mardi 22 juillet 2014

Inquiétude & Certitudes - mardi 22 juillet 2014




Mardi 22 Juillet 2014      

Prier…[1] l’amour, seule force pour avoir raison de tout ce qui dans l’existence humaine nous amène à désespérer, de tout et de nous-mêmes ; mais l’amour est donné autant en mouvement qu’en son « objet ». L’objet qui se refuse et qui se dérobe, qui ne le vit pas au martyre parfois ? pas seulement à l’adolescence… mais l’objet qui se donne peut quand même donner à qui l’aime et l’attend et le veut, la sensation cruelle de se dérober ou de remettre à plus tard. Toute la leçon du Cantique, et toute la leçon du noli me tangere. L’Abbé JAUD, chroniqueur des saints, assimile sans discussion Marie-Madeleine à la Marie sœur de Marthe. C’est souvent mon mouvement, mais ce n’est pas certain, me semble-t-il, selon les évangiles. La certitude est en tout cas ce que rapporte Jean en témoignage de la Résurrection. Il n’a pu le savoir que directement de la sainte femme, quoiqu’elle ait – selon le texte – couru annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur et voilà ce qu’il m’a dit ». Mais elle ne leur rapporte pas, semble-t-il, ce dialogue avec le Christ, elle ne donne que le fait. Femme pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé le Seigneur, mon Maître, et je ne sais pas où on l’a mis. – Femme, pourquoi pleures-tu ? Jésus reprend l’interpellation d’un des anges, et précise… Qui cherches-tu ? – Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le reprendre. Transporter à elle seule un cadavre … Jésus, ressuscité, méconnaissable à vue humaine. Reconnaissable à ce qu’Il dit ou fait (les disciples se rendant à Emmaüs). Dialogue universel, ou plutôt de chaque vivant avec Dieu, quoiqu’enseigné pour nous par l’aventure d’une autre que nous. Parabole du Cantique, justesse psychologique de la dialectique absence-présence et toujours ce qui est fondamental (et fondateur) en amour : la surprise d’être exaucé. Je veux chercher celui que mon cœur aime… je l’ai cherché, je ne l’ai pas trouvé ! … Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? Marie-Madeleine au jardinier, l’anonyme amante aux vigiles, et cette dernière, davantage de « chance » : à peine les avais-je dépassé, j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas. Livre de mon adolescence, avant même les Chansons de Billitis… j’ai commencé par la contemplation amoureuse et par la légèreté du désir qui ne se connaît pas, qui s’émeut et s’oublie dans la beauté. J’ai dialogué toute ma vie avec la beauté – des formules et peut-être la vie pas uniquement spirituelle, de mn cher Dom MEUGNIOT – puis je suis passé à un autre stade, sans doute ni supérieur ni inféréieur, j’ai vécu que la beauté fascinant est prédatrice et qu’elle empêche de considérer et même de voir ce qu’est la beauté. Progressivement, je sais qu’elle est mouvement et non statue, qu’elle est plus spirituelle que formelle. Elle émane plus qu’elle n’est, elle participe de quelque chose qui est plus qu’elle, elle désigne autre qu’elle, mais elle fait commencer. Je découvre peu à peu des personnes et je m’en réjouis, ce n’est plus du tout de l’ordre de la prédation…. Comme par un festin, je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. Marie-Madeleine a été sauvée, pardonnée. Ma contemplation est appel, ce matin, et toujours. Elle restait là dehors, à pleurer devant le tombeau.

L’énigme contemporaine – et puissamment politique – d’Israël en tant qu’Etat c’est bien que ses ressortissants, et donc ses dirigeants, censément de religion et de foi juives, descendants de ceux qui nous ont décisivement transmis des livres et une expérience spirituelle décisive, qui ont été de véritables gardiens du trésor de Dieu dans l’humanité, ne prennent pas à cœur cette responsabilité, cette paternité spirituelles, et n’en tirent pas l’imagination des vraies solutions. Car sans doute c’est en eux que réside la réponse d’amour et d’intelligence aux circonstances, aux difficultés, aux engrenages de l’Histoire. Celle-ci peut être sainte. Les massacres perpétrés par Josué et par les Maccabés, et cependant tout se préparait et se continuait par eux. Et ces parentés évidentes entre nous tous, dès que nous entrons en prière. Apparemment sans texte, mais ne reprenons-nous pas toujours le psalmiste ? et même le Christ en croix : pourquoi m’as-tu abandonné ? Ces enfants, tués ou orphelins, à l’artillerie de marine sur les quais du port de Gaza. Ora pro nobis. Pardonne-leur, Père, ils ne savent pas ce qu’ils font.

après-midi

Gaza, tout continue. Près de six cent morts maintenant, d’un côté, plus de vingt-cinq de l’autre. J’avoue que si j’étais Israël et avais la ligne que cet Etat, à de rares et brèves excptions, a adoptée et maintient depuis 1967, j’irai jusqu’au bout, maison par maison pour trouver caches d’armes et souterrains, puisque personne ne dit rien… Que ce soit à courte vue de la part d’Israël, rien d’étonnant, quel dirigeant « occidental » projette aujourd’hui des solutions d’avenir. On en reste au cessez-le-feu et aux deux Etats en bon voisinage. Le Hamas, dans une logique qui, écidemment, fait tuer sa population – mais la ressent-il ainsi ? – ne peut que persévérer pour une bataille d’image qu’il va finir par gagner. Mais cela l’aura avancé à quoi ? John Kerry sur place depuis vongt-quatre heures, Ban Ki Moon depuis plus longtemps : résultats ? Pas une parole non plus en Europe.
Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, assure qu’il n’y a eu aucun débat dans le gouvernement pour interdire les manifestations de samedi et dimanche, ni – comme à l’essai du contraire pour éviter la violence – autoriser celle de demain et de samedi. Un vice-président du Parti de gauche, qui n’appelait pourtant pas à manifester mais dont des membres ont pu raconter, expose avec justesse, que l’interdiction de dimanche a abouti à faire tomber les manifestants dans de véritables souricières d’où des réactions tout à fait explicables logiquement. – Communication, à point nommé, arrestation à Albi de trois djkihadistes, une femme et deux hommes. D’une annonce à l’autre, sur France-Infos, on a varié sur l’organisation d’une filière vers la Syrie à la préparation d’attentats, sans pour autant revendiquer la découverte d’armes. Les voisins dans les deux cas n’évoquent que des gens sans histoire, parfois en djellabas et barbes, parfois sans. Commission rogatoire depuis Septembre dernier. L’énumération des « cibles » et déprédations à Sarcelles se cantonne de nouveau à la synagogue et au magasin d’alimentation cacher.
Encore du texte et du vent : discussion à l’Assemblée nationale d’un projet de loi sur la simplification de la vie des entreprises, avec paraît-il esquive de tous les sujets et de toutes les mesures – celles à prendre sont au nombre de douze – ce devient sinistre.
Dramatique accident près de Troyes, mais mon cher évêque est injoignable rien que pour les condoléances – vacances de sa secrétaire, laquelle ne consulte pas, pendant douze jours, sa messagerie. Cinq enfants tués en accident de la route, ainsi que le chauffeur de la « camionnette » (pourquoi une camionnette), où ils avaient pris place… un camion se serait renversé, un troisième véhicule, etc… c’est affreux.
Ukraine, le funèbre convoi a quitté la zone séparatiste. Le ministre néerlandais (voix horrible pour articuler une langue que je ne trouve pas belle à l’audition) a pétitionné au Conseil de sécurité. Le chapeau va être porté… par nous, interdits politiquement de vendre à la Russie les fameux Mistral porte-hélicoptères.
Le  Tour de France m’intéresse soudainement : Thomas Woecker gagnera comme déjà deux fois l’étape passant par chez lui aujourd’hui ? Mercenariat en foot-ball. Un Rodrugues colombien, meilleur butteur du récent mondial : six ! acheté-transféré au Real Madrid pour plusieurs dizaines de millions. Record toutes catégories battu.
Sans bruit, le roi Pilipppe VI d’Espagne chez nous. Commentaire inspiré, avec Hollande, on a parlé sécurité et terrorisme. J’espère que notre Président aura joint culture personnelle générale et curiosité psychologique pour le faire parler histoire familiale, institutions monarchiques à l’époque contemporaine et post-franquisme. En Angleterre, le petit Georges et le marketing de la couronne.


 [1] - Cantique des cantiques III 1 à 4 ; psaume XLIII ; évangile selon saint Jean XX 1 à 18

Aucun commentaire: