mercredi 23 juillet 2014

l'Eglise et la crise au Proche-Orient



Israël-Palestine : reconnaître "notre humanité commune"
Intervention du Saint-Siège au Conseil des droits de l'homme
Anita Bourdin
ROME, 23 juillet 2014 (Zenit.org) - Le Saint-Siège appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et indique comme la « voie de l'avenir » entre Israël et la Palestine: « la reconnaissance de notre humanité commune ». Car, « à long terme, il ne peut y avoir de gagnants dans la tragédie actuelle ».
Mgr Silvano M. Tomasi, Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, est intervenu, ce 23 juillet, lors de la 21esession spéciale du Conseil des droits de l’homme sur la situation des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.
Rompre le cercle vicieux
« Le regard tourné vers l’avenir, le cercle vicieux de la vengeance et de représailles doit cesser. Avec la violence, les hommes et les femmes continueront de vivre en ennemis et en adversaires, mais avec la paix, ils peuvent vivre en frères et sœurs », a déclaré Mgr Tomasi.
« La délégation du Saint-Siège réitère sa vision selon laquelle la violence ne paye jamais. La violence ne peut conduire qu’à plus de souffrance, de dévastations, de morts, et empêche la paix de devenir une réalité », dit Mgr Tomasi.
Il avertit que « la stratégie de la violence peut être contagieuse et devenir incontrôlable ».
« Pour combattre la violence et ses conséquences néfastes nous devons éviter, recommande le représentant du Saint-Siège, de nous accoutumer à tuer. Une époque où la brutalité est commune, et où les violations des droits de l’homme sont omniprésentes, nous ne devons pas devenir indifférents mais répondre positivement de façon à atténuer le conflit qui nous concerne tous. »
Responsabillité des media
Mgr Tomasi a aussi fait observer l’importance des media: « Les media doivent rapporter de façon honnête et impartiale la tragédie dans laquelle tous souffrent du conflit, de façon à faciliter le développement d’un dialogue impartial qui reconnaisse les droits de chacun, respecte les justes préoccupations de la communauté internationale, pour soutenir un effort sérieux pour atteindre la paix. »
Il déplore que « le nombre de personnes tuées, blessées, arrachés à leurs foyers, continue d'augmenter dans le conflit entre Israël et certains groupes palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza et que « la voix de la raison semble submergée » par celle des « armes ».
« La violence ne mènera nulle part que ce soit maintenant ou à l’avenir. La perpétration des injustices et des violations des droits de l'homme, notamment le droit à la vie et à vivre dans la paix et la sécurité, sèment de nouvelles semences de haine et de ressentiment. Une culture de la violence est en train de se consolider, dont les fruits sont la destruction et la mort », a fait observer Mgr Tomasi.
Il déplore aussi le fait que « la plupart des victimes sont des civils, qui selon le droit international humanitaire, devraient être protégés » : « Les Nations Unies estiment que près de soixante-dix pour cent des Palestiniens tués sont des civils innocents. Cela est tout aussi intolérable que les fusées de missiles dirigés indistinctement vers des cibles civiles en Israël. Consciences sont paralysées par un climat de violence prolongée, qui cherche à imposer une solution par l'anéantissement de l'autre. Dévaloriser les autres, toutefois, n'élimine pas leurs droits. »
Deux Etats
Il cite le pèlerinage en Terre Sainte du pape François qui a appelé à la fin du conflit israélo-palestinien : « Pour le bien de tous, il est nécessaire d'intensifier les efforts et les initiatives visant à créer les conditions d'une paix stable basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chaque individu, et sur ​​la sécurité mutuelle. Le temps est venu pour chacun de trouver le courage d'être généreux et créatif au service du bien commun, le courage de forger une paix qui repose sur la reconnaissance par tous du droit des deux États d'exister et de vivre en paix et sécurité dans des frontières internationalement reconnues. »
« L'aspiration légitime à la sécurité, d'un côté, et à des conditions de vie décentes, de l'autre, avec un accès aux moyens normaux d'existence comme les médicaments, de l'eau et de l'emploi, par exemple, reflète un droit humain fondamental, sans lequel la paix est très difficile à préserver », a précisé le représentant du Saint-Siège.
La situation à Gaza
A propos de « l'aggravation de la situation dans la bande de Gaza », il rappelle « la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et de commencer à négocier une paix durable » : « La paix apportera d'innombrables avantages pour les peuples de cette région et pour le monde dans son ensemble », a ajouté le pape François : « Elle doit donc être résolument poursuivie, même si chaque partie a à faire certains sacrifices. »
Il interpelle la « responsabilité de la communauté internationale » à « s'engager sérieusement dans la recherche de la paix » et à aider les peuples engagés « dans cet horrible conflit » à arriver à « arrêter la violence et de regarder vers l'avenir avec confiance ».

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