jeudi 16 janvier 2014

défaillances répétées de notre outil diplomatique

 
Un de nos compatriotes à l'autre bout du monde, mais en territoire français, appelle mon attention sur une polémique en Grande-Bretagne.
 
J'avais pour ma part été choqué que nos ambassadeurs à Londres puis à Washington n'aient pas été rappelés pour incapacité au moment où nous étions notoirement à la veille de frapper en Syrie (circonstaces rappelées par le Président rappelées mardi après-midi, quoiqu'avec une hésitation assez marquée) puisque le premier n'a pas su prévoir un vote négatif aux Communes et que le second n'a pas su prévoir que Barack Obama voudrait se couvrir au Congrès.
 
Voici un second manque pour Londres. L'évidence est que nous devons, chez chacun de nos partenaires, une plume locale notoire, talentueuse que nous instruisons et documentons à l'occasion : affaire de capillarité, ce qui est "basique" dans le métier, sinon on ne le fait pas.
 
Et je n'évoque pas tant de nos ambassadeurs - surtout en Afrique où c'est névralgique - qui ne savent pas comprendre ce qu'il se passe dans leurs pays d'affectation et tentent encore moins d'aller au contact à défaut d'oeuvrer pour la mise en application des phrases de Tulle, le 6 Mai 2012 au soir.
 
Le ministre des Affaires Etrangères n'est pas en osmose avec son réseau et nos ambassadeurs ne sont pas "'instructionnés" - ou s'ils le sont, c'est alors désastreux. Et il passe pour régler des comptes personnels ou évaluer les agents en fonction de ce qui contribue à sa propre communication.
 
J'avais cependant remarqué les fréquentes références à l'Allemagne et à notre relation pour faire "repartir" l'Europe, et la citation aussi de l'Italie et de l'Espagne, avec satisfecit pour leur influence positive dans l'Union, tandis que la Grande-Bretagne n'a pas été évoquée une seule fois pendant la conférence de presse.
 
Claudel, Henri Bonnet, les frères Cambon, et Couve de Murville dans les deux fonctions d'ambassadeur et de ministre, nous manquent. Le Président a pourtant sous la main Hubert Védrine, qui est estimé au Quai, connu à l'étranger et qui a montré - au temps de Lionel Jospin - sa technicité et qu'il ne se pousse pas du collet . Son rapport au Président sur notre relation avec l'OTAN indique ce qu'il ferait, si...
 
 
 
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From:
Sent: Thursday, January 16, 2014 7:49 AM
Subject: Cet article du monde

C'est bien dommage que cet ambassadeur n'est pas eu la finesse de s'abstenir...



La riposte de l'ambassade de France à un article de « french-bashing » fait des remous à Londres

François Hollande à l'Elysée le 15 janvier. REUTERS/PHILIPPE WOJAZER
La réponse de l'ambassade de France à Londres à un article de presse dénonçant « la tragédie » de « l'échec de l'expérience socialiste » française a suscité des remous dans les rangs conservateurs britanniques.
Le texte, publié le 7 janvier dans le quotidien économique gratuit City AM, s'apparente à une description catastrophiste de la santé économique de la France et à une critique de la politique menée à Paris. L'auteur, Allister Heath, y dénonce notamment« un Etat prédominant, des niveaux d'imposition affreusement élevés (...) et une haine généralisée du commerce, du capitalisme, du succès et de l'effort ».
Interprété comme un nouvel exemple de « french-bashing » (dénigrement de la France), l'article a fait réagir l'ambassade de France, qui a publié trois jours plus tard une réponse, en anglais et en dix points détaillés, pour démentir ou corriger les affirmations de son auteur. Ce qui n'a pas empêché le journaliste de rester « dubitatif » sur ce sujet, comme il l'a signalé sur son compte Twitter :
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L'ambassade dénonce un contenu« idéologique, mélange de préjugés et d'erreurs », en précisant que la dépense publique en France, dont City AM critique l'inefficacité et le niveau élevé, sert à financer notamment un service public de santé de qualité reconnu. Elle établit une comparaison avec le système britannique, le NHS, jugé « défaillant ».
« LE VIN ET LE FROMAGE », MAIS PAS LE NHS
La critique n'a pas été du goût du ministre de la santé britannique, Jeremy Hunt, qui a riposté mardi dans un article du Daily TelegraphCelui-ci dénonce le « langage très peu diplomatique » de l'ambassadeur français, et défend le NHS, dont les dysfonctionnements font régulièrement les gros titres de la presse, mais qui reste une institution chère aux Britanniques.
« On est peut-être confrontés à une rude concurrence des Français pour le vin et le fromage, mais ce n'est pas sans raisons que le NHS nous rend fiers d'être Britanniques, plus que tout autre institution », dit-il. « Le NHS ne devrait pas être attaqué pour être ouvert et transparent sur ses difficultés, et surtout pas par un pays qui ne publie pas autant de données sur la sécurité des patients », estime-t-il aussi.
Le même article cite aussi un député conservateur, Dominique Raab, qui voit dans la réaction de l'ambassadeur français la preuve par excellence du « sentiment d'insécurité gaulois », et assène que « ce n'est pas pour rien que Londres est désormais la sixième ville française : c'est parce qu'un nombre grandissant de travailleurs français reconnaissent que l'expérience socialiste à échoué ».
« ÉMEUTES » ET « ETAT DÉMESURÉ »
La riposte diplomatique a aussi piqué au vif le député conservateur Jacob Rees-Mogg, qui a dénoncé mercredi dans le Times une « hyper-sensibilité inappropriée » de l'ambassade. LeHuffington Post britannique a rapporté de son côté de nombreuses réactionsoutre-Manche, critiquant ici l'ambassadeur et sa réaction « excentrique et indigne », attaquant là le président François Hollande, sous l'angle de ces dernières frasques amoureuses. Ainsi, le conservateur Brooks Newmark, membre du conseil du Trésor, ironise sur un chef de l'Etat qui « semble gérer les finances de son pays aussi bien que ses affaires personnelles ».
Du côté des arguments socio-économiques, un autre député conservateur membre du conseil du Trésor, Mark Garnier, juge que les « émeutes, les activités syndicales criminelles, une économie stagnante, des résultats douteux et tout l'agenda socialiste ne dépeignent pas vraiment un pays qui serait à l'aube d'un cycle économique vertueux ». Tandis qu'un conseiller ministériel, David Rutley, estime que Paris ferait mieux de mettre en œuvre en priorité la réforme européenne et la libre entreprise.
Même l'économiste en chef de l'Institut des directeurs, une organisation de chefs d'entreprises, a donné son avis :« Quelles que soient les opinions suffisantes de l'ambassade de France, beaucoup de chefs d'entreprises français se sentent beaucoup plus préoccupés par le poids d'un Etat démesuré, une régulation excessive et les entraves à la compétitivité de la part d'un membre de la zone Euro. »
Le 3 janvier, le magazine américainNewsweek avait publié un article controversé sur La chute de la France, déclenchant une cascade de réactions dans l'Hexagone, en raison notamment de nombreuses erreurs factuelles, pointées dans un article du Monde.fr. Le ministre de l'économie Pierre Moscovici avait critiqué un « pamphlet » qui suscite « une certaine hilarité ».L'hebdomadaire américain avait récidivé quelques jours plus tard avec l'article Comment la nation du coq est devenue la nation de l'autruche, également truffé d'imprécisions

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