mardi 31 mars 2015
lundi 30 mars 2015
courriel à l'Elysée - l'alternance n'est pas la démocratie, pas non plus l'efficacité ou l'inventivité
Cher
ami, Monsieur le Secrétaire général,
la gauche serait dans l'opposition depuis quelques mois ou années, qu'elle serait aujourd'hui dans la position d'apparence de l'UMP-UDI.
Elle fait depuis 2012, plus carrément et ouvertement, ce que la droite de Nicolas Sarkozy faisait encore à tâtons selon d'ailleurs le pacte budgétaire qui est de son crû.
Contre-attaque vis-à-vis de cette droite (le personnage étant hors jeu : profil déjà de Louis de Funès, vieillissement à vue d'oeil, voix de vieillard) : exiger
1° qu'elle publie ce qu'elle ferait aujourd'hui si elle était au pouvoir, et avec précision pour l'économie et les finances. Pas de laïus sur la gauche dont elle - et le Figaro - ne font que l'antiportrait depuis des années puisque ce qui règne mentalement depuis 2012 n'est pas la gauche
2° qu'un au moins de ses ténors ou candidats fasse le bilan écrit du quinquennat de Sarkozy puisque celui-ci n'est pas capable de 2012, de donner plus de trois-quatre pages illustrées d'un magazine
Preuve que les Français sont écoutés : établir
1° le vote blanc, distingué du bulletin nul, et compté comme suffrage exprimé - nous ne voulons pas la politique actuelle qui "en plus" rate, ce qui avait été prédit par tous les économistes dès l'été et nous ne voulons pas sa copie par la droite
2° en échange, une exigence de civisme des Français (vote obligatoire) ou une exigence de charisme et de capacité à convaincre des candidats et "dirigeants" : un quorum de participation faute duquel dans toute enceinte et pour toute votation concernant les pouvoirs publics à quelque niveau que ce soit, le scrutin n'est pas valide.
Bien amicalement.
la gauche serait dans l'opposition depuis quelques mois ou années, qu'elle serait aujourd'hui dans la position d'apparence de l'UMP-UDI.
Elle fait depuis 2012, plus carrément et ouvertement, ce que la droite de Nicolas Sarkozy faisait encore à tâtons selon d'ailleurs le pacte budgétaire qui est de son crû.
Contre-attaque vis-à-vis de cette droite (le personnage étant hors jeu : profil déjà de Louis de Funès, vieillissement à vue d'oeil, voix de vieillard) : exiger
1° qu'elle publie ce qu'elle ferait aujourd'hui si elle était au pouvoir, et avec précision pour l'économie et les finances. Pas de laïus sur la gauche dont elle - et le Figaro - ne font que l'antiportrait depuis des années puisque ce qui règne mentalement depuis 2012 n'est pas la gauche
2° qu'un au moins de ses ténors ou candidats fasse le bilan écrit du quinquennat de Sarkozy puisque celui-ci n'est pas capable de 2012, de donner plus de trois-quatre pages illustrées d'un magazine
Preuve que les Français sont écoutés : établir
1° le vote blanc, distingué du bulletin nul, et compté comme suffrage exprimé - nous ne voulons pas la politique actuelle qui "en plus" rate, ce qui avait été prédit par tous les économistes dès l'été et nous ne voulons pas sa copie par la droite
2° en échange, une exigence de civisme des Français (vote obligatoire) ou une exigence de charisme et de capacité à convaincre des candidats et "dirigeants" : un quorum de participation faute duquel dans toute enceinte et pour toute votation concernant les pouvoirs publics à quelque niveau que ce soit, le scrutin n'est pas valide.
Bien amicalement.
dimanche 29 mars 2015
laïcité et proposition Laborde - communiqué de l'Observatoire de la laïcité . 9 Mars 2015
PREMIER MINISTRE
Paris, le lundi 9 mars 2015
Objet : communiqué de l’Observatoire de la laïcité sur la proposition de loi n°61 « visant à étendre l’obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs ».
Dans son avis adopté le 15 octobre 2013 1, l’Observatoire de la laïcité, organisme transpartisan placé auprès du Premier ministre, a rappelé son opposition à toute nouvelle législation à ce stade sur la question de l’extension de l’obligation de neutralité au secteur privé. En effet, il rappelle que le droit actuel, bien que méconnu, permet déjà d’encadrer le fait religieux (y compris les tenues vestimentaires) et d’interdire tout prosélytisme au sein d’une entreprise privée 2. C’est cela qu’a confirmé l’arrêt de la Cour de cassation Crèche Baby-Loup du 25 juin 2014. Aller au-delà et imposer une neutralité générale et absolue pourrait être contre-productif et contrevenir aux principes constitutionnels et de la Convention européenne des droits de l’Homme d’égalité et de liberté de conscience mais aussi s’opposer au principe de laïcité lui-même qui la garantit. Par ailleurs, l’avis de l’Observatoire de la laïcité a rappelé que le principe de laïcité ne prohibe le subventionnement public que pour les organisations cultuelles. Le prohiber plus largement pourrait être considéré comme discriminatoire, et donc attentatoire au principe d’égalité, également constitutionnel. Également, l’Observatoire de la laïcité a rappelé la nécessité de renforcer l’offre publique d’accueil des mineurs et ainsi d’éviter toute multiplication de structures confessionnelles séparées, ce que ce texte pourrait pourtant favoriser. Enfin, l’Observatoire de la laïcité rappelle que la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH)3 et le Conseil économique, social et environnemental (CESE)4, saisis sur cette même question, ont adopté deux avis allant dans le même sens et s’opposant à ce stade à toute nouvelle législation de ce type.
1 Par 17 voix « pour », 3 voix « contre » et 1 « abstention ».
2 Cf. les guides pratiques de l’Observatoire de la laïcité : www.laicite.gouv.fr.
3 Par un avis adopté par 30 voix « pour », 4 voix « contre » et 4 « abstentions ».
4 Par un avis adopté par 172 voix « pour », 1 voix « contre » et 13 « abstentions ».
Paris, le lundi 9 mars 2015
Objet : communiqué de l’Observatoire de la laïcité sur la proposition de loi n°61 « visant à étendre l’obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs ».
Dans son avis adopté le 15 octobre 2013 1, l’Observatoire de la laïcité, organisme transpartisan placé auprès du Premier ministre, a rappelé son opposition à toute nouvelle législation à ce stade sur la question de l’extension de l’obligation de neutralité au secteur privé. En effet, il rappelle que le droit actuel, bien que méconnu, permet déjà d’encadrer le fait religieux (y compris les tenues vestimentaires) et d’interdire tout prosélytisme au sein d’une entreprise privée 2. C’est cela qu’a confirmé l’arrêt de la Cour de cassation Crèche Baby-Loup du 25 juin 2014. Aller au-delà et imposer une neutralité générale et absolue pourrait être contre-productif et contrevenir aux principes constitutionnels et de la Convention européenne des droits de l’Homme d’égalité et de liberté de conscience mais aussi s’opposer au principe de laïcité lui-même qui la garantit. Par ailleurs, l’avis de l’Observatoire de la laïcité a rappelé que le principe de laïcité ne prohibe le subventionnement public que pour les organisations cultuelles. Le prohiber plus largement pourrait être considéré comme discriminatoire, et donc attentatoire au principe d’égalité, également constitutionnel. Également, l’Observatoire de la laïcité a rappelé la nécessité de renforcer l’offre publique d’accueil des mineurs et ainsi d’éviter toute multiplication de structures confessionnelles séparées, ce que ce texte pourrait pourtant favoriser. Enfin, l’Observatoire de la laïcité rappelle que la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH)3 et le Conseil économique, social et environnemental (CESE)4, saisis sur cette même question, ont adopté deux avis allant dans le même sens et s’opposant à ce stade à toute nouvelle législation de ce type.
1 Par 17 voix « pour », 3 voix « contre » et 1 « abstention ».
2 Cf. les guides pratiques de l’Observatoire de la laïcité : www.laicite.gouv.fr.
3 Par un avis adopté par 30 voix « pour », 4 voix « contre » et 4 « abstentions ».
4 Par un avis adopté par 172 voix « pour », 1 voix « contre » et 13 « abstentions ».
samedi 28 mars 2015
courriel à l'Elysée - de la proposition Laborde aux forces et circonstances qu'on néglige
Cher
ami, Monsieur le Secrétaire général,
je ne comprends pas.
Depuis l'automne de 2012 (Aulnay et Florange) et plus encore depuis la nomination de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron, le Président fait tout pour que les sensibilités et les convictions de gauche en politique économique et sociale soient heurtées de front : en pratiques, en références, en textes et en symboles, sans pour autant se faire situer par les Français en centriste de gestion et de modération, voire en législateur "sociétal" consensuel. Il se donnerait une identité en paraissant donner des "gages" à une frange réputée à tort ou à raison sectaire et anti-religieuse : les références qu'on attribuait à Vincent Peillon et maintenant la proposition Laborde. Par un ami prêtre et aussi par une relation amicale (la secrétaire personnelle de Raymond Barre, un moment à la tête de la loge féminine), j'ai une idée plutôt positive de la franc-maçonnerie, sous bénéfice d'inventaire que je n'ai pas encore pratiqué faute de temps et de vraie curiosité. De même que je n'ai pas encore lu l'intégralité des débats au Sénat mais ci-joint ce que j'ai lu, et - évidemment - Jean-Louis Bianco, tant au titre de son institution que par sa personnalité et son parcours plus qu'éminents même s'il n'a pas abouti à Matignon en 1993 ni en 2007, me paraît dans l'affaire plus que de bon conseil.
Ce qui me frappe, c'est qu'une jurisprudence et une inclination générale du pays à s'imposer les moyens de la tolérance et de la convivialité - positives - notamment dans les circonstances de la menace djihadiste et du péril d'amalgame mettant en cause nos compatriotes musulmans, sont dévoyés en un débat et un texte - maintenant - qui inquiètent les chrétiens pratiquants et les fait se sentir menacés. Comme si les législations sur le mariage et en bio-éthique n'en avaient pas fait assez pour que s'ameute un radicalisme intégriste catholique, sans troupes avant Novembre 2012. Une belle occasion d'ailleurs d'avoir l'Eglise catholique en France du côté du gouvernement et à fond, et sans doute tous les responsables du culte musulman, se perd en n'accordant qu'un nombre si infime de visas aux chrétiens obligés de fuir l'Irak où ils pratiquent depuis les temps apostoliques, un nombre si infime qu'il nous déshonore.
Cela fait beaucoup de maladresses. C'est aussi gaspiller à des à-côtés la capacité à débattre et l'énergie à inventer pour le sujet principal : la réappropriation nationale de l'économie en France.
Courir derrière les écologistes qui ne représentent plus rien électoralement - car le souci de la planète et de notre environnement est celui de tout le monde, donc de tous les partis - et les radicaux dits de gauche pour "élargir" ou consolider la majorité présidentielle au Parlement, sinon dans le pays, me paraît de nul effet.
Quant à notre contribution pour une " démocratie vivante " (expression du cher Michel Jobert) dans l'Union européenne et pour une vraie solidarité entre Etats membres, nous persévérons trop ouvertement dans le déni : Alstom avec les Américains et non les Allemands, la laudation de PSA pour n'avoir pas choisi Vigo et l'Espagne. Cela pour 60 millions d'euros, montant dérisoire comparé aux 130 ou 160 milliards du pacte de croissance publié l'été de 2012 après que Berlin y ait consenti comme prix de notre alignement pour le pacte budgétaire, ou auix 360 ou plus milliards du plan Juncker... milliards dont on ne voit pas le moindre centime affecté à quoi que ce soit de sensible ou d'urgent. Et bien entendu nous ne comprenons ni Syrisa ni Podemos ni - peut-être - tout simplement l'avenir en termes politiques et populaires.
Dans le campagne de ces départementales, où l'on fait élire les représentants locaux des Français à une institution dont les compétences ne sont toujours pas arrêtées - l' "esprit français" depuis notre Ancien Régime et les Lumières : clarté et logique - je suis frappé, pour ce que j'entends en réunions ou dans les rues, par la bonne volonté générale, et même le civisme. Le Président y répond-il et les clameurs anti-FN du Premier ministre sont-elles l'énoncé d'une nouvelle donne en aménagement du territoire et en solidarité de tous les niveaux de décentralisation de la puissance publique ?
Ce n'est pas bien.
Le civisme et les convictions religieuses sont en France des forces - encore manifestées le 11 Janvier dernier - mais qui semblent n'être pas comprises par notre élu suprême.
Je le regrette. Je souhaite sa conversion, et plus prosaïquement - pour vous - une bonne décompression ces deux jours.
Tous mes voeux pour le Président dans son très important moment à Tunis, demain.
je ne comprends pas.
Depuis l'automne de 2012 (Aulnay et Florange) et plus encore depuis la nomination de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron, le Président fait tout pour que les sensibilités et les convictions de gauche en politique économique et sociale soient heurtées de front : en pratiques, en références, en textes et en symboles, sans pour autant se faire situer par les Français en centriste de gestion et de modération, voire en législateur "sociétal" consensuel. Il se donnerait une identité en paraissant donner des "gages" à une frange réputée à tort ou à raison sectaire et anti-religieuse : les références qu'on attribuait à Vincent Peillon et maintenant la proposition Laborde. Par un ami prêtre et aussi par une relation amicale (la secrétaire personnelle de Raymond Barre, un moment à la tête de la loge féminine), j'ai une idée plutôt positive de la franc-maçonnerie, sous bénéfice d'inventaire que je n'ai pas encore pratiqué faute de temps et de vraie curiosité. De même que je n'ai pas encore lu l'intégralité des débats au Sénat mais ci-joint ce que j'ai lu, et - évidemment - Jean-Louis Bianco, tant au titre de son institution que par sa personnalité et son parcours plus qu'éminents même s'il n'a pas abouti à Matignon en 1993 ni en 2007, me paraît dans l'affaire plus que de bon conseil.
Ce qui me frappe, c'est qu'une jurisprudence et une inclination générale du pays à s'imposer les moyens de la tolérance et de la convivialité - positives - notamment dans les circonstances de la menace djihadiste et du péril d'amalgame mettant en cause nos compatriotes musulmans, sont dévoyés en un débat et un texte - maintenant - qui inquiètent les chrétiens pratiquants et les fait se sentir menacés. Comme si les législations sur le mariage et en bio-éthique n'en avaient pas fait assez pour que s'ameute un radicalisme intégriste catholique, sans troupes avant Novembre 2012. Une belle occasion d'ailleurs d'avoir l'Eglise catholique en France du côté du gouvernement et à fond, et sans doute tous les responsables du culte musulman, se perd en n'accordant qu'un nombre si infime de visas aux chrétiens obligés de fuir l'Irak où ils pratiquent depuis les temps apostoliques, un nombre si infime qu'il nous déshonore.
Cela fait beaucoup de maladresses. C'est aussi gaspiller à des à-côtés la capacité à débattre et l'énergie à inventer pour le sujet principal : la réappropriation nationale de l'économie en France.
Courir derrière les écologistes qui ne représentent plus rien électoralement - car le souci de la planète et de notre environnement est celui de tout le monde, donc de tous les partis - et les radicaux dits de gauche pour "élargir" ou consolider la majorité présidentielle au Parlement, sinon dans le pays, me paraît de nul effet.
Quant à notre contribution pour une " démocratie vivante " (expression du cher Michel Jobert) dans l'Union européenne et pour une vraie solidarité entre Etats membres, nous persévérons trop ouvertement dans le déni : Alstom avec les Américains et non les Allemands, la laudation de PSA pour n'avoir pas choisi Vigo et l'Espagne. Cela pour 60 millions d'euros, montant dérisoire comparé aux 130 ou 160 milliards du pacte de croissance publié l'été de 2012 après que Berlin y ait consenti comme prix de notre alignement pour le pacte budgétaire, ou auix 360 ou plus milliards du plan Juncker... milliards dont on ne voit pas le moindre centime affecté à quoi que ce soit de sensible ou d'urgent. Et bien entendu nous ne comprenons ni Syrisa ni Podemos ni - peut-être - tout simplement l'avenir en termes politiques et populaires.
Dans le campagne de ces départementales, où l'on fait élire les représentants locaux des Français à une institution dont les compétences ne sont toujours pas arrêtées - l' "esprit français" depuis notre Ancien Régime et les Lumières : clarté et logique - je suis frappé, pour ce que j'entends en réunions ou dans les rues, par la bonne volonté générale, et même le civisme. Le Président y répond-il et les clameurs anti-FN du Premier ministre sont-elles l'énoncé d'une nouvelle donne en aménagement du territoire et en solidarité de tous les niveaux de décentralisation de la puissance publique ?
Ce n'est pas bien.
Le civisme et les convictions religieuses sont en France des forces - encore manifestées le 11 Janvier dernier - mais qui semblent n'être pas comprises par notre élu suprême.
Je le regrette. Je souhaite sa conversion, et plus prosaïquement - pour vous - une bonne décompression ces deux jours.
Tous mes voeux pour le Président dans son très important moment à Tunis, demain.
opinion réservée de Jean-Louis Bianco - secrétaire général de l'Elysée (1983-1992) au temps de François Mitterrand
La Croix.com 11 Mars 2015
Jean-Louis Bianco dénonce un « dévoiement de la laïcité »
Le président de l’Observatoire de la laïcité dénonce les risques d’un dévoiement de ce principe républicain dans un contexte de montée du sentiment antireligieux
11/3/15 - 11 H 20
Avec cet article
Une proposition de loi des radicaux de gauche (PRG) veut étendre le
principe de neutralité des crèches publiques aux structures éducatives
privées ? Le débat programmé le 12 mars est finalement renvoyé au mois de mai.
Sur le fond, pourquoi critiquez-vous cette initiative ?JEAN-LOUIS BIANCO : Dans un avis adopté le 15 octobre 2013 (17 voix pour, 1 contre et 3 abstentions) l’observatoire s’était prononcé contre une telle législation. À la même époque, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) émettait un avis négatif (30 voix pour, 4 contre et 4 abstentions) et enfin le Conseil économique social et environnemental faisait de même (172 voix pour, 1 contre et 13 abstentions). Il y a donc une très forte opposition à une loi qui est ni nécessaire, ni inopportune.
> À Lire : Crèches, le débat sur le voile renaît à l’Assemblée
Pas nécessaire car, si on veut régler des situations problématiques de type Baby Loup, on peut le faire soit en procédant à une délégation de service public, soit en limitant avec certaines précautions l’expression religieuse de salariés. La Cour de cassation a précisément expliqué dans son arrêt de juin 2014, sur cette affaire Baby Loup, qu’il est possible d’imposer une certaine neutralité au personnel.
Cette proposition de loi est inopportune car cela revient à étendre de la neutralité de l’État à une structure privée uniquement parce qu’elle reçoit de l’argent public. Elle s’oppose donc à notre conception de la laïcité. Je n’ai aucun doute qu’un tel texte, s’il était voté, serait jugé contraire à la constitution et sanctionné pour discrimination par la Cour européenne des droits de l’homme.
Ce texte n’est-il pas une réponse politique de fermeté face aux risques de communautarisme ?
J.-L. B. : Cette proposition de loi fait le jeu du Front National qui a inscrit cette mesure à son programme électoral des départementales. Je comprends mal que l’on puisse à la fois exprimer sa peur du FN, dire qu’il est l’ennemi numéro 1, et prendre une mesure qui va dans le sens de ce qu’il propose.
Quel est selon vous le soutien du gouvernement et, au-delà, la majorité socialiste, à ce texte ?
J.-L.B. : Je pense qu’il y a débat au sein du parti socialiste, du groupe à l’Assemblée et les positions au gouvernement ne sont pas unanimes. Je ne suis pas dans le secret des délibérations... Mais j’espère que la raison va l’emporter. C’est pour cela que je prends mes responsabilités non seulement en tant que président de l’Observatoire mais aussi comme citoyen, et responsable politique.
Le gouvernement qui a des problèmes de majorité cherche à s’attirer les grâces du PRG. Cette façon de faire marque un retour à la IVème république, c’est-à-dire au régime des partis. Une chose est de chercher une majorité de rassemblement, une autre de faire des concessions tactiques. C’est encore plus grave quand on le fait sur un sujet aussi important que la laïcité.
Certains critiquent aussi le trop grand interventionnisme des pouvoirs publics pour organiser le culte musulman ?
J.L.B. : Ce sont souvent les mêmes qui reprochent à l’État de trop en faire pour organiser ce culte et de ne pas assez s’engager contre le port du voile... L’Observatoire a fait des recommandations après les attentats de janvier, par exemple pour le recrutement d’aumôniers de prison musulmans ou la formation des imams.
> Lire aussi : L’observatoire de la laïcité presse l’État d’agir
Il n’y a aucune raison pour que l’islam ne soit pas compatible avec la laïcité. Simplement, c’est une religion nouvelle en France et elle n’a pas les mêmes structures que d’autres cultes. Il faut l’aider à s’organiser comme tentent de le faire depuis des années les ministres de l’intérieur successifs. Les musulmans doivent se prendre eux-même en main et l’État se tenir à leurs côtés. Ce rôle est tout à fait conforme à notre conception de la laïcité.
Voyez-vous dans la proposition de loi une mauvaise réponse juridique ou plus profondément l’expression d’un raidissement laïc ?
J.-L.B. : Il s’agit d’un dévoiement de la laïcité dans une version intégriste, punitive et, même si ses promoteurs s’en défendent, anti-musulmane, anti-religions. Notre pays est traversé par des difficultés énormes. Un sondage récent révèle que seulement 22% des Français estiment que l’on peut faire confiance à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Nous vivons dans une société de défiance avec les problèmes que l’on connaît d’emploi, d’intégration, de sécurité... Dans ce contexte de grandes tensions, une telle loi ne ferait que les aggraver alors qu’il faut savoir raison garder.
Avec un tel texte, on met le doigt dans un engrenage dramatique. On va ensuite légiférer sur les mamans qui accompagnent les sorties scolaires, sur l’université, sur les usagers des services publics, sur l’entreprise... Certains veulent normer la société, ce qui est le contraire de la liberté et de la diversité dans un monde moderne.
> Lire aussi : L’observatoire se penche sur l’université
Quelles seraient les conséquences d’une telle loi sur le terrain ?
J.-L.B. : Ce texte suscite beaucoup d’inquiétude dans le monde associatif et les structures socio-éducatives. La PPL vise l’ensemble des mineurs confiés à des centrés aérés, des colonies de vacances, des lieux de placement... Je fais tous les jours ou presque des visites, cette semaine encore en Seine-Saint-Denis ou j’ai rencontré 200 travailleurs sociaux. Éducateurs de rue, intervenants dans les réseaux d’éducation prioritaire, ils considèrent ce texte comme une grave menace sur leur manière de travailler.
J’ajoute que dans un climat ou beaucoup de religions perçoivent des attitudes laïcardes comme antireligieuses, ce texte suscite l’inquiétude des cultes. Nous les consultons actuellement dans le cadre de la préparation de notre rapport annuel. Nous avons reçu les protestants et les juifs la semaine dernière, le président de la conférence épiscopale, Mgr Pontier, mardi 10 mars. Ils se sont exprimés contre cette mesure qui aurait paradoxalement pour conséquence de renforcer les crèches privées confessionnelles musulmanes. Ce texte est dangereux pour la cohésion nationale, pour le vivre ensemble, il va accentuer le sentiment de discrimination des musulmans.
Recueilli par BERNARD GORCE
proposition de loi Françoise Laborde - inquiétude de l'Eglise
La proposition de Loi Laborde suscite une très vive inquiétude des évêques
Publié le 11 mars 2015
Obligation
de neutralité dans les structures privées accueillant des mineurs
La proposition de Loi Laborde
suscite une très vive inquiétude des évêques
suscite une très vive inquiétude des évêques
Jeudi 12 mars 2015 sera présentée à l’Assemblée
nationale une proposition de loi « visant à étendre l’obligation de neutralité
à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs et à
assurer le respect du principe de laïcité ».
Face à ce texte, la Conférence de Evêques de
France exprime sa très vive inquiétude. Elle y voit l’inspiration manifeste
d’une méfiance vis-à-vis des religions dont il faudrait protéger les mineurs.
Elle souligne que lier le respect de la
neutralité à la nature du financement est un dévoiement de la lettre comme de
l’esprit de la loi de 1905 qui régit notre laïcité.
Elle dénonce fermement une nouvelle attaque qui cherche non plus seulement à
reléguer les religions dans la sphère privée mais dorénavant à les cacher en
les faisant disparaître progressivement de tout lieu de vie sociale.
En minant ainsi peu à peu, insidieusement, notre
modèle de laïcité, ce n’est pas un Etat laïc qu’on veut garantir mais
promouvoir une société vidée de toute référence religieuse. Nous ne pouvons
l’accepter ; cela ne correspond en rien à la réalité de notre société.
Radio-Vatican
Projet de loi Laborde : l'inquiétude des évêques de France
11/03/2015 12:40
(RV) En France, une proposition de loi suscite une certaine polémique :
celle des radicaux de gauche (PRG), qui veulent étendre le principe de
neutralité des crèches publiques aux structures éducatives privées recevant des
financements publics. Le projet de loi Laborde, qui devait être présenté
ce jeudi 12 mars à l’Assemblée Nationale, a finalement été reporté à la semaine
du 11 mai, après les élections départementales.Nombreuses sont les oppositions à ce projet de loi ; certains, à l’instar du président de l’observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, y décèle un « dévoiement de la laïcité ». Un constat partagé par la conférence des évêques de France, qui exprime quant à elle sa « très vive inquiétude », voyant dans ce projet de loi, « l’inspiration manifeste d’une méfiance vis-à-vis des religions dont il faudrait protéger les mineurs ».
La Conférence des évêques « dénonce fermement une nouvelle attaque qui cherche non plus seulement à reléguer les religions dans la sphère privée mais dorénavant à les cacher en les faisant disparaître progressivement de tout lieu de vie sociale. En minant ainsi peu à peu, insidieusement, notre modèle de laïcité, ce n’est pas un Etat laïc qu’on veut garantir mais promouvoir une société vidée de toute référence religieuse. Nous ne pouvons l’accepter ; cela ne correspond en rien à la réalité de notre société », peut-on lire dans un communiqué signé par Mgr George Pontier, archevêque de Marseille, et président de la CEF.
Vives réactions également des évêques orthodoxes de France qui, tout en réaffirmant leur « attachement au principe fondateur de laïcité, socle républicain du vivre ensemble », « s'inquiètent des risques actuels de son dévoiement par un glissement progressif d'une « laïcité de confiance » qui apaise et comprend, vers une « laïcité de peur » qui stigmatise et exacerbe les tensions au lieu de les réduire ». Il ne faut pas se tromper de débat soulignent t-ils, « ce n'est pas la présence du symbole religieux dans l'espace public qui pose problème mais plutôt son instrumentalisation à des fins autres que spirituelles. Il s'agit là davantage d'une question de maintien de l'ordre public que d’un problème de laïcité, concept essentiel pour le vivre ensemble mais qui est de plus en plus malmené au gré des conjonctures ».
Cette proposition de loi se fonde sur la jurisprudence Baby-Loup. La Cour de cassation avait donné raison en juin 2014 à cette crèche associative qui avait licencié une salariée. Celle-ci avait en effet refusé d’enlever son voile comme le demandait le règlement intérieur.
laïcité - proposition de loi Françoise Laborde pour la renforcer dès l'accueil de la pette enfance -
Adoption de la PPL Laborde sur la "neutralité et accueil de la petite enfance"
La proposition de loi dont Françoise Laborde est l'auteure, visant à étendre l'obligation de neutralité pour les structures privées d'accueil de lapetite enfance, a été adoptée le 17 janvier 2012.
L'objectif du texte d'origine était d'instituer l'obligation de neutralité, comme dans le service public de l'éducation qui concerne les enfants en âge d'être scolarisés, au secteur de l'accueil de la petite enfance et et d'étendre ainsi le principe de respect de la laïcité.
Cette loi ne vise ni à stigmatiser ni à discriminer certaines pratiques religieuses, mais à garantir le droit des parents à choisir l'éducation de leur enfant, qui est un droit affirmé au plus haut niveau, y compris dans le droit européen. Elle doit ainsi permettre à ceux qui le souhaitent d'assurer une éducation à caractère laïc pour leur enfant en bas âge, tout comme il garantit à ceux qui en font le choix le droit à une éducation à caractère religieux, respectant ainsi la liberté de conscience de chacun.
Cette loi ne tend pas à faire perdre leur emploi aux nounous, contrairement à ce qu'ont véhiculé certains messages polémiques et diffamatoires.
Structures privées en charge de la petite enfance
Proposition de loi visant à étendre l'obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le respect du principe de laïcité :
Objet du texte
La proposition de loi visant à étendre l'obligation de
neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer
le respect du principe de laïcité a été déposée au Sénat par Mme Françoise
Laborde (RDSE - Haute-Garonne) et les membres du groupe du Rassemblement
Démocratique et Social Européen.
En application du principe de laïcité défini à l'article premier de la Constitution de 1958, la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadre le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.
Déplorant qu'une crèche privée laïque puisse rencontrer des difficultés à faire respecter son caractère laïc et souhaitant clarifier les règles qui définissent les conditions d'accueil de la petite enfance en dehors du domicile parental, dans les différentes structures collectives (crèches, haltes garderies, jardins d'enfants) et à domicile (crèche familiale, assistantes maternelles), les auteurs de cette proposition de loi ont choisi d'introduire une obligation de neutralité dans les dispositifs législatifs relatifs à la qualification professionnelle (article L. 2324-1 du code de la santé publique, quatrième alinéa) et à l'agrément des personnes habilitées à accueillir de jeunes enfants (article L. 421-3 du code de l'action sociale et des familles s'agissant des assistantes maternelles et des assistants familiaux).
En application du principe de laïcité défini à l'article premier de la Constitution de 1958, la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadre le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.
Déplorant qu'une crèche privée laïque puisse rencontrer des difficultés à faire respecter son caractère laïc et souhaitant clarifier les règles qui définissent les conditions d'accueil de la petite enfance en dehors du domicile parental, dans les différentes structures collectives (crèches, haltes garderies, jardins d'enfants) et à domicile (crèche familiale, assistantes maternelles), les auteurs de cette proposition de loi ont choisi d'introduire une obligation de neutralité dans les dispositifs législatifs relatifs à la qualification professionnelle (article L. 2324-1 du code de la santé publique, quatrième alinéa) et à l'agrément des personnes habilitées à accueillir de jeunes enfants (article L. 421-3 du code de l'action sociale et des familles s'agissant des assistantes maternelles et des assistants familiaux).
17 janvier 2012 :
Structures privées en charge de la petite enfance ( texte adopté par le
sénat - première lecture )
PROPOSITION
DE LOI
adoptée
le 17 janvier 2012
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N° 48
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2011-2012
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PROPOSITION DE LOI
ADOPTÉE PAR LE SÉNAT
visant à étendre l'obligation
de neutralité à certaines personnes
ou structures privées
accueillant des mineurs et à assurer
le respect du principe de
laïcité. |
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Le Sénat a adopté, en première lecture, la proposition de loi dont la
teneur suit : |
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Voir les numéros : Sénat : 56 rect., 144 et 145 (2011-2012). |
Article 1er
L'article L. 2324-1 du code de la santé publique est ainsi 1° Après le troisième alinéa, il est inséré un II ainsi rédigé :
« II. - Lorsqu'ils bénéficient d'une aide financière publique, les établissements et services accueillant des enfants de moins de six ans sont soumis à une obligation de neutralité en matière religieuse.
« Les établissements et services ne bénéficiant pas d'une aide financière publique peuvent apporter certaines restrictions à la liberté d'expression religieuse de leurs salariés au contact d'enfants. Ces restrictions, régies par l'article L. 1121-1 du code du travail, figurent dans le règlement intérieur ou, à défaut, dans une note de service.
« Les deux alinéas précédents ne sont pas applicables aux personnes morales de droit privé se prévalant d'un caractère propre porté à la connaissance du public intéressé. Toutefois, lorsqu'elles bénéficient d'une aide financière publique, ces personnes accueillent tous les enfants, sans distinction d'origine, d'opinion ou de croyances de leurs représentants légaux. Leurs activités assurent le respect de la liberté de conscience des enfants. » ;
2° Le premier alinéa est précédé de la mention : « I. - » et le quatrième alinéa de la mention : « III. - ».
Article 2
Après l'article L. 227-1 du code de l'action sociale et des familles,
il est inséré un article L. 227-1-1 ainsi rédigé :« Art. L. 227-1-1. - Lorsqu'elles bénéficient d'une aide financière publique, les personnes morales de droit privé qui accueillent des mineurs protégés au titre du présent chapitre sont soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse.
« Les personnes morales ne bénéficiant pas d'une aide financière publique peuvent apporter certaines restrictions à la liberté d'expression religieuse de leurs salariés au contact des mineurs. Ces restrictions, régies par l'article L. 1121-1 du code du travail, figurent dans le règlement intérieur ou, à défaut, dans une note de service.
« Les deux alinéas précédents ne sont pas applicables aux personnes morales de droit privé se prévalant d'un caractère propre porté à la connaissance du public intéressé. Toutefois, lorsqu'elles bénéficient d'une aide financière publique, ces personnes morales accueillent tous les mineurs, sans distinction d'origine, d'opinion ou de croyances. Leurs activités assurent le respect de la liberté de conscience des mineurs. »
Article 3 (nouveau)
Avant l'article L. 423-23 du code de l'action sociale et des familles,
il est inséré un article L. 423-22-1 ainsi rédigé :« Art. L. 423-22-1. - À défaut de stipulation contraire inscrite dans le contrat qui le lie au particulier employeur, l'assistant maternel est soumis à une obligation de neutralité en matière religieuse dans le cours de son activité d'accueil d'enfants. »
Délibéré en séance publique, à Paris, le 17 janvier 2012.
Le Président,
Signé : Jean-Pierre BEL
Proposition de loi visant à étendre l'obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le respect du principe de laïcité
30 novembre 2011 : Structures privées en
charge de la petite enfance ( rapport - première lecture )
- Par M. Alain RICHARD
au nom de la commission des lois - Sommaire
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- LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION DES LOIS
- EXPOSÉ GÉNÉRAL
- I. LA PROPOSITION DE LOI : ÉTENDRE L'OBLIGATION DE NEUTRALITÉ AU PERSONNEL DE DROIT PRIVÉ ACCUEILLANT DES ENFANTS
- A. UNE NOUVELLE ETAPE APRÈS LA LOI DU 15 MARS 2004
- B. LE CONTEXTE DE L'AFFAIRE « BABY LOUP »
- C. LA PORTÉE DE LA JURISPRUDENCE « BABY LOUP » AU REGARD DE LA JURISPRUDENCE ANTÉRIEURE
- D. UNE VOLONTÉ DE S'APPUYER SUR LA JURISPRUDENCE « BABY LOUP » POUR ÉTENDRE L'OBLIGATION DE NEUTRALITÉ AUX STRUCTURES PRIVÉES D'ACCUEIL DES ENFANTS DE MOINS DE SIX ANS ET AUX ASSISTANTS MATERNELS
- II. LA POSITION DE VOTRE COMMISSION
- A. UN DISPOSITIF DEMANDANT UN RENFORCEMENT AU REGARD DU RESPECT DES AUTRES PRINCIPES DE LIBERTÉS PERSONNELLES
- 1. La question des structures privées accueillant des enfants de moins de six ans
- 2. La question des assistants maternels
- B. UN DISPOSITIF ALTERNATIF CONFORME AUX DROITS ET LIBERTÉS, NOTAMMENT À LA LIBERTÉ D'EXPRESSION RELIGIEUSE
- 1. La question des crèches privées
- a) le cas des crèches privées qui bénéficient d'une aide financière publique
- b) Le cas des crèches privées qui ne bénéficient pas d'une aide financière publique
- c) La procédure du dialogue préalable
- d) Le cas des crèches privées qui se prévalent d'un caractère religieux
- 2. La question des centres de vacances et de loisirs
- 3. La question des assistants maternels
- EXAMEN EN COMMISSION
- ANNEXE - LISTE DES PERSONNES ENTENDUES
vendredi 27 mars 2015
Inquiétude & Certitudes - vendredi 27 mars 2015
Vendredi 27 Mars 2015
Tristesse.
Disponibilité gaspillée des Français et même des candidats de tous poils dans
cette course à quelques places, donc à la représentation et aux formes
possibles de participation. Le pays n’est plus animé ni orienté. Choisir des
participants à des institutions dont la compétence n’est pas encore arrêtée !
Je ne sens das les grandes entreprises et à la tête de l’Etat : on dit
aujourd’hui, l’exécutif pour bien mettre dedans le président de la République
ce qui est une erreur dévastatrice de nos institutions et ne pas comprendre le rôle
spirituel de l’élu suprême. Comment, à la tête de nos grandes entreprises,
quand il nous en reste… erreurs et braderies… des gens d’une cupidité telle que celle incarnée
par le PDG de Renault, dont les émoluments passés d’une année à l’autre de 2,5
millions à 7,3, ne sont pas seulement cette somme faramineuse, car il faut y
ajouter, ce qui les double, la même rémunération au titre de Nissan… peuvent-ils n’être pas atrophiés de toutes
autres facultés : le discernement de ce qui se fait et de ce qui ne se
fait pas, cf. Kron payé pour avoir vendu sa boîte, tel autre payé à son entrée
en fonctions et autant l’année suivante en prime s’il est encore là. Quant à la
politique, comment comprendre le monde actuel et en trouver les arrêtes et les
lignes de force ? si l’on est cynique au point de trahir les espérances de
tout un électorat, de renier tout l’élan d’une histoire idéologique, celle de
la gauche, depuis des décennies, même si l’histoire souvent balbutie ou est
contrainte, et si l’on est en amour et en égards pour autrui version intime,
aussi dég… lâche et inconstant…
Plus
proche encore, mais le souci du pays manquant des dirigeants l’aimant et le
méritant, n’est-il pas intime ? ce couple qui n’était que façade et dont l’une
des moitiés n’a pas même moitié de la souffrance physique et morale de l’autre… dîner de promotion pour mon collège des
années 1950-1960 et je ne suis pas à jour, j’apprends sa veuve la mort longue
et délabrante, douloureuse de l’un de nos camarades… pour d‘autres, ces agapes n’ont
aucun intérêt, et même le souvenir laissé à certains est amer. On peut partager
le présent mais pas le passé, je l’éprouve aussi en fratrie.
Prier… [1]le
procès de Jésus, de nuit, d’un juge à un autre, des Romains aux juifs, du
pouvoir temporel aux hiérarchies religieuses, s’est en fait tenu pendant tout
le ministère public du Christ. Eux
cherchaient de nouveau à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains. Le retour au point de départ : il
repartit de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où, au début, Jean baptisait ;
et il y demeura. Le procès, la mise à
mort décidée dès ce début… tu n’es qu’un homme et tu te fais Dieu. Réplique de l’accusé : si je ne
fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire, mais si je les
fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Et qu’opère la foi, même à son plus simple commencement : l’étonnement ?
vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans
le Père.
matin
On
progresse dans l’horreur, à propos de l’écrasement de l’A 320 dans nos Alpes. Hier
après-midi, il a fallu apprendre que la catastrophe avait été voulue et pilotée
– c’est le cas de l’écrire – par le co-pilote. Comment expliquer une telle
volonté suicidaire qu’elle emporte avec elle près de 150 vies sans aucune
relation avec le dépressif ? Et maintenant que celui-ci était en arrêt-maladie,
mais ne l’avait pas communiqué à l’employeur. On va aller vers des défiances,
des fantasmes, une foi aux explications para-psychologiques pour presque tout,
parce que le daèch non plus ne s’explique pas. Et plus encore quand il drague
avec succès de nos compatriotes sans aucun lien de sang ou d’éducation avec l’Islam.
Voix
de vieillard : je ne me résigne pas à voir… Sarkozy croyant donner de l’allant
à un électorat réputé favorable à son retour à l’Elysée. – Election dans
cinq-six semaines en Grande Bretagne. La vraie question est la sortie de l’Angleterre
de l’ensemble européen. On y va et ce sera un assainissement. Cameron estime
que l’Angleterre crée actuellement davantage d’emplois que le reste des pays
membres de l’Union ?
jeudi 26 mars 2015
Inquiétude & Certitudes - jeudi 26 mars 2015
Jeudi
26 Mars 2015
Hier
soir, aux Cardinaux, film exceptionnel. Eran RIKLIS, Mon
fils (les deux autres du même esprit : La fiancée syrienne, Les
citronniers). Lyad qui se fait corriger physiquement en classe parce
qu’il répète que la profession de son père est terroriste et non cueilleur de
fruits, est d’une exceptionnelle intelligence et d’une sensibilité aussi. Admis
et seul Arabe dans l’un des internats les plus prestigieux d’Israël, une
histoire d’amour pudique, brève avec une jeune étudiante juive, plus que
magnifique, une disponibilité donnée à un tétraplégique juif, un dénouement
d’un symbolisme inouï. L’handicapé décédé est enseveli en cimetière musulman dans
les draps rituels qu’avait achetés pour elle la grand-mère adorée de Lyad,
lequel par une ressemblance plausible prend l’identité de Jonathan, à la prière
muette de la mère (splendidement jouée, elle aussi) du pauvre adolescent.
Quelques vues de la ville, les visages, du texte pour aller ensemble du
racisme le plus dég. (anti-arabe dans la majorité juive) à la geste et à
l’efficacité de l’amour : amour passion (le profil illuminé de la jeune
fille dans la joie de l’ultime instant avant de se donner) et amour fraternel.
Le chemin de cet Etat unitaire que je crois la seule solution à terme de la
question de Palestine, est donné. J’aimerai que la France en soit le prophète.
– J’ai couriellé à JPJ [1]
Prier… [2] vous dites : « Il est notre Dieu », alors
que vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais et, si je dis que je ne le
connais, pas je serai comme vous, un menteur. J’ai dans le cœur et la tête quand je lis nos textes d’évangile des
transpositions devenues permanentes. Des questionnements simples : le
disciple que Jésus aimait, le
« jeune homme » riche sur qui le Christ pose son regard et se mit à
l’aimer… ce n’est jamais dit pour une femme dont en général c’est la foi qui
est admirée, ou l’amour dont elle témoigne…
homosexualité ou plutôt « dédiabolisation »e de
l’homosexualité ou plus encore, légitimité de l’entrainement à aimer, quelle
que soit l’identité sexuelle… ou bien la relation exceptionnelle avec une
femme, au spirituel mais aussi en proximité physique : Marie-Madeleine qui
veut cette proximité et cette relation, acceptée par Jésus avant son propre
martyre, mais éludée après la Résurrection. Interrogations d’appropriation des
textes, mais aucune objection de foi. En revanche, certitude sur le conflit
entre Jésus et les autorités, la hiérarchie religieuse de son temps, ce qui
revient à questionner l’Eglise d’aujourd’hui et le prêche du clergé, quoique je
sois ému et souvent admiratif devant la fidélité des prêtres que je cotoie,
notamment dans ma Bretagne d’habitat. Ressemblance aussi : les rationalistes,
qui sont certains d’avoir « fait le tour » de la question de Dieu, me
paraissent représentés par ces Juifs endurcis dans leur dénégation. Es-tu
donc plus grand que notre père Abraham ? il est mort, et les prophètes
aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? Jésus prêchant la relation avec Lui : si quelqu’un garde ma
parole, jamais il ne verra la mort, est amené à dire sa relation avec Abraham, ou
plutôt, prenant le contre-pied de ses adversaires, à dire cette relation du
« père des croyants » avec Lui, Jésus : l’aboutissement
poroclamé et le passage de toute foi, de toute révélation. Abraham, votre
père, a exulté, sachant qu’il verrait mon jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. Dialogue, un instant de très grande portée
philosophique et cosmologique : toi qui n’a pas encore cinquante ans,
tu as vu Abraham ! Dieu englobe le
temps, ses saints en ont la prescience et pour certains l’anticipation-même. Avant
qu’Abraham fût, moi, Je suis . Tout est contemporain en Dieu. Et qui est
Abraham ? sinon le premier de nous tous, à qui explicitement est indiqué
le salut du genre humain. Pas encore selon la dialectique messianique de la
rédemption, laquelle donne le premier « rôle » à Dieu, Jésus Dieu
fait homme, mais déjà selon la fécondité, fécondité qui est celle de
l’alliance, de l’amour mutuel entre le Créateur et ses créatures. Je fais
de toi le père d’une multitude de nations. Je te ferai porter des fruits à
l’infin. De toi, je ferai des nations, et des rois sortiront de toi. Comment ? ce semble précurseur de l’Annonciation :
j’établirai mon alliance entre moi et toi,et après toi avec ta descendance.
Hier soir, tandis que notre ange de fille
dort déjà et que je dis quelques grains de son chapelet, je réalise avec
stupéfaction la portée d’un des versets apparemment le plus banal de notre
prière machinale : le Seigneur est avec vous. L’essentiel de la salutation, l’essentiel du privilège et de
l’exceptionnalité de Marie sont là : l’alliance de Dieu avec elle. Comblée
de grâces parce que le
Seigneur est avec vous.
Dramatique. Appel de S., prisonnier en
service addiction à Saint-Ave où M. l’a placé samedi : sans ses
médicaments, anti-douleur ni rien, évidemment sans la visite de leurs filles.
Couple idéal tel que nous le faisait découvrir M. après que j’ai repéré
celle-ci en animation d’une petite classe, conteuse et enseignante de danse.
Mari artiste, congé maladie de longue durée. Grande conversation avec celui-ci,
après trois-quatre ans déjà de visites mutuelles et moi à épauler M. en
recherche de situation pérenne et non plus au cachet, tentative du circuit
culturel français à l’étranger et ici les TAP dans la réforme du primaire. Lui,
paysage de mer, banc devant les roches, éloge magnifique des dons de sa femme
qu’il aime à l’évidence et admire, chronique de l’accident de moto. à ses
dix-sept ans, le dos brisé ou à peu près : cinq ans de paralysie,
progressive reprise, mariage-coup de foudre, mise au point d’un appareil
électrique anti-douleur et avec morphine. Mise au point qui ne se fait pas
bien, fabricant de l’appareil unique en France et expert pour le poser, jamais
disponible, dix ans de martyre, les dix ans de la petite enfance de ses deux
filles dont il ne peut profiter pleinement : il ne peut les prendre dans
ses bras. Et puis, il y a quelques mois, les aveux, M. veut la séparation, veut
vendre la maison à peine achevée et équipée d’une piscine, seule ressource ou à
peu près la pension d’invalidité arrangée au plus par son premier
employeur : une banque. Tout ramasser et laisser l’handicapé à un sort
minimal, le pousser en fait … En voulant accueillir les filles séparément, nous
pensions comprendre l’atmosphère et avoir une vue impartiale tant les deux
présentations de nos amis sont antagonistes. Séjours successifs chaque fois
remis depuis plus de six mois. Avec en sus, évidemment, le problème propre à
L., ses handicaps de dyspraxie et l’idée cependant d’une carrière de
comédienne… tandis que la cadette, fille adoptive, semble la plus lucide et
libre mentalement, mais à 13-14 ans, cela ferait beaucoup pour n’importe quelle
pré-adolescente. M. elle-même, enfant adultérine, adoptée ou reconnue par autre
que son père, si j’ai bien compris, et sa mère adoptive, ne pouvant avoir d’enfants,
l’ayant traquée de sa haine pendant la gestation de l’aînée. Si je n’ai plus
aucune envie d’écrire des romans d’invention, c’est bien parce que j’apprends
d’autrui des vies autrement accidentées, belles ou très difficiles que ce qui
peut s’imaginer, dit qu’il faut d’abord secourir. A tort ou à raison, nous nous
croyons le seul recours du pauvre homme que nous sentons poussé au suicide par
abandon tant à son sort médical qu’affectif. Démarches dont je sens la
séquence : aller au fait avec M., organiser la protection juridique de S.,
rencontrer la femme médecin en qui il dit avoir confiance, et bien entendu
l’extraire du service où il a été placé de force.
milieu
de journée
Longue
conférence de presse du procureur de la République : le
« crash » du Barcelone-Düsselforf serait volontaire et le fait du
co-pilote, ayant profité d’un moment d’absence du commandant de bord. C’est ce
qu’il ressort de l’enregistrement des dialogues et bruits. Quelque chose donc
d’affreux. Mode opératoire des kamikazes du 11-Septembre. Mais… aucune
revendication en ce sens. Le co-pilote, plutôt jeune : 28 ans, nationalité
et résidence allemandes, nom à consonnance allemande. Un fou ? une
vengeance envers l’un des passagers, ou djihadiste retournée on ne sait
comment. – Manifestement, l’Europe dans un étau : l’Ukraine et le régime
Poutine, le djhad, deux formes de totalitarismes agressifs.
soir
Deux
éclairages forts sur notre moment politique.
Réunion
de la droite. Le binôme voulu par Hollande et Valls au motif de la parité avec
un système de rempplçant alors que l’expérience depuis 2008 montre que celui du
suppléant pour les parlementaires n’a plus de sens. Donc quatre candidats, tous
quatre se prétendant élus de terrain, maires ou adjoint au maire, ayant déjà
des mandats ou des responsabilités particulières au titre d’assemblées d’agglomérations
ou de communautés de communes, voire – ici – le parc naturel régional. Des quatre,
l’un se détache qui incarne parfaitement l’U.M.P. de ces dix ans : une
jeunesse banale, un physique ni beau ni laid, une transparence en tout sauf en
ambition évidente, une banalité totale
de discours : conseiller général sortant, il vante la gestion de la « majorité
départementale » qui sera reconduite en mieux, le Morbihan est le
département le mieux géré de France et la Corrèze, le plus mal selon un
classement d’expert, récemment publié par une revue dont je ne retiens pas le
nom. C’est de la politique aseptisée, ramenée à de la gestion, aucune esquisse
de la personnalité d’une collectivité ou d’un territoire. Le président sortant
de l’assemblée n’est nommé qu’une fois, le sigle UMP est absent et bien entendu
des noms des rivaux pour la primaire dans le parti, aucun n’est mentionné. Le
scrutin est donc très local. – Distribuant le tract des réunions-programmes, le
binôme de la gauche, ne se présentant pas non plus sous une étiquette
nationale, est sur le seuil de la réunion de droite. J’irai naturellement les
soutenir demain. Ce soir, la réunion est dans mon village et la maire élue il y
a un an m’a fait remarquer… qu’elle avait remarqué mon absence à ses réunions
du premier tour. Cette femme austère que j’eusse voulu dans mon équipe 2001 a la gentillesse de m’évoquer
dans son propos public. Je me suis gardé d’applaudir, et le débat n’a pas eu
lieu, sauf une question sur un droit ou pas à une pension d’handicapé. J’aurais
pu questionner le champion sur le sens du département ou sur ces valeurs et
convictions dont il se réclame et provoquer ainsi, de fil en aiguille des
interrogations et des réponses. Mais je n’avais aucune raison ni aucun intérêt
à paraître. En revanche, demain, je parlerai d’avenir : déjà en 2012, à la
réunion-bilan du Front de gauche, j’avais opiné pour une organisation en réseau
et une visibilité dans tous les événements sociaux de nos lieux. Les partis n’existent
plus en dehors des institutions, ils ne les nourrissent pas mais prospèrent sur
elles. La gestion est le thème général. – Evidence, l’avenir à horizon de
deux-trois ans est à l’union nationale et à des réflexions sans clivage su l’Eurpope, ;
l’économie, la défense. Nous véhiculons de la langue de bois depuis vingt ou
trente ans. Plus les candidats sont jeunes, plus les thèmes et les
présentations sont surannés.
Le Canard enchaîné est le second éclairage. Crû. Sarkozy
organise en douce la primaire à l’UMP : il faudra soixante-dix parrainages
de parlementaires pour y accéder. Compte tenu des effectifs actuels, cela va restreindre
énormément les possibilités de concourir. Kosciuszko-Morizet en est avertie.
Les haines à la tête de l’U.M.P. dépassent sans doute l’imagination et les
mots. J’ai pourtant la conviction que cette droite ne gagnera pas en 2017. Juppé,
soi-disant « le recours », est battu chez lui, tant en ville que dans
l’ensemble du département et de la région. Un recours et une réputation
oubliant d’une part le désastre psychologique pour son moment à Matignon et d’autre
part, donc, ce qui est analysé maintenant : la précarité de son ancrage
local. Deux victimes, ce qui change une partie du paysage politique : le
Modem et François Bayrou ont perdu toute importance nationale, les Verts n’existent
pas davantage.
[1] - Le 26/03/2015 07:25, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher ami,
Monsieur le Secrétaire général,
1° très bien mais minimum que le Président soit à Tunis dimanche, mais combien j'eusse aimé qu'il y soit allé dans les premiè-res heures, "sous le coup" de l'émotion. Le général de Gaulle plongeant dans un sous-marin jumeau de l'Euridyce, qui venait de sombrer : Février 1968, et à l'endroit-même du naufrage, sans communiqué préalable ni images publiques. Ou François Mitterrand saisissant la main du chancelier Kohl à Verdun. Le spontané, la force d'être pris. Si souvent dans l'évangile, Jésus "saisi de compassion";
2° s'il ne l'a déjà vu, si vous ne 'lavez vu, pouvez-vous faire en sorte que le Président voit le le film d'Eran Riklis : Mon fils, la clé du drame et de l'avenir palestinien, l'Etat unitaire judéo-arabe. Dialectique et jeu magnifiques. Participation française au financement, ainsi qu'un fonds officiel de l'Etat d'Israël.
Voeux sincères. Souhaits, vous les connaissez tous.
1° très bien mais minimum que le Président soit à Tunis dimanche, mais combien j'eusse aimé qu'il y soit allé dans les premiè-res heures, "sous le coup" de l'émotion. Le général de Gaulle plongeant dans un sous-marin jumeau de l'Euridyce, qui venait de sombrer : Février 1968, et à l'endroit-même du naufrage, sans communiqué préalable ni images publiques. Ou François Mitterrand saisissant la main du chancelier Kohl à Verdun. Le spontané, la force d'être pris. Si souvent dans l'évangile, Jésus "saisi de compassion";
2° s'il ne l'a déjà vu, si vous ne 'lavez vu, pouvez-vous faire en sorte que le Président voit le le film d'Eran Riklis : Mon fils, la clé du drame et de l'avenir palestinien, l'Etat unitaire judéo-arabe. Dialectique et jeu magnifiques. Participation française au financement, ainsi qu'un fonds officiel de l'Etat d'Israël.
Voeux sincères. Souhaits, vous les connaissez tous.
[2] - Genèse XVII 3 à 9 ; psaume CV ; évangile selon saint Jean VIII
51 à 59
courriel à l'Elysée - Tunis . Israël . prophétisme
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
1° très bien mais minimum que le Président soit à Tunis dimanche, mais combien j'eusse aimé qu'il y soit allé dans les premiè-res heures, "sous le coup" de l'émotion. Le général de Gaulle plongeant dans un sous-marin jumeau de l'Euridyce, qui venait de sombrer : Février 1968, et à l'endroit-même du naufrage, sans communiqué préalable ni images publiques. Ou François Mitterrand saisissant la main du chancelier Kohl à Verdun. Le spontané, la force d'être pris. Si souvent dans l'évangile, Jésus "saisi de compassion";
2° s'il ne l'a déjà vu, si vous ne l'avez vu, pouvez-vous faire en sorte que le Président voit le le film d'Eran Riklis : Mon fils, la clé du drame et de l'avenir palestinien, l'Etat unitaire judéo-arabe. Dialectique et jeu magnifiques. Participation française au financement, ainsi qu'un fonds officiel de l'Etat d'Israël.
Voeux sincères. Souhaits, vous les connaissez tous.
l'avenir de ceux qui vivent en Palestine - un film d'Eran Riklis
Mon fils
Date
de sortie
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11
février 2015 (1h44min)
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Réalisé
par
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Avec
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Genre
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Nationalité
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Synopsis et détails
Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire. Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille...
Titre original
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Dancing Arabs
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Secrets de
tournage
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Récompenses
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Box Office France
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Distributeur
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01:41
50 489 vues
Actrices et acteurs Mon fils
Rôle : Eyad
Rôle : Yonatan
Rôle : Naomi
Rôle : Edna
Critiques Spectateurs Mon fils
Critique positive
la plus utile Par alain-92 le
27 février, 2015
4,5 -
Excellent
Une belle réussite pour ce film servi par un casting d'exception, une mise
en scène d'une grande et parfaite sobriété, un scénario coécrit avec Sayed
Kashua. Ce nouveau film d'Eran Riklis est rich... Lire
la suite
Critique négative
la plus utile Par Shanghai R. le
16 février, 2015
1,5 - Mauvais
Certainement réelles en pleine guerre du Golfe, dans les années 90, les
difficultés pour les arabes d'accéder aux universités et aux écoles ne sont
plus d'actualité aujourd'hui. Le film donne ainsi... Lire
la suite Photos Mon fils
Secrets de tournage Mon fils
Secret de tournage sur Mon fils
Après s’être attaqué au conflit israélo-palestinien à travers La
Fiancée syrienne (2004), Les Citronniers (2008) et
Zaytoun (2012), Eran Riklis s’intéresse ici au rapport entre les
Palestiniens vivant en Israël et les Juifs israéliens.
Secret de tournage sur Mon fils
Eran Riklis s’est inspiré de deux ouvrages de Sayed Kashua (Les
Arabes dansent aussi et La deuxième personne) pour réaliser Mon fils. Dernières news Mon fils
Mon Fils : le réalisateur Eran Riklis évoque "une histoire d'amour réaliste"
dimanche 15 février 2015 | News -
Interviews
Mon Fils : le réalisateur Eran Riklis évoque "une
histoire d'amour réaliste"
Par Corentin Palanchini ▪ dimanche 15 février 2015 - 09h40
AlloCiné a pu rencontrer le réalisateur Eran Riklis
et revenir avec lui sur son nouveau film "Mon Fils", actuellement à
l'affiche. Le metteur en scène y aborde sans tabou la montée des tensions entre
communautés.
Le jeune Iyad est victime des préjugés des Israéliens envers les Arabes. Mais je pense surtout que votre film est centré sur ce personnage d’Iyad, enfant qui grandit dans un contexte difficile et sur la façon dont cela a marqué son adolescence.
Je trouve que c’est une bonne définition, oui. J’ai fait beaucoup de films sur le conflit [israelo-arabe] avec Les Citronniers, La Fiancée syrienne, mais ce qui m’intéressait surtout ici, c’était le passage à l’âge adulte. Et c’est amusant car nous connaissons les codes de ces films -le premier amour, qui est d’abord le plus grand amour puis une déception, mais avec le fait que le garçon représente une minorité, celase mêle avec le conflit, et c’était un défi intéressant à relever. J’essaye toujours de faire des films qui ont un sens, mais aussi qui tendent vers un large public. Ça n’a pas de sens de faire des films pour les Cinémathèques.
Le scénario provient de deux livres. Combien de temps a-t-il fallu à Sayed Kashua pour n’en faire qu’un scénario et quelle a été votre implication sur le processus d'écriture ?
Sayed a vendu les droits du livre en Europe il y a bien longtemps, dans l’idée de produire un film qui ne s’est jamais fait. Entretemps, il avait écrit un second roman. (…) Et il a mis des années à faire de ces livres un film. Nous avons travaillé ensemble un an sur le scénario. En même temps, je faisais Zaytoun. La difficulté était d’équilibrer l’histoire d’enfance avec le reste du film. Il fallait que cela soit une introduction et pas plus. C’était un travail intéressant car le sujet était très personnel pour Sayed, et après en tant que réalisateur j’arrive sur le projet et l’histoire devient la mienne (rires).
Ça n’a pas de sens de faire des films pour les
Cinémathèques".
Les mères d’Iyad et de Naomi sont des
personnages opposés. Quelle était votre intention avec ces personnages aussi
symboliques ?La mère d’Iyad représente la base émotionnelle. Il peut la croire. Elle sait qu’il a un ami juif, mais ça ne pose pas de problème. Souvent dans les films, on nous présente ce stéréotype sur les femmes arabes : elles sont bruyantes, et j’aimais chez Laëtitia [Eïdo] cette présence silencieuse. Elle est très belle, très intelligente elle voit tout, elle sait tout, et n’a pas à beaucoup parler (…). Je pense qu’elle est sa base de départ. Quant à la mère de Jonathan, elle est un peu sa mère mais surtout, elle est un peu la mère de toutes les mères. (…) A un moment dans le film, elle voit [le personnage de] Yaël [Abecassis] pour la première fois. Iyad vient frapper à sa porte, explique qu’il vient s’occuper de Jonathan, on voit qu’elle entend son accent arabe mais elle ne le relève pas, et je crois que tout l’intérêt de ce personnage est là.
Je crois que la réponse est double. Peut-être que cela serait plus facile car le monde change. Mais d’un autre côté, ce serait toujours aussi difficile. Le monde est de plus en plus petit : on tombe amoureux sur Facebook (rires) ! Et je crois que la haine tue ça. On voit cela à Paris en ce moment, tout est plus radical. C’est une question intéressante car nous sommes en 2014 et je vois qu’on parle encore de tabous alors que nous sommes dans un monde nouveau ! Tout se répète. Aujourd’hui la vieille génération (…) qui a grandi dans les années 60 dans le monde occidental est plus ouverte, mais finalement avec la patine du temps, on constate que les gens sont déçus et se referment.
A mon avis les Juifs sont supposés intelligents, ouverts, mais d’un autre côté en 2014 on sent qu’ils ont peur de la montée de l’antisémitisme, dont ils pensent qu’ils doivent se protéger, et donc qu’on ne peut pas être en couple avec une Arabe parce qu’il faut se protéger, et voilà. Mais je reste optimiste (…). D’ailleurs Naomi, la jeune juive, n’est pas prête à aller jusqu’au bout avec Iyad, et c’est lorsqu’elle a vraiment à choisir, elle refuse d’aller plus loin. C’est triste, mais réaliste dans ce genre de relations.
En France, les tragiques actes terroristes survenus a créé beaucoup de tensions entre les communautés juives et musulmanes. Quel est votre regard sur ces événements ?
Lorsque je regarde la France, je dis toujours : je viens d’Israël, et je connais cette situation. Lorsque je regarde ces événements tragiques, l’attaque sur le supermarché juif, et qu’on regarde la biographie du terroriste, on dirait un mauvais film. Il a grandi dans un quartier difficile, les parents sont décédés, deux frères s’élèvent eux-mêmes, ils deviennent de plus en plus radical dans leur conception de la religion et deviennent des machines à tuer.
Ce qui s’est passé est inacceptable. Mais c’est aussi un signal d’alarme pour la France, Israël, l’Amérique. Il faut analyser ces événements et trouver un moyen d’aider les gens qui sont sur cette brêche, perdus et faciles à manipuler. Les gens accusent l’Islam mais ce n’est pas le problème. Et c’est pour cela que je fais des films : pour contribuer à une meilleure entente.
Selon vous donc, le cinéma est la meilleure voie vers une réconciliation ?
Je ne pense pas que cela soit la meilleure solution. Depuis que je suis né, on se demande si les films peuvent changer le monde : non ! Mais bien sûr que les livres et les films de cinéma touchent habituellement une grande part de la population. Avec la télévision, ils ont une longue durée de vie. Donc les films doivent participer à créer le débat.
Avec Mon fils, beaucoup d’Arabes viennent au cinéma, je vois cela par le compte Facebook du film. Ce qui fait plaisir. Et de façon intéressante, j’ai des messages de gens de droite qui ont vu le film, qui ont ri, pleuré, me remercient.
Secret de tournage sur Mon fils
Après s’être attaqué au conflit israélo-palestinien à travers La Fiancée syrienne (2004),
Les
Citronniers (2008) et Zaytoun (2012),
Eran Riklis s’intéresse
ici au rapport entre les Palestiniens vivant en Israël et les Juifs israéliens.Eran Riklis s’est inspiré de deux ouvrages de Sayed Kashua (Les Arabes dansent aussi et La deuxième personne) pour réaliser Mon fils.
Situé dans les années 80 et 90
Secret de tournage sur Mon fils
Le réalisateur a jugé très important d’inscrire son film au moment
d’extrêmes tensions dans divers pays arabes. Il commente : "En
1982, la guerre du Liban a éclaté : c’était un conflit décisif et traumatisant
pour Israël, et une époque marquante et douloureuse pour l’OLP et donc pour
tous les Palestiniens vivant en Israël ou dans les territoires. En 1991, la
guerre du Golfe est un conflit majeur et traumatisant pour toute la région, et
pour le monde entier. Comme Iyad grandit pendant ces guerres, et dans la
période qui les sépare, sa personnalité, ses choix – et ceux de ses parents –,
son identité et son parcours sont marqués par ce contexte."L’un connaissait déjà l’autre
Secret de tournage sur Mon fils
Au moment des auditions, Tawfeek Barhom (Iyad), 21
ans, annonça à Eran Riklis qu’il
le connaissait depuis ses onze ans. Et pour cause, le jeune homme a grandi à
Ein Rafa, village arabe près de Jérusalem, dans lequel a été tourné dix ans
plus tôt La Fiancée syrienne.Composition familiale
Secret de tournage sur Mon fils
Yonatan Riklis a composé
et arrangé la partition du film. Pianiste de jazz, il a proposé une bande-son
inattendue collant parfaitement à ce qu’attendait son père, Eran Riklis :
"Je me suis dit que ce serait formidable de commencer le film avec un
morceau inattendu, un peu jazzy, qui évoluerait progressivement, auquel se
mêleraient des sonorités plus ethniques, plus moyen-orientales, et qui
deviendrait ensuite une musique plus « grunge », où dominerait la guitare
électrique".Mon fils se balade en Suisse
Secret de tournage sur Mon fils
Le film a été présenté au Festival del Filmo locarno Piazza Grande, en 2014.Pause musical
Secret de tournage sur Mon fils
Eran Riklis a
fait le choix d’une bande-son se rapprochant de ses goûts personnels
s’inscrivant dans l’époque à laquelle se passe l’histoire (80-90). "Love
Will Tear Us Apart" de Joy Division, "I’m a Political Text" de
Top Hat Carriers et quelques tubes de l’opéra-rock Miami font notamment partie
du paysage musical de Mon fils.18 critiques presse
Ouest France
Par Pierre Fornerod
Un propos généreux porté par la présence de Yaël
Abecassis.
Positif
Par Bernard Génin
Pari réussi: les problèmes d'identité, religieuse, nationale
ou même physique, ont rarement été abordés avec une telle intensité grâce à un
quatuor de comédiens exceptionnels.
Femme Actuelle
Par Isabelle Giordano
Ce beau film d’Eran Riklis aborde avec sensibilité et
originalité la question du dialogue et de la tolérance entre deux cultures.
La critique complète est disponible sur le site Femme Actuelle
Le Dauphiné Libéré
Par La Rédaction
Sur une histoire ancrée dans la réalité du pays et de
ses problèmes, Eran Riklis fait basculer son récit vers la fable de
façon ingénieuse et qui suscite la réflexion.
Le Journal du Dimanche
Par Alexis Campion
Ce film témoigne avec tact, entre humour et tragédie, des
contradictions d’Israël. Il est aussi porté par une belle galerie de
personnages, à commencer par l’épatant Tawfeek Barhom.
La critique complète est disponible sur le site Le Journal du Dimanche
Le Monde
Par Franck Nouchi
(...) "Mon fils" est un beau film, remarquablement
interprété.
La critique complète est disponible sur le site Le Monde
L'Express
Par Sandra Benedetti
Voir le site de L'Express.
La critique complète est disponible sur le site L'Express
Paris Match
Par Marie Desnos
Le film est en tout cas à la fois drôle, et triste ;
grave et léger. Beaucoup plus profond qu’il n’y paraît au premier abord. Un
effet tout à fait calculé.
La critique complète est disponible sur le site Paris Match
aVoir-aLire.com
Par Alexandre Jourdain
Le réalisateur des « Citronniers » signe un film doux-amer
pointant la discrimination perpétuelle des Arabes israéliens. Une histoire
cruelle qui pèche toutefois par sa mise en scène.
La critique complète est disponible sur le site aVoir-aLire.com
Critikat.com
Par Ariane Beauvillard
"Mon fils", s’il tracte parfois, surprend souvent
par sa capacité à insinuer.
La critique complète est disponible sur le site Critikat.com
La Croix
Par Arnaud Schwartz
« Mon fils », l’impossible identité des Arabes israéliens
Auteur des « Citronniers », le cinéaste israélien Eran Riklis tire son nouveau film de deux ouvrages de Sayed Kashua, évoquant la situation de cette minorité ignorée.
Iyad (Tawfeek Barhom, à gauche) est partagé entre son
identité arabe et son amitié avec un juif, Yonatan (Michael Moshonov).
Avec cet article
Le cinéaste israélien Eran Riklis, géant sans frontières
« Zaytoun », le soldat israélien et le jeune palestinien
Mon Fils
d’Eran Riklis
Film franco-germano-israélien, 1h44
> Lire aussi : « Zaytoun », le soldat israélien et le jeune palestinien
Mon Fils est le fruit de la rencontre du réalisateur avec l’écrivain arabe israélien Sayed Kashua, de trente ans son cadet. Issu d’un petit village de Galilée, diplômé de l’université hébraïque de Jérusalem, ce journaliste a écrit plusieurs romans sur la condition des siens – 1,6 million de personnes –, minorité du pays rejetée aux marges et souffrant d’une grave indifférence. Le film résulte de l’entremêlement par les deux hommes de deux de ces ouvrages : Les Arabes dansent aussi (paru en France aux Ed. Belfont, 2003) et La deuxième personne (Ed. de l’Olivier, 2012).
> Lire aussi : Portrait de Sayed Kashua, écrivain et journaliste
L’amitié d’un gamin arabe et d’un jeune juif
Porté par l’interprétation très intériorisée de Tawfeek Barhom, le long métrage d’Eran Riklis évoque l’itinéraire d’un gamin arabe, Iyad, dont les bons résultats scolaires lui permettent de quitter la petite ville où il a grandi pour intégrer une prestigieuse université du pays. Cette opportunité fait la fierté de son père, dont l’engagement communiste, dans ses jeunes années, lui avait coûté un avenir prometteur.Découvrant une vie à laquelle il ne savait pas pouvoir prétendre, Iyad noue des amitiés avec de jeunes juifs, dont un jeune handicapé de son âge, déscolarisé, qu’il aide au quotidien. La mère de ce dernier (Yaël Abecassis) l’associe sans réserve au quotidien de la famille, alors que le jeune homme éprouve de plus en plus de difficultés à maîtriser les tensions qui, sans cesse, le renvoient à sa différence.
Des questions d’identité universelles
Nourri par l’expérience personnelle de Sayed Kashua, Mon fils explore avec finesse les questions d’identité, poussant la réflexion avec une certaine radicalité – comme en témoigne la fin – mais dépassant le cadre « local » de cette histoire pour la rendre tout à fait universelle. « Partout dans le monde, les minorités souffrent de ce qu’on leur demande de s’adapter, de renoncer à leur identité pour ressembler au plus grand nombre, note Eran Riklis. Après la sortie du film en Israël, j’ai reçu beaucoup de commentaires d’Arabes israéliens qui me disaient : “C’est ça ! C’est ma vie !” »> Lire aussi : Neve Shalom, une « oasis de paix » pour Arabes et juifs
Accompagné par la musique de son fils jazzman, Yonathan Riklis, le film sait se rendre attachant en évoquant les premières amours d’Iyad avec une jeune étudiante israélienne qui doit cacher sa relation, mais aussi en montrant de manière drolatique la réaction d’une communauté désespérée pendant la guerre du Golfe, pas dupe des grands airs du fantoche Saddam Hussein héroïsé par dépit, mais saluant sur les toits le passage de ses Scuds.
ARNAUD SCHWARTZ
Le cinéaste israélien Eran Riklis, géant sans frontières
Infatigable artisan du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, l’auteur des « Citronniers » signe un nouveau film, « Mon fils », portrait sensible d’un jeune Arabe né en Israël
11/2/15 - 15 H 00
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Eran Riklis sur le tournage de son dernier film, Mon fils, qui
sort aujourd’hui.
Avec cet article
« Mon fils », l’impossible identité des Arabes israéliens
Les Israéliens misent sur la France pour bloquer un « mauvais accord » sur le nucléaire iranien
La victoire de Benyamin Netanyahou en Israël enterre l’espoir d’un État palestinien
Israël et ses voisins, un danger relatif
Son imposante stature aurait pu faire de lui un terrible « première ligne » de rugby, un de ces bulldozers qui, dans la mêlée, font déraper les crampons adverses dans un sillon d’impuissance. Son sourire franc, sa bonhomie contagieuse, ses gestes précis, sa voix à la fois grave et douce viennent pourtant contredire cette première impression.Au choc frontal, Eran Riklis préfère le pas de côté de la fable, le dialogue dans la bonne humeur, le déplacement intérieur dont l’humour est un efficace levier.
> Lire aussi : Un mirador au-dessus des citronniers
On s’attable. Il se replie. Déjà la conversation roule, chaleureuse, dans un mélange d’anglais fort bien maîtrisé et de français appris sur le tas, auquel il s’exerce avec générosité. Polyglotte, cosmopolite, cet habitant de Tel-Aviv, né à Jérusalem le 2 octobre 1954, passe depuis une dizaine d’années autant de temps dans son pays, Israël, qu’à l’extérieur : en France et en Allemagne, où ses films sont coproduits, mais aussi en Grande-Bretagne ou aux États-Unis.
Citoyen du monde, il l’est depuis l’enfance, dans le sillage d’une mère musicienne et d’un père scientifique, « un homme très sérieux », spécialiste de radiobiologie, qui travailla quelques années au cœur du centre nucléaire israélien « dans une atmosphère de secret permanent ». La carrière paternelle l’a mené de Montréal à Rio de Janeiro où, inscrit dans un lycée américain, il eut de la guerre du Vietnam une vision singulière.
Un cinéma sur les frontières
À l’évidence, cet homme-là s’est toujours affranchi des frontières physiques et psychiques, objet de fixation de son cinéma. Entre Israéliens et Palestiniens dans Les Citronniers (2008), où Hiam Abbass, dans le rôle d’une Arabe prénommée Salma, exploitait un champ au bout duquel des soldats de Tsahal, jumelles en mains sur leurs miradors, protégeaient un quartier résidentiel.> À lire : Un mirador au-dessus des citronniers
Mais aussi dans Zaytoun (2013), à travers le périple d’un pilote tombé du mauvais côté et d’un gamin contraint de l’aider. Le Voyage du directeur des ressources humaines (2010, sacré meilleur film israélien de l’année) élargissait la réflexion au sort d’un travailleur immigré – en l’occurrence, Roumain – ayant rejoint la terre promise.
En 2004 déjà, dans cette Fiancée syrienne qui lui apporta la reconnaissance internationale, une future mariée se trouvait bloquée entre Syrie et Israël. Avec Mon fils, son dernier film, c’est davantage d’identité dont il est cruellement question, à travers le destin d’un Arabe israélien.
> Lire notre critique : « Mon fils », l’impossible identité des Arabes israéliens
Eran Riklis est de cette génération qui, à moins de vingt ans, paya son tribut à la guerre, au début des années 1970. Celle du Kippour, qui l’amena ensuite à stationner sept mois dans le désert du Sinaï. « Une expérience traumatique pour les gens de mon âge », commente-t-il sobrement.
Figure de gauche, père d’une journaliste très engagée, il constate que « les tensions sont très vives aujourd’huidans la société israélienne », entre forces politiques comme vis-à-vis des Arabes et des Palestiniens.
« Le pire danger est celui de l’indifférence. »
Artisan sensible du dialogue et de la compréhension mutuelle, le géant, à 60 ans, serait-il fatigué ? L’art, le cinéma, peuvent-ils encore changer le monde ?« Mon énergie est plus grande que jamais, lâche-t-il en se redressant. C’était pour moi un devoir de réaliser ce film. Bien sûr, la fatigue est là, mais nombreux sont ceux qui la ressentent et qui crient : ”ça suffit !”. Même à droite. Le pire danger est celui de l’indifférence. Le vrai pouvoir consiste à amener l’autre à réfléchir. Si on entre au cinéma avec des idées fixes et qu’on en sort avec un léger déplacement, alors l’échange devient possible. »
___________________
Douche écossaise
« J’ai étudié deux ans à l’université de Tel-Aviv, puis j’ai été le premier Israélien à être admis à la National Film and Television School (NFTS, équivalent britannique de la Fémis), près de Londres, se souvient Eran Riklis.
À l’examen d’entrée, le cofondateur et premier directeur, un Écossais nommé Colin Young, me lance : ”Je n’aime pas les Israéliens ! Je n’aime pas votre politique !” Je réponds que je ne suis pas le premier ministre.
Le directeur des études me sauve : ”Il est bon, il faut le prendre !” Il y a deux ans, je présentais mon précédent film,Zaytoun, à Londres. À la fin de la soirée, on me dit qu’il y a une surprise pour moi. On m’emmène dans une pièce et, je vois Colin Young, 87 ans, en chaise roulante, qui me dit : ”Je suis venu de loin, juste pour toi !” Je l’ai pris dans mes bras. »
ARNAUD SCHWARTZ
Le Nouvel Observateur
Par Pascal Mérigeau
Riklis fait preuve d'une sûreté de toucher et d'un sens de
la mesure qui empêchent le film de verser dans la démonstration.
Les Fiches du Cinéma
Par Lucille Bion
La relation presque fraternelle des adolescents cristallise
le jeu sur l'identité qui fonde le film. Mais cette question de l'identité est
traitée avec maladresse : Riklis boucle son récit par une facilité et, dès
lors, celui-ci perd en crédibilité.
La critique complète est disponible sur le site Les Fiches du Cinéma
Première
Par Damien Leblanc
Malgré un arc narratif qui peine à unifier les différentes
intrigues, le discours pacifiste du cinéaste défend une idée tourmentée mais
forte : l’apaisement identitaire passe également par la transgression des
règles établies et par une nécessaire confrontation avec la morale dominante.
La critique complète est disponible sur le site Première
Studio Ciné Live
Par Laurent Djian
Voir la critique sur le site de Studio Ciné Live.
La critique complète est disponible sur le site Studio Ciné Live
Télérama
Par Jacques Morice
Après "Les Citronniers", l'Israélien Eran Riklis
continue à rendre compte de la complexité de son pays. (...) "Mon
fils" n'est pas toujours aussi adroit dans la démonstration et a tendance
à s'éparpiller.
La critique complète est disponible sur le site Télérama
Time Out Paris
Par
http://www.timeout.fr/film/mon-fils-2015
Des anecdotes d’une normalité déroutante qui font le sel de
ce long métrage signé par le réalisateur israélien Eran Riklis, pourtant tourné
dans l’une des régions les plus tourmentées du globe.
La critique complète est disponible sur le site Time Out Paris
Les Inrockuptibles
Par Vincent Ostria
Evidemment, les raccourcis sont légion, le schématisme au
rendez-vous et la mise en scène vieillotte, mais pour une fois Riklis réussit à
créer un personnage avec des imperfections et des subtilités.
La difficulté
d’être arabe vu par un Israélien éclairé. Film vieillot mais personnage
attachant.
Riklis revient de loin. L’éternel homme de bonne volonté du cinéma
israélien, qui essaie constamment de recoller les morceaux entre communautés
antagonistes (notamment Israéliens et Palestiniens), qui était allé très loin
dans la putasserie avec son impossible Zaytoun, revient à la charge
avec une adaptation de deux romans du Palestinien Sayed Kashua.Le héros, Iyad, est un jeune Arabe israélien admis dans un prestigieux lycée de Jérusalem où il est le seul non-Juif. Cette fois, le cinéaste ne s’est pas embarrassé de métaphores ni empêtré dans les compromis de coproduction. En plaçant son film du point de vue presque exclusif des Arabes (et évitant les allégories tiers-mondistes à la Zaytoun), il réussit à éluder tout angélisme.
Sa vision du racisme juif (israélien) à l’égard des Arabes est assez convaincante – contrebalancée par quelques justes hébreux qui sauvent la mise. Evidemment, les raccourcis sont légion, le schématisme au rendez-vous et la mise en scène vieillotte, mais pour une fois Riklis réussit à créer un personnage avec des imperfections et des subtilités auxquelles il semblait jusque-là étranger. Il lui reste à gommer les complaisances académiques qui plombent son cinéma humaniste.
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