Vendredi 9 Septembre 2011
Hier
A la suite de ma lecture matinale : quand les hommes aiment Dieu, je reçois d'une très chère et savante amie, ceci :
- Je réagis à l'idée que notre "accession à la divinité, naturelle à notre création" nous soit "restituée par l'incarnation et la rédemption" : une autre ligne théologique existe, venant d'Irénée et de Duns Scot, plus originairement de Paul lui-même lorsqu'il écrit : "Il (Dieu) nous a choisis en lui (Jésus-Christ, donc le Verbe incarné) avant la fondation du monde /.../ Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ" (Eph 1, 4-5).
Par nous-mêmes, sans l'incarnation, comment aurions-nous eu la révélation de Dieu Trinité, Dieu relation et amour en lui-même ? Créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous avons certes en nous cette aspiration à l'amour saint et parfait qui est une condition d'accueil de cette révélation, mais, comment, simples créatures, pourrions-nous y parvenir ? C'est en et par Jésus, le Verbe incarné que se réalise, s'ouvre la voie, de l'union de l'humanité à la divinité. Je crois donc - et je ne suis pas seule - que le dessein divin de l'incarnation est coextensif de la création. Il n'est pas la conséquence des péchés des hommes !
- Vous ouvrez en moi quelque chose de latent mais de très fort car vous le dites fort bien. Cette co-extension à la création : natifs vraiment.
Autre chose... pensée depuis longtemps surtout quand on visite les ruines de Port-Royal et que - trop schématiquement sans doute - on évoque mentalement la spiritualité de trois-quatre siècles jusqu'à nous : la prédestination, le petit nombre, Dieu nous a appelés, ceux qu'Il connaissait, etc... texte d'aujourd'hui. Ce qui amène à l'intégrisme, au culte de la perfection, de la sainteté pour elles-mêmes, par espérance et angoisse d'une rétribution qui nous fait échangistes (vainement) avec Dieu. Ce qui amène aussi au "souci des âmes", à une forme de zèle missionnaire, etc...
Maintenant
Eveil sinistre, pensée des cadavres de mes parents, du mien, de tous, une avancée générale vers la mort, la réalité envahissante du néant. Prier…[1] Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? … esprit faux ! enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. Qui peut souverainement et certainement me guider, nous guider ? A l’évidence, Dieu fait homme, qui parle notre langue, a nos attitudes, les vit, les comprend et les redresse. Qui en sus nous aide et nous épouse, nous réjouit de sa présence. Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie… Ce qu’hier, lisant ma chère correspondante, j’ai résolu de commencer pour ma/notre fille : lui écrire par petites lettres, jour après jour, année après année, à qui je crois, en qui j’ai confiance et me fie. Majuscule : à Qui je crois. Et non pas ce que je crois.Responsabilité que je ressens, pas tant de transmettre par quelque esprit d’hérédité, d’éducation ou missionnaire, mais responsabilité au sens que je suis faillible, que je prends le risque de tromper ma fille, et considérant cela il m’apparaît encore plus fort que je lui donne la clé de tout, d’elle-même, du bonheur et le peu de force et de ressort qui soient mon secret, celui de regarder et scruter cet homme-Dieu, ce Jésus-Christ sans lequel nous ne connaîtrions que bien peu de Dieu, seulement en espérance, en attente, alors que les évangiles nous immergent dans le présent, nous donnent la main de Dieu dans la nôtre, le cœur de Dieu dans le nôtre. Je garde le Seigneur devant moi sans relâche. Au psalmiste fait écho l’apôtre : Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur. Et Paul s’y connaît en chemin personnel : autrefois, je ne savais que blasphémer, persécuter, insulter, mais le Christ m’a pardonné. Ce que je faisais, c’était par ignorance, je n’avais pas la foi. Mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l’amour dans le Christ Jésus. Prier…
après-midi
De réminiscences – que reçues, ce que vécurent nos aïeux la dernière semaine de Juillet 1914 ou les deux étés de 1938 et de 1939 : l’irrépressible, l’incapacité des dirigeants à avoir prévu puis à dévier les cours des événements, les peuples à payer leurs fautes, dans un enthousiasme : 1914 raconté aujourd’hui (ou plutôit hier, car aujourd’hui est sans mémoire sauf pour le 11-Septembre, énième machine de propagande pour une hégémonie américaine qui n’est plus) ou dans un abattement effrayant : 1939 pour les Français, nos parents en ont témoigné, c’est vivant par procuration. Nous y sommes aujourd’hui. La démission du « chef économiste » (un Allemand) de la Banque centrale européenne est le signal qu’attendaient « les marchés », tous forcément baissiers, pour une raison simplissime – et on peut être reconnaissant à cette entité pas très définie mais agissante et partenaire, à finalement prendre comme telle, quitte à lui donner parfois de sévères et salutaires corrections, salutaires pour elle autant que pour nous. Raison : l’absence totale, non seulement de « gouvernance », mais d’unité de vues et de comportements entre les Etats membres de l’Union européenne, et principalement ceux qui en ont en bien commun : l’euro. Nous n’avons pas su utiliser les instruments que nous avions inventés : les institutions européennes, qui malgré des textes poussant davantage à un fonctionnement de type Quatrième République française, que Cinquième mouture de Gaulle, auraienyt pu produire une véritable Communauté européenne – et bien sûr, la monnaie unique. Outils mal utilisés, mal compris, pas entretenus, pas modernisés à mesure des enjeux, des changements de contexte. Le « dialogue » franco-allemand a constamment été une épreuve de force entre deux pays, beaucoup trop peu un regard ensemble et sans arrière-pensées (remontant précisément à 14-18, exemple toute l’affaire yougoslave, à partir de 1991, a tenu à la panique française que s’étende l’influence allemande dans les Balkans, d’autant qu’on « sortait » de l’unité allemande d’Octobre 1990).
Donc, nous y sommes. Le point faible avait été dit dès Octobre 2008 avec les « subprimes » et la faiillite de Lehman brothers. Le grotesque est évidemment la succession des dires de Christine Lagarde. Ministre des Finances français, elle assure à l’époque qu’il n’y a pas de « risque systémique », puis ces mois derniers encore que la comparaison n’est pas à faire entre les banques européennes, et surtout françaises, et les banques européennes, nous sommes si solides… d’ailleurs on a fait des tests prévoyant tout (sauf la faillite grecque, alors qu’on était depuis des mois à l’administrer déjà). Depuis qu’elle est au FMI, elle a changé de « nègre », elle crie au besoin de capitalisation. Elle et Jürgen Stark (nom de circonstance) donnent en ce moment en raison à tous ceux qui se défient. Comme en sus, la réunion – en cours à Nice – ne débouchera sur rien… Sarkozy peut évoquer la « gouvernance de la zone euro », cela ne veut rien dire tant qu’on ne le fait pas et ce n’est pas à faire dans deux mois ou dans cinq ans. A surplus, personne ne saurait définir cette gouvernance ni ces institutions. Ce ne peut être – à chaud – que la proposition de pot commun et d’union totale que téléphona de Gaulle à Paul Reynaud en Juin 1940, après en avoir conféré avec Churchill.
Evidence aussi que si la Grèce est dans la situation où elle est – particulièrement – c’est tout simplement parce que nous ne l’avons pas assez aidée auparavant, ni veillée. Le laxisme a eu pour exemple la France et l’Allemagne dès 2003, creusant leur propre déficit budgétaire, sans plus respecter le pacte de stabilité et la règle des 3% du PIB. Mauvaise exemple, pas de concours, pas d’intimité. Chacun pour soi, cela a été la première décennie de l’euro. Cela ne condamne nullement – au contraire – la monnaie unique, cela condamne nos comportements à chacun et notre refus d’une véritable union. J’ai toujours regretté qu’on ait cessé de dire, proposer et tenter de vivre : Communauté.
Librairie de « grande surface »… Les titres disent mieux que tout l’inadéquation de nos politiques. Chaque campagne électorale, et nous n’avons cessé d’être en campagne, ou plutôt à subir la campagne de quelques-uns depuis 2005 (chacun des prétendants d’ailleurs parle faux, car personne ne croit à ce qu’il dit, c’est tellement théorique, tellement café du commerce, il y a seulement quelques-uns, aveugles ou culottés, qui croient à leur « destin » : pichrocole), chaque campagne montre les politiques plus éloignés d’année en année des gens dont ils protestent à qui mieux mieux qu’ils sont proches. La poltiique est un état de vie qui éloigne et qui superficialise. Ils prennent d’ailleurs de plus en plus de « vacances », c’est-à-dire cultivent la fesse et l’argent, pour se détendre.
à développer
soir
Le cavalier seul… de chacun…nous nous gargarisons du pétrole guyanais, et Eric Besson dont le conseiller énergie est passé aux entreprises américaines, découvre « l’Eldorado » du nord québécois. Il ne regardait pas la télévision en Juillet 1967 ?
soir
Le cavalier seul… de chacun…nous nous gargarisons du pétrole guyanais, et Eric Besson dont le conseiller énergie est passé aux entreprises américaines, découvre « l’Eldorado » du nord québécois. Il ne regardait pas la télévision en Juillet 1967 ?
[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée I 1 à 14 passim; psaume XVI ; évangile selon saint Luc VI 39 à 42
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