêques, le cardinal canadien Marc Ouellet.
Celui-ci annonce la révision du document «Mutuae relationes» sur le rapport entre les évêques et la
vie consacrée, et la promotion des exercices spirituels de saint Ignace, école
de discernement spirituel.
Les successeurs de Pierre et des apôtres
Pour ce qui est de la communion entre évêques, le cardinal Ouellet
en indique deux signes : le synode des évêques « auquel le pape
François a voulu donner un nouvel élan en encourageant une méthodologie plus
participative », et l’institution du Conseil des cardinaux, ce qu’on
appelle le « C 9 ».
« Il s’agit, rappelle-t-il, de cardinaux de différentes
parties du monde, que le pape a choisis pour les consulter sur les principales
questions du gouvernement de l’Eglise universelle et pour étudier la réforme de
la curie romaine. »
Pour le cardinal Ouellet, « le sens de communion s’exprime
aussi à travers d’autres formes par lesquelles les évêques s’emploient pour les
besoins des autres Eglises particulières » : « Le concile
Vatican II a souligné cette solidarité entre les Eglises comme un signe et une
consolidation de la communion existant entre elles. »
Il en donne des exemples : « L’aide des Eglises
d’Occident aux Eglises les plus pauvres » ou « l’envoi de prêtre
missionnaires fidei donum »,
longtemps dans le sens de l’Europe vers l’Afrique et l’Amérique latine,
aujourd’hui dans le sens de l’Afrique ou de l’Amérique latine vers les Eglises
« d’ancienne expérience ».
La communion des Conférences épiscopales
« La sollicitude et la communion sont en outre favorisées par
le fonctionnement des conférences épiscopales nationales et régionales ;
ou bien par la collaboration entre diocèses voisins ou d’une même province
ecclésiastique qui se réunissent pour offrir des services et des solutions
d’intérêt commun. »
Il rappelle aussi cette autre forme de la communion entre le pape
et les évêques représentée par la visite quinquennale ad limina au cours de laquelle
« les évêques informent le pape sur l’état de leurs Eglises particulières
et sont confirmés par lui dans la foi » : à cette occasion,
« ils rencontrent les supérieurs des dicastères de la curie romaine, pour
un échange réciproque concernant les diocèses et l’Eglise universelle ».
Le rapport avec la vie consacrée
Pour ce qui est de la révision du document «Mutuae relationes» sur le rapport
entre les évêques et les religieux, le cardinal Ouellet souligne la nécessité
d’un « approfondissement théologique sur les charismes ».
« Il s’agit de donner une juste place ecclésiologique aux
charismes, selon ce qu’affirme Lumen
Gentium au paragraphe 4. Le concile Vatican II a affirmé que
l’Esprit Saint guide l’Eglise et l’unit dans la communion et dans le ministère,
la pourvoit et la dirige grâce à des dons hiérarchiques et charismatiques. Les
aspects hiérarchique et charismatique ne doivent pas être considérés comme
éléments opposés mais comme des dons complémentaires indispensables pour la
mission de l’Eglise. C’est ainsi que doit être compris le « don
indispensable » de la vie consacrée. Un don qui, dans la variété de ses
expressions, doit trouver une manifestation adéquate sur le terrain concret de
la vie ecclésiale à travers la collaboration, la solidarité, l’unité avec le ministère
hiérarchique. Et, d’autre part, la vie consacrée doit être mise en valeur et
promue par la hiérarchie ecclésiastique, à commencer par les évêques. »
Saint Ignace, maître du discernement
Le cardinal Ouellet confie aussi le désir du pape de promouvoir
les exercices spirituels ignatiens pour les évêques en vue de
« perfectionner le discernement pastoral et spirituel des pasteurs ».
« Je suis convaincu, conclut-il, que la priorité pour ce qui
concerne la Congrégation pour les évêques, reste d’accomplir le mieux possible
le travail qui lui est demandé, qui est le discernement et l’accompagnement du
ministère des évêques. »
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