mercredi 12 septembre 2012

P.S.A. - courriel à l'Elysée

 
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, September 12, 2012 9:42 AM
Subject: je vais me permettre de ré-écrire au Président, si vous le voulez bien

Inquiet puis profondément triste à mesure de la journée d'hier - P.S.A. et un scenario Vilvorde affectant bien plus de gens et à vivre en région parisienne, ex-ceinture rouge - je reste partagé entre la honte, la colère et cependant l'imagination d'une sortie par le haut.
 
Je vais donc en écrire, à tête reposée et toutes réflexions faites, à la fin de cette journée. En confiance, au président de la République. J'espère que dans l'immédiat nous n'entrerons pas dans une logorrhée de justification de l'injustifiable et que le silence laissera au Président l'esprit libre et l'initiative du long terme. On dénonce la faim "dans le monde " mais priver de travail, de gagne-pain, de dignité, de valeur sociale sinon marchande... des compatriotes est du même ordre (déni d'humanité) et quand c'est le fait de dirigeants à l'incapacité avérée (c'est semble-t-il le point le plus établi et le moins discutable du rapport Sartorius), ce ne peut être admis. En sus, c'est un élément de jugement et d'identificatiobpour un gouvernement souverain, de gauche qui plus est. Enfin, c'est une honte pour un grand pays. La Syrie, l'Afghanistan, c'est dramatique mais c'est du drapeau, ce peut être l'honneur humain, que d'y aller, que d'y rester. Mais ce qu'il se passe chez nous, c'est la vie, donc la raison d'être du gouvernement.
 
J'essaierai d'être tranquille de plume. Le peuple de Michelet en ne réagissant pas serait d'ailleurs autant à juger avec regret que le gouvernement, le ministre compétent et l'élu du 6 Mai. Nous sommes encore au conditionnel. Et un certain chemin était perçu (et dit) par le Président à Rennes : la vérité, la savoir, l'établir, la dire et donc, forcément, en tirer les conséquences.
 
Vous avouerai-je que j'admire le peuple espagnol, celui de la Guerre civile (si odieuse et barbare soit-elle) et celui des indépendances régionales, celui de Goya et qui eut raison de notre si grand homme. Hier, la réponse était place de Catalogne et c'est à Madrid, à la Puerta del Sol qu'Hessel a eu son plus grand écho en 2011 : printemps possible des démocraties, plus lent mais plus sûr, peut-être, que les printemps arabes pour gagner leur maturité et faire de leur expression le résultat autant d'une réflexion que d'une révolte militante.
 
Pour changer les choses, faire surgir des élites autres que celles secrétées par la dérive de tant de repères depuis quelques vingt ans, le gouvernement, le Président ne sont pas seuls : il y a le sentiment et l'exigence des Français, c'est cela la circonstance la plus forte, surtout en cas de désastre.
 
Chaleureusement à partager ce que je suppose vos pensées à tous, là où vous êtes.
 
 

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