Samedu 11 Janvier 2014
Ce matin
Me suis
délesté [1]de
mon chagrin, de ma déception et de mon impuissance face à cette énième lacune
de FH, du président régnant. On est depuis le début de l’année dernière dans un
possibe scenario d’une abdication forcée par le camp-même de l’élu originel.
Pour trahison de l’espérance, tête non tenue devant Mittal et nos partenaires
européens, notamment l’Allemand, concessions sans fin au patronat tandis que la
pression fiscale sur les personnes physiques continue, continue et qu’aucun
moyen pour ne plus servir qu’en priorité la spéculation des
« marchés » ne sont pris. Une compagne ni appréciée ni appréciable,
et maintenant… je me suis délesté en l’écrivant au responsable de l’ambiance et
des faits, sinon des circonstances qui nous ont tous menés où nous sommes. –
Prier maintenant… le pays, nous, les miens, moi…fatigue et espérance… l’assurance devant Dieu, c’st qu’il nous écoute quand nous
faisons une emande conforme à sa volonté. Et, puisque nous savons qu’il écoute
toutes nos demandes, nous savons aussi que nous possédons tout ce que nous lui
avons demandé. [2] Jean,
autant que Paul, mais tout différemment, un géant. Avoir vécu physiquement et
mentalement dans la plus grande intimité du Fils de Dieu fait homme, de Jésus,
terrestre, incarné, souffrant, fatigué, marcha t, interpellé, interpellant,
guérissant et priant, dormant et s’éveillant, aimant humainement, priant
humainement et pouvoir, lui Jean, le disciple, le témoin de pratiquement tout,
et seul à l’être – pied de la croix, premier au tombeau - lui expliquant en père spirituel, en pasteur,
comme ceux d’aujourd’hui, à ses contemmorains comment se conduire devant Dieu et
comment L’attendre et Lui demander. Tout. Mes ptits enfants, prenez garde
de ne pas vous mettre au service du mensonge. Et combien la pente, si peu sensible, est glissante, perverse,
silencieuse, anodine. Je l’ai vécu, je le vis peut-être sauf à m’examiner
sereinement devant Dieu… nous le vivons une nouvelle fois nationalement depuis
hier matin… depuis tant de fois… Le Baptiste, le Précurseur, tout à sa
fonction, à sa mission, si grande qu’il s’en sait petit, d’autant plus humble
et dépossédé. Le Cantique des cantiques
lui vient aux lèvres, il l’a dans le cœur, comm sa mère, comme la cousine de
celle-ci : l’époux, c’est celui à qui l’épouse appartient ; quant
à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est
tout joyeux. C’est ma joie et j’en suis comblé. Peut-être le fiasco à l’époque de ma vie sentimentale pesa sur les
débuts de la vie religieuse de mon ami, l’ami par excellence, Michel T. de P. Lui,
il faut qu’il grandisse et moi que je diminue.
Monsieur le Président de la République,
depuis hier soir, effondré de tristesse,
je souffre personnellement de ce qu’à ma question sur l’Afrique centrale, ma
femme ayant pris plusieurs fois la radio dans la journée d’hier, en
aller-retour pour le lycée où elle enseigne nouvellement l’économie de
l’entreprise et du numérique, faute d’avoir pu continuer sa très positive
activité de gestionnaire de fonds éthique et solidaire (ne facturant que les
gestions bénéficiaires, cas unique sur la place de Paris), m’apprend, et qui a
passé « en boucle ». Je ne suis pas allé aux dépêches d’agence. Ni
curiosité, ni courage. L’imagination suffit pour le fait. C’est la relation
entre vous et la plus haute et grave fonction qui puisse exister dans un pays,
et surtout dans un pays comme le nôtre et vivant, subissant ce qu’il vit et
subit, qui est si douloureuse.
Vous conduiriez et inspireriez une
politique tirant le pays de sa crise économique, financière et morale, tout
pourrait passer. Vous rendriez à la France son rôle d’inspiratrice du devenir
européen, en démocratie et en indépendance, en solidarité entre ses peuples et
Etats-membres, tout le reste serait secondaire et même ne s’entendrait et ne se
verrait pas. Depuis que vous avez été investi par le Parti socialiste, je me
suis permis de vous indiquer les voies et les moyens les plus simples et
évidents pour cette politique et pour ce rang. Depuis que vous avez pris vos
hautes fonctions, je vous les ai rappelées, vous demandant un quart d’heure
tous les quinze jours de présence mutuelle pour ajuster au plus précis ce que
je verrai, entendrai et comprendrez pour contribuer à votre indépendance
personnelle d’esprit et de travail, au rebours des modes, des dogmes, des
dossiers tout faits venant des administrations ou des groupes de pression ou de
nos habitudes.
Je me suis également permis – certain
d’être dans la pensée de beaucoup de Français, confondant, puisque vous êtes
devenu le président de notre République, votre bonheur et votre intérêt
personnels avec ceux du pays (heureux comme un roi en France) – de vous dire
combien une union pratique et un accord même à la Clinton entre vous et
Ségolène Royal auraient été et seraient bénéfiques pour la gauche, pour l’image
de la France : imagination, énergie, grâce et liberté, même si forcément
il existe en nous tous lacunes et exagérations. Je me suis permis – ce que
beaucoup pensent autant quemoi, sinon plus vivement – de suggérer retrait,
discrétion et non existence publique pour votre compagne officieuse Valérie
Trierweiler, non à raison de sa personne mais par manque de… je ne sais plus
dire tant les repèrs sociaux et conjugaux sont devenus évanescents. On n’a pas
élu Clemenceau à la présidence car on craignait le « scandale » d’obsèques
civiles à l’Elysée. Plaqué, Nicolas Sarkozy a su se remarier dans le trimestre,
faisant oublier qu’il avait inauguré (couverture de Match) le divorce
et la famille recomposée au sommet de l’Etat. Vous : la liaison dans la
liaison après la séparation dans le compagnonnage. Pardonnez ma crûdité, je
souffre de ce que je vois, nous souffrons de ce que nous voyons et de ce que
cela montre de vous, personnellement.
Alors que le pays souffre, alors que nous
sommes depuis des années et de
plus en plus, et encore ces jours-ci – sans compter les très
gravs indices de corruption de notre vie publique jusqu’au sommet de l’Etat
pendant le mandat de votre prédécesseur et même avant – , la risée ou objet de
commisération vis-vis des autres (la petite blague au CRIF comprise de travers
par nos décisifs partenaires algériens, la synthèse venimeuse de Newsweek, quoique
pas nouvelle et dont le dard aurait d’ailleurs pu porter sur d’autres de nos
défaillances), vous oubliez ce que vous devez à votre fonction, et donc à nous,
donc à la France.
C’est à l’Elysée que vous devez recevoir
et dormir, que vous devez vivre pour n’y travailler et n’y penser que pour
nous, obsédé au fond de l’âme par chacun des conflits sociaux, par chacune des
trahisons de dirigeants de nos entreprises privées ou publiques, par chacune
des routines et chacun des blocages de nos machines administratives. Je sais
bien, et le pays voit bien que beaucoup de ces passionnés de la politique que
sont les dirigeants électifs – pas tous – ont plus de libido du pouvoir, de
l’apparence que de passion simple et brute pour la France. Tandis que
les enfants de nos élites deviennent apatrides de pensée et de langue, donc
supplétifs d’une hégémonie anglo-saxonne maintenant périmée, tandis que se
débrouillent pour trouver sens et occupation les jeunes de quartiers
défavorisés (pudeur du mot), il est patent et sur la place publique, en
rubrique de magazines que les gens de médias et les gens de pouvoir politique,
en endogamie désastreuse et asséchante du cœur et de l’imagination, couchent
entre eux et se servent mutuellement pour se monter du collet. Plus personne,
ou si peu, en charge d’animer la vie et l’imagination collectives, ne sort d’un
cercle social et psychique restreint. Dans votre gouvernement, combien de divorcés
à la cinquantaine ou en mains ou compagnonnage sans continuité avec ce qu’ils
avaient commencé et avec qui ils avaient commencé. Démonstration inquiétante
d’un manque de discernement pour mener une vie personnelle, comment l’avoir
pour les affaires publiques ? Et évidemment, l’exemple… responsabilité des
autres quand on ne l’a pas de soi…les projecteurs souhaités et revendiqués mais
pour dévoiler quoi ?
Et voilà que vous incarnez cet égotisme
et ce manque de discernement. Garant de notre continuité et de notre solidarité
nationales, arbitre de nos conflits de toutes natures, chargé par nos suffrages
d’inventer tous les moyens pour le bien commun, vous avez d’autres priorités,
d’autres passe-temps, vous avez du temps, de l’énergie, de la passion, de l’esprit
pour autre chose… Travaillant comme un moine, résidant absolument à l’Elysée,
économisant aussi les dépenses et surcroît de précautions pour votre sécurité,
pour la communication suprême de l’Etat (le nucléaire notamment), vous pourriez
avoir comme l’un de vos prédécesseurs des passades éphémères pour
l’amusement : la beauté, le charme et l’ambiance de quelques instants et
même la vie double de François Mitterrand, dont la révélation se maria avec
celle de son cancer mais ne choqua pas, parce que la coincidence entre lui et
l’opinion publique n’était pas entamée, que quelque chose de la France et de
l’exercice royal du pouvoir n’avait cessé de s’incarner par lui.
Vous aviez déjà tout à faire et à
démontrer. Cela continuait d’être attendu. Je me portais fort – personnellement
– de l’espérance que vous continuiiez de m’inspirer : un changement du
tout au tout pour notre politique (je vous en redonne l’économie en abrégé
telle que je l’ai communiquée à Bernard Combes puis à votre Secrétaire général)
gagé sur une certaine force intérieure que je vous suppose – encore.
Vivre désormais en repenti d’une
adolescence vraiment terminée, d’une fonction vraiment assumée, et nous
confirmer que la politique n’est pas une ambition, ni une position, mais un
sacerdoce et un service, vous le pouvez encore, vous le devez maintenant. Sans
doute, la discontinuité de votre vie privée affective depuis des années – celle
aussi de tant de gens politiques – montre votre solitude et vos manques. C’est
triste, c’est commun. Mais vous pouvez, vous devez les combler pour nous et par
l’exercice des fonctions que nous vous avons conférées.
Tout est pardonnable s’il y a une grande
suite. Votre mûe pour le rebond de la France. Sinon ce sera inéluctablement
l’abdication. Celle-ci guette aussi la France – par rapport à son histoire
millénaire – tout simplement quand on n’est pas, quand on n’est plus ce que
l’on doit être, ce que l’on a été, ce que l’on est appelé à être.
J’en sais personnellement quelque chose.
Au moins en deux circonstances et face à des personnes – l’une méritant
admiration et respect (un maître de conférences à Sciences-Po. nous donnant si
bien le sens de l’Etat et aussi sa connaissance), l’autre, femme, belle
aimante, que j’aimais et qui m’a donné les plus belles images et fait entendre
les plus fortes paroles – j’ai été traître, et inconscient de ce que je devais
être. J’ai reçu, tard mais décisivement, et cela me fait tenir malgré les
conséquences à tous égards financières, psychologiques, sociales d’une
« placardisation » à pas cinquante deux ans… la grâce de me marier et
d’obtenir une petite fille, il n’y a pas dix ans, une petite fille avec
laquelle je rédige quelque chose qu’elle illustrera : Si la France mentait… tout en terminant une fiction politique dont les chapitres alterneront
avec ma mémoire affective, sensuelle, spirituelle vécue. Deux rédactions qui
vous sont dédiées : votre responsabilité, et ce que je pensais être votre
possible.
La joie de la stabilité et de l’unité
intérieures et intimes. La joie de servir le bien commun, même sans apparence.
Que cela soit.
Je garde confiance en vous, plein de vœux pour le rebond. Possible,
souhaité.
Et je reste avec vous. Au travail.
[2] - 1ère lettre de Jean V 14 à 21 ; psaume
CXLIX ; évangile selon saint Jean III 22 à 30
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