samedi 1 septembre 2012

Inquiétude & Certitudes - samedi 1er septembre 2012

 Samedi 1er Septembre 2012 

Prier… [1] un homme partit en voyage… à chacun selon ses capacités… L’idée reçue depuis le mal français d’Alain PEYREFITTE et son succès énorme de librairie, est que le catholicisme récuse l’usure, et par extension la banque, le placement, l’argent, voire la réussite économique au point que le « patronat » français pour faire la couverture de Famille chrétienne doit afficher la pratique dominicale et subventionner des études du magistère social de l’Eglise pour y trouver la justification du libéralisme, sinon des rémunérations pour les cooptés. La parabole dite des talents, mais qui devrait être mieux appelée, celle des capacités, dit tout le contraire. Le maître – l’absence du maître dans les paraboles, le jugement à son retour, il est vrai que le thème est la venue du Christ, mystérieuse occurrence puisqu’elle est développée par Celui-là même qui doit venir et qui est déjà présent, qui a même commencé pour ses disciples par être présent – le maître s’absente et deux des serviteurs font des placements, le troisième de la psychologie et il est le seul à faire quelque chose, il creusa la terre et enfouit l’argent de son maître. Il ne le vole pas. Gestion, et sur le long terme. Longtemps après, leur maître revient. La lampe sous le boisseau, le talent dans un trou camouflé. Portrait-charge du maître que celui-ci d’ailleurs ne récuse pas… Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’a s pas répandu le grain. J’ai eu peur (Adam et Eve après le péché, se cachent à l’approche de Dieu, ils ont peur désormais) et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. C’est la logique de ce maître de la vigne qui donne aux ouvriers de la première heure ce qui est convenu même si relativement à ceux de la dernière heure, c’est choquant. Conclusion très dure et qui m’a toujours hanté, et qui se trouve dans ce passage : celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Effet cumulatif de la pauvreté, de la misère comme de la richesse. Il fallait placer mon argent à la banque. J’aimerai une traduction plus littérale… pour 2012, le foncier, le travail … tandis que Paul fait l’éloge auquel les évangiles nous ont davantage accoûtumés. Ce qui estd’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puise s’enorgueillir devant Dieu. Les serviteurs aux cinq et deux talents… à relire le texte, ce ne fut pas un placement… j’en ai gagné cinq autres… voilà, j’en ai gagné deux autres… La banque est le pis-aller selon le maître. Comment ont-ils doublé, chacun, la somme ? le texte ne le dit pas. L’effort ? l’imagination ? je suis en plan devant ces textes. Le psaume se prête à l’attitude habituelle, une lecture spirituelle de nos instants d’existence, de notre vie, maintenant : la joie de notre cœur vient de lui, notre confiance est dans son nom très saint. Cette parabole est inépuisable, je la relis. Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Or, ces huit talents répartis entre trois serviteurs sont peu de choses. L’acte principal de gestion n’est donc pas évoqué. Il semblerait que le maître teste ses serviteurs mais l’épreuve est proportionnée à chacun, qu’il connaît déjà bien. Cette parabole est inépuisable, je la relis. Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Or, ces huit talents répartis entre trois serviteurs sont peu de choses. L’acte principal de gestion n’est donc pas évoqué. Il semblerait que le maître teste ses serviteurs mais l’épreuve est proportionnée à chacun, qu’il connaît déjà bien. Le dedans et le dehors : entre... jetez-le dehors... dans la joie de ton maître (de quoi se réjouit celui-ci ? du doublement d'un minuscule capital ? de la qualité désormais manifeste de son serviteur ?)... dans les ténèbres ... Joie de l'intimité, joie du salut.  Celle du psalmiste, celle du maître, celle des serviteurs.

après-midi

Le discours de François Hollande à Châlons-en-Champagne est présenté comme le discours le plus complet sur la crise que nous traversons. Je suis allé à ceux de Nicolas Sarkozy… les deux discours de Toulon, le premier avait été salué par mon vénéré Jean-Marcel Jeanneney.  La compilation des premiers discours du prédécesseur confirme – par le texte – le mimétisme en poltiique, et en calendrier, devenu criant en pas trois mois. Les textes de Sarkozy ne sont pas mauvais, mais il y a eu quelque chose qui a cloché, puis loupé presque tout de suite. Quoi ? le comportement sans doute car il a fallu quatre ans ou presque pour que soti réalisé que les discours et la communication n’avaient aucun aboutissement. Quant au ton de ses adieux à la Mutualité le soir du 6 Mai, c’était celui des commencements cinq ans plus tôt. Tout cela est oublié y compris l‘énuméation des prédécesseurs qu’on crut, que je crus le 6 Mai dernier propre à François Hollande : Nicolas Sarkozy l’avait déjà fait… C’est accablant pour des médias sans mémoire et qui donc ne forme nullement le public à une analyse factuelle et sémantique, et pour nos nouveaux dirigeants qui ne tranchent en rien – jusqu’à présent – avec leurs prédécesseurs, comme s’il s’agissait seulement d’appliquer avec quelques mots et visages différents, exactement la même politique depuis cinq ans. Réactive et sans perspective, de surcroît.

soir

Tandis que dégoise BHL – pour la première fois depuis la révolution américaine, venir au secours d’une révolution étrangère… la Libye – interrogé servilement par une groupie vantant son courage physique : un livre à la clé ? je relève le faisceau de nouvelles entendues ce soir. Hier, en Angola, Dos Santos et le MPLA reconduits… le président, qui aura eu la peau de Savimbi, règne depuis trente-trois ans… quant au MPLA, je revois encore Alvaro Cunhal, le secrétaire général du PC portugais, m’en expliquer la nécessité historique, ce qui fait ipso facto sa légitimité. En Syrie, ce devient une variante arabe de la guerre d’Espagne où chacun en tiers intervient sans le dire ni l’admettre, mais de plus en plus activement : la Russie avec des livraisons d’armes et des concours en encadrement, les « Occidentaux » en moyens logistiques, en soutien hospitalier à l’arrière (le nôtre à la frontière en Jordanie, et en expertise avec sans doute comme en Libye des « conseillers » au sol. Tactique de la rébellion, s’en prendre désormais aux moyens aériens du régime. En Afghanistan, ce sont les bases de l’OTAN qui sont attaquées, et non les talibans par l’OTAN… 

Maroc… cela devient sérieux. Le parti P.J.D. islamiste et au pouvoir se voit interdire par le ministre de l’Intérieur la manifestation finale du congrès de ses jeunes. Le roi a été pris à partie pendant les débats et se voit reprocher une trop grande présence dans la politique au jour le jour. Manifestement, les forces de sécurité et le cas échéant de répression échappent au gouvernement et demeurent dans la main du roi. On va aller très vite à l’épreuve de force.
 

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 26 à 31 ; psaume XXXIII ; évangile selon Matthieu XXV 14 à 30

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