----- Original Message -----
Cc: Bernard Combes
Sent: Wednesday, January 15, 2014 8:46 AM
Subject: la conférence de presse présidentielle : " il y a un combat
à mener en France, s'il n'est pa mené.. il est perdu "
Permettez-moi, cher ami, Monsieur
le Secrétaire général, quelques observations-réflexions.
1° l'ensemble, un peu long,
surtout l'exhorde disant tout en substance, les questions-réponses ne permettant
que des précisions, parfois plus qu'utiles (la suppression des cotisations
familiales ne signifie pas, au contraire, l'arrêt des prestations) ou des
nouveautés : le concours en capital pour PSA... Les gros plans sur les ministres
les ont montrés pour certains, ensommeillés
2° l'exhorde aurait pu, pourrait
former un livre-blanc ou une brochure (format de la lettre aux Français
de François Mitterrand en 1988)- une forme ancienne en Grande-Bretagne et en
Suisse fait de la diffsuion d'un livre-blanc disponible en tout lieu public
quasi-gratuitement un outil essentiel de communication et de mise à disposition
civique des citoyens - la substance aurait été donnée en réponse à des
questions, lesquelles comme "au temps" de de Gaulle, gagneraient à être
groupées, pour mieux garder une maîtrise horaire et tenir un propos moins long
et parfois en allées-venues d'un sujet à un autre, puis reprise - l'exhorde
était trop manifestement lu
3° prouesse physique : deux
heures trois quarts debout - comme pour les exercices précédents, le Président
est bien meilleur et souvent excellent au bout d'une heure de
mise-en-jambes
4° maîtrise des sujets
économiques et fiscaux sans comparaison avec la pauvreté de Jacques Chirac et la
discontinuité de Nicolas Sarkozy - clarté sur les grands chiffres d'économies à
réaliser année après année - clarté sur les enfoncements et non-résultats du
quinquennat précédent
5° mises au point sur la vie
privée : excellent d'avoir marqué qu'il n'y a pas de statut, et donc pas de
"première dame" - pour le chef de l'Etat, en revanche, il n'y a pas de
distinction entre vie privée et vie publique, l'homme n'est que public, le privé
surtout s'il est erratique doit être organisé autrement que ces derniers mois ou
années - la question d'un étranger sur la nécessité d'une image présidentielle
est importante, les commentaires avant la conférence (et sans doute après, mais
j'allais au cinéma : Kurozawa, et je n'aime pas les commentaires se surimprimant
trop vite sur le ressenti et le compris personnels, sans temps de latente)
portaient sur ce que révèle du caractère et donc du personnage politique cette
vie privée et la manière de la mener - il faut donc régler au plus vite et le
protocole et la réalité : mariage ou monachisme
6° la floraison de conseils et
d'engagements mutuels milite pour une structure unifiante : le commissariat
général au plan et un plan de développement économique et social arrêté après
débat entre tous pour quatre-cinq ans (durée du mandat présidentiel, durée de la
législature, documents mis au concours dans les campagnes électorales ouvrant
ces deux sortes de mandatures)
7° l'apport en capital à PSA,
déjà aidé comme tous les constructeurs automobiles, déjà renfloué pour sa
banque, milite pour une nationalisation de courte durée mais changeant les
moeurs du grand patronat, les lacunes de vision stratégique et de
concertation
8° les trois initiatives
franco-allemandes sont bienvenues mais ne frapperont pas l'opinion ni ne feront
pas le thème majeur de la campagne pour le renouvellement du Parlement européen
: l'initiative française avec mise dans le coup des Allemands, c'est la
proposition de l'élection directe du président de l'Union et donc le mandat
constituant pour le prochain Parlement
9° quoiqu'un peu disséminée dans
la conférence, l'adresse aux catholiques est bien faite : les provocations à
leur endroit au même rang et condamnées de même que l'antisémitisme et
l'islamophobie, la manif. du 11 Novembre aux Champs-Elysées, la conversation
prochaine avec le Pape, les chrétiens au Proche-Orient
10° les Roms. Ne jouons pas avec
les mots : respect de la loi... elle est celle que nous faisons ? ou les
déclarations universelle et européenne des droits de l'homme... Ils ne sont
qu'apparemment d'une nationalité ressortissant d'un Etat : Roumanie Bulgarie ou
autre. Une initiative européenne serait d'admettre des communautés
transnationales s'organisant librement, se donnant des responsables visibles et
éventuellement soutenus par les Etats, et des élus au Parlement européen : une
citoyenneté européenne indépendante des nationalités conférées par les Etats.
Révision et en fait réécriture du traité-loi fondamentale européenne déjà
postulée par l'élection directe du président de l'Union
D'une manière générale - et le
Président a certainement senti que là est tout le problème de l'efficacité de
son mandat et de son rapport avec le peuple - le propos a été à huis-clos et
pour des spécialistes ou au moins des gens de culture générale économique. Le
peuple n'était pas là, alors qu'il y a eu d'excellentes interppelations sur la
République, sur ses valeurs, sur les dérives - de très bonnes réflexions sur ce
qu'est une politique économique profondément progressiste, de
très utiles et précis rappels sur la pertinence du discours du Bourget et sur le
fait que ni les élargissements ni es accrds de Schengen ne sont son fait ni sa
signature. (les 34 plans industriels, toujours le commissariat et la
réinstitutionnalisation du plan périodique de développement... mais j'ai été
choqué quand c'est paru que ce soit l'oeuvre d'un cabinet-conseil, de surcroît
un cabinet étranger)
Le Président sent cet écart entre
lui et le peuple : sa caractérisation de la France, championne du doute - son
voeu d'être jugé au plus simple en 2017, le point où j'aurai amené la France :
plus forte ? moins forte ?
Il y a donc pour le proche avenir
à travailler non le vocabulaire qualifiant (pacte de responsabilité), ni la
méthode propre à l'ensemble des acteurs politiques et sociaux avec le calendrier
indiqué, mais
. la perception populaire d'une
proximité et la compréhension populaire d'une personnalité
. un "compactage" des exercices,
institutions, conseils, instances, rapports tel qu'une unité forte et une
mouvementation de la chose publique soient sensibles
Chaleureusement à vous, à Bernard
Combes et par l'expression que vous voudrez bien, je l'espère, lui transmettre,
chaleureusement au président de la République
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