jeudi 24 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 24 avril 2008

Jeudi 24 Avril 2008

Crédibilité des Etats

Impopularité

Communication



Prier… Le Seigneur réalise ainsi ses projets, qui sont connus depuis toujours. Sans doute l’ensemble de notre salut nous est-il connu selon la promesse qui nous est faite, connu aussi dans l’espérance dont nous ne nous défaisons pas à peine de mort… mais l’événement, le fait, la transfiguration ? Mode de délibération exemplaire de l’Eglise primitive, une série d’interventions, chacune calme et inspirée, se situant elle-même, la référence est cependant le point commun à toutes : l’Ecriture et son accomplissement par Jésus-Christ. Pierre revendique ce que la postérité a trop exclusivement donné à Paul : l’annonce aux païens. Tous ont la conviction d’un salut offert à tous, universellement, et – leçon pour aujourd’hui – selon leurs mœurs initiaux, qu’il y a à peine lieu de retoucher. Ce n’est pas une voie qui est imposée du dehors et serait celle des prêcheurs. L’évangélisation est une mise en présence de Dieu et de son projet, elle n’est pas une annexion. Allez dire aux nations : ‘Le Seigneur est roi’. Aux premiers évangélisés, ses apôtres, Jésus dit ce qui a été trop souvent pris pour une fin, et qui n’est qu’une conséquence parmi tant d’autres de notre union à Lui : la joie. Que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie. Le discernement par la joie, critère – comme le doigt mouillé est sensible au vent – de ce qu’il convient de faire, simulation de ce qui me rend joyeux ou triste. En regard, l’expérience de la nuit – est-elle joyeuse ? – trois ans pour Thérèse de Lisieux, cinquante pour Teresa de Calcutta. Joie du Christ, est-elle mentionnée ailleurs dans le récit johannique de la Cène. Joie ? alors qu’il sait sa Passion imminente. La joie est un constat intime, elle n’est pas une fin ou un des objets de la vie spirituelle, de la vie. La vie est par elle-même sa fin. La vie est Dieu-même. La Voie, la Vérité, la Vie[1]

Trois Etats sont aujourd’hui crédibles, pas un de plus. L’Union soviétique est morte de ne plus l’être pour les siens, vis-à-vis de l’étranger. Les Etats-Unis parce qu’ils sont gouvernés censément selon leur opinion publique, mais l’oppinion publique y est manipulée comme jamais : le 11-septembre n’a pas dit sa véritable histoire encore et tout est maintenant public sur les mensonges ayant justifié et continuant de justifier l’agression contre l’Irak puis l’occupation de ce pays (et de ses ressources pétrolières). La Chine parce qu’elle n’a pas d’opinion publique et que ses gouvernants peuvent ameuter des foules chaque fois qu’ils le souhaitent et sur le sujet qu’ils souhaitent. Israël, dont la prise en flagrant délit d’espionnage, aux Etats-Unis même, de l’un des siens, montre s’il est encore besoin que c’est un Etat quasi-consensuel en matière de sécurité, celle-ci entendue comme une posture d’anticipation constante d’une tentative d’extermination finale par un environnement quarante fois supérieur en nombre, mais largement inférieur en organisation et en technologie. – L’Europe rampe devant ces trois Etats. La France du général de Gaulle et assez bien celle de ses successeurs jusqu’il y a un an, ne rampait pas. Nous donnent un certain exemple encore, les pays réputés « petits », l’autrichienne Benita Waldner-Ferrero ou le belge Louis Michel, chacun a été un grand ministre des Affaires étrangères pour son pays, et ils sauvent, à l’extérieur, l’honneur de l’Union européenne. C’est connu et admis, commenté, sauf chez nous.

Les lycéens continuent. Le projet de loi sur la « modernisation » de l’économie dresse contre elle – favorisant la grande distribution – l’ensemble de la chaîne de production agro-alimentaire. De la belle communication. Démagogie devant les transporteurs routiers, alors que depuis quinze ou vingt ans, on nous parle du ferro-routage comme solution universelle aux questions de pollution et à celles des transits alpins.

L’oubli des communicants quand il s’agit des gouvernants : la situation respective des vis-à-vis. Les Français ne regardent pas la politique comme un jeu d’idées, de programme ou un concours pour la plus belle ou la plus durable ou la plus haute carrière. Ce ne sont pas des professionnels. Ils ont leurs heurs et leurs malheurs, leur cercle intime d’amour et de responsabilité. S’ils jugent, ils ont raison. Les gouvernants, directement ou indirectement, sont des élus, leurs élus, donc leurs égaux, de simples mandataires, révocables, pas d’essence supérieure. Les génies parmi les gouvernants sont rares. Deux, à la tête de l’Etat, en ont été : Bonaparte et de Gaulle. Quelques très grands ministres ont illustré la fonction dans un domaine précis, et avec la confiance du chef de l’Etat. Actuellement, comme ces dernières décennies, il ne devrait y avoir que des serviteurs du bien commun, désintéressés et – en particulier – s’appliquant à eux-mêmes les sacrifices ou les conversions qu’ils prêchent à leurs concitoyens que nous sommes. Nous en sommes de plus en plus loin. Les Français de plus en plus culpabilisés comme sous Vichy ne sont pas même gratifiés d’une perspective siotuant les efforts, évaluant les médications.

L’impopularité n’est pas forcément le signe que les gouvernants voient et martchent juste. Elle est en tout cas un frein à la fécondité de toute réforme, puisque celle-ci n’est ni comprise ni acceptée, qu’elle n’est donc accompagnée, enrichie en rien. La popularité est signe soit d’un malentendu – le retour de Daladier au Bourget, arrivant de chez Hitler, le dire de Neville Chamberlain rentrant, lui aussi, chez lui : it’s peace for our generation – soit d’une entente : la confiance massive, quasi-inconditionnelle et au-dessus de tous les clans et partis, accordée par les Français pour résoudre la « question algérienne ». L’exemple d’impopularité, de nos jours, est celle d’Alain Juppé : elle l’empêcha d’aborder la question des retraites mais il put, parce qu’il gardait le sens de l’Etat et qu’il avait une réelle connaissance des finances publiques, mettre en place ce à quoi avait déjà pensé Pierre Bébérgovoy, le financement de la sécurité sociale par le budget et moyennant le contrôle du Parlement. Le grand précédent est évidemment la haine dont furent entourés Richelieu et Mazarin, mais ceux-ci – tout simplelement – faisaient l’Etat.

La question, ce soir, pour le président régnant est de démontrer qu’il ne défait pas l’Etat ou qu’il a un autre instrument – équivalant, mais lequel ? – pour servir le bien commun.
Communication ? ce ne peut être que celle du gouvernement, certainement celle de spécialistes ou de porte-parole. Ce doit être la communication des concepteurs et des responsables. Ce soir, puisqu’il s’agit des « réformes » une à une et des divergences d’expression des ministres divers, la parole devrait être celle du Premier ministre, d’autant qu’a commencé la rumeur, inspirée semble-t-il de l’Elysée, qu’il aura à partir au début de 2009 : le cycle des réforemes serait-il alors achevé ? et pourquoi ne pas dès maintenant en donner la synthèse, c’est-à-dire la finalité d’ensemble ? et si Nicolas Sarkozy veut montrer qu’il n’est plus « que » président de la République, pourquoi ne pas s’adresser aux Français en compagnie de François Fillon ? et en alternance de réponses aux journalistes : là, il y aurait une véritable première en communication.

[1] - Actes XV 7 à 21 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Jean XV 9 à 11

mercredi 23 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 23 avril 2008


Mercredi 23 Avril 2008

Le président remis à sa place ?

Contradictions françaises : un libéralisme économique interventionniste et nationaliste !
Appliquer le droit commun du travail à la fonction publique
Election présidentielle américaine
Projet de révision constitutionnelle abolissant la fondation du général de Gaulle
Sondages, longévité déjà datée du Premier ministre actuel, le mouvement social en gestation


Prier… moi, je suis la vigne, et vous, les sarments… Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit. Seule, une union est féconde, seule une fécondité tranquille et assurée témoigne de quelque chose. Nos textes sont seconds ou sans portée. Ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Il n’y a que cela à dire. Le sens de la vie, la révélation sur l’identité de Dieu, de l’homme, ne sont pas de nous. En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. La novation de l’évangile, c’est le Christ-même. Les prophètes et les textes, jusqu’à Lui, prêchent une adhésion, rappelle des actions providentielles, fustigent l’incrédulité et les mauvaises mœurs, mais Jésus apporte la vie spirituelle, la vie intérieure et la prêche en termes à la fois surnaturels et très concrets, le comportement et les actes, les fruits attestent de la profondeur et de la sincérité de ce que nous sommes appelés à vivre dès ici-bas, c’est-à-dire dès maintenant. Déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : ‘Demeurez en moi, comme moi en vous’. [1] La définition du chrétien : que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. Pas fondamentalement ou seulement des croyants, mais des disciples, des gens « reliés », étymologie perdue du mot religieux. Dans tous les dialogues interreligieux – officiels… – je crains qu’on échange des vues soit philosophiques, soit d’analyses de textes pour y voir les convergences des contenus respectifs. Je préfèrerai que l’on parte des comportements courants, même si s’y glissent énormément de scories (des « traditions ») qui n’ont rien de religieux, en tout cas pas de religieux au sens d’adhésion à un révélé, et que l’on arrive, pour y demeurer attentivement, à la vie spirituelle des uns et des autres. Et en fait à la vie de prière. Alors, j’en suis sûr, entre hommes et femmes qui prient, la rencontre, l’union, la communion et le retour ensemble vers une action commune pour que changent l’époque, le monde et l’actualité, est possible, coule de source.

Allocution ou entretien avec des journalistes – « intervention » du président de la République, demain ; elle avait été annoncée la semaine dernière pour le lundi. Nicolas Sarkozy a été élu sur une réputation, un comportement. Pas selon ses discours. Ses discours ne le repêcheront pas dans l’opinion. L’assurance – des médias zélés par les conseillers en communication ou en image – qu’il a changé depuis qu’il est tombé dans les sondages et selon le résultat des élections municipales, non plus. Il sera « sauvé » et prolongé – mécaniquement – par un changement dans la manière de gouverner qui n’est pas son fait, mais celui – combiné – des circonstances et de la réactivité des élus, des « acteurs » de la vie sociale et économique (ce qu’on eût appelé, sous l’Ancien Régime qui y tenait beaucoup : les corps intermédiaires) et de l’opinion. En somme, il a été remis à sa place et dans sa fonction.

France-Télécom. licencie près de trois cent collaborateurs : explicitement, ses chercheurs. Sans pour autant les ouvrir à sa propre internationalisation : les centres de Jordanie, d’Amérique, de Londres travaillent de leur côté. L’ensemble des sept ports « autonomes » français (300 millions de tonnes/an à cîté des 400 millions traités par Rotterdam) sommé de mettre ses grutiers sous statut privé. Enquête du Monde sur l’Etat actionnaire, gratifié de dividendes mais gratifiant peu ses entreprises en investissements.

Principales contradictions françaises, qu’accentue le pouvoir actuel. Pas de concertation européenne, pas de cadre européen, ni dans les décisions, ni dans les perspectives. Silvio Berlusconi faisant pour Alitalia ce que Suez a convaincu les gouvernements successifs de faire pour Gaz de France, l’intégration européenne par l’entreprise va bon train : même EADS, c’est-à-dire en bonne partie Airbus, se disloque. Mais en même temps le « franco-français » (expression qui revient à la mode…) pratique nos plus vieux péchés. La Quatrième République manquait ses ses comptes d’Etat en « débudgétisant ». La Cinquième profite à fond depuis une bonne vingtaine d’années de la ressource politique née de la décentralisation, à la suite des lois Defferre : le transfert de charge aux collectivités locales. Elle s’est donnée depuis la première cohabitation – que je juge une date tournante en politique et en philsophie économique de tous les gouvernements depuis le printemps de 1986 – une méthode pour « dégraisser » qui fonctionne à tout vas, sauf pour l’Education nationale (jusqu’à présent). On sous-traite en privatisant nos grandes entreprises la responsabilité de licencier, ainsi France Télécom. mais tant d’autres.

Ce qui se réfléchit pour la fonction publique – la notation et la rémunération au « mérite » pour la gestion des effectifs résiduels – et le « dégraissage » général comme si l’Etat et surtout ses administrations régaliennes devaient être rentables, à supposer même qu’on trouve les critères pour mesurer le rendement d’un service ou d’un agent rédacteur ou concepteur… ne s’accompagne pas d’une véritable logique, conforme aux références libérales de nos gouvernants. Libéral au sens de l’économie dite de marché ou de spéculation, mais pas libéral au sens des grands politiques tels que Royer-Collard et Tocqueville, Constant dans une certaine mesure. Libéraux donc… mais alors pourquoi ne pas appliquer le droit commun du travail à la fonction publique : indemnités de licenciement, compétence des prudhommes, préavis minima quand on se sépare d’agents, et notamment quand on met au rancart de très hauts-fonctionnaires comme les préfets, les ambassadeurs et les directeurs d’administration centrale, dont on sait par avance que sauf services « rendus » au prévis dans l’exercice passé de leurs fonctions, ils ne retrouveront pas d’emploi… et qu’ils se tairont jusqu’à la dépression ou la mort précoce, dans l’espérance de retrouver grâce… Les retraites-chapeaux dans la fonction publique, l’opinion des prudhommes quand la portion devient congrue. Car les fonctionnaires ne sont pas des nantis ni des protégés.

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Election présidentielle américaine. On ne parle plus de celui que je considère comme le très probable successeur de Bush junior – en bien plus efficace et en séduisant : le sénateur McCaine. Le détail de ses opinions à mesure qu’il se rapproche de la Maison Blanche est intéressant. Il aura pour électeurs non seulement les siens et celui de son prédécesseurs mais ceux qui sont encore hostiles – aux Etats-Unis – ou à un Noir, ou à une femme. Cela doit faire du monde. Hillary Clinton ne fait plus que retarder le dénouement, l’avance en nombre de délégués et en financement pour la suite qualifie déjà son adversaire. Pour les Européens, il incarne le succès de la discrimination positive, tant vantée par le pouvoir actuellement en France et une réelle hostilité à la guerre d’Irak.

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Le conseil des ministres – à bien plus de quinze participants, si l’on compte les secrétaires d’Etat – vient d’adopter le projet de révision constitutionnelle, tel – semble-t-il – qu’il avait été publié par morceaux des propositions Balladur à la missive présidentielle pour le Premier ministre. En dernière minute, il s’y ajoute le retrait de la clause qu’avaient réclamée à Jacques Chirac l’UMP, déjà sous la coupe de Nicolas Sarkozy : le recours au referendum national pour tout élargissement à venir de l’Union. Parole… parole…

J’écris – contre – aux députés de quelque groupe qu’ils soient.

La révision constitutionnelle n'est pas - en soi - nécessaire. Elle tient au défi que lançà à partir de janvier 2006 Nicolas Sarkozy à Jacques Chirac et que celui-ci n'eut pas la force ou le front de relever : la limitation à deux mandats de l'exercice des fonctions présidentielles. Ce qui n'engage à rien l'actuel président puisque de Gaulle exerça le pouvoir tout juste onze ans, record inégalé, qu'a approché François Mitterrand disposant à deux reprises pour un cumul de dix ans de la nécessaire majorité parlementaire. Puis Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac à égalité de durée, sept ans puisque le second a dû subir un quinquennat socialiste. L'actuel président aura grand mal à se faire réélire en 2012 et concéder de n'être pas candidat en 2017 pour obtenir un vote de confiance à Versailles en 2008, n'a aucun fond. Pour l'avenir, il est dangereux de limiter les réélections, ce qui - en cas de grave danger national coincidant avec l'élection présidentielle - empêcherait injustement pour elle et périlleusement pour la nation que perdure au pouvoir une personnalité s'étant révélée déjà salutaire. C'est également miner la crédibilité du président dès le dcébut de son second mandat. Nous l'avons vêcu avec Jacques Chirac, quand il a été acquis qu'il ne pourrait se représenter.

Le reste des projets est

- soit la prétention de venir devant le Parlement quelle que soit la forme de la réunion de ses chambres - projet nous faisant quitter la Cinquième République puisque le discours présidentiel l'emportera désormais sur celui du Premier ministre et effacera donc la reponsabilité parlementaire du gouvernement, tandis que le président restera doublement irresponsable - devant le Parlement bien sûr, et devant le peuple puisqu'il n'y a plus avec le quinquennat d'élections générales en cours de mandat présidentiel et que le referendum est éludé, même d'initiative populaire (le Parlement se saisissant dans l'année du sujet amené par le peuple, peut faire éviter le referendum) et qu'il va l'être, contrairement à toutes les pétitions et promesses y compris de Nicolas Sarkozy, pour décider ou pas des prochains élargissements de l'Union européenne. Même décision loin du peuple pour la ratification du traité modificatif européen, même procédure non referendaire pour la présente révision constitutionnelle. Le président de la République ne conçoit la mise en cause de la responsabilité présidentielle devant le peuple qu'au moment de la réélection ;

- soit les trompe-l'oeil pour "renforcer" le Parlement. Le fond n'est pas justiciable des textes mais de la relation loyale, confiante mais patiente du gouvernement, des ministres avec le principal des groupes parlementaires, la majorité - vous le savez à quelque groupe que vous apparteniez. Un statut de l'opposition, des procédures de consultations diverses sont affaire de respect mutuel et non de caricature constante de la gauche par la droite. Un travail tranquille en commission compétente ou ad hoc, avec des commissaires du gouvernement, accoucherait entre praticiens, d'un bien meilleur texte, en prenant vraiment le temps, un an ou deux, que les rédactions de ces mois-ci. La question du mode de scrutin devrait être sans a priori et sereinement examinée entre responsables de partis, représentés ou non au Parlement. Les institutions de la Cinquième République supporteraient fort bien aujourd'hui la représentation proportionnelle pour le plus grand nombre de députés à l'Assemblée nationale (et non pas ce qui est parfois envisagé, pour seulement quelques sièges). L'avantage serait de travailler en majorité d'idées, selon des votes de conscience. Le 49-3 comme l'élection du président de l'Assemblée suffisent pour déterminer les contours de la majorité sur le fond : confiance ou pas.

Il serait paradoxal que des élus, plus ou moins lointainement attachés au général de Gaulle selon la succession des partis et mouvements de l'UNR à l'UDR, au RPR et à l'UMP, laissent faire une révision si contraire à l'esprit fondateur de notre République, et si oublieuse qu'existent toutes les ressources d'une adhésion populaire, seul gage d'efficacité quand on veut réformer courageusement - une révision loin du peuple et dans l'ambiance d'un retour dans l'OTAN...

Paradoxal que la gauche qui a la minorité de blocage ou peu s'en faut au Congrès du Parlement, laisse faire ce qui constituera l'aveu que la majorité parlementaire n'est pas respectée dans ses convictions de fond et surtout signifiera un consentement général ou presque des élus, à une manière d'exercer le pouvoir depuis dix mois que réprouvent - maintenant majoritairement - les Français.

Contre-courant des convictions propres, contre-courant de l'opinion.

Changement de régime enfin. La révision actuelle a pour motif qu'il faut tenir compte du quinquennat, alors que celui-ci fut proposé par Georges Pompidou puis par l'étrange coalition de Lionel Jospin et de Jacques Chirac comme absolument sans effet sur le fonctionnement de nos institutions. Il vous sera dit et "démontré" que la venue du président de la République ne change rien à la répartition des rôles entre l'Elysée et Matignon. Demain, il sera expliqué que cinq ans et l'exposé régulier de la politique présidentielle au Parlement sont les deux éléments d'un régime à l'américaine. Le voulez-vous ?

Dans l'attente, des propositions telles que de soumettre les grandes nominations à des commissions parlementaires ou au vote les envois de troupes à l'étranger, n'ont pas été rodées par avance : la SNCF, demain l'EDF et Air France restent des emplois discrétionnaires - sans le dépôt d'une motion de censure, il n'y aurait pas eu de vote sur le renforcement de notre contingent en Afghanistan.

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Sondages. La popularité du maire de Paris ou du ministre des Affaires étrangères me paraît sans fondement. Celles des anciens présidents de la République en a davantage. La préférence des militants et sympathisants socialistes pour Ségolène Royal persiste. Pour la première fois, la simulation d’un nouveau vote entre celle-ci et l’élu du 6-Mai tourne à l’avantage de la vaincue. Le Premier ministre va vers l’impopularité, sans que redevienne populaire le Président.

Folie… le pouvoir laisse s’installer la rumeur de son remplacement au début de 2009. L’instabilité gouvernementale quand le président de la République a la majorité au Parlement est du fait – désastreux et paradoxal – de celui-ci.

Décisif. L’érosion du pouvoir d’achat et l’inflation ont pour résultat – qui devrait ne pas surprendre – la dimiunution de la consommation « des ménages ». De beaux jours se préparent. Les classes maternelles – au moins pour ce qui des encadrements et des parents – décident de se joindre au mouvement des lycéens.

Habitude prise, celle du passe-droit. Le président de la République se fait marier en dispense de publication des bans. Il se fait inscrire, hors délai, sur les listes électorales. Ce sont les salariés sans papiers de son restautant favorisé d’antan, sur l’île de son domicile antérieur, qui sont les premiers régularisés.


[1] - Actes XV 1 à 6 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Jean XV 1 à 8

Inquiétude & Certitudes - mardi 22 avril 2008

Mardi 22 Avril 2008
social et libertés sans dictée préalable du pouvoir
second porte-avions français et capacité indépendante de l'Europe
relation France-Chine
relation Français du Canada et Français d'Europe
à défaut des contrôles de chez nous, ceux des autres : la Société générale

Prier …[1] ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux… je vous ai dit toutes ces choses maintenant… Ce qui s’entend, ce qui se communique, ce qui nous met en mouvement, ce qui nous assure : c’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. Jésus qui va souffrir mort et passion – l’expression est venue dans le français courant – fait trois dons : la paix, son corps et son sang, sa vie donc, et enfin l’Esprit Saint. Je fais tout ce que mon Père m’a commandé. Pourtant, en agonie morale au jardin des Oliviers, il supplie le contraire, humainement. Les allers-retours : Paul et Barnabé à leur base d’Antioche de Syrie, le Christ allant au Père et en revenant. Ils affermissaient le courage des disciples… ne soyez donc pas bouleversés et effrayés… Les Apôtres, pendant cette dernière Cène, ce qu’ils commencent de pressentir avec angoisse, les nouveaux baptisés et convertis d’Asie mineure, sont interdits devant ces annonces, ce dynamisme, cette incroyable dialectique du royaume. Et pourtant ils sentent et vivent qu’il y a une lutte immense, mystérieuse aussi car elle n’est sans doute pas de l’ordre d’un corps-à-corps selon nos sens et normes. Car le prince du monde va venir… ils parleront de tes exploits, annonçant aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton règne. Contemplation inquiète du dénouement, nos vies sont ainsi, la mienne avec ses aléas, son interrogation d’avenir immédiat. Ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui… c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu… Cette remise est la logique de la paix divine, elle ne s’opère pas par nous-mêmes, par moi-même dans ma prière qui ne peu dire-offrir que ma disponibilité et je dispose encore moins des autres, si vrai que je les aime et qu’ils m’aiment : ma paix que je vous donne, ce n’est pas à ma manière que je vous la donne. La manière d’un autre, de l’Autre, de l’intime tout-puissant, de l’inconnaissable et tout proche.

Beaucoup bouge, et – je crois – en bien ! au moins en France.

Michèle Alliot-Marie se rend à la pression des syndicats de police : le logiciel Ardoise est retiré de l’épure. Il allait archiver des données d’opinions et d’inclinations sexuelles.
La coalition des salariés sans papiers, de leurs employeurs dans les services en Ile-de-France, des politiques concernés localement est en voie de l’emporter sur la chasse aux statistiques chez brice Hortefeux. Cent mille régularisations à la clé.
Les réaménagements sociaux… et les réformes des rapports entre entrepreneurs, syndicats et salariés. Décrets, lois et commissions nommées n’opèrent pas, mais à laisser les partenaires rompus les uns aux autres s’arranger, négocier et compromettre, on avance. Sur la représentativité syndicale, ces jours-ci. Ce peut être un modèle. Le rapport Attali, parce qu’il a été signé, parce qu’il faisait partie d’un jeu de pouvoir, n’aura pas de débouché et il était lui-même catalogue plutôt que dialectique et cohérence. En revanche, des travaux selon des habitudes et dans des instances habituelles ont leur fécondité ; le pouvoir doit s’en inspirer, ne plus intervenir que pour pousser ou sanctionner, au sens royal du terme. François Fillon qui doit sa popularité – relative – à sa victimisation d’un semestre et à son attention aux élus, reçoit recteurs d’université et ministre de l’Education, leur recommande de bien faire comprendre la portée de la réforme ou des réformes. On ne peut plus élégamment désavouer Xavier Darcos (disciple au demeurant d’Alain Juppé, concurrent évident de l’actuel Premier ministre). Les lycéens de province – selon le calendrier des vacances « de Pâques » si adéquat – relayent les parisiens et les bordelais. La pression ne diminue pas, de grandes dates sont promises pour Mai justement, l’union tripartite : jeunes élèves, leurs parents, les enseignants. Xavier Darcos refaisait le mois dernier les additions (soustractions) d’emplois non pourvus à la prochaine rentrée, il comptabilise pour leur minimum les manifestants dans la rue. Bref, il est réaliste.

Le second porte-avions (à propulsion nucléaire ? après le raté du Charles-de-Gaulle) avait fait dauber Ségolène Royal en campagne : les enseignants plutôt que le super-armement. Nicolas Sarkozy, sans connaissance de cause, avait renchéri, et ferait – lui – le porte-avion. Voici des années que nous sommes censés en parler avec les Britanniques. L’évidence est que les « retombées » en emplois et en avancées technologiques et recherche appliquée, valent que nous fassions cet effort national. Mais nous pouvons tout autant proposer cet effort à l’ensemble de l’Union. D’ailleurs, ce n’est pas deux ou trois porte-avions – je ne connais pas le nombre des Britanniques – qu’il faut à l’Europe, mais la dizaine compte tenu des océans et mers à desservir et des rotations d’entretien et de réserve. Nous n’avons déjà aucune expression de politique extérieure européenne, depuis quinze ans que des procédures byzantines (abstention constructive, clause de passerelle, coopérations renforcées) nous ont fait entrer dans la théorie mais en rien dans la pratique, cf. la dispersion de positions à propos de la guerre d’Irak ou de la reconnaissance du Kosovo. Et nous n’avons aucune logistique militaire indépendante des Etats-Unis. Le comble étant l’accord dit de Berlin selon lequel les forces de l’Union européenne – composée d’Européens – lui sont concédées par l’O.T.A.N. Une politique extérieure française – en matière de défense – prendrait le sujet jusqu’à l’accouchement. Pour l’heure, nous parlons des manières d’éradiquer la piraterie au large de la Somalie, et nous n’avons – apparemment – donné aucun coup de main aux Espagnols, nous succédant tout juste après l’imbroglio du Ponant.

Relations avec la Chine.
Le nouvel ambassadeur de la République populaire a présenté ses lettres de créance au président de la République, il était l’invité de France-Infos., une langue impeccable, un texte dont le verbatim pourrait cependant lui être opposé. Là pour améliorer et approfondir les relations entre les deux peuples, favoriser leur langage. Soit, si pour la Chine, qu’elle soit maoiste, ou comme aujourd’hui capitalistico-communiste, c’est-à-dire indéfinissable sauf par le nationalisme et le réalisme (ou le cynisme), les relations d’Etat à Etat sont phrasées et mimées en relations de peuple à peuple, nous ne sommes pas près de nous entendre. La tradition des relations internationales jusqu’il y a vingt ou trente ans faisait de la politique intérieure des Etats, on se reconnaissait entre soi. Valéry Giscard d’Estaing, dans son premier discours de président élu puis en prenant ses fonctions parla de relations avec tous les peuples, « je dis bien : tous les peuples » ce qui sous-entendait (lourdement) quantité d’entités inconnues du droit international. Le changement est le poids de l’opinion dans la vie quotidienne de chaque gouvernement et dans les relations internationales. Il est intéressant de voir si l’opinion « mondiale » hostile à la Chine l’emportera sur les gouvernements qui pour la plupart – soit relations économiques, comme en France, soit voisinage immédiat : l’Asie du sud-est et le Pakistan – sont prudents. Le peuple français ne connaît pas le peuple chinois, mais il désapprouve – en connaissance de cause ? ou pas – le gouvernement chinois. En revanche, le gouvernement chinois (et peut-être une bonne partie de l’opinion chinoise, s’il en existe une au sens européen ou américain) feint d’assimiler les réactions populaires françaises à une attitude officielle et surtout de croire que le président de la République peut maîtriser ou convertir l’opinion. Il ne le peut pas pour lui-même… cf. le voyage calamiteux, mais peu cité aujourd’hui dans les analyses de nos relations extérieures (je n’écris pas : politique extérieure, puisque nous n’avons plus depuis la première guerre du Golfe, au moins – des relations, mais pas de politique : il en va de même pour l’Union européenne. S’agissant des Etats-Unis, c’est l’exact contraire : une politique claire, mais des relations exécrables avec presque tout le monde, parce que contraires et peu prisées des opinions publiquess). Bref l’impasse. – Je reviens sur la qualité certaine du nouvel ambassadeur. Un camarade de promotion, sinisant par goût ou par vie personnelle, je ne sais pas, ou je ne le sais plus, deux fois ambassadeur en Chine, passionné de celle-ci, vaguement classable à gauche : Claude Martin, que l’on ne semble pas « utiliser » dans ce conflit… gaspillage ou âge de la retraite ? il était à Berlin pour la réinauguration de notre ambassade, Pariserplatz, naturellement.

Le « mécanisme » de l’information et donc des prises de conscience, actuellement. L’AFP qui donne susbtance et table des matières aux médias écrits et audio-visuels. Souvent d’une enviable clarté, et parfoius subrepticement assassine. Pas encore l’enjeu d’une mise au pas ou d’une privatisation : jusques à quand ? Mais les sujets qui ne sont pas – par elle – mis l’ordre du jour et qui sont de fond permanent ?

Ainsi la relation franco-québécoise ?
ou la question, pour prendre le point de vue du général de Gaulle (et de Ségolène Royal) des Français du Canada, au Canada. Je suis amené sur le site de l’Institut des hautes études internationales, de l’Université Laval à Montréal. Il y a eu vingt ans l’an dernier, j’avais assisté à la cérémonie faisant de François Mitterrand docteur honoris causa de cette université. J’avais tenu à le voir faire et dire, vingt ans juste après de Gaulle, et il y avait consenti. René Lévêque vivait encore, il y avait Navarre, Jérôme Clément, Philippe de Saint Robert, d’autres, nous étions en Concorde. Les programmes et les « cercles » de chercheurs. Deux personnes seulement pour l’Europe en général, rien de spécial sur la France, pas d’enseignement de fond ni de recherche sur les relations franco-québecoises, ou franco-canadiennes, pas non plus sur la relation Canada-Union européenne. Deux petites options sur l’Afrique. Le tout dans la centaine de propositions de cours ou séminaires et la dizaine de groupes de recherches. De la théorie, des thèmes généraux du genre environnement et eau, et bien entendu la relation inter-américaine partout.
On m’avait vite présenté, dans les années 1970, René Lévêque comme un Américain francophone, et passant une partie de la nuit avec lui au Quartier Latin, j’avais ressenti qu’il n’aimait pas de Gaulle, on n’était qu’en 1971 ou en 1972 : jaloux ? Alors que le Kosovo arrache son indépendance et que ses habitants en sont fiers, le Québec a été inf… en quarante ans, de se déterminer là-dessus alors qu’il ne court aucun risque et n’aurait que des avantages à paraître sur la scène internationale, et se démarquant de l’Amérique du nord, à en être passionnément recherché. Quant à la France, elle n’a pas fait du « suivi » et de l’encouragement de cette marche à l’indépendance – c’est-à-dire à un certain retour vers elle par des liens de primordiale intimité économique et démographique – sa priorité. Il est vrai que nous navons plus su ajouter à l’alliance franco-allemande cnclue entre de Gaulle et Aden auer, et que multipliant les « sommites » concurrentes, nous l’avons banalisée. Ce que nous payons dans la réorganisation d’EADS. Pourtant, une Québecoise sans doute à la tête de la chaîne de télévision francophone internationale.

Tant par ma femme que par la presse, multiples signes que l’affaire Société générale aura des incidences internationales, que la faillite – ou la complicité – des contrôles domestiques français (Autorité des marchés financiers, Commission bancaire de la Banque de France) est relevée par leurs analogues à l’étranger et que les procédures au-dehors vont relayer les nôtres. La flambée et la râclée seront d’autant plus vigoureuses. – La novation dans la crise financière, c’est qu’elle donne – enfin – lieu à une analyse de ses causes, et que les banques en portent clairement la responsabilité selon le Fonds monétaire international et les ministres des Finances du G 7. En demandant aux banques d’affcher sincèrement leurs pertes, ceux-ci violent manifdestement mais heureusement le vrai secret bancaire qui n’a jamais été celui des comptes de clients, mais bien leurs propres comptes en moyens de se rétribuer et en mesure de leurs performances réelles.


[1] - Actes XIV 19 à 28 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31

lundi 21 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 21 avril 2008


Lundi 21 Avril 2008

Les voix perdues, rien qu'aujourd'hui ?

La relation avec la Chine, Nicolas Sarkozy en gestion des rapports et non des doctrines

Notre société et ses "nouveaux-riches"

Les signes précurseurs de l'avenir : la représentativité syndicale, la grève des sans-papiers



Prier…
[1] Paul fixa les yeux sur lui ; voyant qu’il avait la foi pour être sauvé, il lui dit d’une voix forte… La manière de guérir de Paul est celle du Christ, le miracle ne s’opère que selon la foi du demandeur, mais il faut l’intercesseur qui cristallise du dehors cette poussée intérieure. Sans doute, sont-ce là tout le mystère et toute la mission de l’Eglise. Première prédication des apôtres aux païens qui se méprennent : dans les générations passées, il a laissé toutes les nations suivre leurs chemins. Le discours tel qu’il nous est rapporté est un peu celui des Lumières, et attend manifestement une suite. Pourquoi les païens diraient-ils : ‘Où donc est leur Dieu ?’ Réponse du Christ : qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. L’amour est manifeste, se manifeste, le divin et l’humain. Comme les gens de Lystres, les disciples se méprennent. Insistance dans tout l’évangile, Jésus parle au nom de son Père, ne dit que ce que Celui-ci lui a commandé de dire, n’enseigne que ce qu’Il a vu auprès de ce dernier. La parole que vous entendez n’est pas de moi. L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. L’ensemble de ce qui est compris, médité, enchâssé dans nos vies et dans la transmission ecclésiale, trouve là son itinéraire. Du Père, la révélation, par le Fils, selon l’Esprit Saint qui nous le donne à mémoriser, graver en nous et nous l’explique, nous le rappelle.

Si chaque acte ou discours amène ou coûte des voix, la journée n’est pas indifférente pour le président de la République. Les écologistes le jugent « mou et timoré » ; l’ourse Canelle, faute qu’un arrêté préfectoral ait été pris dissuadant de chasser dans sa zone, est morte en assaillante et non en victime. Les électeurs du Front national qui ont fait, au premier tour, l’avance décisive de l’ancien ministre de l’Intérieur auront entendu avec bonheur le préfet de Haute-Garonne assurer que l’Islam est une religion de la France : il eut mieux valu dire la réalité, qui est que l’Islam est la religion de beaucoup de Français. L’Etat et le pays n’ont pas de religion officielle. Enfin, le projet de pénaliser les entreprises n’employant pas un quota de « seniors » (55 ans à 65 ans) part certainement d’un « bon sentiment » mais montre une ignorance absolue de l’économie de l’entreprise, et une méconnaissance peu politique des opinions du patronat quant à toute incitation à des embauches en « discrimination positive ». Un gouvernement réputé de droite, et Nicolas Sarkozy a revendiqué cette restauration d’une vraie fierté d’être de droite en France, qui perdrait le contact mental avec le patronat, ne peut tourner qu’au populisme puis, faute de soutien suffisant, à l’autoritarisme. Le pouvoir actuel est entré dans ce schéma, ce qui ne peut que l’affaiblir psychologiquement – nous y sommes – et politiquement – la majorité parlementaire ne s’y reconnaît plus.

Le plus significatif est le manque de nerf et de culture pour nous conduire dans les relations internationales : le colloque d’entreprises françaises intéressées par la Chine, qui a eu lieu la semaine dernière au Sénat, permet deux démarche à Pékin, pas moins que le président du Sénat et un ancien Premier ministre. A quoi s’ajoutent des excuses et des demandes de séjourner de nouveau en France adressées à l’handisportive chinoise. Toutes les nunances qu’il faut pour être dominé. Tardif rappel de notre antériorité historique dans la reconnaissance du régime communiste comme représentant authentique de la Chine, antériorité relative puisque pour sauver sa présence à Hong-Kong, la Grande Bretagne avait noué avec Mao dès 1950. Rappel que doit porter en conclusion de cycle le conseiller diplomatique du président de la République. Même ordre protocolaire qu’au Gabon où le secrétaire général de l’Elysée avait eu le pas sur un membre du gouvernement.

Edouard Balladur, inspirateur du quinquennat, version initiale par Georges Pompidou en 1973, référence que ne pouvait récuser Jacques Chirac en 2000, inspirateur – peut-être – du tournant atlantiste de ces mois-ci, que théorise son essai sur l’union des Etats-Unis et de l’Europe, mais inspirateur – souhaitable – d’une reprise de conscience du président de la République dans ce défi chinois : l’ancien Premier ministre est partisan du boycott si « rien ne change ». Curieusement, Nicolas Sarkozy qui avait su analyser pour parvenir au plus haut de nos emplois politiques, l’opinion nationale, ne la sent plus depuis qu’il est au pouvoir.

Les manifestations pour les J.O. de Pékin et contre la « désinformation », partout en Europe et notamment à Paris, sont inquiétantes. La diaspora chinoise est loyaliste, quelle que soit son opinion sur le régime. Elle est suffisamment nombreuse pour manifester à l’étranger. Les deux ensembles : le pays le plus peuplé du monde et des expatriés fidèles, forment une défense qu’aucun Etat, notamment ‘occidental’ ne peut aligner en Chine ou dans des pays tiers. La réciproque des manifestations pro-chinoises en Europe est impensable en Chine. Manifestations qui peuvent dégénérer gravement e Europe, alors qu’en Chine elles sont contrôlées, pour le moment à l’zavantage des biens et des personnes de France, mais demain, si le mot d’ordre est l’assaut ou le pillage. Les ‘cent-jours de Pékin’ à nouveau ?

Les carrières (et les fortunes fulgurantes) chez nous. La filière cabinets ministériels illustrés par Jean-Marie Messier et Gérard Mestrallet. Mais aussi les ascensions à la Calouste Gulbenkian : hier, Claude Bébéar, humblement commençant aux Mutuelles de Normandie, aujourd’hui, Michel Moulin, capable par Paru-Vendu de racheter le Paris-Saint-Germain, lui qu’une mauvaise blessure empêcha à dix-huit ans de devenir foot-balleur professionnel.

Ces différents points esquissent – comme d’autres analogues chaque jour – les contours de notre société de plus en plus fragilisée. En revanche, les discussions apparemment abouties sur la représentativité syndicale ou sur le sort de certains des sites allemands d’E.A.D.S. tandis que ceux de France semblent discriminées, me paraissent d’avenir. De la même manière, la gestion des sites de Mittal en Lorraine est désordonnée, les créations éventuelles d’emplois, qui – sans que cela soit encore dit – seront certainement « aidés » par les pouvoirs publics, ne sont pas « nobles » même s’ils peuvent flatter les écologistes ; surtout ils sont quatre fois moins nombreux que les licenciements. Favorablement significatif, le parti que prennent bien des patrons en Ile-de-France en faveur des sans-papiers qui travaillent pour eux et qui paient des impôts : leur place dans l’économie est reconnue, mais pas encore dans la société. Il s’agirait que quelques cent mille immigrés, alors que le quota annuel que s’est fixé le gouvernement pour les « reconduites à la fronitère » est de l’ordre de vingt-cinq mille. Le quinquennat serait donc sans performance statistique… simplement parce que sa politique a été mal conçue.

[1] - Actes XIV 5 à 18 ; psaume CXV ; évangile selon saint Jean XIV 21 à 26

Inquiétude & Certitudes - dimanche 20 avril 2008

Dimanche 20 Avril 2008

Prier… [1] les textes répétitifs à reprendre pourtant d’un jour à l’autre comme la vie quotidienne. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Les questions de Thomas et de Philippe, le comment et le voir, les questions simples d’une vie spirituelle commençante. Le Christ opère une unification souveraine en Lui-même comme en ses disciples, son départ et son retour sont de nature puisqu’il est en Dieu, dans le Père, et que le Père en Lui, et de sollicitude pour ses disciples. Mais pourquoi ne pas les emmener tout de suite, et qu’y a-t-il donc à préparer, qui doive être de son fait, et non du nôtre ? Et quelle puissance, nous laisse-t-Il, littéralement du fait de son départ. Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. Jésus nous enseigne un autre monde à partir de celui-ci. Des relations décisives et constructives, essentielles entre Lui, son Père, nous. Le texte n’est pâs facile si l’on dépasse les deux dialogues : savoir le chemin… montre-nous le Père… mais tout se résoud dans la simple et unique affirmation. Moi, je suis le chemin… celui qui m’a vu a vu le Père. Hier, saint Augustin présenté et commenté par Denis M. donnait son intuition que le chemin est précisément notre chair, l’incarnation du Christ, le chemin n’est pas à chercher, il nous est donné, il commence par chez nous, nous sommes rejoints : l’incarnation du Fils de Dieu. Approchez-vous du Seigneur Jésus, il est la pierre vivante… celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte…. Il vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Pierre, si souvent présenté comme primaire dans ses attitudes vis-à-vis du Christ, puis comme inférieur de texte par rapport à Paul et à Jean, résonne ici comme eux, en moins profus et presque plus tranquille, plus posé : la construction du Temple spirituel, la dialectique ténèbres/lumière. Les références de lieux et de noms dans les évangiles, la cohérence des écrits apostoliques sonnent si juste : il est plus compliqué de prétendre montrer que l’ensemble a été fabriqué (à quelles fins d’ailleurs ?) que de croire à ce que nous recevons, plus frucutueux de travailler à partir de ce qui nous est donné que de s’acharner à démonter ce qui est présenté. Alors, le sens de nos vies et de l’histoire, l’espérance de rédemption et d’aboutissement de toute la création. Ert la tranquille organisation de l’Eglise commençante, leçon pour aujourd’hui où l’Eglise, les communions inter-religieuses et l’organisation économique, politique et démocratique, participative de notre monde, de notre planète, de notre race humaine sont à faire en globalité. La parole du Seigneur gagnait du terrain.

Mai 1968 est souvent analysé en termes d’une révolte de l’ensemble des pays dits « occidentaux » contre la guerre américaine du Vietnam. En termes de maintien de l’ordre, Maurice Grimaud, préfet de police à l’époque et sans l’organisation et le sang-froid duquel de vraies violences auraient pu arriver, considère que les manifestations d’hostilité ayx Etats-Unis ont été une sorte de répétition générale. Mais aujourd’hui, la guerre d’Irak ne mobilise personne et le gouvernement, en France, a pu s’appuyer au palais-Bourbon sur la description des détresses afghanes, du fait du « terrorisme » pour éluder le fond du débat qui est notre adhésion ou pas à la politique américaine et à ses dispositifs. Bien davantage qu’au Vietnam où l’Amérique n’affrontait que les Vietnamiens sans que les Soviétiques ni les Chinois de Mao n’interviennent, les Etats-Unis, en Irak, sont prisonniers de leur engagement. Chaque jour qui passe apporte deux confirmations : les données – présentées comme décisives – pour l’intervention en Irak puis pour la gestion de l’occupation ont été truquées ; cette occupation aggrave les choses pour les Irakiens et pour l’Amérique au présent et à l’avenir. L’ensemble de la région, structurellement précarisé par l’impasse israelo-palestinienne qui restait cependant circonscrite du fait de la modération des Etats arabes, est devenu très dangereux et imprévisible. L’Iran n’y est pas pour gand-chose, ni Al-Qaïda.

La Chine semble anticiper le boycott des Jeux : je ne m’explique pas autrement les manifestations à la suite des « passages » de la flamme, notamment à Paris. Y répondre par des supplications ou explications en termes diplomatiques serait perdre cette face que nous voulons ne pas faire perdre aux Chinois. Le dilemme est maintenant clair : ou bien nous nous taisons sur le Tibet et sur les formes du gouvernement chinois – ce qui est de tradition dans les relations internationales – et nous continuons de n’avoir d’observations et de négociations avec Pékin que sur son honnêteté commerciale, voire monétaire si nous sommes Américains, et la question de participer aux Jeux n’est affaire que de politique intérieure dans chacun des pays ‘occidentaux’. Ou bien nous jugeons et les gouvernements ‘occidentaux’ portent haut la réprobation de leurs opinions publiques, et nous n’y allons pas si aucun geste de Pékin ne se produit dans les semaines à venir. Tel que vont les choses, y aller c’est courir à l’imprévisible, et bien entendu transformer les jeux de l’amitié en simulacre encadré par les ‘forces de l’ordre’ et filmés selon la censure.

Dans le système du pouvoir actuel, la moindre démission ministérielle ébranle tout (on pourrait ajouter que le moindre état d’âme de Carla Bruni vis-à-vis de son époux aurait les mêmes conséquences dévastatrices) et les destinées qui commencent ont comme milieu celui du Parlement. La brièveté du mandat présidentiel est telle, le rythme du discours de Nicolas Sarkozy est tel que les élus ne peuvent plus penser qu’à l’au-delà de ce mandat et de ce discours, d’autant que ni l’un ni l’autre n’est le leur ni ne tient compte de leurs observations. Jean-François Copé a pris les choses à la manière dont Nicolas Sarkozy avait défié Jacques Chirac : un jugement en méthode, mais pas encore en fond. Claude Goasguen prend un autre biais. Les deux convergent – s’ils s’apprécient mutuellement, ce qui n’est pas dit – pour dénoncer une pratique faisant si peu cas du Parlement. Je souhaite que cela se traduise par des contre-propositions au projet de révision constitutionnelle, par la rature systématique de tout ce qui, au-delà des mots, consacrerait la manière d’être président de la République depuis onze mois. Idéalement, les éléments de révision introduisant le peuple dans le système par la possibilité de son initiative pour le referendum et par l’exception d’inconstitutionnalité, seraient votés dès avant l’été. En revanche, tout ce qui concerne la relation du gouvernement avec le Parlement, et aussi la protection des libertés publiques, y compris la place des médias dans notre société publique, est à travailler tranquillement par les praticiens et les usagers, c’est-à-dire par les élus eux-mêmes en compagnie de quelques commissaires du gouvernement. C’est l’intérêt de la République, des parlementaires et plus encore de l’actuel Premier ministre.

Si cet événement – prise en main de l’allure de nos institutions par les parlementaires – ne se produit pas, nous allons nous trouver dans une situation rappelant – hors de tout contexte – l’impasse dans laquelle se trouve le pouvoir au Zimbabwe. Sans doute pas encore désavoué dans les urnes, puisqu’il ne convoquera les électeurs que pour sa réélection, Nicolas Sarkozy peut-il continuer malgré la lassitude déjà acquise de l’opinion publique ? La France perd, une nouvelle fois, du temps et de l’énergie, car la question des réformes – mais lesquelles et comment – n’est pas traitée. Des économies – très faibles par rapport aux masses de notre budget et de notre endettement – entraînent des options de fond, qui deviennent idéologiques, et qui ne nous ressemblent pas. Ne nous correspondent pas et ne nous construisent pas.


[1] - Actes VI 1 à 7 ; psaume XXXIII ; 1ère lettre de Pierre II 4 à 9 ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 12

samedi 19 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 19 avril 2008

Samedi 19 Avril 2008
Germaine Tillion
La Chine nous donne tout prétexte


Prier… [1] entrer en prière, changer de lieu, devenir tout entier à Dieu. Je suis un chercheur et j’écoute, je me présente et me tiens au seuil, le publicain au Temple, ne levant pas les yeux… Montre-nous le Père. Mystérieuse mise en scène de Dieu, inauguration d’une généalogie, modèle affectif. Le christianisme épouse le judaïsme, un Dieu Père selon les psaumes et les prophètes – acceptable pour l’Islam – mais y ajoute le stupéfiant qui a pourtant toute sa logique : un Fils, puisqu’il y a un Père, c’aurait pu être nous, collectivement, mais ce ne l’est que par adoption, au titre de notre fraternité avec Celui qui a pris notre condition humaine, et comble ce fils engendré non pas créé et de même nature que le Père, a une mère absolument humaine. C’est-à-dire que l’on est entré dans ce qu’il y a – apparemment, selon nos habitudes d’apparence – de plus aisé à voir et à concevoir. Or, que s’agit-il de voir ? Celui qui m’a vu a vu le Père. Qui s’agit-il de voir. Philippe, rôle important pour la multiplication des pays, pose la question décisive, à laquelle – voyant – Thomas donnera, après la Résurrection, la réponse. Dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu. Du très simple, à notre portée d’expérience native et selon la vie quotidienne, nous sommes amenés à l’immense et au décisif. Je suis dans le Père et le Père est en moi. Thérèse de Lisieux, dans une intuition prodigieuse, dont je ne sais s’il y a beaucoup de précédents écrits, voit bien qu’il n’y a pas de sexe en Dieu, ou plutôt qu’il y a tous les sexes, comme il y a tous les âges et toutes les conditions et natures, ce qu’elle s’applique aussitôt (c’est d’ailleurs par cela qu’elle avait eu son intuition) en revendiquant des « ministères » que l’Eglise, à courte vue, sur le plan au moins de l’expression, réserve aux hommes : le sacerdoce. Non pas universel, mais personnel. Paul et Barnabé prennent les « choses » de la révélation par leur début le plus historique et factuel, et s’établissent en préambule sur la foi de leurs auditeurs et sur les écrits cette foi. C’est le début qui est dérangeant et renversant. Comme Jésus que ses compatriotes voulaient précipiter dans le vide à la suite de son prêche de la synagogue à Nazareth, les deux apôtres manquent être lapidés. Pour Paul, c’est presque un rite tant il l’a risqué. Retour à l’expérience personnelle : les disciples étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint. – Les textes qui enseignent : ceux d’aujourd’hui, et d’autres qui font contempler. La contemplation est donnée part l’évangile, elle s’adresse à un de nos sens, quoiqu’il s’agisse de voir, dans le dialogue entre Philippe et son maître. Nous sommes invités à entendre. S’asseoir, attendre, ré-écoûter ce qui fut parlé il y a deux mille ans, c’est pour moi actuel, que ce le soit pour tous autour de moi et tous que je porte en moi, et qui me portent en eux. – Je reviens sur ces textes. La physique moderne est un des chemins pour la compréhension, la révélation de l’univers, et nous cheminons, et nous apprenons, à la suite de quelques pionniers de notre sang et de notre époque, et ainsi de suite, sans doute jamais atteindre la totalité. L’amour, tant d’âme que de chair, nous donne parfois la sensation vêcu d’être à deux (qui est toujours ouvert à trois) le cosmos entier en toutes dimensions réunies, temps et espace entre autres. Mais la prière, la vie spirituelle, d’un coup nous envoie et nous tient dans la réalité-même. Et ces trois chemins, dont le dernier – seul – est presque parfait, nous donne l’univers et Dieu qui nous respire et que nous inspirons. Personne à la portée de notre affectivité et pourtant plus que l’univers, puisque l’univers est en Lui. Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! L’autre, chemin d’un Autre et du monde.

Mort de Germaine Tillion. Même légèreté dans le commentaire : personne ne rappelle qu’elle était – du vivant du général de Gaulle, tellement gaulliste, qu’elle parla aux côtés de François Mauriac pour soutenir, à la porte de Versaille, en Décembre 1965, la réélection de l’homme du 18-Juin. Les questions qu’avaient à résoudre une génération pareille étaient aussi difficiles que fondamentales, chacune conditionnait notre identité. Le débat était intense et souvent spectaculaire, les questions suscitaient-elles les destins et les intervenants, ou étaient-ce ceux-ci qui haussaient le niveau, un par un. La cause de l’émancipation de chacun des trois Etats maghrébins – principalement le Maroc – a soudé une solidarité rendant homogène autant que dense toute l’histoire de la contestation au pouvoir établi des années 1950 au début des années 1980. La figure du général de Gaulle, autant à cause du passé de guerre et de résurrection nationale, que par des prises de position décisives depuis 1958, lui donnait dans ce vivier où les références de la Résistance comptaient plus que les appartenances partisanes, une sorte de droit à en appeler à la totalité des élites du pays en cas de très grande difficulté. Les enjeux et les personnages d’aujourd’hui sont beaucoup moindres et ne se trouvent pas de référence.

Chance pour la France, les manifestations contre nous en Chine – soi-disant sans précédent depuis 2005, époque des protestations contre le Japon. Notre pouvoir – timide à l’égard de Pékin – n’aura bientôt plus à choisir entre le réalisme et la morale. Chance pour Nicolas Sarkozy – alors que 79% des sondés jugent qu’en près d’un an, il n’a en rien amélioré notre situation – Vladimir Poutine, à son tour, se cerne d’une rumeur de remariage avec une jeunesse notoire et avantageuse : la gymnaste Alina Kabaeva… Banalisés parce que de nous-mêmes nous étions dans le rang en renonçant aux derniers éléments nous caractérisant exceptionnellement, nous ne cessons de l’être que pour la manière dont nous sommes traités.


[1] - Actes XIII 44 à 52 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean XIV 7 à 14

vendredi 18 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 18 avril 2008

Vendredi 18 Avril 2008



Burkina et pédagogie de la petite enfance
Jean-Louis Gergorin : qui peut répondre de vous ?
Succession d'Edgar Faure dans le Haut Doubs : qui vous envoie ?
Les morts d'anciens Premiers ministres : composition des cabinets, affection ou arrivisme

Prier …
[1] c’est à nous tous que ce message de salut a été envoyé. En effet, les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’avaient pas su reconnaître Jésus, ni comprendre les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat. En profondeur et historiquement, le christianisme est une révolution, pas tant dans la société ou la politique dde l’époque, ni, à présent depuis la Pentecôte, en n’importe quelle époque, il est une révolution culturelle et mentale. Ce qu’il y a de religieux, inné ou acquis dans l’homme, et cela peut valoir pour n’importe quelle religion ou morale (la manière dont Paul sur l’Acropole prend et comprend les Grecs là où ils sont et comme ils sont religieusement…), est appelé à un développement bouleversant, et qui bouleverse les vies individuelles d’abord. Nos croyances, nos convictions ou nos désespérances qui n’ont d’appui qu’en nous-mêmes et dans nos habitudes, nos conformismes ou nos révoltes, so,nt soudainement confrontées à un fait qui se raconte et qui a été vêcu par quelques gens, à une époque donnée. L’incarnation du Fils de Dieu, sa passion et sa résurrection. Pour les Juifs, c’est l’accomplissement des promesses, mais pour chacun désormais, où qu’il soit et dans quelque culture qu’il soit, c’est la reprise de tout ce qu’il est et vit, y compris religieusement, dogmatiquement, traditionnellement, toute son identité d’âme et toute sa généalogie, et l’aboutissement de tout. Innée en nous, l’appétit désespéré ou confiant de la vie éternelle, de la communion universelle… Jésus l’apporte. Désinstallation évidemment des puissances installées, notamment religieuses. Comme dans le système de Mao. à partir de 1996-1967 (la révolution culturelle), l’Eglise doit vivre qu’elle véhicule, par l’évangile, les écrits les plus anticléricaux qui soient, et un appel aux plus grandes remises en question, aux plus fortes radicalités. Désinstallation de nous-mêmes, de moi si je me crois dans la bonne voie ou en bon équilibre. Moi, je suis la Voie, la Vérité, la Vie. Jésus part toujours de la lettre-même des questions scandales et postures de ses premiers disciples pour les élever, les enlever jusqu’à la réalité. Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ? Si Jésus est la vie et le chemin-mêmes, il l’est pour y être suivi et la démarche religieuse foncière n’est donc pas : Dieu où es-tu ? mais Dieu, où vas-tu ? pour que je te suive. Ne soyez donc pas bouleversés… pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. Grâce aussi d’une mort, pour moi, pour tous ceux que j’aime et qui m’aime, grace de nos morts en chacun si nous pouvons passer ainsi du chemin désiré mais invisible, peu praticable à la grande voie de l’accueil définitif, de l’accomplissement. La promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l’a accomplie pour nous, leurs enfants en ressuscitant Jésus, c’est ce qui est écrit au psaume deuxième : Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré. L’attente messianique, devenue très politique et matérielle, de tout un peuple et d’une histoire très ancrée dans les esprits et la société, est – serait donc – comblée par un fait historique et une annonce dogmatique qui littéralement n’ont rien à voir avec elle. Ainsi, de la résolution de nos vies, et la « clé » de tout bonheur.

« Mon » journal – grand quotidien du soir – ne paraissant pas, la radio que je n’ai pas « prise », quelle actualité peut me parvenir ? Un spectacle que des enfants de cinq ans au plus préparent avec deux Burkinabé, chacun plus ou moins costumés, rythmes et danses de là-bas, le racisme perd toutes racines s’il devait en avoir. Notre fille de trois ans six mois les pratique depuis huit jours avec ses contemporains de la « petite section » de maternelle. Musique sans doute, percussions de toutes sortes, mais quelle langue française ! et une idée illustrée sur Blaise Compaoré et l’ivoirité… aux deux danseurs en pantalons de paille qui cherchent une mensualisation quelconque pour rémunérer leurs animations en milieu scolaire, j’envoie internet des notes de 1997 et 2002 sur la relation franco-africaine dont je n’eus accusé réception ni du Quai ni de Matignon. Je crois qu’ils vont pouvoir faire affaire au cabinet de Christine Boutin. Les banlieues que cela tourne à l’incendie ou à un nouveau respect de quelque chose, ressortissent de la magie, et cela l’Afrique, surtout d’aujourd’hui, le maîtrise fort bien.

Lettre de Dominique de Villepin à ses juges que met « en ligne » Marianne. La victime prétendue étant maintenant au pouvoir, j’ai tendance que la pose l’a favorisée et qu’elle l’avait peut-être choisie. Je ne comprends pas que l’ancien Premier ministre n’en ait pas appelé dès le début à la Haute-Cour ni que le candidat de Jacques Chirac à l’élection présidentielle ne se soit pas rabattu pour attendre 2012 sur la circonscription d’Evreux, celle de Jean-Louis Debré, refilée au directeur de son cabinet, Lemaire, qui fait même maintenant partie – en prête-nom ou pour compte propre – des dosages d’allégeances, courants et tendances à la direction collective de l’U.M.P. Ce que je sais, c’est l’expérience que je vêcus il y a plus de vingt ans avec le protagoniste essentiel. Me recevant rue de Tilsitt au siège de Lagardère – dont il disait être partenaire sur le court de tennis chaque dimanche matin – Jean-Louis Gergorin marchait dans un bureau minuscule, à son exacte échelle. Je voulais rencontrer son patron, quelques idées à lui soumettre tant pour des opportunités en commerce extérieur que très simplement pour la partie audio-visuel, le cinéma alors, de son empire. Impossible d’accéder au maître et je ne voulais pas donner mes « inventions » à quelqu’un qui s’en parerait pour avancer encore plus. Cela tourna en rond deux ou trois fois, jusqu’à ce qu’il me soit demandé qui pourrait répondre de moi… j’avais quarante-cinq ans, plusieurs postes de conseiller économique et commercial dans nos ambassades, et, il n’y avait pas encore longtemps, Le Monde me publiait souvent : c’était notoire. Je ne sus que répondre.

Je me souvins d’un maire – très jeune – à Saint-Point, la commune du lac jurassien que domine le fort de Joux où était enfermé Toussaint-Louverture, de là, on voit par-dessus la Suisse romande, les Alpes françaises. Je tentais, en candidat que finalement ni le parti socialiste ni le jeune R.P.R. ne soutenait contre celui qu’avait adoué Valéry Giscard d’Estaing, d’obtenir la succession d’Edgar Faure. J’apprenais le système de celui-ci, puisque sans siège parlementaire, h’omme prodigieusement intelligent et immoral n’eût pas existé en politique nationale. Le jeune franc-comtois, que je démarchais pour atteindre ses administrés et m’en faire connaître, l’interrogea : qui vous envoie. La démocratie et le gouvernement des entreprises – années 1980 ? seulement, ou de tout notre temps ? – par recommandation mais jamais par équation personnelle… celui que je visitais donc, rue de Tilsitt, me parut malsain physiquement, trop pâle et le visage mou de joues et de cou. Il passait pour le stratège du groupe, avait député auprès de Thierry de Montbrial au Centre d’analyse et de prévision, mis en place par Michel Jobert en 1973-1974. Il me paraissait piètre mais assuré de sa place et de son influence sur le maître. Pierre Messmer, la dernière fois qu’il me reçut, la veille que ni lui ni moi, ne savions de son hospitalisation ultime, me dit, en colère : c’est un salaud. J’ai approuvé, ma sensation avait été physique. Au cabinet de Dominique de Villepin, au Quai ou à Matignon, si j’en avais été membre, je l’aurais dit.

La mort de Pierre Bérégovoy – deux livres sur lui en quelques semaines, maintenant, bientôt autant que pour Carla Bruni ou Cécilia ex-Sarkozy – a pour moi une cause psychologique certaine : le ministre puis le Premier ministre n’avait pas su s’entourer, en cabinet ou autrement, de gens qui vraiment l’aiment et donc le protègent. Toutes les méfiances de Pierre Bérégovoy et il m’en confia quelques-unes qui portaient sur de gros chiffres, n’étaient que personnelles, ses conseillers ne le prévenaient pas. Dominique de Villepin n’a pas même – semble-t-il – ces intuitions. Et en sus, il a eu un chef qui se défausse, Alain Juppé, avant lui, l’a éprouvé.

[1] - Actes XVII 26 à 33 ; psaume II ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 6

Inquiétude & Certitudes - jeudi 17 avril 2008

Jeudi 17 Avril 2008


Les cautions
Concessions et réalité
Electorat résiduel et vote des pauvres
Aimé Césaire, le communiste d'une époque sans snobisme

Prier… tous ceux que la Providence, la vie me confient, ceux et celles à qui je suis confié, l’Eglise entière… en cercle autour du monde, vivants et morts à celui-ci pour regader, contempler et prier, avant la journée de travail, de rencontre, d’épreuves. Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS. Dieu, total et incommensurable, indicible et invisible, s’est mis un temps terrestre et historique, à notre portée. Et dans nos vies, il l’est souvent. Humilité : signe de reconnaissance pour le vrai, dans nos rencontres mentales ou physiques. Les idées humbles et celles qui sont orgueilleuses, ceux qui nous arrivent et nous respectent, nous invitent au respect, ceux et celles qui inspirent et font le désordre. Celui auquel vous pensez ce n’est pas moi. Jésus ne bouleverse l’existant que par rapport à lui, c’est lui qui change les relations et les hiérarchies, mais entre nous, le serviteur n’est pas plus grand que le maître, le messager n’est pas plus grand que celui qui l’envoie. J’ai trouvé David, fils de Jessé, c’est un homme selon mon cœur ; il accomplira toutes mes volontés. Le type de prêche de Paul est analogue à celui de Jésus marchant vrs Emmaüs, anonyme, aux côtés de ses deux disciples : épouser mentalement l’interlocuteur, aller à lui par ce qu’il est, sait et pratique. Dieu nous rejoint où nous sommes, ce n’est pas nous qui avançons, c’est Lui. Dans notre vie, dans ma vie, dans la vie de ceux qui me sont confiés et à qui je suis convié, tous les « matériaux » sont réunis pour vibrer à Son approche. C’est un amour bâti pour toujours. Les Ecritures qui s’annoncent et s’accomplissent l’une l’autre, sertissant les événements et les paroles, ma vie et nos vies enchâssées dans la foi et les épreuves. Ma main sera pour toujours avec lui. Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon bouclier. Dieu se parle à Lui-même par son Fils, par son élu, par chacun de nous : notre prière et notre cri, quels qu’ils soient. Amen ! [1]

Les cautions en politique. Ceux qui les cultivent ou les achètent y croient, ceux qui les donnent sont généralement trop assurés d’eux-mêmes pour concevoir qu’ils risquent pour l’avenir l’autorité morale qu’ils avaient acquise ou dont ils bénéficiaient. Nicolas Sarkozy, qui n’a pas de modèle ou de père en politique, qui n’a pas admiré ses prédécesseurs – qui ne sont ni John F. Kennedy, ni le Premier consul – cherchent constamment des cautions, il continue d’en trouver. Je le regrette profondément pour Simone Veil, que j’ai connue – à notre première rencontre, nous avions à paler de l’Abbé Pierre mais Jacques Chirac et Alain Juppé s’invitèrent – éprise absolument de clarté, de rigueur et haïssant la confusion. Elle trouvait la plupart des situations françaises d’alors, confuses. Ce qui continue de me faire admirer le maréchal Pétain, c’est que celui-ci eut parfaitement conscience de jouer bien plus que ce que l’on appellerait aujourd’hui une image, mais bien son honneur de son vivant et sa figure pour l’Histoire. Et il ne se trompa pas là-dessus. Claude Evin – président socialiste de la Fédération hospitalière de France – vient ainsi cautionner bien plus que le rapport Larcher, le discours-même du président de la République : aucune fermeture, mais une réforme, une modernisation. Métro et La Croix font pourtant leur une sur « 230 établissements sur la sellette ». On joue sur les mots, on ne ferme pas, on transforme en maison de retraite : sur place, il n’y aura plus d’hôpital.

Ceux qui cèdent ou concèdent. Benoît XVI et le modèle américain pour la relation société-religion : le jour de son arrivée, la Cour suprême rend un arrêt permettant de reprendre les exécutions capitales, Décalogue : Tu ne tueras point… Les Français, encouragés ou labellisés par le secrétaire d’Etat aux Sports, n’auront pas même le droit d’arborer le badge suggéré : « pour un monde meilleur » pourtant inspiré de la Charte olympique. Les escrimeurs, déjà sur place, s’extasient sur l’accueil et l’anglais parfait dans lequel les hôtes s’adressent à eux. En 1980, l’appel au boycott – du fait de l’invasion de l’Afghanistan – avait été lancé par les Etats-Unis, entendus aussitôt par la Grande-Bretagne puis l’Allemagne (alors de l’Ouest), mais contesté par la France, le Luxembourg et l’Irlande.

Le déluge de projets présidentiels ne ralentit pas, l’annonce personnelle par Nicolas Sarkozy non plus, quelle que soit la compétence ministérielle. La dispersion de la communication, non plus : Henri Guaino dans 20 minutes « sort de son silence ».

David Martinon, « dédommagé » par le consulat général de France à Los Angeles. Lointain mais prestigieux prédécesseur : Romain Gary. Le Quai d’Orsay lui fera-t-il une carrière « normale » ou l’expulsera-t-il à la première occasion ?

Hier soir, salle des mariages de la mairie du XVIème arrondissement de Paris. Chorus au buffet sur la vulgarité de Claude Goasguen qui a pu succéder à Pierre–Christian Taittinger, et désaveu ambiant de Nicolas Sarkozy. Quel est l’électorat résiduel de l’élu du 6 Mai 2007 ? Une droite populiste ? les nantis de la « jet-set » ? les contestataires en bloc, passés du Part communiste au Front national, ralliés de là par le ministre de l’Intérieur aux fortes formules ? ce matin, à la préfecture de l’Essonne, le guichet d’accueil des étrangers, en fait la régularisation des sans-papiers : l’ambiance est inquiète du côté des demandeurs, mais il faut reconnaître qu’il n’y a ni bourreaux ni terroristes derrière les vitres de l’administration. Après l’élection de Nicolas Sarkozy, celle de Silvio Berlusconi, perplexité prolixe des politologues, pourquoi les pauvres votent-ils à droite ?

La mort d’Aimé Césaire : aucun des commentateurs ne rappelle que, député à l’Assemblée nationale, il était inscrit au groupe communiste de 1946 à 1958, puis fut apparenté au groupe socialiste de 1958 à 1993, moyennant une année au parti fédéramiste africain (les élus de notre outre-mer à la fin de la Quatrième). La tragédie du roi Christophe, joué à la Comédie Française, m’avait emballé. Un entretien cet après-midi – datant de 1997 – sur la poésie comme école et découverte de soi. Chacun de ses mots, chaque phrase d’une œuvre ont une résonnance immédiate avec l‘autre. Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy viennent de se ressembler, parler de lui pour se poser eux-mêmes en visiteur qui a compris et qui savait. Le Martiniquais, tel quel, a été le contraire de la pose ou de la pédanterie.

[1] - Actes XIII 13 à 25 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Jean III 16 à 20

mercredi 16 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 16 avril 2008

Mercredi 16 Avril 2008

Gallois et Spinetta - Fillon et Sarkozy - comparaison

Ceux qui demandent des sacrifices rien qu'aux autres

Benoit XVI et l'Amérique

Les parlementaires U.M.P. et l'expérience du pouvoir actuel



Prier… [1] l’insistance d’un prophète sur l’authenticité de sa mission est logique, donc d’affirmation banale, mais faire de soi le centre de tout, et d’abord du salut individuel et du comportement souhaitable de ses auditeurs est unique. Et qu’en même temps, ce prophète et prédicateur assure ne valoir que par celui qui l’envoie, n’a pas non plus d’équivalent. Moi qui suis la lumière… celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé… ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit… celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé. Relationnement à la fois mystérieux et simple entre les personnes de la Trinité, seuls les mots nous manquent, puisque la réalité les dépasse et est au-dessus de nos intelligences, mais embrasser le msytère est-il utile ? nous sommes nous-mêms plongés dedans, malgré nos limites de nature et de personne, ou peut-être à cause d’elles. Et l’essentiel est d’être ainsi sauvés par avance, valorisés par avance. Assurés de tout. Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais le sauver. Ces dialectiques ne sont pas non plus dans l’éther, la manière dont nous les avons reçues est datée, elle est factuelle, la révélation est passée par les hommes et ans leur histoire, nous avons les noms, les dates, les lieux. Les évangiles sont traversés par l’affirmation du salut, qui consiste en la vie éternelle, c’est-à-dire dans un aboutissement complet de notre nature humaine – que l’incarnation de Dieu en la personne de son Fils nous garantit, nous montre déjà, nous fait voir et prier. Le récit des débuts de la primitive Eglise, lui, déploie l’Esprit-Saint, sa manière, sa présence, son inspiration sont constantes, la référence multiple, incessante. Vie éternelle, Esprit-Saint. Le chrétien est subjugué. Ici et ailleurs, maintenant et au-delà, brûlé d’assurance. Restent les manques et orgueils, imprudences et dispersions de chaque jour. Nous ne sommes pas contagieux, même pour nous-mêmes, à longueur de nos vies intermittentes.

On ne parle toujours pas de ce comité de réflexion sur le préambule de la Constitution…

Louis Gallois l’an dernier, Jean-Cyril Spinetta ce printemps sauvent l’honneur. En tenant bon dans l’offre de reprise d’Alitalia, notre homme va finir par séduire Silvio Berlusconi. Tout simplement parce que ce dernier n’a pas de rechange et que ce n’est plus qu’une question de face à ménager. Voire d’intéressement, au point où l’on en est… mais le mariage intra-américain dans le groupe d’alliances dont fait partie Air-France.KLM n’est, pendant ce temps-là, pas assez observé : ne va-t-on pas y perdre nous-mêmes, en tout cas en poids relatif ?

Bataille entre François Fillon, désormais référence avouée des parlementaires U.M.P., et Nicolas Sarkozy qui va devoir se rabattre sur une « stature européenne » grâce au hasard de dates : la présidence de l’Union, mais dans la mauvaise aison, parce que le semestre du fait des vacances de juillet-août sera très écourté. L’ajustement des prestations familiales pour le troisième enfant à tel âge en une fois, au lieu de deux fois à des âges plus jeune et plus avancé maintenant, est incompréhensible pour le grand public qui le traduit par une… suppression des allocations familiales, bobard du genre de la suppression des retraites complémentaires par François Mitterrand, si, en 1981, il devait gagner… donc de la com. et quelqu’un vient d’être engagé pour cela ! délégué interministériel dépendant de qui ? du Premier ministre, du président de la République, car le fond, c’est que le gouvernement n’est pas dirigé, qu’il n’y a pas de collégialité, que les dossiers ne sont pas mûris entre ministres et sous-ministres, chacun raconte ou déballe, qu’il soit compétent ou pas, informé ou pas. La carte de famille nombreuse, le remboursement des lunettes – Roseline Bachelot assure maintenant qu’au contraire elle voulait une extension de la couverture et des remboursements, et nullement leur restriction – l’aide à l’éducation aux enfants, il n’y a pas de ligne gouvenementale, donc pas de communication possible, simplement parce que tout depuis dix mois est de la boîte à idées, du fond de tiroir où retrouver de la monnaie, sans que rien ne soit pris en ensemble. Belle résurrection d’un ministère de la Famille ! Les familles intéressées ont déjà eu leur calcul : perte de six cent euros au total. Gain pour le gouvernement – pour l’équilibre des comptes publics, pas 200 millions d’euros : la paye annuelle cumulée de deux P.D.G. français, si Gérard Mestrallet est l’un d’eux est largement supérieure. Pas moins cynique, le président de la République – avec le consentement de ses parlementaires chacun perdant le sens aussi bien de l’Etat que de l’opinion publique – a triplé ses émoluments personnels, par rapport à ce que percevaient ses prédécesseurs, à quoi s’ajoutent très lourdement les rétributions d’effectifs de conseillers à la présidence de la République, peut-être décuples de ceux autant de de Gaulle. Epoque à laquelle une plume présidentielle ou un conseiller spécial étaient inimaginables ! Ceux à qui des sacrifices sont demandés et ceux qui les demandent sans y consentir pour eux-mêmes, sans même se poser la question d’une certaine proportionnalité de gêne poour revenir au bien commun… sans compter le gaspillage d’un déplacement du ministre de la Défense rien que pour voir cmment se larguent les amarres du Ponant à Djibouti. Le buffet censé accompagner le discours-affiche pour la politique de la ville dans un « quartier » de l’agglmération lyonnaise, où ne vint finalement pas le président, était évalué à 150.000 euros : combien de fois les 23 euros pour chaque enfant atteignant onze ans !

Combien de temps cela peut-il durer ?

Ecart surtout entre les médications pointillistes et ce qu’il y a à curer. La Cour des Comptes jugeant ceux des chemins de fer propose de remettre à la charge du budget de l’Etat la moitié de la dette (entière, elle est de 28 milliards d’euros) que l’on avait transféré de la SNCF à la société créée pour gérer le réseau matériellement. Chaque voyageur de TGV constate, surtout au sortir de Paris, que les voies ne sont plus entretenues : sans doute reste-t-on dans les normes de sécurité, mais à voir danser dans les couloirs les contrôleurs comme des ours sur la plaque chauffante de leurs montreurs médiévaux, l’évidence est que notre réseau ne correspond plus à sa réputation ancienne. Il y avait nos colonies, le plus grand réseau aérien du monde, le meilleur réseau routier du monde et le Normandie, mais nos institutions étaient déplorables. Aujourd’hui, le pouvoir a tous les pouvoirs mais il n’y a plus d’investissements publics, les prisons sont occupées à 150 ou 200%, les trouvailles d’un compagnon nominal de l’Abbé Pierre n’ont pas de financement (Martin Hirsch et le revenu de solidarité). Un président à poigne et un gouvernement de terrain – qu’on attendait à une direction précise de la macro-économie et à une intervention vigilante et équilibrée dans la vie de l’industrie et des services, presque tous en crise, chez nous, s’occupent à bricoler à tire-la-rigot des lois revenant sur toute la ligne de nos constructions et protections depuis la Libération… fermeté face aux lycéens et légèreté à Gandrange face à Mittal.

Benoît XVI aux Etats-Unis. Un homme de vraie bonté, d’approfondissement spirituel, de culture exceptionnelle profane et religieuse, un livre très vrai sur un sujet-bateau (pour un pape et pour tant) : Jésus de Nazareth, une première encyclique sur l’amour faisant une percée, traiter concrètement le caritatif, légitimer l’éros : élément de la dignité et de l’épanouissement humains, au lieu d’un attristant agapè qui lui était constamment substitué. Mais – autant que nos dirigeants vis-à-vis de nous – un manque de sens de l’opinion mondiale : un anniversaire intime célébré par l’Amérique nantie, les neuf mille invités de la Maison-Blanche, et surtout les Etats-Unis, présentés comme un modèle satisfaisant de « laïcité positive ». Déjà, la doctrine sociale de l’Eglise a été très infléchie par Jean Paul II dans le sens d’une complaisance qui réjouit tous les tenants des versions actuelles du libéralisme et du mondialisme, puisque les conditionnalités traditionnelles, la dignité humaine, la justice salariale, les conditions pratiques des contrats de travail et d’exercice des hiérarchies dans l’entreprise sont perdues de vue, pas seulement par les acteurs de l’économie, mais surtout par leur censeur que devraient être les successeurs des apôtres et deleurs diacres gérant le communisme de la primitive Eglise. Deux manques de tact, un de forme, un de fond, qui occultent des propos tenus dans l’avion transatlantique – excellents et rares, tels que « mieux vaut peu de prêtres mais des bons » quand Ratzinger doit bien évoquer pour les journalistes les scandales de la pédophilie dans l’Eglise des Etats-Unis. L’affichage avec le président le plus impopulaire dans le monde et sans doute maintenant chez lui, depuis plusieurs décennies, n’est pas adroit.

Notre hésitation – de gouvernement, de président surtout, mais non d’opinion publique – à propos de la Chine, vulnérable comme il est devenu rare qu’elle le soit, du fait des prochains Jeux, est payante. Nos produits sont boycottés, des investissements sont menacés. Pour écrire court, je n’ai jamais cru à ce genre de marché où nous ne pouvons prendre et encore moins faire jouer la moindre garantie réelle et où ce que nous installons et délocalisons pour vendre encore quelques équipements – centrales et avions – va simplement servir de modèle aux copies rendant sous peu inutiles les importations. Bien entendu, la manière dont nous nous conduisons là-bas – en solo – nous prive de la seule carte qui vaille : un jeu européen groupé et solidaire. Angela Merkel a déjà dit qu’elle n’ira pas à Pékin, le commerce allemand n’en souffre pas pour autant.

La novation est sans doute dans le dialogue – ou le rapport de forces – entre le groupe palementaire U.M.P. et le gouvernement. Pour la première fois sous la Cinquième République – depuis la fin de la guerre d’Algérie – il est envisageable que le pouvoir perde sa majorité à l’Assemblée nationale en cours de législature.


[1] - Actes XII 24 à XIII 5 ; psaume LXVII ; évangile selon saint Jean XII 44 à 50

Inquiétude & Certitudes - mardi 15 avril 2008


Mardi 15 Avril 2008


Trois points d'interrogation
. l'atteinte aux libertés publiques, cycle nouveau en France
. une refonte du préambule de la Constitution, présidée par Simone Veil
. le nouveau gouvernement italien, notre semblable

Prier… [1] la fondation historique de l’Eglise, le ministère de Barnabé puis de Paul à Antioche, les choses démarrant dans cette métropole de façon anonyme avant même l’arrivée de ceux-ci et Jérusalem restant la capitale d’où partent les missions. La puissance du Seigneur était avec eux. Cela à l’occasion d’une première dispersion, causée par le violent mouvement soulevé contre Etienne. Jésus allait et venait dans le Temple, c’était l’hiver. Insistance sur la parabole des brebis. Insistance de tout, insistance sur la relation intradivine, et sur l’unité, l’unicité de Dieu, âpreté du message chrétien, vérité d’un enracinement historique, sécheresse de ce début de journée. Rapport de Dieu à nous : mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Travail dans l’anonymat, persévérance dans ce temps de nos existences, marche dans les limbes.

Ma raison principale, pour ne pas voter Sarkozy, l’an dernier, était le risque que sa prise de pouvoir ferait peser sur les libertés publique, en tous genres, y compris celle de la presse ? Insister là-dessus – trop – aurait pour une opinion ou des relations d’amitié ou de rencontre, paru du procès d’intention. Entre l’élection et l’entrée en fonctions, il y a eu cette tentative de perquisition au Canard enchaîné, puis dès le plein exercice, la poursuite d’un journalis selon le secret-défense. Jeu ensuite – dangereux – de publications à la limlite, mais aussi de plaintes à arlmes inégales, le présiudent de la République ne pouvanbt être attrait que devanty la Haute Cour, on ne peut plaider contre lui, même en divorce. Etat de droit (nouveau en France) laissé ad hoc par Jacques Chirac. Ce dernier agissait en défense, c’est l’une des dialectiques, peut-être la plus forte des douze ans où il fut le président de la République. Nicolas Sarkozy joue en attaque, tout en se costumant en victime : Clearstream, le SMS révélé par le Nouvel Observateur. Avant lui, les procès d’opinion où le président de la République, étaient des affaires de librairie, dans une bonne succession aux censures de La Reynie, le premier en date de nos responsables de la police parisienne : le pamphet (brillant) de Fabre-Luce contre de Gaulle (parodie d’un procès en haute-cour qui, édité en Belgique, au temps de l’OAS, circulait facilement en France), le secret du dcoteur Gubler, révélant, à peine fermé le cercueil de François Mitterrand, que le pays avait été gouverné pendant quatorze ans par un mort en sursis, véritable prouesse médicale, honorant le praticien. L’affaire Clearstream ne fait, judiciairement, que commencer : ce peut être celle de tout le quinquennat, puisque la vcictime n’est plus un ministre de l’Intérieur en exercice (de candidature présidentielle) mais un ancien Premier ministre qui en a manqué sa candidature par procuration d’une énième de Jacques Chirac.

Aiujourd’hui, l’atteinte aux libertés est directe. Il y avait eu, il y a quelques semaines, l’apparition d’une base de données nationales sur les performances et incidents scolaires dès le plus jeune âge. Censément réservée au seul usage pédagogique, le système a été présenté comme pouvant se communiquer d’un établissement à l’autre et se perpétuer toute une vie durant, comme naguère le livret de travail fichait de fait les ouvriers à vie. Maintenant, il s’agit du fichier « Ardoise » – peut-être un remords fait-il suggérer que les retouches et l’effacement des données est possible – et ce fichier, tenu par la police judiciaire contiendrait des inorlmations non seulement sur le délinquant présumé mais sur sa victime, et à égalité seraient tranbscvrites pour chacun des informations de mœurs, de religion, d’appartenance syndicale et autres. Rapprochant les deux « révélations », j’opère la connexion, nous avions depuis l’Occupation, la carte d’identité, on avance beaucoup pour le fichage génétique à des fins qui pourraient, occasionnellement, être pénales, on arrive donc au portrait psychologique, évitant de recourir aux experts en cas de procès : le casier judiciaire était tenu avec discernement, le casier psychopathologique et biographique sera complet, tenu à jour. Toute personne est désormais présumée criminelle en puissance.

Le propre d’un pays où la liberté reste le droit et la norme, est que les dérives vers la dictature et l’arbitraire, vers un totalitarisme laissant le pouvoir seul maître de la communication et donc de la désignation des opposants à éliminer – en notre époque, le ridicule ou la rumeur peuvent suffire, cf. la bibliographie de la campagne présidentielle dernière, et François Mitterrand, en victilme, inaugura le genre depuis l’affaire de l’Observatoire, il y aura bientôt cinquante ans… - le propre d’un pays encore libre vis-à-vis de lui-même et des puissances de la politique, de la communication et de l’argent est que chaque tentative en illégalité a son antidote et ses dénonciateurs. C’est la police elle-même qui révèle Ardoise et ce sont ses syndicats qui enjoignent à leurs membres de ne pas enregistrer ces données. C’est à l’occasion de la mise en œuvre de l’augmentation mécanique du SMIG, avant la date de principe annuellement, qu’il est que depuis Janvier, il est étudié de revenir sur ce mécanisme et même sur l’augmentation annuelle pour laisser celle-ci à l’appréciation d’une commission, dont la composition, bien sûr, n’est pas dite. Reste que malgré la protestation de toutes les églises en France, et la réticence de beaucoup d’élus nationauxn, la pratique des tests ADN pour établir des filiations a priori suspectes pour l’administration, a finalement été voté par les deux assemblées. Reste qu’il y a aujourd’hui des camps dits de rétention. La guerre d’Algérie avait fait pratiquer l’internement administratif – en fait discrétionnaire – et pas seulement outre-Méditerranée ou pour des compatriotes musulmans.

La lettre d’information de l’Elysée indique que cet après-midi, le président de la République a « installé » une commission de réflexion sur le préambule de notre Constitution. Sujet qui n’était au programme ni du candidat ni de la commission Balladur. La révision de la Constitution est au programme de l’actuelle session parlementaire, le projet de loi n’en circule toujours pas, de manière à ce que les défenseurs du statu quo ou à ce que les vigilants ou censeurs éventuels n’aient pas le temps de travailler, ni surtout de faire campagne. Le préambule dans son texte actuel est des plus courts parce que son principal dispositif est de renvoyer à la déclaration de 1789, fondatrice, et au préambule de la défunte Constitution de la République, très social puisque l’ambiance de la Libération et la majorité écrasante qu’avaient alors les partis de gauche l’avaient dicté. Que veut-on donc moderniser ? moderniser puisque de nos jours les changements s’appellent des réformes et que les réformes ne sont pas motivées selon leur objet mais en nécessité de s’adapter, de changer. Changer pour changer, et dans le fond, pour renverser une protection. S’il y avait un changement à opérer – d’urgence – dans notre Constitution, compte tenu de la perspective d’y inscrire l’initiative populaire possible pour le referendum (la lettre est dans les propositions du comité Balladur mais pas l’esprit, puisque la majoritaire parlementaire peut l’éuder en traitant le sujet elle-même dans l’année de cette initiative), ce serait de dire que le président de la République est – aussi – le garant des libertés pubvlkiques. Ainsi, serait-il attaquable s’il est en défaut, s’il s’avère liberticide. Enrichir le préambule en y ajoutant des droits tel que celui au travail, au logement, à la santé serait alors un immense progrès, l’exception d’inconstitutionnalité, soulevable devant le Conseil constitutionnel par toute partie à un procès, changerait le droit social en France. Evidemment, dans un tout autre sens que la « refondation » ambtionnée et propagandée depuis dix ans – depuis le gouvernement de Lionel Jospin – par le patronat. Son agent de négociation qui était aussi son intermédiaire financier, est soumis à explication devant le juge, à partir de demain… non plus en régularité de retrait de fonds, mais en destination de ces fonds : un de mes camarades de promotion, qui n’avouera pas le système connu certainement de tout le « grand » patronat. Sous la Troisième République, le problème ne se posait pas, les parlementaires étaient arrosés dfès la sortie de l’hémicycle selon leur vote, Clemenceau fut ainsi compromis dès l’affaire de Panama, et tout le monde « touchait » dans les années 1930. il est vrai qu’un député comptait alors plus qu’un syndicaliste, aujourd’hui c’est différent. Qu’est-il advenu finalement de la réforme des « fonds spéciaux » à la discrétion du Premier ministre et directement distribués par son chef de cabinet ? Fonds qui en dernière formule servait à abonder – défiscalisés – les émoluments de gens de cabinets, officiels, ou à payer les officieux.

Or, de même que Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel et actuel président de la Fondation Charles de Gaulle participe à un comité de réflexion sur les quotas à l’immigration, arès avoir laissé publier, vierge de toute observation d’ensemble et critique de sa part sauf à propos du mode de scrutin ce qui est très marginal, le rapport Balladur – Pierre Mazeaud, réputé comme le défenseur premier et ultime des institutions de la Cinquième République,
de même Simone Veil, autorité morale rare dans la France de maintenant, à raison de beaucoup d’éléments de sa biographie, de son action gouvernementale, de son engagement européen et de son caractère, préside ce comité de réflexion sur le préambule de notre Constitution. Défense de ce texte, enrchissement de ces tables de la loi ? ou caution ? comme tant s’y prêtent depuis le 16-Mai 2007. Il est vrai qu’elle a présidé le comité de soutien de Nicolas Sarkozy, mais alors pourquoi s’est-elle déclarée horrifiée, a-t-elle été « glacée » à l’écoûte des propositions du président de la République devant le C.R.I.F. il y a deux mois (avec publication dans L’Express). Il est vrai aussi qu’elle a ensuite accepté de s’associer à la mise en oeuvre de ces propositions… La pénombre, chef d’œuvre de l’art pictural, mais aussi de la politique quand elle devient une certaine politique.

L’élection de Silvio Berlusconi – au suffrage indirect des parlementaires – n’était pas prévue aussi large que le scrutin d’hier et d’avant-hier en Italie l’ont décidé. Pour ceux – dans l’électorat de Nicolas Sarkozy, celui de l’an dernier – qui désespèrent du cours actuel des choses et de l’évidente décote de leur ancien champion, c’est une consolation et, espèrent-ils, un exemple de sagesse populaire qui va nous revenir. Or, le gouvernement de Silvio Berlusconi n’est pas du tout le nôtre : seules vraies analogies, l’anti-européisme et un certain racisme à inscrire dans les lois, la main-mise sur les médias étant à Rome et à Milan affaire de fortune et d’entreprises personnelles du nouveau Président du conseil, tandis que chez nous elle reste fonction d’amitiés révocables. Sur le fond, les deux philosophies politiques et surtout la conduite de l’économie sont différentes : le nouveau cours sera encore plus dirigiste que celui de Romano Prodi, alors que chez nous, c’est la « dérégulation ». Le bipartisme semble préféré par les Italiens qui refusent l’entrée au Parlement des écologistes et des communistes, tandis que chez nous l’extrême-droite reste interdite mais la gauche est plurielle. L’égotisme des deux chefs de part et d’autre des Alpes ne facilitera pas le dialogue, le partenaire de Nicolas Sarkozy est l’homme de la Ligue du nord, un temps sécessionniste, mais celui-ci est peut-être l’avenir véritable de la droite chez nos amis.

[1] - Actes XI 19 à 26 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Jean X 22 à 30