lundi 13 janvier 2014

ces crises de légitimité qui ont fait la France - la crise actuelle

en cours de rédaction



Politique et mystique – Institutions et sacré
l’ex-Cinquième République et nous tous



Le sens de ce que nous vivons – politiquement, nationalement, socialement – et ce vers quoi nous allons, ne eut être discerné, je crois, que par une mise en perspective et en comprenant d’abord que le moment actuel et ses prémisses depuis dix-huit mois consacrent une dégénérescence progressive depuis au moins deux décennies et dont les responsabilités sont partagées par l’ensemble des dirigeants politiques et économiques de notre pays, et aussi par ce que l’on appelait (Michelet, de Gaulle) le peuple et qui ne se considère plus comme tel, ni en rôle possible, ni en ensemble solidaire.

Sans doute, François Hollande va-t-il – sauf redressement ou rebond toujours loisible tant qu’il sera au pouvoir – symboliser l’ultime étape de ces dévoiements qui doivent peu aux circonstances, crise économique mondiale et perte universelle de repères autant que de grandes autorités morales, et presque tout aux hommes. En orientant une politique, dont il se dit principalement responsable dans l’instant et pour l’avenir, qui contredit sinon la lettre de promesses électorales, vagues à la relecture, sauf quelques improvisations dont la réalisation est coûteuse pour lui ou pour nous, du moins l’ambiance de son élection. Celle-ci s’st faite de justesse et il est probable que quelques semaines de campagne, quelques jours seulement peut-être auraient, à l’arraché, maintenu Nicolas Sarkozy, à l’Elysée. Ce qui eût été moins nocif que ce que nous vivons, puisque l’espoir d’une alternance, d’un changement radical et trait pour trait serait demeuré, alors qu’aujourd’hui il est perdu. La prochaine élection présidentielle est encore lointaine, nouvelle alternance nominale droite/gauche ou suite du cours actuel, l’évidence est l’immobilisme apparent d’une chute accélérée et d’un démantèlement qui n’aura bientôt plus même ses cibles, proies et thèmes. Il n’y a presque plus d’Etat, il n’y a pas de possibilité qu’émerge de nouvelles élites sauf à la paradoxale faveur d’un écroûlement ressenti comme tel par quelques-uns se donnant spontanément et résolument une mission de service public. L’histoire seule en conférant les prérogatives et la consécration.

François Hollande n’a pas établi le pays en termes de gouvernement et d’orientations à moyen terme (cinq ans) selon l’ambiance qui l’avait fait élire. Déjà, de 1997 à 2002, le quinquennat législatif de Lionel Jospin avait une dissolution de ce qu’avait pu signifier pendant les années 70 et même 80 un gouvernement de gauche, pour l’opinion qu’elle soit hostile ou de soutien. Aujourd’hui et depuis les deux capitulations – plus personnelles encore du président régnant que de son gouvernement – devant la direction de Peugeot à propos de la fermeture d’Aulnay puis devant Mittal à propos de la fermeture de Florange, la France est gouvernée selon les dogmes et les soumissions, il est vrai sur un ton moins bravache, qui ont caractérisé les réponses de la France à la crise financière commencée en 2008, à la crise de solidarité monétaire symbolisée par la dramatique aventure grecque, à la crise industrielle particulièrement nationale mais aux causes multiples. François Hollande préside avec moins de culot, moins de brouillon que son prédécesseur, plus de ténacité et même de méthode, mais pour la même injonction : rétablir l’équilibre par le bas, réduction de la dépense publique, augmentation des impôts sur les personnes physiques, donc réduction de la demande, de la propension à consommer et effondrement du moral des « ménages ». Spirale sans fin d’un chômage et de déficits que de mois en mois il est promis de réduire, sans que se dégage aucun résultat net malgré les sacrifices qui sont autant de pertes du patrimoine national, de savoir-faire séculaire et souvent de difficultés pour ls collectivités locales, pour les familles. Une politique économique qui n’a pas de finalité sociale, qui ne comprend pas le fonctionnement des entreprises et qui n’a pas posé de diagnostic, et même n’en demande pas ni sur le plan national ni dans les enceintes européennes ou délibératives comme les G 7 ou 8 ou 20. En revanche, cette politique est critiquée dans ses fondements par la quasi-unanimité de la doctrine française et pour son absence de résultats par nos principaux partenaires de l’Union européenne et par la Commission.
ff

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