mardi 10 septembre 2013

Inquiétude & Certitudes - mardi 10 septembre 2013



Mardi 10 Septembre 2013

Prier [1] une ambiance de foule que Jésus cherche à ordonner : il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d’apôtres…  il y avait là un grand nombre de ses disciples et une foule de gens… et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Pas d’enseignement ni de paroles de Jésus. Le Fils de Dieu fait homme est pressé par l’humanité et ses sœurs et frères d’adoption. Ceux-ci  sont concrets dans leurs besoins et dans leur approche. L’ensemble est pitoyable, mais l’itinéraire du Christ est clair : il passa la nuit à prier Dieu. Puis la désignation des Douze, puis le ministère. Une vie quotidienne sans doute harrassante. Et très humainement, la communion à Dieu, la mutuelle présence doivent s’organiser elles aussi : retrait, silence, solitude, temps ménagé et voulu. Et pourtant en lui, dans son propre corps, habite la plénitude de la divinité. Et c’est en lui que nous recevons tout en plénitude, car il domine toutes les puissances de l’univers. Notre foi est là, la révélation est là, elle n’est pas sur Dieu et ses attributs, sur l’absolu et la transcendance qui en toute logique humaine sont Lui, et même qu’Il soit amour, compassion, miséricorde et tout-puissant quoique le monde aille mal et que nos âmes chancellent , n'est pas une révélation : nous le portons en nous. Tout cela l’espérance humaine, la raison-même peuvent l’établir et s’y raccrocher. Mais c’est le modus operandi qui est révélé : l’incarnation, la passion, la mort, la résurrection, la médiation en tout du Fils, l’adoption de l’humanité et les puissances de l’univers données en spectacle et … trainées dans le cortège triomphal de la croix, cela ne s’invente pas, ce n’est pas logique ni imaginable. C’est une révélation. La recevoir et y croire – croire est un don, jamais un acquis – ne nous donnent aucun supériorité, pas même un viatique. Nous sommes devant le fait de notre salut, mais encore dans la vallée de larmes ou dans le cheminement de joie et de bonheur, selon les moments et les lots de notre existence, encore précaire et en attente d’éternité, d’accomplissement.

matin

Titre de Ouest France ce matin : « Syrie : Moscou déniche une porte de sortie » (joie des tournures idiomatiques en copié-collé). Mon ami Olivier Brisson donne en billet :

----- Original Message -----
Sent: Tuesday, September 10, 2013 7:06 AM
Subject: Armes chimiques notule Olivier

Poutine, Assad et Obama auraient-ils jeuné avec le Pape pour arriver à faire une proposition intelligente vers un apaisement si ce n’est la Paix ?

Le 09/09/2013

après-midi

Ne prenant toujours pas les médias audio-visuels mais bavardant avec un officier de marine au long cours venant cercher son fils à notre école de village comme moi notre fille, je commence à comprendre ce qu’aurait proposé Poutine, et qui – apparemment coule de source – la suppression des stocks d’armes chimiques, ce qui élude la question de sanctionner ou pas le passé, et surtout de débarquer ou pas Bachar El Assad, et préserverait l’avenir pour tout le monde : les dents du lion rognées mais le lion survivant. Ce qui me frappe, c’est que la proposition n’émane que des Russes, selon une de leurs traditions, le pacifisme pratique, l’arbitrage international, toutes formules inaugurées par Nicolas II : le tribunal permanent d’arbitrage à La Haye, bien avant la Grande guerre (et la chute du tzar). La certitude, c’est que cela enterre le scenario des frappes « occidentales » qui n’avait de soutien que ceux qui allaient les faire : France et Etats-Unis. C’est aussi que cela inaugure des semaines, sinon des mois de pourparlers aux Nations Unies. Et qu’une fois de plus rien n’est traité au fond dans une zone qui pourrait aller de Chypre à la frontière indo-pakistanaise, pas un pays ou binôme de pays qui ne soit générateur d’un ou plusieurs conflits anciens et pouvant fortement dégénérer.

Pour moi la question n’est ni le régime de Bachar, quoiqu’il faillle évidemment éliminer un type pareil, ni même cette obsession du djihadisme pire que les dictatures qui n’en sont pas adeptes… elle est celle de la démocratie. Pas tant la démocratie incapable de décision ou couchée devant les dictateurs ou les régimes de dictature par peur ou selon les « fabuleux contrats », mais la démocratie sincère et contagieuse, donc vraiment pratiquée au-dedans des démocraties, d’une part, et qui d’autre part soutient, même de façon subversive, les démocrates partout, même si cela déplaît aux dictatures. Le vrai moyen d’affaiblir les dictatures, c’est précisément une opinion adulte et préférant résolument la démocratie. – On en est loin. Nous ne sommes pas impeccables, nous n’imaginons pas de vrais soutiens, et nous continuons à honorer ceux qui ne le méritent pas.


[1] - Paul aux Colossiens II 6 à 15 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc VI 12 à 19

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