Samedi 21 Février 2015
Calme, la souris
et l’oreiller de notre fille, l’un des oreillers sans compter le lambeau de
tissu de sa toute première enfance : neuvième dent de lait. Tahiti quest
ensemble, mes questions pour me remettre à jour dans la compétition l’agacent,
elle s’amuse et je l’amuse de son agacement, puis avant d’aller se préparer
pour la nuit, elle a commencé le rite de me demander de lui enlever son
chandail du dessus, sous prétexte d’un torticolis de plusieurs mois,
l’empêchant de…. Charmante heure et demi « sur » Gulli que ce concours à six équipes, six familles
de deux parents jeunes et relativement sportifs avec chacune deux enfants de
huit à onze ans, un couple divorcé revit ensemble pour ce concours, plage de
Tahiti, eau transparente vue d’avion, palmiers et maisons sur pilotis au bord
de la mer, il manque les odeurs et il manque les oiseaux. Série d’épreuves avec
pénalités données par l’équipe gagnante à son choix à ce qu’elle présume de rival.
Epreuves très diversifiées, demandant des qualités physiques et mentales très
diverses. Beauté de certains des garçons. Charme et « désirabilité »
de quatre des six mères de famille, épaisseur des hommes, beaucoup de
sophrologie, on est entraîné à vivre cette compétition et ces dynamiques
familiales à travers l’écran. Marguerite m’a donné sa passion. De même que je
suis avec bonheur ses lectures depuis deux ans, des cycles de monsterhighs à la série des cœurs d’une Cathy CASSIDY. J’ai sous la main COLETTE et
SAGAN : celle-ci a fait plusieurs fois la couverture de Match (collection d’Emmaüs). – Radio, réunions
hier après-midi et soir de l’euro-groupe. Y compris d’un Georges PREVELAKIS ou
approchant (un homonyme excellent et passionnant romancier traduit… vg. Talgo), banalités et a priori
sur la Grèce, depuis trente-cinq ans : son admission dans les Communautés
européennes, qui vivrait de facilités. Je dis non. J’ai vécu trente mois dans
ce pays, l’un de ceux les plus simples et les plus vrais, les plus proches de
toutes les dialectiques politiques, économiques et humanistes que j’ai connus.
A qui nous devons tant, y compris dans ses dialectiques contemporaines. Avec
une grande habileté, son nouveau gouvernement joue – malgré l’hostilité de la
quasi-majorité des Etats-membres et (évidemment ?) de l’Allemagne – de
l’absence totale d’alternative. On ne peut qu’aider et accompagner, et l’on va
finir par comprendre. J’en suis convaincu, de nouveaux cycles mentaux et
politiques s’amorcent : le terrorisme djihadiste, le prétexte des luttes
et alliances contre l’antisémitisme, la possible défaite de NETTANYAHOU en
Israël, le Front national chez nous, Podemos en Espagne, la vraie guerre en Ukraine, les
pouvoirs non-étatiques supplantant les Etats, trop d’évolutions et de faits
périmant toutes les apparences et toutes les rigidités mentales et peut-être
les circuits d’accession au pouvoir en tout, les faux chemins des fausses
notoriétés. L’époque me passionne. Et puis lire et écouter de « la musique
classique », m’organiser pour, c’est-à-dire avoir une certaine
considération pour mes propres joies et plaisirs : se cultiver. Les
Césars… pas encore appris les choix, trois films que nous avons regardés, Timbuktu, La famille Bélier, Yves
Saint-Laurent… , les mécanismes de la mémoire des noms, ceux du
vieillissement, failles de ces mécanismes autant que des nôtres en biologie et
en psycho-somatismes, même dans la vie la plus contingente ou contrainte, rien
n’est perdu forcément, l’irréversible n’est le plus souvent qu’une seule face…
Prier, le monde,
celles et ceux en manque ou en souffrance, mes aimées, nos morts… Carême sans
vin, d’autres petites privations… ton obscurité sera lumière de midi. Le Seigneur sera
toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra
vigueur, c’est tellement en
correspendance avec ce que j’attends et vis, à tous les sens du terme.
Merveille quotidienne que ces textes qui nous fondent et reprennent. Pleinement
d’accord avec l’aphorisme de Jean Paul II : seuls les saints peuvent
rénover l'humanité. Retrouver ce papier
proposé au Père CALVEZ alors directeur des Etudes et m’objectant ne plus croire à un sens précis de l’histoire selon les
dialectiques humaines, ce qu’il avait cultivé et ouvert dans les années 40 et
50 (ses études décisives sur le marxisme, version initiale : MARX et ses
textes. Combler comment ? comblé selon qui ? selon nous-mêmes ? Le
Seigneur sera toujours ton guide. … Tu seras comme un jardin bien irrigué,
comme une source où les eaux ne manquent jamais… j’ai commencé d’entrevoir l’érotisme par le Cantique des cantiques à mes treize-quatorze ans et au soir de ma
vie, maintenant : Isaïe, le spirituel, le phsyiologique, les vraies
dimensions données, reçues, partagées de l’amour. Vigueur et eau, les amants.
L’évangile et sa dilection pour les noces, tout humaines parce que nous
montrant notre relation à Dieu : le couple humain et le couple
Dieu-homme. ? La vérité de toute œuvre à longueur de vie et
d’humanité : tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations
séculaires… et finalement tu
trouveras tes délices dans le Seigneur. Commentaire
du Christ ? l’indépendance vis-à-vis de tout ce qui n’est pas la
rédemption, la partie gagnée avec le pécheur selon la sociologie ambiante, et
abandonnée avec ceux qui s’en croient. Il
remarqua un publicain… il lui dit : « Suis-moi ». Abandonnant
tout, l’homme se leva et il le suivait. Exactement
les quatre premiers recrutements, Jésus voit, appelle, l’autre, aussitôt, suit…
je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs pour qu’ils se
convertissent. La conversion justement
des malades physiquement, rien que par leur prière de demande. La conversion
donc de tous. D’âme, de corps… [1]L’Eglise
et tout propagateur ou contagieux, sont des pécheurs en cours permanent de
conversion.
L’opinion
française et le Parti socialiste, hors élections du mois prochain ou de 2017,
hors jugement sur le président régnant. Sondage pour le Parisien, qui m’étonne
beaucoup, car il en ressort un énoncé convergent avec ces sondages d’approbation
de la loi Macron et donc avec ces assertions gouvernementales : les
Français sont impatients de l’application des réformes que nous leur
administrons ! Personnellement, je persiste à croire que les Français
veulent de tout autres réformes et d’abord qu’on cesse de déglinguer ce qui
marchait : vg. le ferroviaire où manifestement l’on n’investit plus depuis
des années et pour lequel même les entretiens de base deviennent insuffisants,
faute de personnel, ou de brader ce que des années 20 et 30 aux années 80 nous
étions parvenus à édifier en industries de pointe : Thomson et l’imagerie
médicale uniquement américaine ou allemande dans nos hôpitaux, et Alstom chargé
des dettes de la composante énergétique (qui corrompait à tour de bras pour
placer les centrales) et probablement doublé par les Canadiens et les Allemands
pour nos transports, etc…
Sondage
Odoxa (connais pas…). Appréciez-vous ses idées
politiques ? Valls à 75%, Aubry à 45%, Macron à 42% et Hamon à 20%. Ne les
connait pas assez : Valls à 15%, Aubry à 30%, Macron à 48% et Hamon à 55%. Le
PS risque-t-il d’imploser. Dans l’ensemble du pays, oui certainement à 11%, probablement
à 49% ; non probablement pas à 38% et non certainement pas à 2%. Prévision
à droite : oui à 70%, et à gauche 45%. Le congrès sera aussi difficile et « juste »
que le fut la réforme constitutionnelle de Juillet 2008 pour Sarkozy, mais je
suis convaincu que le scenario catastrophe mais salvateur pour le pays et pour
la gauche et pour le PS ne se réalisera pas : il pourrait être le départ
des frondeurs et plus, la censure votée systématiquement, la réunion avec les « verts »
et avec Paul Laurent et Jean-Luc Mélenchon. Donc une gauche libérale et
droitiste incarnée plus encore par Macron que par Valls et une gauche de
conviction et de doctrine. A partir de là et d’une mesure des forces, notamment
aux régionales et pourquoi pas à la présidentielle, si un fort et vrai parti de
gauche détache une partie de l’électorat frontiste en lui démontrant que le
peuple peut être écouté et le salariat restauré, il pourra y avoir la réunion
de ces deux mouvements de gauche. Quant à l’U.M.P., elle va forcément se « débarrasser »
de Sarkozy. La sincérité serait – là aussi – la sécession des sympathisants du
Front national et que le gros de la troupe fusionne avec le centre. Bien
entendu, ces partis n’ont strictement plus rien à voir avec le gaullisme et même
le giscardisme. Ce qui manque, ce sont les têtes. A droite, on voit bien ce que
« donnerait » Juppé à l’Elysée, la redite en six mois de ce que nous
avons vécu, et lui avec nous, en Novembre-Décembre 1995. NKM a de bons réflexes
mais quel ensemble ? et quel caractère ? elle est autoritaire et
vindicative, peu délibérante. Charisme ? Bruno Le Maire, décevant, pas
seulement parce qu’il ne répond pas aux lettres mais parce qu’il a beaucoup
dérapé vers la droite par haine de la gauche.
Relations
internationales. Bien entendu, l’Ukraine, c’est cuit. Le paradoxe est que
Poutine fait dans son opinion domestique de l’OTAN l’épouvantail et l’assiégeant.
Or, il est manifeste que les Américains sont loin de ce sujet, que l’OTAN n’interviendra
pas et que pour la première fois depuis Suez, les Européens agissent par eux-mêmes,
mais comme l’Union n’existe ni en défense ni en diplomatie, cela ne va pas loin
et se réduit à l’Allemagne et à la France qui ont, vis-à-vis de la Russie, des
atavismes et un passé, chacune, très différents sinon antagonistes. Scenario
probable, la sécession de fait. L’OTAN ne protègerait l’Ukraine qu’en cas de
marche avérée des séparatistes à l’assaut de Kiev, ce que ceux-ci ne tenteront
pas. Le changement d’orientation dans la capitale se fera par putsch. ou par
renversement aux élections. Quant au Donbass, si Kiev voulait le reconquérir, elle
n’en a manifestement pas les moyens militaires et si elle les avait, ou si on
les lui donnait, les Russes l’empêcherait.
Le
nouveau est ailleurs, mais il était prévisible. La Turquie, rebutée depuis des
années par l’Union européenne, renonce à l’Europe, et joue solo :
obsession, le possible Kurdistan que n’ose encourager carrément les « Occidentaux ».
Conséquences pratiques : elle s’arme, même en bouclier anti-missiles, avec
l’aide de la Chine… arrivant donc en Méditerranée, et cela a failli pour des
appels d’offres ces jours-ci, avec la Russie. Ce qui pourrait changer la donne
serait la défaite électorale de Nettanyahou et qu’arrive au pouvoir une
personnalité que je ne sais pas et qui semble n’être discernée par personne,
laquelle – à la de Gaulle en 1958 vis-à-vis de l’Afrique – changerait tous les
caps et chercherait sincèrement la cohabitation avec les Arabes. Le génie de
Bachar déjà éprouvé et d’Al Sissi se révélant (l’Etat islamique ayant ses
positions désormais en Libye, vu le vide créé par le vidage de Khadafi,
étrangement relégué dans un passé nous semblant si lointain, alors qu’il a
régné plus de quarante ans…), c’est de noyer leurs ennemis respectifs,
généralement les démocrates, dans les djihadistes et donc de se trouver en
position d’alliance avec les « Occidentaux », ce dont la France a été
la première à prendre acte (les Rafale que nous avons donnés… puisqu’ils ne seront
payés au mieux que par des tiers, les monarchies pétrolières). Cette tactique
de défigurer l’adversaire est le fort de Poutine : les démocrates chez lui
ou en Ukraine sont des néo-nazis. Aux temps soviétiques, c’étaient des dissidents
au mieux, mais forcément des hooligans, de vulgaires casseurs.
Ces
temps-ci – en politique intérieure et en relations internationales – demandent donc
une intelligence renouvelée, sans a priori. Nous trouverons ensuite les
précédents ou les possibles modèles mais en changeant beaucoup de noms. Chez
nous, aucune autorité ni intelligence déjà installée ne manifeste ce
discernement. Et évidemment aucune proposition d’alternative d’ensemble, de
quelque orientation qu’elle soit, venant des oppositions de droite ou de la
gauche hostile au cours actuel. Pas même un bilan par Sarkozy de son propre
règne ni un corpus pour l’avenir.
C’est
le pape François qui sur l’Ukraine a tranché dans son discours aux évêques
locaux et dans ses entretiens avec eux.
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