mardi 14 janvier 2014

note de situation et de perspective politiques - en rédaction complète cf. ce blog. à la date d'hier





Politique et mystique – Institutions et sacré
l’ex-Cinquième République et nous tous



Le sens de ce que nous vivons – politiquement, nationalement, socialement – et ce vers quoi nous allons, ne eut être discerné, je crois, que par une mise en perspective et en comprenant d’abord que le moment actuel et ses prémisses depuis dix-huit mois consacrent une dégénérescence progressive depuis au moins deux décennies et dont les responsabilités sont partagées par l’ensemble des dirigeants politiques et économiques de notre pays, et aussi par ce que l’on appelait (Michelet, de Gaulle) le peuple et qui ne se considère plus comme tel, ni en rôle possible, ni en ensemble solidaire.

Sans doute, François Hollande va-t-il – sauf redressement ou rebond toujours loisible tant qu’il sera au pouvoir – symboliser l’ultime étape de ces dévoiements qui doivent peu aux circonstances, crise économique mondiale et perte universelle de repères autant que de grandes autorités morales, et presque tout aux hommes. En orientant une politique, dont il se dit principalement responsable dans l’instant et pour l’avenir, qui contredit sinon la lettre de promesses électorales, vagues à la relecture, sauf quelques improvisations dont la réalisation est coûteuse pour lui ou pour nous, du moins l’ambiance de son élection. Celle-ci s’st faite de justesse et il est probable que quelques semaines de campagne, quelques jours seulement peut-être auraient, à l’arraché, maintenu Nicolas Sarkozy, à l’Elysée. Ce qui eût été moins nocif que ce que nous vivons, puisque l’espoir d’une alternance, d’un changement radical et trait pour trait serait demeuré, alors qu’aujourd’hui il est perdu. La prochaine élection présidentielle est encore lointaine, nouvelle alternance nominale droite/gauche ou suite du cours actuel, l’évidence est l’immobilisme apparent d’une chute accélérée et d’un démantèlement qui n’aura bientôt plus même ses cibles, proies et thèmes. Il n’y a presque plus d’Etat, il n’y a pas de possibilité qu’émerge de nouvelles élites sauf à la paradoxale faveur d’un écroûlement ressenti comme tel par quelques-uns se donnant spontanément et résolument une mission de service public. L’histoire seule en conférant les prérogatives et la consécration.

François Hollande n’a pas établi le pays en termes de gouvernement et d’orientations à moyen terme (cinq ans) selon l’ambiance qui l’avait fait élire. Déjà, de 1997 à 2002, le quinquennat législatif de Lionel Jospin avait une dissolution de ce qu’avait pu signifier pendant les années 70 et même 80 un gouvernement de gauche, pour l’opinion qu’elle soit hostile ou de soutien. Aujourd’hui et depuis les deux capitulations – plus personnelles encore du président régnant que de son gouvrnement – devant la direction de Peugeot à propos de la fermeture d’Aulnay puis devant Mittal à propos de la fermeture de Florange, la France est gouvernée selon les dogmes et les soumissions, il est vrai sur un ton moins bravache, qui ont caractérisé les réponses de la France à la crise financière commencée en 2008, à la crise de solidarité monétaire symbolisée par la dramatique aventure grecque, à la crise industrielle particulièrement nationale mais aux causes multiples. François Hollande préside avec moins de culot, moins de brouillon que son prédécesseur, plus de ténacité et même de méthode, mais pour la même injonction : rétablir l’équilibre par le bas, réduction de la dépense publique, augmentation des impôts sur les persosnnes physiques, donc réduction de la demande, de la propension à consommer et effondrement du moral des « ménages ». Spirale sans fin d’un chômage et de déficits que de mois en mois il est promis de réduire, sans que se dégage aucun résultat net malgré les sacrifices qui sont autant de pertes du patrimoine national, de savoir-faire séculaire et souvent de difficultés pour ls collectivités locales, pour les familles. Une politique économique qui n’a pas de finalité sociale, qui ne comprend pas le fonctionnement des enteprises et qui n’a pas posé de diagnostic, et même n’en demande pas ni sur le plan national ni dans les enceintes européennes ou délibératives comme les G 7 ou 8 ou 20. En revanche, cette politique est critiquée dans ses fondements par la quasi-unanimité de la doctrine française et pour son absence de résultats par nos principaux partenaires de l’Union européenne et par la Commission.

Cette dérive de nos politiques intérieures – y compris pour le traitement exemplaire des populations migrantes, des sans-papiers et des demandeurs d’asile – marque aussi notre politique étrangère. Depuis l’erreur décisive de n’avoir pas déclaré obsolète l’Alliance Atlantique, et pas seulement son organisation intégrée quand s’est dissout le pacte de Varsovie, et au contraire d’avoir inscrit dans le traité de Maastricht un lien organique entre cette Alliance, son organisation intégrée et la défense européenne, c’est-à-dire depuis vingt ans, la France a oublié le mouvement imprimé par de Gaulle à nos relationnements extérieures, pour compte autant de l’Europe que de nous-mêmes. Jacqus Chirac en avait l’intention, Nicolas Sarkozy l’a réalisé : nous avons réintégré l’O.T.A.N., ce que personne ne nous demandait et nous sommes entrés dans une dialectique américaine de confrontation avec la Russie, à propos du bouclier anti-missile, alors que l’Europe avait déjà à traiter, non en termes de défi mais d’amitié et de « maison commune » (posture héritée de Mokhaïl Gorbatchev), la participation à l’Union des anciennes Républiques fédérées soviétiques qui nous sont frontalières.

Les électeurs du 6 Mai 2012 attendaient une politique de riposte aux initiatives du patronat industriel et aux profits d’un système bancaire qui a abandonné nos entreprises aux risques boursiers, ils auraient jugé logique une relance européenne par des propositions françaises de démocratisation des institutions de l’Union et voyant l’élu voler vers Berlin dès sa prise de fonctions, ils s’attendaient à ce que ne soit pas ratifié le traité budgétaire mais au contraire organisé le soutien résolu à la croissance. Le traité de Lisbonne dont s’était gargarisé le prédécesseur parce que le service public était reconnu par les textes, permettait – précisément pour la croissance économique et une meilleure cohésion sociale dans l’Union – de grands services publics avec forts investissements transeuropéens. Rien de cela qui peut aussi bien s’appeler la gauche qu’une imagination politique et économique reprenant les grands débuts de la Cinquième République, n’a été décidé ni n’est en voie de s’envisager. Lionel Jospin ne décevait pas autant puisqu’il était entendu que l’identité de gauche et la reprise des grands sujets se ferait par son élection présidentielle.

L’écart entre le souhait populaire, les nécessités pressantes du moment économique et social d’une part et, d’autre part, ce qui est conduit par les présidents s’étant succédé depuis le départ et la mort de François Mitterrand, n’est donc pas nouveau, mais François Hollande le marque bien davantage parce que notre situation est devenue critique, que notre subordination à l’international et à notre partenaire allemand est maintenant criante, que nos dernières cartes industrielles sont en péril (le nucléaire, l’avionnique, l’automobile) autant u’un modèle social invoqué à proportion inverse qu’il est appliqué. Le lien entre nos institutions et la politique qu’elles permettent est rompu parce qu’il n’y a plus de politique, mais uniquement « le chien crevé au fil de l’eau » (de Gaulle). 
Or, les institutions elles-mêmes sont dévoyées, et à ce propos aussi, François Hollande donne la touche finale. Imposer une compagne comme « première dame », titre décerné par des médias sans connaissance du droit public français, toutes Républiques et dynasties nationales confondues depuis le baptême de Clovis, et sans mémoire de cette importation d’outre-Atlantique (Mamie Eisenhower), et ne pas même maintenir la fiction d’une relation exclusive… Nicolas Sarkozy avait le goût et l’habileté de se marier dès la rencontre qui lui avait été organisée, François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing avaient su vivre leur vie privée avec le consentement et en amitié de leur épouse respective et originelle, mariage religieux à la clé. Pis que du sans-gêne, de l’inconscience mais fondamentalement une manipulation de l’institution présidentielle à son paroxysme.

Les prédécesseurs avaient cependant initié ce dévoiement. Nicolas Sarkozy en considérant le Premier ministre comme son « premier collaborateur » et en occupant dans les médias une place de communiquant qui transforma la décision et la conduite politiques en une gestuelle sans structure. Jacques Chirac inaugura l’irresponsabilité présidentielle par des immunités sans fondement juridique qu’une interprétation circonstancielle et aimable du Conseil constitutionnel, au moment de notre ratification des textes devant régir l’institution et la compétence de la Cour pénale internationale : ces immunités selon la jurisprudence de ce qu’il lui advint à l’issue de ses mandats, ont été confirmées de fait à propos des « emplois fictifs à la mairie de Paris » pour ce qui le concernait, ou des financements illégaux de la première campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, et elles ont même été étendues aux gestions du budget de l’Elysée, sous signature d la directrice du cabinet présidentiel. L’irresponsabilité judiciaire et pénale du président de la République, choquante en elle-même, est affirmée en même temps sur le plan politique. Ayant dissout l’Assemblée nationale – dissolution de confort selon Valéry Giscard d’Estaing – Jacques Chirac ne démissionne pas quand cette initiative est désavouée par l’élection-surprise d’une majorité parlementaire de gauche. Il ne démissionne pas non plus quand un referendum, tenu également à son initiative, est négatif. Jurisprudence certes non contraignante mais analysée par les successeurs : le recours au peuple est à éviter. La clé d’une dialectique populaire, qui fonda la Cinquième République et qui était tout simplement de l’ordre de l’efficacité : impossible de gouverner fortement sans une adhésion  populaire vérifiée chaque fois que nécessaire, est donc perdue. Le général de Gaulle l’avait pourtant donnée au pays, d’abord en introduisant la consultation directe dans les institutions républicaines (Octobre 1945) nonobstant le précédent plébiscitaire de Louis-Napoléon, puis en faisant adopter le mode d’élection à la tête du pays, et enfin – surtout – en démissionnant quand un ultime referendum n'eut pas conclu dans le sens voulu (Avril 1969).

Il faut noter que ce qui a été très discuté à la première époque : la « cohabitation », terme d’Edouard Balladur en 1983, négociation de Jacques Attali avec celui-ci, ensuite, n’est pas en contradiction avec l’esprit originel de la Cinquième République. Le président de la République s’il n’a pas dissous l’Assemblée dont l’échéance ne lui est finalement pas favorable, n’est pas fondamentalement censuré, mais le gouvernement qu’il avait nommé et la majorité qui soutenait ce dernier. Dans le cas d’une gauche qui depuis 1958, soit près de trente ans, n’avait donc eu sa chance de gouverner et de mettre à jour le pays que pendant cinq ans, il pouvait être légitime que des acquis soient défendus par tous moyens, dont, pour le président, celui de rester et de ne prêter au gouvernement s’opposant à lui, aucune de ses prérogatives propres : dissolution, seconde lecture procédure des ordonnances, session extraordinaire. C’est ce qu’il se passa et c’est ce que les Français ratifièrent en réélisant François Mitterrand, très nettement contre le Premier ministre de l’époque.

François Hollande n’innove donc pas mais il conforte toutes les jurisprudences pernicieuses, tous les dévoiements de forme et de fond des années fondatrices de la Cinquième République.

L’ensemble de la « classe politique » porte d’ailleurs une responsabilité collective dans deux mesures l’écartant du peuple. L’abrègement de la durée du mandat présidentiel et le retour, hors élection, d’un membre du gouvernement à « son » siège parlementaire. Dans les deux cas, il s’agit de convenances personnelles. Cet élément de la révision constitutionnelle de Juillet 2008 a acheté les voix marginales nécessaires à l’adoption de l’ensemble. loin des dispositifs de rappel des élus devant leurs électeurs (initiative populaire du referendum pouvant mettre en cause l’exécutif en tant que tel, voire la majorité parlementaire du moment, à propos d’un de ses projets, propositions de jurys populaires en circonscription électorale  par Ségolène Royal). Le quinquennat avait été inscrit dans le programme commun de gouvernement adopté par les partis de gauche en Juin 1972. N’obtenant en Mars 1973 qu’une majorité réduite à l’Assemblée nationale, Georges Pompidou, sentant aussi que ses jours comptés ne lui permettraient pas de briguer à terme constitutionnel, un second septennat, imagina de s’approprier la proposition de la gauche, de réduire donc le mandat présidentiel à commencer par le sien propre et – nomination d’un accompagnant de longue date : Roger Frey, ministre de l’Intérieur pour le général de Gaulle au temps de l’O.A.S. – moyennant l’aval du Conseil constitutionnel, se représenter pour cinq ans dès Avril 1974 (ce ne fut que la date de sa mort prématurée). Le quinquennat repoussé en Octobre 1973 fut proposé en 2000 par la majorité parlementaire de gauche et par Valéry Giscard d’Estaing, sûr de gêner Jacques Chirac qui vivait la seconde « cohabitation ». Ce dernier, lui aussi pour opportunité personnelle, jugea que sa réélection serait plus facile si elle n’était plus que pour cinq ans. Il assura aux Français que cela ne changeait ni aux prérogatives présidentielles, ni à l’économie d’ensemble de nos institutions. Deux anciens Premiers ministres achevèrent la destruction dont nous pâtissons depuis bientôt douze ans : l’inversion du calendrier des élections parlementaires et présidentielle lia pour compter de Mai 2002 et pour toute suite, sauf mort ou démission du président de la République, ou dissolution de l’Assemblée, les deux mandats législatif et exécutif. Les Français à leur manière comprirent qu’ils étaient manipulés. Il y eut plus d’abstentions au referendum de révision constitutionnelle en 2000 que de votes positifs…

Irresponsables et figées, les institutions, qui ne sont plus celles de la Cinquième République ni  en esprit ni en lettre, ont mis et maintiennent la politique, en contenu et en acteurs, loin du peuple.

Reste un dernier responsable – le décisif – davantage défié par la surdité et les choix obstinément maintenus du président de la République, donc du gouvernement, donc de la majorité parlementaire : le peuple. Il ne se rebelle. Il ne tolère pas non plus. Il s’est mis en dehors. L’Etat n’est plus que le fisc et qu’une police de l’Afrique. La France n’a plus de structures pour sa projection économique et sa négociation sociale. Elle est muette en Europe sur les grands sujets et n’est pas écoutée sur ce qui est marginal pour ses partenaires, sauf à les associer à l’ensemble (le financement et la légitimité de nos interventions en Afrique).

Le peuple, au sens de Michelet et de l’homme du 18-Juin, en responsabilité collective de la continuité française et de son illustration dans le monde a également failli en ne suscitant pas une réaction à la perversion idéologique qui commença dans les années 1980 : depuis la Libération, sinon les années 1930 qui produisirent une bonne partie du corpus doctrinal du Conseil national de la Résistance, le « réarmement moral » de tendance démocratie chrétienne, et porté notamment par le M.R.P. avait pu se rencontrer avec le mendésisme et les Cahiers de la République : le produit avait été, aux débuts de la Cinquième République et particulièrement pour une opinion perplexe devant le changement des institutions et la poursuite de la guerre d’Algérie, un sursaut civique. L’Etat et le citoyen du Club Jean Moulin, avec des échos en 1968, Pour nationaliser l’Etat, ont caractérisé une ambiance glorieuse pour l’esprit public français. Les deux grands hebdomadaires qu’étaient alors en doctrine et en expression formelle, le Nouvel Observateur et l’Express, avec des plumes et des directions prestigieuses, formaient une véritable conscience nationale. Les périodiques du parti communiste, ceux des gaullistes, y ajoutaient. Au contraire, depuis les premières accessions de la gauche au pouvoir, sa décrédibilisation, la contestation de sa légitimité n’ont pas été d’abord politiques, mais idéologiques. Le mouvement continue aujourd’hui, auquel – paradoxalement – s’est associée depuis la campagne présidentielle de 2012 et le débat sur le projet de loi Taubira, une partie des fidèles de l’Eglise catholique en France. A cet assaut, parallèle à la contestation de l’Etat-même menée par la spéculation financière internationale sur les dettes souveraines et par les apôtres de la rentabilité et des diminutions de charge, il n’est pas répondu ni à gauche, ni tout simplement dans une opinion nationale où reste heureusement majoritaire le goût de la démocratie, donc de son outil principal, l’Etat dont les dirigeants sont électifs, au contraire de l’ensemble économique et financier. En stratégie et en tactique, c’est une lacune de plus pour la gauche au pouvoir dont François Hollande ne semble pas avoir conscience. Lui et ses soutiens sont idéologiquement, intellectuellement isolés.

Trois issues possibles.

La première – que je souhaite, et que j’imagine dans une fiction politique à paraître – est une conversion du président régnant à une tout autre politique. Marié ou vivant monacalement désormais, il démissionne pour se représenter et les Français ovationnent ce retour aux espérances de Mai 2012 que le revirement et la mûe de François Hollande, cette fois, garantissent absolument. La main est au président de la République, comme il se doit. Les institutions la lui donnent et c’est bien lui qui a consacré chacun des dévoiements dont le pays est victime.

La deuxième est un putsch politique : le Parti socialiste contraint le Président à la démission. C’est sans précédent, mais la désacralisation de la fonction présidentielle et le parjure politique sont tels qu’il n’y aura pas crime, mais raison. Problème : à gauche comme dans l’U.M.P., l’appétit des multiples médiocres pour la chefferie rend illisible l’apparition d’une réelle autorité. Au Parti socialiste, le remplacement ne me paraît légitime que par Martine Aubry ou Ségolène Royal. Il est probable qu’elles ne s’aiment pas.

La troisième est que nous trainions la même politique et les mêmes vaudevilles, les mêmes genres de scandales et de compromissions de moeurs, d’argent jusqu’en 2017 tandis que le calendrier précipitera la tentative de Nicolas Sarkozy de prendre par une nouvelle élection sa revanche sur à peu près tout. La France continuerait aussi bien telle qu’elle qu’on la mène depuis Mai 2012 que telle qu’on l’a menée de Mai 2007 à Mai 2012. Quoi donc survivra ? industrie ? civisme ? cohésion sociale ? existence dans le monde ?

La quatrième relève du roman – mais les révélations sur la vie privée du Président, censément connues de tous depuis son élection ne sont-elles pas de ce registre ? – l’extrême droite : Front national, groupuscules confessionnels ou idéologiques, genre Civitas ou Génération identitaire, arrivant au pouvoir par les urnes ou bien un putsch militaire, comme évoqué et souhaité dans la revue Arsenal ? et une nouvelle mobilisation des troupes du « printemps français » et de la Manif-pour-tous pour faire nombre et rue ?

Il est vrai que la Cinquième République perdue de vue, d’esprit, de référence, la France et les Français sont forcément dans l’inconnu. Le sacré et la mystique, la vocation et le respect sont au loin : dans le passé ? dans l’avenir ? Régression grotesque mais que nous avons méritée par pusillanimité ou avidité des classes dirigeantes économiques et politiques, par des systèmes médiatiques empêchant l’émergence de toute autorité morale, par laisser-aller de notre opinion publique. Tous les ingrédients qui avaient fait notre résurrection et jusqu’il y a vingt ans nous avaient maintenu en un rang et en des capacités de libre détermination, vraiment appréciables, et que l’étranger d’ailleurs considérait… ont été perdus.

Hitler a dit, en 1924 : « l’invraisemblable est ce qu’il y a de plus sûr ».


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