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To: ... Elysée
Sent: Tuesday, November 05, 2013 9:31 AM
Subject: actualité
Cher Monsieur le Secrétaire
général,
conversation entre les deux tours
des municipales de 1983 - le premier catastrophique de résultats - avec François
Mitterrand. Je candidatais alors à Pontarlier. Avais téléphoné à Marie-Claire
Papegay (fidèle "secrétaire" depuis la rue de Bièvre et ui contrairement à
Paulette Decraëne n'a pas écrit de souvenirs, à ma connaissance) le lundi matin
pour être reçu, et l'avais été le mardi matin. Changer le gouvernement, le
Premier ministre (Pierre Mauroy) ? m'interroge-t-il ... sondage... Tout dépend
de ce que vous voulez faire, Monsieur le Président, ce ne sont pas les gens qui
comptent en cela.
Manifestement, le Président n'a
pas encore résolu le changement de cap dont je l'ai entretenu dès sa candidature et continue de vous entretenir régulièrement... donc, pas de remaniement au sens convenu et trop bruissant du
terme.
En revanche, il faut que cesse le
paradoxe d'un Bercy qui naguère commandait aux ministres et qui maintenant est
une "pétaudière" à X ministres dont aucun ne brille ni par le tempérament et le
caractère (Montebourg) ni par une réelle maîtrise de ses sujets et des
communications qui en ce domaine, vis-à-vis des citoyens-contribuables et
vis-à-vis de nos partenaires européens, est décisive. Donc, refaire le ministère
: 1° les grandes directions à remodeler et diversifier : Trésor et Budget
cherchant leur titulaire, Prévision, Relations économiques extérieures à
réinstituer, 2° un grand et fort ministre de l'Economie et des Finances, et
deux-trois délégués au maximum : Budget, Industrie et Commerce (Jean-Marcel
Jeanneney avait les deux en 1959, gérer la dévaluation et les charbonnages en
pays réel). Comme c'est le coeur vivant de l'action gouvernementale, ce ne sera
pas un remaniement pour gourmands ou pour journalistes, ce sera un bras de
levier, le temps que le Président se réoriente lui-même (ou aille à ce qu'il esr
vraiment : n'ayant pas l'honneur et l'avantage de l'avoir encore rencontré
tête-à-tête, je n'ai que des "clés" très passe-partout et banales pour le
pressentir). Pour Bercy, "re-formaté", une personnalité puissamment indiquée, de
fidélité pas douteuse, de compétence éprouvée aux côtés du cher Pierre
Bérégovoy, à la communication claire, calme et précise : Michel
Sapin.
Bretagne où j'habite (écrit ce
matin en précession de ma lecture des textes du jour )
Visages hier,
chaque enfant débouchant des vestiaires et du passage au sèche-cheveux, cherchant
des yeux qui vient le chercher, père ou mère, le trouvant, l’illumination totale
du visage, la silhouette inchangée, et l’aller tranquille vers la rencontre, le
baiser. Au contraire, l’adulte dans la rencontre amoureuse cherche à séduire,
compose une attitude, le sourire, le visage sont seconds. L’enfant, garçonnet ou
fillette, huit-dix ans, n’offre rien, il est tout. – Un adulte, peut-être plus
proche de la cinquantaine que de la quarantaine, visage assez beau, très sculpté
mais doux, l regard d’angoisse évidente, je le remarque, cherche à lui dire des
yeux que je comprends, pas l’objet mais l’état de son angoisse. Plus tard,
arrive sa fille, elle a le même regard, elle s’éloigne vers un distributeur, je
lui dis leur intense ressemblance, mais qu’il la protége de cette angoisse.
Divorcé ? ou en instance d’être abandonné ? chômage ? ou épouvante devant le
tragique de la vie (cf. Dom MEUGNIOT le recevant du Père BOUYER qui « jugeait »
que l’Abbé de l’époque, Solesmes, n’avait pas assez le sens du tragique.
Réplique aux mois de la mort qui venait, de mon cher moine, attestée par
quelques-uns de ses frères : j’ai toujours fait semblant. Propos apparemment
mystérieux, comme celui de Socrate : n’oublie pas le coq que nous devons à
Esculape. Mais je crois comprendre). Mon inconnu au grand et unique regard, à ma
demande, me donne son prénom : Louis-Charles. Je n’ai pas commenté, nos rois, il
est breton, mais la Bretagne – notre conversation – est totalement inconnue (et
méprisée) du reste des Français. Ni chrétienne ni monarchiste en 1793 comme en
2013, mais démocrate, têtue, tenace, en bataille, aimant la justice. Plus dotée
mentalement que physiquement à quelque égard matériel ou autre que ce soit.
Difficile à connaître et à aimer, profondément réfractaire, autant
individualiste parce que fière en chacun de ses enfants que collective parce que
étant par elle-même une nation. – Je ne suis pas breton et je n’ai pas choisi la
Bretagne pour elle-même. Je ne suis que Français ce qui semble réducteur, pauvre
et banal pour bien d’autres qui sont Bretons, Alsaciens, sans doute Corses ou
basques, même Auvergnat. Il est « significatif » (comme disent certains
grasseyants aux Finances ou précieux autistes au Département) que l’échec des
partis, l’échec des syndicats, l’échec des assaociations, l’exploitation des
catholiques pratiquants abusés dans leur disponibilité (et aussi leur inculure
politique et une mémoire artificiellement réduite) par une droite extrême
ambitionnant l’état sauvage sous l’apparence de l’éthique et du patriotisme… il
reste au pays la ressource de son authenticité, de ses racnes, de sa difficile
composition par mixité et rencontre (naguère conuête) : les provinces, les
régions, les paysages d’âme. C’est dans cett ambiance que le pays se refait et
émerge. Il y aura des notorités nouvelles. Quand Paris est défaillant, le pays
prend le relais, d’instinct, donc sans règles ni
prévisbilité.
Ce ne seront pas des paroles qui
calmeront le jeu, mais de la considération. Pourquoi ne pas faire le point avec
le précédent préfet de région, Michel Cadot, et avec l'actuel, réunis chez vous
dans la discrétion.
Bonne suite de
journée.
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