Cher ami, Monsieur le Secrétaire
général,
simplement quelques points à la suite de la conférence du
Président, quitte à revenir - dans la lecture du texte - sur
de la substance pour vous suggérer utilement des mises en
pratique.
1° une occasion manquée, très malheureusement. Stigmatiser
le supplice et l'atrocité pour assassiner cet officier
supérieur jordanien, proche de son souverain. Relever que le
roi et la reine ont donc été le symbole même de la
solidarité de l'Islam et du Proche-Orient avec nous le 11
Janvier, que ce sont donc de véritable saints devant
Dieu et devant les hommes, que ceux qui se vengent et
les prennent en otages personnellement, sont au ban de
l'humanité et de l' histoire. Devant les peuples, ils ont
perdu
2° occasion manquée l'an dernier s'il faut parler
consultations locales à l'occasion d'élections territoriales
referendum de proposition présidentielle ou d'initiative
populaire : dans chaque département, la population entière
aurait dû être consultée directement sur les réagencements
de la carte des régions, sans qu'il y ait de modèle de
taille ou de cohérence a priori : le petit pays basque, la
grande région Bretagne ou Normandie, etc... Vous savez que
je considère cette lacune commise l'an dernier comme très
grave pour notre pratique démocratique
3° je reviendrai sur la représentation proportionnelle. Nous
ne pouvons dire, bravo les Français qui êtes si bien la
France sans que les gouvernants et les politiques y soient
toujours pour grand-chose, et les empêcher d'avoir des
députés Front national s'ils le veulent. La démocratie,
c'est aussi le débat, la mise à l'épreuve, la mise au
grand jour et les prérogatives du président de la
République ainsi que les procédures au Parlement permettent
ce changement du mode de scrutin, sans que les moyens de
gouverner échappent. Tout est trop figé depuis 2002.
4° confiance en la parole publique et en l'intégrité morale
du politique : la réplique, le très mauvais exemple ont été
donnés pendant la conférence-même. Que Pierre Moscovici à
trois jours d'un scrutin exemplaire "chez lui", au lieu
d'aller en ami faire les marchés et les rues, sans réclame
que la rumeur pour soutenir son suppléant (je connais le
Doubs, j'y ai crapahuté pour tenter de succéder à Edgar
Faure à Pontarlier, de 1980 à 1989), se paye son pays pour
lui dire qu'il a encore du travail à faire, qu'il démente
son bienfaiteur qui l'a imposé à la Commission ... tout cela
avec une science des médias pour que son propos soit repris
en question au Président, alors qu'il a été un si
médiocre ministre à Bercy et que son premier choix
avait été DSK... soulève le coeur.
5° presque toutes les questions et réponses sont couvertes
par ce que je ressasse depuis le début...
. réinstitution du plan quinquennal ou quadriennal avec
toutes ses pratiques éprouvées pendant près de cinquante ans
pour le dialogue social et la mise en commun des projets,
des budgets et des financements
. réinstitution des administrations et pratiques de
l'aménagement du territoire
. service national obligatoire et universel pour les garçons
et les filles (âge et durée à débattre - articulation avec
la réserve aussi)
Dans la forme, mais c'est bien le moins, le Président a été
clair, il a souvent éludé mais sans que ce soit relevé. Il a
eu de très nombreux bonheurs de définition et de formulation
qu'il faudra sans doute faire retenir par les médias. Au
total, démonstration d'un esprit très organisé mais
évidemment pas "classable" politique : ni de droite ni de
gauche, ou tout à la fois. - L'exercice lui-même très bien
conduit en "table des matières", les questions se suivant
très bien et dans le bon ordre, sans qu'aucune soit
artificielle. Sauf à déplorer celle à propos de la camera
cachée qui va certainement inspirer commentaires et
enquêtes. Une mise au point lapidaire mais pas contestable
est à préparer.
Il a enfin été très politique de réserver à ce moment
l'annonce du voyage Kiev-Moscou et cela en compagnie
d'Angela Merkel. La parole de la France et de l'Allemagne
quant à l'extension supposée de l'OTAN vers l'ancien
empire soviétique, doit être le pivot de la représentation
au Kremlin. Nous pouvons reconnaître que nous n'avons pas
été - nous les Européens d'Occident - très délicats envers
la Russie en 1991-1996, que les adhésions ou pas des
anciens "satellites" à l'Union et même à l'OTAN auraient
dû être concertées entre Bruxelles et Moscou. mais -
précisément - les traités européens révisés et refondus
alors (Maastricht) ont consacré la satellisation de
l'Union européenne par les Etats-Unis. Il n'y a toujours
pas de défense européenne en propre. C'est l'intérêt à
terme - de la "maison commune" : Gorbatchev repris
d'esprit tout à l'heure par le Président - que la Russie
par "la détente, l'entente et la coopération" en matière
stratégique et militaire, aide et motive l'émancipation
européenne vis-à-vis de Washington. Il y a là une
très grande conversation à initier, dès demain.
Evitons de donner trop constamment du "grand pays" ni dans
le dyptique de la conscience de nos capacités, dite en
termes de confiance en nous-mêmes à gauche, et de
volontarisme à droite. Nous sommes en grande difficulté à
tous égards, il y a tout à craindre de la propension au
djihad et du découplage Amérique-Europe à propos de
l'Ukraine.
Chaleureusement.
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