mardi 11 décembre 2012

Inquiétude & Certitudes - mardi 11 décembre 2012


Mardi 11 Décembre 2012

Me suis levé il y a plus d’une heure. Sensations au-delà du désespoir, rien ne s’achève que l’être humain dans la vieillesse et la mort qui ne sont pas des accidents, mais notre vérité. Aucun de mes projets n’est en voie d’achèvement, de cette propriété que je n’ai les moyens ni la force d’entretenir aux simples rangements de cette maison, et évidemment à chacun de mes chantiers d’écriture et de composition. – Message de Patrick S. Sa mère grande résistante quoique décorée tardivement et il cherche comment la faire décorer au grade supérieur… on en apprend toujours sur autrui et c’est le mystère qui produit, confirme la magnificence. Je ne le savais pas. Chaque jour est notre origine, chaque mot reçu nous donne l’ami encore plus beau. Ecrire ces portraits de fond ou de rencontre comme celui de la fille d’hier, chez Delta. Sa tignasse au rasoir, chaque cheveu pris et traité isolément, au trait… piqué, hérisson avant la toilette… bande dessinée de la fin des années 1980 : le lui dire tandis que nous nous cotoyons à la caisse m’a fait tomber juste, elle se date en visage voulu de cette époque, celle sans doute de sa naissance. Une moto noire, magnifique et sobre, mais elle monte dans une Peugeot, blanche. De son corps et ses apparences physiques, je n’ai vu que sa coiffure à cheveux raides, puis ses dents un peu grandes avec des gencives visibles, le sourire d’être perçue, rien du reste, ni mains, ni chair, ni démarche, ni silhouette. A ma question, j’ai eu la réponse, oui, une moto, mais à la maison. Elle n’est donc pas décavée et cultive à dessein une adolescence d’apparence qui peut être un combat pour beaucoup dans sa vie. Ecrire des instants est-ce écrire à défaut de la vie ? non et même au contraire. Couriellé à ma chère femme, ainsi…
Prier…  et s’il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre vingt-dix neuf qui ne se sont pas égarées [1]. Cette version de la parabole de la brebis égarée diffère de la plus connue, les retrouvailles sont problématiques, la joie n’est pas partagée avec un voisinage que Matthieu n’évoque pas. Elle n’en est que plus intense. C’est vraiment l’intimité de celui qui par amour et prédilection cherche et recherche qui est dans la peine, la détresse. Ce que nous sommes invités à regarder – que pensez-vous de ceci ? – n’est pas dans la brebis errante dont le for intérieur n’est pas non plus suggéré, encore moins le pourquoi de son écart du troupeau et donc de son errance, c’est bien cet homme, ce Dieu, parti à la recherche de la brebis égarée. Au psalmiste, nous devons la conclusion heureuse : la campagne tout entière est en fête, les arbres des forêts dansent de joie, devant la face du Seigneur, car il vient. Et ce que pose alors l’inspiré est décisif : car il vient pour juger la terre. Le jugement dernier, prélude à la résurrection de la chair et à la vie éternelle, est une joie et non une introduction à l’enfer ou la mise en évidence d’une déréliction : la nôtre. Comme un berger, il conduit son troupeau ; son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. Je m’étais levé, comme chroniquement dans la désespérance. La tombe de Maria VETSERA à Mayerling… toute créature est comme l’herbe, toute sa grâce est comme la fleur des champs : l’hetrbe se dessèche et la fleur se fane quand passe le souffle du Seigneur. Mais précisément, cet éphémère qui a son moment de beauté, doit sa vérité au divin passage, et de ce souffle du Seigneur, Jésus nous assure qu’il est l’haleine de l’amour absolu. – Infime et dernière courbe en faucille si fine … la lune à son dernier moment, le ciel est encore noir, totalement sauf elle, et de l’autre côté de l’eau les scintillements par paire d’un éclairage de bourg entre deux mers. Silence de la foi et de la prière, les yeux clos font plus que pleurer, ils recueillent la peine pour en faire la joie du salut. Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli. Amen.
Cherchant l'exergue de ce moment avant de l'adresser à mes co-parcourants, je trouve de nouveau le psaume : racontez à tous les peuples sa gloire. La réévangélisation n'est ni sophrologie ni théâtre liturgique, ni haine des gouvernants et de l'autre bord parce que le schéma moral, s'il en existe in abstracto, différe du nôtre... elle n'est pas non plus des phrases extasiées sur une intériorité personnelle visitée par le divin, elle est de dire - simplement - Dieu tout court, Lui... non, nous. Nous ne sommes que des conséquences du divin, de Dieu et de la geste du Christ. Hier soir, expliquer les temps en conjugaison, la ligne fléchée du temps, le passé est anticipation pour qui s'y replace, le futur est écho de ce passé et nous ne sommes que vertige assuré au beau milieu. Marguerite eut la patience de l'écouter et regarder crayonner. Je lui dirai tout à l'heure que ce pouvait être, alors, notre prière du soir. Finalement, nous allons, bien plus sûrement et résolument que nous ne le pensons. Notre désespoir, mes désespérances que la prière dissipe en fumée - j'espère qu'elle soit d'encens - sont une courte vue. Encore athée.

matin

Deux excellences. Celle du président socialiste du conseil général de l’Eure faisant pour une papeterie, dont la machine est neuve et intransportable, ce qu’aurait dû faire l’Etat à Florange. Il rachète, il a négocié des mois et dans la discrétion totale avec deux repreneurs. Il compte revendre pour rendre l’opération financièrement neutre d’ici dix ans. Sur 320 emplois, deux cent cinquante sont rétablis. Celle d’un Benoît Falaize dialoguant avec Davidenkopff, le chroniqueur « éducation » de ma radio d’habitude (France-Infos) à propos de l’enseignement de la morale publique. Il la faut diffuse dans toutes les matières. Pas de laïcité sans esprit critique. Aborder la religion comme un fait de société, multimillénaire et comme un contenu et une posture très complexes. Nécessité d’un engagement déontologique contractuel de l’enseignant à son recrutement : il n’existe pas, faute de définition de la déontologie de l’enseignement. – La bourse de Paris ne s’est jamais mieux portée cette année que depuis la capitulation des pouvoirs publics à Florange.

soir

Cela n’a pas traîné. P.S.A. profite de M. Mittal et de son appréciation de nos dirigeants : on peut y aller. Comuté d’entreprise ce matin. Ce ne sont plus 8.000 emplois qui sautent, mais 11.500. Les syndicalistes en appellent à Arnaud Montebourg, ils comprennent moins vite que le patronat. – En regard, leçon américaine s’il en est. Le Trésor privatise la compagnie d’assurance qui avait été nationalisée en Novembre 2008 : plus value pour l’Etat = 20 milliards de dollars…. Et Nafissatou Diallo empêche son chèque de plusieurs millions. Les photographes la montrent rayonnante. Pour une fellation, sans doute refusée aisément, c’est convenable. Leçon française, du même genre que celle qui a tué le Crédit Lyonnais pour une affaire d’acquisition douteuse d’une compagnie d’assurance (encore une) en Californie, ou que celle de la délocalisation mentale de Vivendi au temps de Jean-Marie Messier. Bravo les Français.
 


[1] - Isaïe XL 1 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Matthieu XVIII 12 à 14

Aucun commentaire: