18/…/201… à 22:55
le président et le dictateur
Le Président de la République
vient d’intervenir, hors programme, dès la fin de la rediffusion du chef
d’œuvre de Charlie Chaplin, « le dictateur » [i].
Tandis qu’au Parteitag de
Nuremberg, suivant juste l’Anschluss la doublure clocharde du redoutable
Fuhrer, au lieu des invectives habituelles, change totalement le registre de la
politique en donnant les béatitudes du Christ selon saint Luc, l’évangéliste,
l’annonce de cette intervention du Président a commencé de sous-titrer le
discours.
Ni au palais de l’Elysée, ni à
l’hôel de Matignon, il n’est possible d’obtenir la moindre précision sur
l’objet et la durée de l’allocution présidentielle. On est renvoyé à celle-ci
et il est assuré que l’on n’en sait pas plus que le télé-spectateur.
Malgré la notoriété de la fameuse
fiction politique de 1940 et l’indication que sa programmation se ferait avec
une copie entièrement rénovée, l’audience de la chaine franco-allemande était
très faible. Elle a sensiblement augmenté dès le sous-titrage annonçant la
prochaine apparition à l’écran d’un président n’ayant pas habitué les Français
à la surprise. Elle
vient d’exploser.
18/…/201… à 22:59
le président et le dictateur (2)
Le Président a commencé par
présenter ses excuses pour le hors-programme. Il a salué ls téléspectateurs
allemands, a assuré qu’il était bien le barbier et pas du tout – toute
ressemblance eût été fortuite – Adenoïd Hynkel. Il a précisé qu’il n’était pas
non plus l’homme des Béatitudes, que d’ailleurs la République française, laïque
selon sa Constitution, ne peut demander à ses élus l’énoncé et les références
de leur foi, mais il a ajouté qu’il est tenu, depuis son élection, d’être
fidèle à ce qu’il avait laissé espérer et croire aux Français quand il était
candidat. Il entend revenir à cette fidélité et pour gagner du temps, non le
sien borné par la Constitution, mais celui des Français et du pays à qui il
souhaite la plus grande espérance de vie, il a donc choisi d’intervenir
maintenant et il dit pourquoi.
18/…/201… à 23:10 (3)
L’Elysée communique que le
Président a convoqué le Premier ministre et va s’entretenir avec lui avant
minuit. Il n’est pas précisé que la démission du gouvernement soit l’objet de
cet entretien.
18/…/201… à 23:11
le président et le dictateur
Berlin - La chancelière allemande
communique avoir reçu au téléphone son homologue français, qui l’a entretenu du
film de Charlie Chaplin et de ce que peut être la surprise en politique. Pour
les Allemands, l’exemple-même a été donné le 9 Novembre 1989. Elle assur le
président Effach et les Français qu’elle-même et l’Allemagne sont
particulièrement attentifs à ce que vient d’exposer le Président de la
République française. Arte en Allemagne aussi a plus que décuplé son audience
pendant cet impromptu d’un quart d’heure, traduit en simultané..
vendredi 18 Octobre 2013 – 12
heures 25 à 15 heures 30
Journal du Président
Au palais, ce soir du vendredi 18 Octobre
2013
C’est fait. Je vais rester dormir ici, peut-etre même serait-il
républicain que ce devienne ma règle, au lieu de déplacer tant de gens et
d’avoir fait installer tant de choses chez nous pour diverses obligations qu’on
croit les miennes et que je n’ai pas à exercer. Dormir à l’Elysée puisque
l’élection m’y a fait entrer. Respecter la décision populaire, pas mes
convenances ni celles de ma…Le palais est désert, silencieux, je viens de
raccompagner Héro jusqu’au porche. J’ai demandé à … de mettre en œuvre les
réceptions de messages, des milliers parait-il, que nous transfert Arte.
Héro n’était pas devant la télévision quand j’y suis passé. On ne l’en a pas
non plus prévenu. Cela me rappelle, à ce qui m’en a été dit quand j’ai voulu, à
la mort de Marcantoni, savoir ce dont celui-ci avait été ou non responsable…
j’avais alors quinze ans… qu’aux premières nouvelles radiophoniques à la suite de
la découverte d’un cadavre dans une décharge aux environs de Paris qu’une très
importante personnalité pouvait être mêlé à l’affaire, personne n’était de
permamence aux écoûtes ce vendredi-là : la pause déjeuner. Couve de
Murville, Premier ministre, ne sut l’implication possible de Pompidou que
quarante-huit heures après les premières interrogations du juge Patard. Héro a
donc interrogé …qu’il a pris avec lui en voiture pour venir ici puisque mon
message avait été transcrit comme la simple prière de venir conférer avec lui
sur ce que je venais de déclarer. C’est donc un ouï-dire que j’ai comme premier
écho de ce que je viens de faire. Il voulait me présenter la démission du
gouvernement puisque, selon lui, je viens de faire amende honorable pour nos
dix-huit premiers mois et de déclarer qu’au mieux ils constituaient pour le
pays et nous ses dirigants l’expérience désastreuse d’une continuité avec nos
prédécesseurs et que ce n’est pas ce qu les Français voulaient et veulent. Il
résume assez bien. Je lui ai demandé de rester, mais – décidément le passé… de
Gaulle refusant le jeudi 30 Mai 1968 la démission de Pompidou ou plutôt en
suspendant les effets, moyennant un profond remaniement ministériel – de me
proposer les changements nécessaires. C’est simple, un gouvernement d’écoute
pour quelques jours ou semaines, je ne sais.
J’avais tout à l’heure la synthèse des réactions au transfert
inopiné de cette jeune fille kosovar du Haut-Doubs à Lyon pour une reconduite à
Pristina en famille, son père déjà là-bas d force depuis dix jours. Les
dernières comparaisons fiscales nous mettant à contre-courant des allègments
dans l’Union de la fiscalité des grandes entreprises, alors que je passe depuis
le vote de mon premier budget pour celui qui en demande davantage aux petits
qu’aux gros. La décision du Conseil constitutionnel refusant aux maires
l’objection de conscience quand des homosexuels se présentent pour être mariés,
mon imprudence en congrès de l’association nationale des maires d’avoir répété
mot à mot ce que me suggérait … à l’oreille, poour selon lui, calmer la salle. Ces deux nuits
d’avion et retour pour l’Afrique du sud : comment ai-je pu prendre à mon
compte et lire cette phrase me faisant dire qu la France y avait été toujours
du côté des opprimés. Contre-vérité : nous avons vendu non seulement
Dassault mais toutes les armes anti-émeutes et contribué au programme
nucléaire. Je voulais tellement m’échapper ces nuits-là que je me suis laissé
prendre à commenter les résultats de Brignoles. Le Canard…et le risible de mes
observations et l’insoutenable de mon optimisme pour ls scrutins à venir. Et ce
voyage en Russie alors que je suis battu froid par un Poutine auquel il m’est
recommandé de ne rien dire que du lénifiant sur les droits de l’homme, une
autre jeune fille en train de mourir d’épuisement en camp de travail seize
heures par jour, les rythmes de Mauthausen. J’ai eu le mouvement de tout
lâcher, trop de monde tous les jours, trop de déplacements en province comme si
– à l’imitation des éditeurs ayant commencé à la fin des années 1960 et au
début de la politique-spectacle selon la télégénie ds candidats (suis-je
télégénique ?) à placer en quatrième de couverture la photo. de
complaisance de leur auteur – me voir et me faire voir me ferait comprendre et
apprécier des Français.
Elle est prise ce soir… elle a dû rentrer, je ne la réveillerai pas
en ne revenant que maintenant, raison de plus plus pour rester ici… m’a-t-elle
regardé ? J’ai eu la sensation quand, pendant le discours du nouvel Hynkel,
sont arrivés les gens d’Arte et que nous avons choisi où nous opèrerions, que
ma tenue vetimentaire, mon port de cravate, la non-couleur de mes chemises ne
seraient pas un handicap. J’ai été porté par ce discours, surprenant, que le
film ne faisait pas du tout attendre. Comment Arte a-t-elle pu en quelque
minutes me donner techniquement cette possibilité ? Ce sont ces
réminiscences de Pompidou en 68-69 qui m’ont fait bondir. Son intervention à la
suite du trio Geismar Cohn-Bendit et un troisième, dégoisant à loisir sur la
chaine publique, alors monopoliste et en grève sauf pour les… on en disait ni
les émeutiers ni les manifestants, mais les étudiants… ils n’en avaient pas la
tête ni les propos… cela ne se tenait guère, je les ai regardés, en famille
nous n’étions pas de lur côté… mon père en tout cas, pas gaulliste non plus. Le
Premier ministre a eu le génie d’intervenir à leur suite, sans solution de
continuité : la
réplique. Ce fut fascinant, même pour moi, je n’avais pas
quatorze ans.
C’est…
Monsieur le Président, le
texte de ce que vous avez dit tout à l’heure. Voulez-vous relire la
transcription ? le diffuse-t-on ? l’étranger et la province, la
presse sont demandeurs. D’ordinaire vos interventions leur sont connues à
l’avance, sous embargo. Embarras général. En Allemagne, Arte redonne votre
moment à l’antenne.
Je n’ai autant dire rien modifié. Il faudra que je donne la genèse
de ce mouvement qui m’a fait passer d’une perspective de soirée sur des
dossiers et compte-rendus – que des faits accomplis – n’apportant rien à
personne, pas même informatifs. Ma colère n’ayant rien compris à cette note
pour ma présidence d’une réunion sur l’économie numérique, a été rapporté par
la presse, cela m’a plu. Une soirée à lire et annoter, tandis que le petit
téléviseur sur ma table de travail était en position : muet. Noir et blanc,
Arte… Courrier arrivée, des lettres. L’une devenait une habitude non du lecteur
que je n’étais pas directement pour un signataire que je connais vaguement de
nom, peut-être de vue, mais pour celui-ci. M’écrire régulièrement et à ce qui
vient de m’être dit, courieller au secrétaire général sur des points
d’actualité. Un mot, en fin de page mais pas de lettre : angélisme qui
serait votre réalisme… Je suis passé à l’acte, mimer le pseudo-Hynkel. Ai-je
alors oublié que je suis le président de la République, le vrai et non le
barbier de la fiction ?Donc, diffusion. Je n’ai pas littéralement dit – de
Gaulle à Londres en fin de sa première mise en ondes – demain comme
aujourd’hui, je parlerai… Avantage fortuit, les Allemands m’ont écouté dans un
contexte qui leur est propre, en même temps que les Français. C’est une
première.
Si je continue demain, c’est pour aller à l’avenir en réduisant mes
premers mois d’exercice à une démonstration de ce à quoi nous ne pouvons plus
croire, et moi à faire croire. Inutile de demander des fiches ni le point où
nous en sommes. Je lirai, selon le hasard des piles de lettres, des synthèses
d’appels téléphoniques, des réactions de presse ce qui a été compris et surtout
ce qui est attendu de moi. Je dois rendre hommage à l’humilité du gouvernement
qui s’est dès les premiers mois dessaisi des décisions pour mieux exercer un
droit de parole disant bien notre embarras à tous. J’ai eu le tort de ne pas
persévérer vis-à-vis de Peugeot : la mise en liquidation de leur banque
soutenant les ventes à crédit les aurait rendu plus imaginatifs, ce que nous
leur avons prêté les établit en Chine. Tort de ne pas laisser les syndicats
discuter avec Mittal, leurs représentants soutenus par nous et la menace d’une
nationalisation auraient intimidé le bonheur plus que je n’ai su le faire, je
n’avais aucune logique. Sans doute, l’effacement de Montebourg qui ne voulait
plus voir l’Indien en France nous a donné un investissement substantiel à
Dunkerque, mais moitié moindre que ce que Tapie a reçu de l’Etat selon l’arbitrage
qui sera probablement annulé, non pour corruption des insoupçonnables qui l’ont
rendu, mais pour un artifice de procédure oublié de tous. Je le dirai
rapidement. On ne m’attend qu’au nouveau cours. Comment l’énoncer ? je ne
le discerne même pas. Mon épistolier…
19/…/201… à 01:22
l’intervention
présidentielle à la suite de Charlie Chaplin
La présidence de la République
confirme que M. Héro, Premier ministre, reste en place, chargé de faire du
gouvernement actuel une équipe d’écoute et de mise en forme du dialogue noué
hier soir par M. Effach avec les Français.
Le Président devrait poursuivre
demain soir son inventaire des possibilités du pays et des instruments à mettre
en œuvre. La boîte à outils qu’il avait popularisée il y a quelques mois va
donc s’enrichir.
Le Président a refusé qu’Arte
qu’il continue de privilégier par égard pour la fidélité initiale de ses
habitués, change quoi que ce soit aux arrangements de présentation, improvisés
hier soir. La bibliothèque du palais de l’Elysée doit rester le plus simple
décor.
Le Président ne change en rien
son agenda ni son audiencier pour les prochains jours.
samedi 19 Octobre 2013 – 21
heures à 22 heures 40
Je lis les éditoriaux de ce matin
Il
ne s’est rien passé pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy qu’un événement
extérieur auquel nous étions plus mal que d’autres préparés en ce moment et
auquel nous ne faisons toujours pas face : la crise économique mondiale,
du fait de la spécvlation financière et des dévoiements bancaires. Alors que
plus que d’autres, nous avons dans nos gènes et dans notre histoire
contemporaine, tous les instruments voulus pour gagner. Sans doute, une pluie
d’éphémérides mais toujours des instants consacrés aux instants, tandis que le
démantèlement de la puissance publique continuait. Comptons pour rien la
corruption et les recels d’intérêts et d’argent public, cela n’a fait
qu’alimenter à la marge la perte de crédibilité de la « classe
politique », « ces princes qui nous gouvernent », écrivait en un
autre temps, Michel Debvré, qui avait ensuite pu croire que le remède avait été
trouvé et faisait bon et durable effet…
Le
quinquennat en cours est tout autre. Non en politique menée, elle est identique
aux tâtons et velliétés de son prédécesseur : du fiscal et de la dette,
plus des hors sujets (le mariage gay et la bio-éthique, qu’on soit pour ou
contre) de même que Nicolas Sarkozy avec sa réforme constitutionnelle supposée
monumentale et refondatrice. Le changement est qu’il y a une réponse populaire,
il commence à y en avoir une. Certes disparate. Ce n’est pas une réponse
sociale, alors que tout la commande et est justiciable d’une dialectique de
lutte des classes Florange, Aulnay n’ont
rien déclenché… mais il y a la recomposition des thématiques, sinon des
organisations de droite avec la
manif. pour tous et il y a maintenant
Quimper, dernier dicours de plein air du général de Gaulle, juste avant lequel
il était si peu sécurisé et tellement dans l foule qu’un quidam a pu lui
laisser un crachat sur la pochette de son veston. Donc Quimper, avec démontage
de tout mobilier ou élément public en plein air qui puisse servir de
projectile, de barricade, d’arme. Ville d’un élu ministrable et dont
l’ « influence » sur le président régnant serait grande (sauf
sur la loi Taubira
qu’il ne recommandait pas) : il y a près de vingt ans, un colloque auquel
j’assistais, je le vis en scène pour l’introduction, suis même allé lui serrer
la main, il m’avait en effet paru plus que bien.
La
novation n’est pas là. La manifestation n’est pas sociale, elle est régionale,
sinon régionaliste…il y avait plus de
bombes en 1969-1971 en Bretagne qu’en Corse où tout ne commança qu’à la
fusillade d’Aleria. Or, elle assemble les paysans, les artisans et le… MEDEF.
Tandis que les « syndicats » (et leurs troupes ? peut-on
supposer) sont à Carhaix. Thème pas clair : l’éco taxe, à propos de
laquelle le pouvoir a « reculé » et les quotidiens bretons : Ouest-France et Télégramme ont titré sur
« la Bretagne entendue » et l’emploi : en quelques mois,
l’agro-alimentaire disparaît, ce que n’en rayera pas une prise de participation
saoudienne à hauteur de 25% d’un volailler. Prise de conscience collective,
dont – tristement – la Lorraine n’a pas encore fait preuve…Maintien de
l’ordre : il sera difficile. Réveil politique qui va certainement malmener
tous les élus. Or, la région était à gauche et au sens historique, elle a deux
ministres au gouvernement et non des moindres : le Premier et celui de la Défense. Suspense.
Les
« nouvelles » pour Quimper. Echauffourées, quinze mille personnes
selon la police, le double évidemment pour les organisateurs : ce n’st pas
beaucoup, Pas d’embrasement ni de la Bretagne en tant que telle ni des manifestants.
– Mais l’horrible et dég. assasinat de deux de nos journalistes, en plein jour
et dans une ville, certes névralgique pour l’opération Serval, mais qu’on
pouvait penser sécurisée : il n’en est rien. C’est l’échec. Communication
présidentielle désastreuse, des communiqués certes mais il aurait fallu la
photo fixe, tandis que donner des images du Président à son bureau ou passant
d’une pièce à l’autre, toujours aussi mal habillé et n’ayant aucun rapport avec
ce deuil national ou même les images de CRS et de « casseurs »
s’affrontant. Avec en sus, une photo encadrée posée contre le miroir d’une
grande glace derrière le Président lisant ou signant, qu’un tiers enlève comme
s’il était risqué ou inopportun que ce qu’elle montre, entre dans le champ d’un
zoom.
Quimper,
le Mali… des faits qui ne sont pas d’un registre nouveau. Mais, sauf à propos
du « mariage gay » et étant oublié la concession d’estrade sur la
liberté de conscience des maires et des officiers municipaux à propos de la
célébration de ces unions, l’opinion publique est désormais davantage marquée
par les reculs du « pouvoir » que par la politique-même de
celui-ci. Les sondages sur lesquels je « retombe » pour les mois de
Septembre et Octobre 2012 – un an, soit dans les trois-quatre mois suivant
l’élection présidentielle – montrent que presque tout de suite les deux thèmes
forts du nouveau Président : efficacité, justice, dans un perspective à
deux ans des retours aux grands équilibres, n’étaient déjà pas crus. Le peu de
politique qui était déjà mené, pas encore le vote du budget, pas encore le
dépôt du projet de loi Taubira, pas encore Florange et un attentisme pas encore
celui de l’impuissance pour Aulnay, était considéré comme inefficace et
injuste. C’est donc à la racine du pouvoir actuel que le mal se trouve et que
se situe le désaccord total avec l’opinion publique. Sur le fond.
Ce
qui est maintenant grave, c’est le reproche, le constat de faiblesse et
d’impuissance. Il ne peut conduire qu’à deux comportements gravissimes. L’un
consistant de la part de tous les « intérêts » mais plus encore et
surtout avec plus de légitimité, de la part des spoliés, des massacrés, des
désespérés, à « y aller », donc à mettre en demeure par la
force : les manifestations, le désordre public, puisque la grève coûte
cher aux salaéris e que ceux-ci savent la précarité de leurs entreprises. Et
l’autre, en réponse, serait de se crisper à tort et à travers pour avoir l’air
fort. Impasse totale.
Comme
s’il avait anticipé – inconsciemment ? – cette impasse et l’avait
ressentie (on prête à Jacques Delors comme raison de sa non participation à la
course présidentielle de 1995 qui lui était pourtant très ouverte, sa
conscience aigüe de l’impossibilité de faire les choses comme il les aurait
entendues parce que l’opinion n’y était pas prête, et parce que les partis, à
commencer par le sien, s’y seraient refusés), le président Effach a été ces
dix-huit premiers mois d’exercice de son mandat pratiquement absent. A
intervenir presque chaque jour mais sans le culot ou le cynisme de son
prédécesseur, il n’a pas eu le moindre impact ni sur quelque sujet marquant.
Banalisé par lui-même, il s’est enfoncé dans l’absence. Aujourd’hui, la
contestation n’est plus celle sans portée d’une opposition qui n’a rien à
proposer que le retour de Sarkozy gagnant un second tour à la Chirac en 2002
contre la fille du père – victoire calamiteuse pour l’esprit public et n’ayant
incité à rien de profond alors – elle est celle de la majorité dite
présidentielle. Il semble que même les ministres doutent du
« leadership » du président de la République. Kennedy
arrivant à Orly et accueilli comme il se doit par de Gaulle : « votre
leadership, votre sens de l’histoire », et l’on n’était qu’en 1961, trois
ans seulement d’exercice du pouvoir, la guerre d’Algérie continuant, ni le
Québec libre, ni la contestation du dollar comme monnaie-étalon, ni le voyage à
Moscou, ni la condamnation des annexions israëliennes, etc… ni Mai 68, non
plus.
L’autorité
présidentielle en cause, non selon le système des institutions, mais selon la
manière du présidnt Effach et bientôt à raison de sa personnalité et de son
tempérament ? alors même que depuis une vingtaine d’années la prépotence
de l’Etat dans l’évolution du pays, dans l’orientation spirituelle des esprits,
est rongée, contestée, que l’Etat même dépérit d’année en année… Quant à soi,
résignation, désespérance, pas même les exutoires grec ou espagnol : la
faute aux autres ou aux banques….
Je ne crois pas qu’ils soient de la même encre demain. J’ai demandé
cependant au secrétaire général de ne recevoir aucun journaliste et de ne rien
faire qui puisse paraître comme un commentaire ou un ajout d’entourage. Je n’ai
pas connu la « communication » du général de Gaulle. Il y avait des
rumeurs, elles venaient de lui les ayant essayé sur ses visiteurs, il y avait
ses mots ou ceux qui lui étaient prêtés, mais l’entourage n’existait pas pour
l’extérieur, et personne ne parlait en son nom. Evidemment pas de plume, même
si les conférences de presse et ses correspondances avec des homologues – pour
un paragraphe ou au plus une page – montrés aux ministres de sa confiance.
Jamais davantage. C’est ce que résume une note faite par notre épistolier,
abasourdi dès l’automne dernier de ce que je n’ai pas tenu ma résolution de
sobriété.
(mercredi 6 Novembre 2013 –
15 heures)
[i] - Wikipédia – en ligne 18 Octobre
2013
Le Dictateur
Charlie
Chaplin dans la scène du discours d'Hynkel
Synopsis
Lors de la Première Guerre mondiale, dans un pays
imaginaire nommé la Tomanie et ressemblant beaucoup à l'Allemagne,
un soldat maladroit sauve la vie d'un pilote
de chasse nommé Schultz. Le soldat et Schultz réussissent à s'enfuir en
avion mais celui-ci s'écrase et le soldat est blessé. Devenu amnésique,
il passe de longues années à l'hôpital, coupé du monde. Entre temps, la
Tomanie est devenue un régime dictatorial, de type fasciste,
dirigé par Adenoïd Hynkel et les Juifs sont persécutés.
Finalement le soldat sort de l'hôpital et reprend son
métier de barbier dans sa boutique, qui a été incluse dans
un ghetto
juif. Le barbier est lui-même juif et peu au courant de l'évolution
politique et sociale de son pays, ni du fait qu'il est un parfait sosie du
dictateur.
Arrêté lors d'une rafle, il est accusé
de comploter contre le régime d'Hynkel et se retrouve en camp de
concentration avec Schultz. Tous les deux finissent par s'évader au moment où
la Tomanie envahit l'Österlich.
Finalement, les soldats confondent les deux
personnages : Hynkel est arrêté comme fugitif tandis que le barbier pris
pour le dictateur est contraint de prendre sa place et improviser un discours à
la radio. Dans
son discours, le barbier défend la liberté de tous les humains, et prône la tolérance,
la démocratie et la paix.
- Société de production : United Artists
- Budget: 2 000 000 $
- Pays : États-Unis
- Langue : anglais
- Format : Noir et blanc - 1,33:1 - mono - 35 mm (RCA Sound System)
- Genre cinématographique : comédie
- Durée : 2 h 05
- Dates de sortie :
- États-Unis : 15 octobre 1940 (première à New York)
- Royaume-Uni : 15 décembre 1940
- États-Unis : 7 mars 1941
- France : 4 avril 1945
- Italie : 9 octobre 1946
- Allemagne de l'Ouest : 26 août 1958
- Tous publics
Tournage
Mis à part la fin du film, très émouvante, celui-ci
présente une suite de gags visuels ou de situations drôles. On peut citer
notamment les scènes lorsque le dictateur Hynkel joue avec un globe
terrestre gonflable, ou lorsque son homologue de Bactéria (un État
imaginaire inspiré de l'Italie fasciste) et lui rivalisent sur la hauteur
de leurs sièges respectifs.
Une des scènes poignantes
du film est celle, vue uniquement de dos, où le barbier regarde longuement
brûler sa boutique. Elle sera citée dans plusieurs ouvrages consacrés au
langage visuel dans le cinéma. Une autre scène mémorable est celle, à la fin du
film, du discours final du barbier, qui, ayant pris l’identité de Hynkel, se
lance dans un long et émouvant plaidoyer pour la paix et l'amitié entre les peuples, aux
antipodes du discours raciste et haineux du véritable Hynkel, plus tôt dans le
film.
Accueil public et critique
Le Dictateur
fut un succès populaire (et le plus grand succès de Chaplin). Il fut projeté à Londres pendant
la bataille d'Angleterre et nommé aux Oscars.
Il sortit sur les écrans en France en 1945. Il demeure le
film de Chaplin ayant eu le plus de succès en salles en France, avec plus de 8
millions d'entrées.
Malheureusement, il eut de mauvais débuts. Il fut
interdit en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre, mais Hitler se le fit
projeter 2 fois en privé. Aux États-Unis, il eut des mauvaises critiques du
fait de la réticence de l'opinion publique à une entrée en guerre.
Aujourd'hui, le film est internationalement reconnu
comme un chef-d’œuvre. Il est classé comme meilleur film de tous les temps
selon la presse sur le site Allociné
à égalité avec Les moissons du ciel de Terrence
Malick, Les chaussons rouges de Michael
Powell et Emeric Pressburger, Il était un père de Yasujiro
Ozu, L'Éventail de Lady
Windermere d'Ernst Lubitsch, ET l'extra-terrestre de Steven
Spielberg, Le Mécano de la « General », de Clyde
Bruckman et Buster Keaton, Les poings dans les poches de Marco
Bellocchio, El
topo d'Alejandro Jodorowsky, In girum imus nocte et
consumimur igni de Guy Debord, Mon oncle
de Jacques
Tati, Voyage au bout de l'enfer de Michael
Cimino, Kagemusha, l'ombre du guerrier de Akira
Kurosawa, et Aguirre, la colère de Dieu de Werner
Herzog; ces 14 films ayant obtenus la note critique maximale de 5 étoiles.
Accueil en Allemagne
Hitler fit interdire le film en Allemagne, mais il
s’en procura une copie qu’il se fit projeter en privé à deux reprises5.
Chaplin, quand il apprit la nouvelle, dit qu'il donnerait n'importe quoi pour
savoir ce qu'en avait pensé Hitler6.
Cependant, Albert Speer, l'architecte d'Hitler, a nié que
celui-ci ait jamais vu le film7. L'historien
britannique Kevin Brownlow pense avoir trouvé des preuves selon
lesquelles le Führer aurait vu des projections privées du film[réf. nécessaire].
En pleine guerre, l'initiative de Nikola Radošević, un
projectionniste
d'une salle de cinéma de Belgrade en Serbie, qui venait de trouver une copie grecque du film,
Le Dictateur fut projeté à la place d'un autre film prévu pour cette
séance dans la salle de cinéma d'un pays occupé par les Allemands. Pendant 40
minutes, le public regarda le film avec intérêt, jusqu'à ce qu'un SS se
trouvant dans la salle tire en direction de l'écran, entraînant une évacuation
du cinéma8.
Controverses
Chaplin subit des pressions de la United
Artists à propos de ce film politiquement sensible (les États-Unis
n'étaient pas encore engagés dans le conflit mondial à cette époque), mais
celui-ci sortit néanmoins six mois après la fin du tournage.
Le film fut censuré en Espagne (jusqu'en
1975), en Allemagne
(jusqu'en 1945, date
de sortie 1958),
ainsi qu'en Irlande qui, voulant rester neutre durant le conflit
européen, refusait la mention sous quelque forme que ce soit, de la guerre. Dès lors, le
film de Chaplin fut censuré au motif qu'il aurait pu provoquer des émeutes9.
vendredi 18 Octobre 2013 – 12
heures 25 à 15 heures 30
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire