mardi 18 septembre 2012

courriels à l'Elysée - coup de gueule ? ou évidence ?


----- Original Message -----
Sent: Tuesday, September 18, 2012 8:03 AM
Subject: désespérer ?

La politique (l'exercice du pouvoir) ne peut pas être un jeu de rôles où seuls les acteurs plus ou moins bons changent tandis que le scenario reste le même d'année en année, de quinquennat en quinquennat. Les dirigeants, le gouvernement, le président de la République ne peuvent pas être des figurants, des prête-noms d'un destin - anonyme quoique le parterre distingue bien ceux qui le décident et selon quels motivations et doctrines - auquel on ne peut rien. Aulnay emblématique, Fralib reçu par des conseillers à 'Elysée (selon les médias), etc... Nicolas Sarkozy avait "décroché dans les sondages" parce qu'il agaçait : pure psychologie et subectivité populaires, le Président perd sa crédibilité parce qu'il ne change pas le cours des choses, parce qu'il ne rétablit pas la politique et l'Etat, parce qu'il n'invente pas l'Europe humaine et efficace : révolte précise et motivée devant les faits. Tout se passe et se vit comme si le Président faisait une politique de droite intelligemment alors que son prédécesseur en faisait une arrogante. Cette politique de droite intelligente, macro-éconoique, gestionnaire et calme est décalée, elle est trop tardive, elle ne réussira pas, elle laisse les morts en route, on meurt aujourd'hui à Aulnay, chez Doux, chez Fralib, à Sanofi, etc.... les 75.000 listés au bas mot par Thibault dès le soir du 6 Mai. (Sans compter le mimétisme avec le cours précédent : trop d'accueils, trop de mini-événements, trop de discours au pupitre presque chaque jour, au lieu du labour quotidien et silencieux, du dialogue et de l'animation au coeur de la machine d'Etat, du temps du travail personnel, de la réflexion qu'intuitivement je crois que le Président prend aux nuits et au nécessaire temps de son repos).

Il faut inventer, très vite et complètement. L'Etat doit ramasser ses outils, que ceux-ci soient au placard ou à réinventer. Je ressasse : nationalisations (l'industrie quand les dirigeants cupide ou incapables ont failli mentalement et moralement, le système bancaire)... emprunt citoyen et circuit de la dette entre Etat,citoyens au niveau national ou européen... relance européenne par la démocratie : Parlement de 2014 constituant pour l'élection directe du président de l'Union. Même seule la France doit commencer. Le Président ressaisit l'opinion publique en trois phrases expliquant que Peugeot est mis en régie pour quelques années parce que ses dirigeants ont perdu de vue ceux qui les ont fait prospérer : les travailleurs, les concours de l'Etat, etc... L'effet de contagion, dès que l'Etat sera crédible, sera irrésistible.

Ou bien désespérant du pouvoir politique, fait-il désespérer que le peuple à lui seul - et mystérieusement comme l'Histoire quand elle va s'écrire mais hésite sur la page à ouvrir - se révolte jamais et n'accuse que (mollement) dans les urnes ?

Bien à vous, Monsieur le Secrétaire, cher préfet, destinataire par amical accueil de ce qui est une prière chaleureuse, sincère mais très attristée. 


----- Original Message -----
Sent: Tuesday, September 18, 2012 10:48 AM
Subject: conclusion du courriel précédent, si ce n'est pas être trop littéraire

En fait, un pouvoir de gauche n'a pas de précédent chez nous, sauf celui heureux et fécond de 1944-1945, multiplicateur de la Libération, fort des réflexions et projets de toutes les années 30, de ceux de Londres et de Vichy, mû par le patriotisme et... catalysé par le général de Gaulle. Peut-être 1981-1983, mais aux multiples leçons pas encore éclaircies. Du moins, alors... la gauche échoua-t-elle parce qu'elle était la gauche. Aujourd'hui, elle est au bord d'échouer parce qu'elle n'est pas la gauche ! Seul, le Président peut inverser la tendance.

Mais quel empêtrement de trois fois trop de ministres, chacun doublé dans l'organigramme de l'Elysée et de Matignon par X ou Y rendant compte ou.. . trop de conseillers, trop de consultants, trop de commissions ad hoc, trop de rapports, trop... de dossiers et pas le coeur qui - seul - traverse tout et par force invente.

Combien je le souhaite.

Soyez certain que je ne serai jamais un opposant - sauf fait ou tournant évidemment scandaleux et traître, mais je ne pense pas que ce soit jamais le fait du Président - mais vous constatez que je ne me lasserai pas de vous écrire mon mouvement ou ma réflexion : je les crois partagés par le monde du silence et qui juge. Lui, sans attendre.

Vous devez réussir, la catastrophe ne doit pas l'emporter, ni vos prédécesseurs reprendre la main.

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