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Original Message -----
Sent: Tuesday, August 12, 2014 1:09 AM
Subject: en ce moment (l'international),
nous avons la main
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
quoique je vous sache en vacances...
Il me semble que tout avance parce que la lumière se fait.
La plus vive et au bon endroit : nous savons maintenant
qui est Poutine et que nous ne pouvons plus éluder ou reporter
de le traiter avec ce qui nous caractérise, les Européens, la démocratie dont
il a su faire que ses compatriotes n'en aient apparemment plus la moindre idée
ou la moindre envie. Nous le comprenons. Tandis que - lui - se trompe sur nous
en nous prenant pour des chiffes molles, des incapables de décisions ensemble
et il continue de conduire son pays selon la frustration que celui-ci a éprouvé
de ne plus être l'Union soviétique qui fait peur et qui est considérable. Il se
trompe sur nous et nous ne nous trompons ni sur lui ni sur ses appuis. Donc...
Gaza... (et aussi la Cisjordanie qui ne résiste plus,
léthargique et semée de colonies qui ne sont pas les siennes) : Israël
n'accepte de Palestiniens que désarmés, sans Etat pluriel ou singulier, que
simple marché. Son gouvernement ne les veut que prisonniers. Ce véritable
statut à venir des Palestiniens avec deux tiers payants, l'Europe et l'humanitaire,
si Israël continue d'en décider seul comme depuis Juin 1967, l'opinion
internationale - en tout cas l'américaine et l'européenne - le voit maintenant,
crûment. En même temps que la non-solidarité des Etats arabes, les nantis
davantage préoccupés de placements en Europe et en Amérique que de solidarité
avec frères et soeurs de race et de religion, met de notre côté, à nous
Européens, la morale autant que l'imagination d'une véritable issue.
Menace djihadiste et Etat islamique au Proche-Orient. L'existence d'un
Etat-nation se mérite, se conquiert et se défend (avertissement valable pour
nous, la France). Le Kurdistan et sa dynastie Barzani doivent désormais avoir
droit international de cité n'en déplaise aux voisins qui gardent chacun un
bout de lui et (Turquie, Iran, Syrie) vaquent à leurs seuls problèmes comme si
leur avenir n'était pas un bien commun. Le Liban se réveille et commence de
combattre en tant que tel, sur son propre sol.
Quand nous disons - malencontreusement - n'avoir pas les moyens
d'intervenir militairement à l'instar des Américains, alors que nous le
réclamions il y a juste un an pour la Syrie, et que nous évoquons autant notre
panade budgétaire que les fronts tenus au Sahel, en Centrafrique, en Côte
d'Ivoire et au Liban (sous casque bleu), nous devons en conclure et en faire conclure qu'il faut une
force européenne et qu'il faut aussi une force permanente des Nations Unies (cf. notre proposition
et nos schémas de 1945).
Laurent Fabius, très vieilli, n'est pas à la hauteur ni en
expérience, ni en capacité et projection conceptuelle, le Département n'est pas
en prise avec lui : il a été nommé à contre-emploi. Obama n'est pas Kennedy et
ne dispose ni de Dulles ni de Kissinger. Or, ces jours-ci ces pointures-là sont
requises et, en Union européenne, Barroso, Vimont et Etienne, ne peuvent tenir
lieu : la durée ou le grade leur manquent. Pourtant sur tous les théâtres à
l'est de l'Europe jusqu'au Proche Orient, nous avons la main. Et l'Amérique sait
et vit qu'elle ne peut jouer seule tant de parties à la fois, d'autant qu'elle
ne discerne manifestement pas ce qui lie entre elles ces différentes
parties.
La stratégie des hostiles a trouvé ses limites parce que nous avons
identifié chacun d'eux. Il nous faut maintenant notre stratégie, plus seulement des
réactions.
Bien chaleureusement.
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