vendredi 19 septembre 2014

courriel à l'Elysée - débats et identité partagée

----- Original Message ----- From: bertrand fessard de foucault To: Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée Sent: Friday, September 19, 2014 6:13 PM Subject: de la part de Bertrand Fessard de Foucault - débats fondant une identité et moyen de les soutenir Cher ami, Monsieur le Secrétaire général, deux débats en cours. Ils peuvent - en politique - et doivent - pour le pays - être soutenus avec précision et en suscitant des concours et adhésions de toutes sortes et de tous "bords". 1° notre intervention aérienne en Irak Elle est certes acte d'alliance et de coalition avec les Etats-Unis et d'autres pays, dont des Etats arabes et/ou musulmans. Elle est militairement sans commune mesure avec l'effort américain (162 frappes depuis le 8 Août, nos premières datant de ce matin) mais elle a une double importance : le champion en 2003 du droit international et de la sincérité quant aux armes de destruction massive soi-diant détenues par Sadam Hussein, cautionne en 2014 l'action américaine qui est d'ailleurs pour compte du monde entier, sauf apparente passivité chinoise (son ouest musulman jusqu'à l'Altaï) et ambiguité russe (soutien à Bachar mais question du Caucase quand il est musulman : les Tchétchènes). C'est nous qui dès 2010 avons pris conscience de la situation des chrétiens dans la région et combien le pape Benoît XVI et l'épiscopat français ont alors poussé le gouvernement à "faire quelque chose". J'ai moi-même suggéré la saisine du Conseil de sécurité et une "percée" juridique pour que soit protégée une entité non étatique. ce n'est fait que maintenant et par le gouvernement actuel. L'Eglise en France et la droite parlementaire ne peuvent pas contester cette action. Certainement il faudra "aller au sol" pour reprendre Mossoul - Gaza a montré qu'on ne réduit pas une résistance par la voie des airs, la bataille de Londres... aussi.., et certainement il faudra tout étendre en Syrie puisque l'ensemble des deux pays constitue l'emprise territoriale du soi-disant "Etat islamique". Bien entendu, notre diplomatie et toutes nos relations doivent jouer de plusieurs caractéristiques française : la fille aîné de l'Eglise, la plus forte communauté de foi musulmane, la liberté d'examen que manifesta de Gaulle en 1967-1969 et son soutien ultime à Yasser Arafat (lettre d'Octobre 1969 : " votre combat me rappelle celui que je menai à Londres "). L'intérêt commun de partenaires européens et arabes est certainement dans cette attraction mortifère du djihad sur une certaine jeunesse. Il faut d'ailleurs l'élucider ensemble, car à terme ce n'est ni de guerre ni de renseignement qu'il s'agit, mais bien du mental et du spirituel. Le Président hier a fort bien su le dégager. Il faut maintenant travailler. 2° la question de régime, dont Le Monde croit devoir titrer qu'elle se pose Nos institutions fonctionnent et sont sauves. Il n'est pas soutenable de contester que ni la conception (encore hier soir) ni la pratique du Président. Si l'UMP a encore un soupçon de legs du général de Gaulle dans l'esprit censé l'animer, elle doit au contraire saluer la qualité de notre outil institutionnel servant en l'occurence le bien commun. Qu'il y ait des réformes à faire pour davantage de démocratie, oui : je vous ai fait la liste, et vous la redonnerai ces jours-ci si vous le souhaitez. Ces retouches dans l'esprit de 1958-1962-1969 n'ont été faites ni même proposées par personne. Au contraire, beaucoup a été abîmé : quinquennat, retour automatique des ministres à leur siège électif quand ils avaient un précédemment, sont l'oeuvre des prédécesseurs UMP du Président (la convenance personnelle de Georges Pompidou et de Jacques Chirac a inspiré proposition ou acceptation du quinquennat). Popur reprendre la main dans le fonctionnement de l'Union, il faut en "stigmatiser" le peu de démocratie et le peu de lisibilité, donc la proposition - en grand : élection du président de l'Union au suffrage direct de tous les citoyens européens. Initiative du Président à la Robert Schuman, poids politique de la France par cette initiative face au poids économique de l'Allemagne, dont le SPD a voté à plusieurs reprises une disposition analogue, d'ailleurs. Là-dessus, les opposants sont mis au pied du mur, soit à droite quand is sont "européens", soit à gauche quand ils sont "anti" mais sensibles à toute avancée démocratique. Je crois que ces objets de débats peuvent maintenir la main du Président, faire apparaître très visiblement les points de consensus national, et - ce qui à terme est utile quoiqu'accessoire - ramener le discours probable du candidat redoublant à sa dimension et à son creux. Bien cordiaux voeux de décompression pour ces samedi-dimanche. N B Communication-soutien-approfondisement... la force du général de Gaulle en communication était évidemment la sobriété et le percutant (le sens commun autant que la prise à revers), mais elle était aussi l'implicite, la crédibilité installée que de Gaulle pouvait faire plus, ferait peut-être plus, ou autrement que ce qu'il faisait dans le moment sur tel sujet ou sur n'importe quel autre. Une surprise toujours possible. Cette crédibilité, lui apportant des concours hors clivages surtout après 1965, et pas seulement avec le Parti communiste, mais avec la véritabale intelligence franaçise, était manifestée par une presse ad hoc. Candide et Notre République. Il faudrait refaire ce genre d'hebdomadaire soutenant le Président, suggérant des initiatives et testant des idées et propositions, sans engager que les signataires. Ceux-ci devraient être de fidélité et de qualité. Ce le fut "sous" le général de Gaulle. Nous en avions parlé avec Pierre-René Lemas. Chercher un titre qui soit libre et qui ait été de renom. P M F avait pris grand soin des Cahiers de la République. Evidement, il y avait le bloc-notes, mais cela, on ne pourra le refaire, ni même l'approcher. D'autre part, je l'expérimente par un questionnement systématique, puis si la conversation s'engage tant soit peu, par des argumentations : les Français ne sont pas figés dans la compréhension ou l'incompréhension de la politique menée, à mener, ni de la psychologie du Président. Il faudrait que les "militants" du PS soient vraiment des "propagandistes" tout simples parmi les gens là où ils se trouvent à rencontrer et à échanger. La contagion ou le retour à la liberté de pensée, ce n'est pas le tract, ni la réunion de section.

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