Mardi 15 Avril 2008
Trois points d'interrogation
. l'atteinte aux libertés publiques, cycle nouveau en France
. une refonte du préambule de la Constitution, présidée par Simone Veil
. le nouveau gouvernement italien, notre semblable
Prier… [1] la fondation historique de l’Eglise, le ministère de Barnabé puis de Paul à Antioche, les choses démarrant dans cette métropole de façon anonyme avant même l’arrivée de ceux-ci et Jérusalem restant la capitale d’où partent les missions. La puissance du Seigneur était avec eux. Cela à l’occasion d’une première dispersion, causée par le violent mouvement soulevé contre Etienne. Jésus allait et venait dans le Temple, c’était l’hiver. Insistance sur la parabole des brebis. Insistance de tout, insistance sur la relation intradivine, et sur l’unité, l’unicité de Dieu, âpreté du message chrétien, vérité d’un enracinement historique, sécheresse de ce début de journée. Rapport de Dieu à nous : mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Travail dans l’anonymat, persévérance dans ce temps de nos existences, marche dans les limbes.
Ma raison principale, pour ne pas voter Sarkozy, l’an dernier, était le risque que sa prise de pouvoir ferait peser sur les libertés publique, en tous genres, y compris celle de la presse ? Insister là-dessus – trop – aurait pour une opinion ou des relations d’amitié ou de rencontre, paru du procès d’intention. Entre l’élection et l’entrée en fonctions, il y a eu cette tentative de perquisition au Canard enchaîné, puis dès le plein exercice, la poursuite d’un journalis selon le secret-défense. Jeu ensuite – dangereux – de publications à la limlite, mais aussi de plaintes à arlmes inégales, le présiudent de la République ne pouvanbt être attrait que devanty la Haute Cour, on ne peut plaider contre lui, même en divorce. Etat de droit (nouveau en France) laissé ad hoc par Jacques Chirac. Ce dernier agissait en défense, c’est l’une des dialectiques, peut-être la plus forte des douze ans où il fut le président de la République. Nicolas Sarkozy joue en attaque, tout en se costumant en victime : Clearstream, le SMS révélé par le Nouvel Observateur. Avant lui, les procès d’opinion où le président de la République, étaient des affaires de librairie, dans une bonne succession aux censures de La Reynie, le premier en date de nos responsables de la police parisienne : le pamphet (brillant) de Fabre-Luce contre de Gaulle (parodie d’un procès en haute-cour qui, édité en Belgique, au temps de l’OAS, circulait facilement en France), le secret du dcoteur Gubler, révélant, à peine fermé le cercueil de François Mitterrand, que le pays avait été gouverné pendant quatorze ans par un mort en sursis, véritable prouesse médicale, honorant le praticien. L’affaire Clearstream ne fait, judiciairement, que commencer : ce peut être celle de tout le quinquennat, puisque la vcictime n’est plus un ministre de l’Intérieur en exercice (de candidature présidentielle) mais un ancien Premier ministre qui en a manqué sa candidature par procuration d’une énième de Jacques Chirac.
Aiujourd’hui, l’atteinte aux libertés est directe. Il y avait eu, il y a quelques semaines, l’apparition d’une base de données nationales sur les performances et incidents scolaires dès le plus jeune âge. Censément réservée au seul usage pédagogique, le système a été présenté comme pouvant se communiquer d’un établissement à l’autre et se perpétuer toute une vie durant, comme naguère le livret de travail fichait de fait les ouvriers à vie. Maintenant, il s’agit du fichier « Ardoise » – peut-être un remords fait-il suggérer que les retouches et l’effacement des données est possible – et ce fichier, tenu par la police judiciaire contiendrait des inorlmations non seulement sur le délinquant présumé mais sur sa victime, et à égalité seraient tranbscvrites pour chacun des informations de mœurs, de religion, d’appartenance syndicale et autres. Rapprochant les deux « révélations », j’opère la connexion, nous avions depuis l’Occupation, la carte d’identité, on avance beaucoup pour le fichage génétique à des fins qui pourraient, occasionnellement, être pénales, on arrive donc au portrait psychologique, évitant de recourir aux experts en cas de procès : le casier judiciaire était tenu avec discernement, le casier psychopathologique et biographique sera complet, tenu à jour. Toute personne est désormais présumée criminelle en puissance.
Le propre d’un pays où la liberté reste le droit et la norme, est que les dérives vers la dictature et l’arbitraire, vers un totalitarisme laissant le pouvoir seul maître de la communication et donc de la désignation des opposants à éliminer – en notre époque, le ridicule ou la rumeur peuvent suffire, cf. la bibliographie de la campagne présidentielle dernière, et François Mitterrand, en victilme, inaugura le genre depuis l’affaire de l’Observatoire, il y aura bientôt cinquante ans… - le propre d’un pays encore libre vis-à-vis de lui-même et des puissances de la politique, de la communication et de l’argent est que chaque tentative en illégalité a son antidote et ses dénonciateurs. C’est la police elle-même qui révèle Ardoise et ce sont ses syndicats qui enjoignent à leurs membres de ne pas enregistrer ces données. C’est à l’occasion de la mise en œuvre de l’augmentation mécanique du SMIG, avant la date de principe annuellement, qu’il est que depuis Janvier, il est étudié de revenir sur ce mécanisme et même sur l’augmentation annuelle pour laisser celle-ci à l’appréciation d’une commission, dont la composition, bien sûr, n’est pas dite. Reste que malgré la protestation de toutes les églises en France, et la réticence de beaucoup d’élus nationauxn, la pratique des tests ADN pour établir des filiations a priori suspectes pour l’administration, a finalement été voté par les deux assemblées. Reste qu’il y a aujourd’hui des camps dits de rétention. La guerre d’Algérie avait fait pratiquer l’internement administratif – en fait discrétionnaire – et pas seulement outre-Méditerranée ou pour des compatriotes musulmans.
La lettre d’information de l’Elysée indique que cet après-midi, le président de la République a « installé » une commission de réflexion sur le préambule de notre Constitution. Sujet qui n’était au programme ni du candidat ni de la commission Balladur. La révision de la Constitution est au programme de l’actuelle session parlementaire, le projet de loi n’en circule toujours pas, de manière à ce que les défenseurs du statu quo ou à ce que les vigilants ou censeurs éventuels n’aient pas le temps de travailler, ni surtout de faire campagne. Le préambule dans son texte actuel est des plus courts parce que son principal dispositif est de renvoyer à la déclaration de 1789, fondatrice, et au préambule de la défunte Constitution de la République, très social puisque l’ambiance de la Libération et la majorité écrasante qu’avaient alors les partis de gauche l’avaient dicté. Que veut-on donc moderniser ? moderniser puisque de nos jours les changements s’appellent des réformes et que les réformes ne sont pas motivées selon leur objet mais en nécessité de s’adapter, de changer. Changer pour changer, et dans le fond, pour renverser une protection. S’il y avait un changement à opérer – d’urgence – dans notre Constitution, compte tenu de la perspective d’y inscrire l’initiative populaire possible pour le referendum (la lettre est dans les propositions du comité Balladur mais pas l’esprit, puisque la majoritaire parlementaire peut l’éuder en traitant le sujet elle-même dans l’année de cette initiative), ce serait de dire que le président de la République est – aussi – le garant des libertés pubvlkiques. Ainsi, serait-il attaquable s’il est en défaut, s’il s’avère liberticide. Enrichir le préambule en y ajoutant des droits tel que celui au travail, au logement, à la santé serait alors un immense progrès, l’exception d’inconstitutionnalité, soulevable devant le Conseil constitutionnel par toute partie à un procès, changerait le droit social en France. Evidemment, dans un tout autre sens que la « refondation » ambtionnée et propagandée depuis dix ans – depuis le gouvernement de Lionel Jospin – par le patronat. Son agent de négociation qui était aussi son intermédiaire financier, est soumis à explication devant le juge, à partir de demain… non plus en régularité de retrait de fonds, mais en destination de ces fonds : un de mes camarades de promotion, qui n’avouera pas le système connu certainement de tout le « grand » patronat. Sous la Troisième République, le problème ne se posait pas, les parlementaires étaient arrosés dfès la sortie de l’hémicycle selon leur vote, Clemenceau fut ainsi compromis dès l’affaire de Panama, et tout le monde « touchait » dans les années 1930. il est vrai qu’un député comptait alors plus qu’un syndicaliste, aujourd’hui c’est différent. Qu’est-il advenu finalement de la réforme des « fonds spéciaux » à la discrétion du Premier ministre et directement distribués par son chef de cabinet ? Fonds qui en dernière formule servait à abonder – défiscalisés – les émoluments de gens de cabinets, officiels, ou à payer les officieux.
Or, de même que Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel et actuel président de la Fondation Charles de Gaulle participe à un comité de réflexion sur les quotas à l’immigration, arès avoir laissé publier, vierge de toute observation d’ensemble et critique de sa part sauf à propos du mode de scrutin ce qui est très marginal, le rapport Balladur – Pierre Mazeaud, réputé comme le défenseur premier et ultime des institutions de la Cinquième République,
de même Simone Veil, autorité morale rare dans la France de maintenant, à raison de beaucoup d’éléments de sa biographie, de son action gouvernementale, de son engagement européen et de son caractère, préside ce comité de réflexion sur le préambule de notre Constitution. Défense de ce texte, enrchissement de ces tables de la loi ? ou caution ? comme tant s’y prêtent depuis le 16-Mai 2007. Il est vrai qu’elle a présidé le comité de soutien de Nicolas Sarkozy, mais alors pourquoi s’est-elle déclarée horrifiée, a-t-elle été « glacée » à l’écoûte des propositions du président de la République devant le C.R.I.F. il y a deux mois (avec publication dans L’Express). Il est vrai aussi qu’elle a ensuite accepté de s’associer à la mise en oeuvre de ces propositions… La pénombre, chef d’œuvre de l’art pictural, mais aussi de la politique quand elle devient une certaine politique.
L’élection de Silvio Berlusconi – au suffrage indirect des parlementaires – n’était pas prévue aussi large que le scrutin d’hier et d’avant-hier en Italie l’ont décidé. Pour ceux – dans l’électorat de Nicolas Sarkozy, celui de l’an dernier – qui désespèrent du cours actuel des choses et de l’évidente décote de leur ancien champion, c’est une consolation et, espèrent-ils, un exemple de sagesse populaire qui va nous revenir. Or, le gouvernement de Silvio Berlusconi n’est pas du tout le nôtre : seules vraies analogies, l’anti-européisme et un certain racisme à inscrire dans les lois, la main-mise sur les médias étant à Rome et à Milan affaire de fortune et d’entreprises personnelles du nouveau Président du conseil, tandis que chez nous elle reste fonction d’amitiés révocables. Sur le fond, les deux philosophies politiques et surtout la conduite de l’économie sont différentes : le nouveau cours sera encore plus dirigiste que celui de Romano Prodi, alors que chez nous, c’est la « dérégulation ». Le bipartisme semble préféré par les Italiens qui refusent l’entrée au Parlement des écologistes et des communistes, tandis que chez nous l’extrême-droite reste interdite mais la gauche est plurielle. L’égotisme des deux chefs de part et d’autre des Alpes ne facilitera pas le dialogue, le partenaire de Nicolas Sarkozy est l’homme de la Ligue du nord, un temps sécessionniste, mais celui-ci est peut-être l’avenir véritable de la droite chez nos amis.
[1] - Actes XI 19 à 26 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Jean X 22 à 30
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