Prier… moi, je suis la vigne, et vous, les sarments… Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit. Seule, une union est féconde, seule une fécondité tranquille et assurée témoigne de quelque chose. Nos textes sont seconds ou sans portée. Ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Il n’y a que cela à dire. Le sens de la vie, la révélation sur l’identité de Dieu, de l’homme, ne sont pas de nous. En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. La novation de l’évangile, c’est le Christ-même. Les prophètes et les textes, jusqu’à Lui, prêchent une adhésion, rappelle des actions providentielles, fustigent l’incrédulité et les mauvaises mœurs, mais Jésus apporte la vie spirituelle, la vie intérieure et la prêche en termes à la fois surnaturels et très concrets, le comportement et les actes, les fruits attestent de la profondeur et de la sincérité de ce que nous sommes appelés à vivre dès ici-bas, c’est-à-dire dès maintenant. Déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : ‘Demeurez en moi, comme moi en vous’. [1] La définition du chrétien : que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. Pas fondamentalement ou seulement des croyants, mais des disciples, des gens « reliés », étymologie perdue du mot religieux. Dans tous les dialogues interreligieux – officiels… – je crains qu’on échange des vues soit philosophiques, soit d’analyses de textes pour y voir les convergences des contenus respectifs. Je préfèrerai que l’on parte des comportements courants, même si s’y glissent énormément de scories (des « traditions ») qui n’ont rien de religieux, en tout cas pas de religieux au sens d’adhésion à un révélé, et que l’on arrive, pour y demeurer attentivement, à la vie spirituelle des uns et des autres. Et en fait à la vie de prière. Alors, j’en suis sûr, entre hommes et femmes qui prient, la rencontre, l’union, la communion et le retour ensemble vers une action commune pour que changent l’époque, le monde et l’actualité, est possible, coule de source.
Allocution ou entretien avec des journalistes – « intervention » du président de la République, demain ; elle avait été annoncée la semaine dernière pour le lundi.
Nicolas Sarkozy a été élu sur une réputation, un comportement. Pas selon ses discours. Ses discours ne le repêcheront pas dans l’opinion. L’assurance – des médias zélés par les conseillers en communication ou en image – qu’il a changé depuis qu’il est tombé dans les sondages et selon le résultat des élections municipales, non plus. Il sera « sauvé » et prolongé – mécaniquement – par un changement dans la manière de gouverner qui n’est pas son fait, mais celui – combiné – des circonstances et de la réactivité des élus, des « acteurs » de la vie sociale et économique (ce qu’on eût appelé, sous l’Ancien Régime qui y tenait beaucoup : les corps intermédiaires) et de l’opinion. En somme, il a été remis à sa place et dans sa fonction.
France-Télécom. licencie près de trois cent collaborateurs : explicitement, ses chercheurs. Sans pour autant les ouvrir à sa propre internationalisation : les centres de Jordanie, d’Amérique, de Londres travaillent de leur côté. L’ensemble des sept ports « autonomes » français (300 millions de tonnes/an à cîté des 400 millions traités par Rotterdam) sommé de mettre ses grutiers sous statut privé. Enquête du
Monde sur l’Etat actionnaire, gratifié de dividendes mais gratifiant peu ses entreprises en investissements.
Principales contradictions françaises, qu’accentue le pouvoir actuel. Pas de concertation européenne, pas de cadre européen, ni dans les décisions, ni dans les perspectives. Silvio Berlusconi faisant pour
Alitalia ce que
Suez a convaincu les gouvernements successifs de faire pour
Gaz de France, l’intégration européenne par l’entreprise va bon train : même
EADS, c’est-à-dire en bonne partie
Airbus, se disloque. Mais en même temps le « franco-français » (expression qui revient à la mode…) pratique nos plus vieux péchés. La Quatrième République manquait ses ses comptes d’Etat en « débudgétisant ». La Cinquième profite à fond depuis une bonne vingtaine d’années de la ressource politique née de la décentralisation, à la suite des lois Defferre : le transfert de charge aux collectivités locales. Elle s’est donnée depuis la première cohabitation – que je juge une date tournante en politique et en philsophie économique de tous les gouvernements depuis le printemps de 1986 – une méthode pour « dégraisser » qui fonctionne à tout vas, sauf pour l’Education nationale (jusqu’à présent). On sous-traite en privatisant nos grandes entreprises la responsabilité de licencier, ainsi
France Télécom. mais tant d’autres.
Ce qui se réfléchit pour
la fonction publique – la notation et la rémunération au « mérite » pour la gestion des effectifs résiduels – et le « dégraissage » général comme si l’Etat et surtout ses administrations régaliennes devaient être rentables, à supposer même qu’on trouve les critères pour mesurer le rendement d’un service ou d’un agent rédacteur ou concepteur… ne s’accompagne pas d’une véritable logique, conforme aux références libérales de nos gouvernants. Libéral au sens de l’économie dite de marché ou de spéculation, mais pas libéral au sens des grands politiques tels que Royer-Collard et Tocqueville, Constant dans une certaine mesure. Libéraux donc… mais alors pourquoi ne pas appliquer le droit commun du travail à la fonction publique : indemnités de licenciement, compétence des prudhommes, préavis minima quand on se sépare d’agents, et notamment quand on met au rancart de très hauts-fonctionnaires comme les préfets, les ambassadeurs et les directeurs d’administration centrale, dont on sait par avance que sauf services « rendus » au prévis dans l’exercice passé de leurs fonctions, ils ne retrouveront pas d’emploi… et qu’ils se tairont jusqu’à la dépression ou la mort précoce, dans l’espérance de retrouver grâce… Les retraites-chapeaux dans la fonction publique, l’opinion des prudhommes quand la portion devient congrue. Car les fonctionnaires ne sont pas des nantis ni des protégés.
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Election présidentielle américaine. On ne parle plus de celui que je considère comme le très probable successeur de Bush junior – en bien plus efficace et en séduisant : le sénateur McCaine. Le détail de ses opinions à mesure qu’il se rapproche de la Maison Blanche est intéressant. Il aura pour électeurs non seulement les siens et celui de son prédécesseurs mais ceux qui sont encore hostiles – aux Etats-Unis – ou à un Noir, ou à une femme. Cela doit faire du monde. Hillary Clinton ne fait plus que retarder le dénouement, l’avance en nombre de délégués et en financement pour la suite qualifie déjà son adversaire. Pour les Européens, il incarne le succès de la discrimination positive, tant vantée par le pouvoir actuellement en France et une réelle hostilité à la guerre d’Irak.
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Le conseil des ministres – à bien plus de quinze participants, si l’on compte les secrétaires d’Etat – vient d’adopter
le projet de révision constitutionnelle, tel – semble-t-il – qu’il avait été publié par morceaux des propositions Balladur à la missive présidentielle pour le Premier ministre. En dernière minute, il s’y ajoute le retrait de la clause qu’avaient réclamée à Jacques Chirac l’UMP, déjà sous la coupe de Nicolas Sarkozy : le recours au referendum national pour tout élargissement à venir de l’Union. Parole… parole…
J’écris – contre – aux députés de quelque groupe qu’ils soient.La révision constitutionnelle n'est pas - en soi - nécessaire. Elle tient au défi que lançà à partir de janvier 2006 Nicolas Sarkozy à Jacques Chirac et que celui-ci n'eut pas la force ou le front de relever : la limitation à deux mandats de l'exercice des fonctions présidentielles. Ce qui n'engage à rien l'actuel président puisque de Gaulle exerça le pouvoir tout juste onze ans, record inégalé, qu'a approché François Mitterrand disposant à deux reprises pour un cumul de dix ans de la nécessaire majorité parlementaire. Puis Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac à égalité de durée, sept ans puisque le second a dû subir un quinquennat socialiste. L'actuel président aura grand mal à se faire réélire en 2012 et concéder de n'être pas candidat en 2017 pour obtenir un vote de confiance à Versailles en 2008, n'a aucun fond. Pour l'avenir, il est dangereux de limiter les réélections, ce qui - en cas de grave danger national coincidant avec l'élection présidentielle - empêcherait injustement pour elle et périlleusement pour la nation que perdure au pouvoir une personnalité s'étant révélée déjà salutaire. C'est également miner la crédibilité du président dès le dcébut de son second mandat. Nous l'avons vêcu avec Jacques Chirac, quand il a été acquis qu'il ne pourrait se représenter.
Le reste des projets est
- soit la prétention de venir devant le Parlement quelle que soit la forme de la réunion de ses chambres - projet nous faisant quitter la Cinquième République puisque le discours présidentiel l'emportera désormais sur celui du Premier ministre et effacera donc la reponsabilité parlementaire du gouvernement, tandis que le président restera doublement irresponsable - devant le Parlement bien sûr, et devant le peuple puisqu'il n'y a plus avec le quinquennat d'élections générales en cours de mandat présidentiel et que le referendum est éludé, même d'initiative populaire (le Parlement se saisissant dans l'année du sujet amené par le peuple, peut faire éviter le referendum) et qu'il va l'être, contrairement à toutes les pétitions et promesses y compris de Nicolas Sarkozy, pour décider ou pas des prochains élargissements de l'Union européenne. Même décision loin du peuple pour la ratification du traité modificatif européen, même procédure non referendaire pour la présente révision constitutionnelle. Le président de la République ne conçoit la mise en cause de la responsabilité présidentielle devant le peuple qu'au moment de la réélection ;
- soit les trompe-l'oeil pour "renforcer" le Parlement. Le fond n'est pas justiciable des textes mais de la relation loyale, confiante mais patiente du gouvernement, des ministres avec le principal des groupes parlementaires, la majorité - vous le savez à quelque groupe que vous apparteniez. Un statut de l'opposition, des procédures de consultations diverses sont affaire de respect mutuel et non de caricature constante de la gauche par la droite. Un travail tranquille en commission compétente ou ad hoc, avec des commissaires du gouvernement, accoucherait entre praticiens, d'un bien meilleur texte, en prenant vraiment le temps, un an ou deux, que les rédactions de ces mois-ci. La question du mode de scrutin devrait être sans a priori et sereinement examinée entre responsables de partis, représentés ou non au Parlement. Les institutions de la Cinquième République supporteraient fort bien aujourd'hui la représentation proportionnelle pour le plus grand nombre de députés à l'Assemblée nationale (et non pas ce qui est parfois envisagé, pour seulement quelques sièges). L'avantage serait de travailler en majorité d'idées, selon des votes de conscience. Le 49-3 comme l'élection du président de l'Assemblée suffisent pour déterminer les contours de la majorité sur le fond : confiance ou pas.
Il serait paradoxal que des élus, plus ou moins lointainement attachés au général de Gaulle selon la succession des partis et mouvements de l'UNR à l'UDR, au RPR et à l'UMP, laissent faire une révision si contraire à l'esprit fondateur de notre République, et si oublieuse qu'existent toutes les ressources d'une adhésion populaire, seul gage d'efficacité quand on veut réformer courageusement -
une révision loin du peuple et dans l'ambiance d'un retour dans l'OTAN...Paradoxal que la gauche qui a la minorité de blocage ou peu s'en faut au Congrès du Parlement, laisse faire ce qui constituera l'aveu que la majorité parlementaire n'est pas respectée dans ses convictions de fond et surtout signifiera
un consentement général ou presque des élus, à une manière d'exercer le pouvoir depuis dix mois que réprouvent - maintenant majoritairement - les Français.Contre-courant des convictions propres, contre-courant de l'opinion.
Changement de régime enfin. La révision actuelle a pour motif qu'il faut tenir compte du quinquennat, alors que celui-ci fut proposé par Georges Pompidou puis par l'étrange coalition de Lionel Jospin et de Jacques Chirac comme absolument sans effet sur le fonctionnement de nos institutions. Il vous sera dit et "démontré" que la venue du président de la République ne change rien à la répartition des rôles entre l'Elysée et Matignon. Demain, il sera expliqué que cinq ans et l'exposé régulier de la politique présidentielle au Parlement sont les deux éléments d'un régime à l'américaine. Le voulez-vous ?
Dans l'attente, des propositions telles que de soumettre les grandes nominations à des commissions parlementaires ou au vote les envois de troupes à l'étranger, n'ont pas été rodées par avance : la SNCF, demain l'EDF et Air France restent des emplois discrétionnaires - sans le dépôt d'une motion de censure, il n'y aurait pas eu de vote sur le renforcement de notre contingent en Afghanistan.
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Sondages. La popularité du maire de Paris ou du ministre des Affaires étrangères me paraît sans fondement. Celles des anciens présidents de la République en a davantage. La préférence des militants et sympathisants socialistes pour Ségolène Royal persiste.
Pour la première fois, la simulation d’un nouveau vote entre celle-ci et l’élu du 6-Mai tourne à l’avantage de la vaincue. Le Premier ministre va vers l’impopularité, sans que redevienne populaire le Président.
Folie… le pouvoir laisse s’installer la rumeur de son remplacement au début de 2009. L’instabilité gouvernementale quand le président de la République a la majorité au Parlement est du fait – désastreux et paradoxal – de celui-ci.
Décisif. L’érosion du pouvoir d’achat et l’inflation ont pour résultat – qui devrait ne pas surprendre – la dimiunution de la consommation « des ménages ». De beaux jours se préparent. Les classes maternelles – au moins pour ce qui des encadrements et des parents – décident de se joindre au
mouvement des lycéens.
Habitude prise, celle du passe-droit. Le président de la République se fait marier en dispense de publication des bans. Il se fait inscrire, hors délai, sur les listes électorales. Ce sont les salariés sans papiers de son restautant favorisé d’antan, sur l’île de son domicile antérieur, qui sont les premiers régularisés.