mardi 3 mars 2015

Inquiétude & Certitudes - mardi 3 mars 2015


Mardi 3 Mars 2015



Prier… [1]. L’indicible, Jésus homme qui toute sa vie terrestre, porte en lui la perspective de la Passion, d’une mort affreuse même s’il y a – à la clé – Sa résurrection. Quel passage, quelle perspective. Il les prophétise sans cesse, mais sans être « pris au sérieux » : ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera… ainsi le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. En revanche, ce qui est compréhensible et ce qu’il nous est donné de comprendre, c’est qu’une mort aussi atroce, car au physique s’ajouta le mental, aussi atroce qu’elle soit ne pouvait avoir de résonnance si ce n’était celle du Fils de Dieu… la contagion, le frémissement de l’univers, la victoire sur la mort et sur le péché, sur nos infinies et continuelles faiblesses et infirmités des présomptions de chacun de nos débuts aux anéantissements désespérés des prises de conscience de nous être écrasés sous notre propre poids d’inanité, ne pouvaient être et ne sont possibles, ne se sont réalisées que du fait de la divinité du Christ Jésus. Pour moi, le mystère grandissant, c’est que tant et tant puissent vivre « sans religion ». Juifs et musulmans, nos frères de prière et de recherche du contact avec Dieu (ou cette recherche est-elle le propre des chrétiens, le Juif attendant, le musulman se consacrant à une immanence révérée et le faisant vivre parce qu’elle le dépasse ?), en tout cas ces frères religieux et priants, peu importe les différences – grandes de chemin et de psychologie – je les comprends. Nous respirons le même air, nous prions et nous savons qui est Dieu, parce que nous Le savons présent dans nos vies et y agissant. Mais cette immense majorité de distraits, ces gens que chaque dimanche, montant vers notre église de village, nous croisons, le pain sous le bras ou à la main qui tournent le dos résolument à la liturgie dominicale et semblent se forcer au mutisme du visage et à ne pas entendre les cloches. Et tous ces cyniques qui nous exhortent aux valeurs de… quelle idée ont-ils de l’homme, de la vie ? de nos fins ? Ils barbotent dans l’adultère qui leur tient lieu d’état de vie et dans la pérennisation de situation où le matériel ne leur fait pas défaut, les honneurs non plus.  – Je m’aperçois que j’ai anticipé les textes de demain, ayant déjà dans le trouble d’une demi-nuit d’insomnie mal daté mon journal.  C’est le portrait des pharisiens que je venais de rejoindre en évoquant nos cyniques sans Dieu (par opposition aux « sans-dents » que nous sommes…) [2]. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques… nos dirigeants ! L’authenticité n’est pas même à discerner : ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul Maître, le Christ. Alors comment nous comporter ? le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Cela pour les places, quant à notre pauvreté et à nos fautes ? si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine. Nous sommes connus, compris, aidés, aimés de Dieu. Oui, c’est fondamental, fondateur de chacun de nos instants. Et cette foi ne vient pas de nous, elle nous est donnée à chaque instant que nous en prenions conscience et la saisissions en larmes de reconnaissance et de demande, ou pas.

                                                            début de matinée

Documentaire-reportage diffusé ce soir sur Arte : la Tchétchénie sous Kadirov. Je ne vais pas le manquer. L’horreur du stalinisme et de la Corée du nord. Tours de verre, asphalte impeccable. Aucune opposition, même « sur la toile » n’est possible. La simple et constante terreur, et supplément d’emprise et de manipulation : la charia puisque le pays est de tréfonds musulman. Mémoire interdite : 150.000 hommes, soit le cinquième de la population. Je suis tchétchène d’adoption depuis ma prise de fonctions au Kazakahstan : un Tchétchène m’ayant accueilli, relation loyale et efficace de   Francis B., « mon » attaché commercial de l’époque. Et c’est du Kazakhstan pays-frère et sympathisant alors que j’ai vécu les débuts de l’indépendantisme et de sa répression.

milieu d'après-midi

Nettanyahou aux abois : son obsession d'une possible fin du monopole nucléaire israëlien dans la région, et il joue le va-tout : s'adresser aux seuls représentants ré"publicains au Congrès sur leur invitation cet après-midi, ce qui ne peut qu'éloigner Obama encore davantage de lui  Jeu archi-dangereux, confirmant crainte et vulnérabilité israëlienne, mais il est à quinze jours des sélections, donc de perdre le pouvoir ou de le conserver, sans doute dans des conditions difficiles.

Hollande se banalise chaque jour : il assiste "sans prvenir" à la conférence de presse de Borloo sur sa fondation pour l'électrification de l'Afrique, et bien entendu discourt alignant des truismes. Sarkozy, lui, déjeune avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris : Boubakeur junior pas hostile à l'interdiction du foulard en université, mais souhaite que l'on ne légifère. Une dame Boitard, secrétaire d'Etat à l'égalité des femmes, s'est dite favorable à cette interdiction, les lieux publics, etc... proposition de loi de l'inusablke Ciotti. Personne n'évoque la kipa... Valls, pour n'être pas en reste, est à Strasbourg : interdiction de financement étranger pour les constructions de mosquées.

La loi sur la transition énergétique annihilée par le Sénat à majorité U.M.P. : les engagements sur le nucléaire ne sont plus datés et sont très amoindris.


[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28

[2] - Isaïe I 10 à 20 ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

Aucun commentaire: