mardi 3 mars 2015

courriel à l'Elysée - Nettanyahou s'adresse à la Chambre américaine des représentants contre Obama

 
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

vues très simples.

Tant qu'Israël est un Etat à identité ethnique sinon religieuse et se veut différent par nature de tous les Etats l'environnant, sinon même de tous les Etats du monde puisqu'il s'estime fondé à appeler chacun des Juifs de la diaspora à s'établir sur ses lieux et à partager sa citoyenneté, il se voue à la destruction massive. Sa sécurité repose sur un rapport de force et sur une alliance. Une force militaire conventionnelle telle qu'elle est supérieure - sauf la surprise d'Octobre 1973 - à l'ensemble des forces de la région à supposer que celles-ci se coalisent, ce qui ne s'est produit que pour empêcher, sans succès, sa naissance à la souveraineté internationale. Une force que pourrait seule intimider ou réduire la disposition de l'arme nucléaire par un de ses ennemis, l'Irak  naguère, l'Iran maintenant. Une alliance indéfectible, celle des Etats-Unis depuis que la guerre des Six-Jours et sa condamnation préventive par le général de Gaulle les a substitués à la France.

Ce système a conduit au viol permanent du droit international depuis 1967, à l'irrespect permanent des résolutions du Conseil de sécurité, aux ripostes massives à toute manifestation de l'environnement arabe et aussi à la mise sous tutelle de populations et de territoires bien plus étendus que ceux d'avant 1967. Il risque donc de faire mésestimer la diaspora juive là où elle s'est intégrée depuis des siècles quand celle-ci se solidarise ou est regardée comme solidaire de la politique agressive de l'Etat d'Israël. Sans doute celui-ci s'est toujours prétendu en état de légitime défense, et le risque d'amalgame de la diaspora avec ses excès est aujourd'hui compensé par l'amalgame également possible entre les musulmans et les djihadistes.

Si au lieu de penser que la sécurité des Juifs en Palestine et le recours éventuel de la diaspora tiennent à l'existence de l'Etat d'Israël, on projetait tout autrement l'avenir. Un Etat palestinien, sur toute l'étendue de l'ancien mandat britannique, unitaire quoique multi-ethnique et multi-confessionnel. Juifs et Arabes vivant ensemble dans la terre de Canaan où chacun a des titres d'ancienneté et de possession irrécusables mais superposés. Voici qu'il serait politiquement et militairement impossible de détruire les Juifs établis depuis les années 1900 et le mouvement sioniste puisque ce serait également détruire une population musulmane et arabe, physiquement et démographiquement indissociables l'une de l'autre.

Israël, Etat juif monolithe, se désigne en cible unique au feu nucléaire si autre que lui en dispose dans la région. Mais la Palestine judéo-arabe est un Etat pluraliste et même exemplaire, moralement intouchable.

Le djihad, d'abord alibi inespéré pour Israël et se gardant d'ailleurs bien de le prendre pour cible ou objectif de guerre, est devenu le plus grave danger, déjà en diplomatie pour les dirigeants juifs. Les Etats-Unis ont compris que le djihad et peut-être la Russie ne peuvent être tenus en échec qu'avec le concours iranien. Israël a gêné moralement et parfois diplomatiquement son allié essentiel. Il le gêne maintenant stratégiquement.

Une seule parade : changer de nature. C'est l'intérêt de toute la diaspora à travers le monde. C'est la responsabilité des dirigeants actuels de l'Etat hébreu. L'actuel Premier ministre, Benjamin Nettaniyahou ne le comprend pas. La voie gagnante et d'avenir, c'est l'entente des peuples palestiniens.

Le gouvernement français s'appuyant sur les Français juifs ne peut-il en convaincre, sinon l'équipe sortante, du moins l'électorat israëlien (dont la minorité arabe est déjà convaincue). Mais comment appeler à l'audace et à la confiance la population juive d'Israël, si en France même nos gouvernants ne savent pas sortir de dogmes dépassés depuis 1967 par Israël-même ? C'est assassiner à nouveau et collectivement Itszaak Rabin.

Bonne fin de journée, cher ami.

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