jeudi 23 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 24 octobre 2008


Vendredi 24 Octobre 2008
discuter la crise
discuter Nicolas Sarkozy
l'oeuvre et la manière de Georgette Elgey :
cinquième volume de l'histoire de la Quatrième République


Prier…[1] les deux refuges qui n’en font qu’un, la prière, l’amour qu’il m’est donné de vivre humainement. Dieu, les miens, la même communion qui est notre véritable corps mystique, étendu à toute l’histoire et à tout le vivant, mais qui, en moi, a besoin de mon adhésion, et celle-ci est sous forme de demande puis de disponibilité, d’attente déjà comblée. Supportez-vous les uns les autres avec amour. Il me semble ce matin – comme souvent – que mon mouvement d’âme a précédé ce que je vais lire et recevoir-méditer, en sorte que je reçois davantage que des réponses ou des questions, je reçois réellement un dialogue. L’unité dans l’Esprit par le lien de la paix était à l’instant ce par quoi j’entrais dans le temple spirituel, et cette paix, cette tolérance aimante mutuelle, ce fut bien hier soir dans nos dialogues conjugaux marqués par la fatigue de chacun, le harrassement des luttes quotidiennes. Votre vocation vous a tous appelés à l’espérance, thème de la belle encyclique de Benoît XVI, marque totale et constante de toute ma vie, mon attente indistincte d’adolescence s’est vite mûée en espérance bien plus précise : être à terme totalement enveloppé de Dieu. Dieu intérieur sans doute pour ce que du dehors nous pensons être l’expérience et le chemin des mystiques, le château intérieur de Thérèse d’Avila et il habité parmi nous… et nous établirons en lui notre demeure… mais tout autant extérieur, un extérieur qui rend compte de tout, l’altérité même. Un seul Dieu, Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous. Formule très forte, dont je n’ai pas souvenir qu’elle m’ait déjà arrêté. Le règne de Dieu, c’est nous, nous en sommes l’instrument et l’objet. – Ceux qui ne prient pas, comment s’arrêtent-ils ? quel est leur rapport à eux-mêmes ? comment vivent-ils la difficulté de la relation intime quotidienne avec qui l’on aime et qui nous aime ? un désespoir qui est tellement profond et authentique qu’il a la consistance de l’espérance, des moments de silence reçus sans qu’ils soient identifiés mais vêcus avec une humilité grande puisque censément il n’y a personne à l’autre bout du fil ? je pensais à DSK, le destin qui bascule, la partenaire qu’est sa femme qui pardonne parce qu’elle le connaît mais aussi parce qu’elle l’a eu comme « çà » et qu’elle a vêcu ou vit comme « çà » elle aussi : Adam et Eve… Il obtient du Seigneur la bénédiction. La leçon de discernement de l’évangile, depuis longtemps m’a donné un exergue valable pour tout discernement politique : l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Mais Jésus continue, quittant la météo…. et pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Actualité du débat sur la justice en France, mais aussi du débat sur la juste appréciation des grandes questions internationales (la Géorgie démembrée, mais ce qu’elle perd, l’avait-elle ? les Abkhazes et autres Ossètes n’étaient-ils pas russophiles et annexés de fait contre leur gré ?) La recommandation du Christ – celle d’un sage tout simplement – est de ne pas aller au conflit mais au dialogue amical, pendant que tu es en chemin. Heureux l’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Prière des psaumes qui est la nôtre, dans laquelle verser en emmenant tout le monde en farandole, ceux que nous aimons, dont nous nous souvenons, à qui nous sommes confiés… par tous et en tous… avec beaucoup d’humilité, de douceur et de patience.

matin

Notre conversation d’hier en fin d’après-midi – mon éminent et cher vieil ami, à la puissance d’analyse et à l’expression intactes malgré ses quatre-vingt-dix-huit ans bientôt, la prochaine la mettre sur « les fins dernières » puisqu’il est agnostique avoué… me font penser.

La puissance en politique d’être en position de fait. Ma chère Mauritanie l’éprouve puisque le système des consultations prévues par l’article 96 du traité de Cotonou pour se tenir entre l’Union européenne et ses partenaires, un à un, est une reconnaissance des gouvernements de fait, ce sont eux qui donnent leur version quitte à ce qu’elle soit jugée ou vérifiée, mais il n’est pas possible qu’il y ait une sorte de tribunal de morale politique où les autres parties au drame auraient autant de chances et de temps de parole. Nicolas Sarkozy, élu à 53% ce que rappelait hier je ne sais quel parlementaire pour appeler – comme dans tout système de contrainte – ses collègues à la discipline de comportement et de vote. A quoi je réponds d’une part qu’il y a les sondages le mettant autour de 40% de satisfaits, donc en minorité certaine, et que d’autre part, précisément, la confiance se vérifie et se mérite à chaque instant. Or, la vérification par referendum ou par dissolution sont exclus dans le système sarkozien. Le cinquantenaire de la Constitution de 1958 est-il le salut à un texte ? raturé en juillet dernier, et dénaturé dans son esprit et et sa pratique par la cohabitation, le quinquennat et maintenant l’hyper-présidence ? ou est-ce la mémoire d’un régime révolu : celui de la seule tentative française de démocratie directe, le peuple étant appelé à trancher les grands sujets et à choisir son chef quand celui-ci est contesté par les événements ou par sa cour ? La réponse est que ces commémorations comme celles – hélas ! – de nos guerres et victoires sont purement machinales.

Donc, mon ami, ministre du général de Gaulle, a jugé Nicolas Sarkozy excellent à Annecy, précis, technique, et avec le sens de la perspective. Sans doute l’attribue-t-il à une probable rédaction d’un de ses propres collaborateurs qu’il avait repérés puis mis en selle il y a plus de quinze ans et qu’aurait consulté le président régnant. Comme tous, il est également sensible à l’énergie, à l’ubiquité, à l’activisme. Ce mot d’un de nos ambassadeurs – que j’ai beaucoup fréquenté sous le règne précédent et qui a maintenant l’un des deux ou trois plus grands « postes » - Nicolas Sarkozy se grandit de jour en jour à mesure qu’il prend conscience et pratique du « job ». Je ne suis pas de cet avis. L’efficacité est dans le long terme, la profondeur d’un rayonnement se joue dans les esprits, ce n’est pas l’agenda qui compte mais la puissance et l’ajustement des coups et des actes. Revenu à de Gaulle par la collection des dépêches de l’A.F.P. j’étais mercredi et jeudi frappé par le silence, on sort de chez de Gaulle, on ne dit rien, de Gaulle fait savoir ou propager par une dépêche, assez littéraire, du permanent de l’A.F.P. à l’Elysée, Jean Mauriac ou d’autres Plelou, Winter, que je ne situe pas mais qui sont de même plume, distanciée, factuelle et insinuante, resoectrueuse plus encore du lecteur, du citoyen, que du personnage à expliquer ou à commenter. On en est loin aujourd’hui, tout est en communication, les conférence de presse conjointes durent davantage que les conversations « tête-à-tête », une logorrhée dangereuse à la sortie de quelque réunion que ce soit. Dernier point positif qu’attribue mon ami au président régnant, la qualité de son résumé-compte-rendu du « sommet » de la zone euro. Personne ne pouvait le lui avoir écrit, c’était immédiat. Je n’y ai pas assisté et nous ne prenons pas la télévision. Soit … cette impression de mémorisation, Simone Veil en témoigne comme élément ayant fait son admiration puis son attachement pour le futur président qui n’était que le ministre du Budget d’Edouard Balladur dont elle-même était le ministre d’Etat : il connaissait mieux les chiffres de son ministère à elle, la Santé et la Ville, que les fonctionnaires aux Finances. Il entre dans l’anecdote la marque du mépris général chez les politiques pour les fonctionnaires, mais… le trait est donc permanent.

Comme mon ami acquiesce à la gestion de la crise géorgienne (avançant que les provinces séparatistes étaient et sont sans doute russophiles et que – ce que j’ai aussitôt pensé, moi aussi – Saskatchvilli a été poussé par les Américains dont il a la nationalité comme Nettanyaou en Israël ancien et futur Premier ministre jusqu’au-boutiste) et trouve un chef d’œuvre d’avoir fait venir Gordon Brown à Paris pour le « sommet euro. », je dois examiner pourquoi je résiste.

D’une part, c’est affaire de sentiment. Couve de Murville me disait – lui à la réputation si infondée de froideur et de seule logique – que la politique est affaire de sentiment. Pas au pluriel, mais un jugement totalisant où l’empathie et l’intuition, le rapport à l’événement et au personnage sont essentiels. J’ai le tempérament à la résistance, donc à la critique, à une analyse prenant tous les éléments qui vont en sens contraire de l’ambiance générale et du raisonnement que le pouvoir dominant veut nous faire admettre. L’opposition, c’est cela d’abord. L’alternative, le plan de rechange ensuite et l’on ne doit pas être jugé à la valeur du plan de rechange, tout simplement parce que la situation de pouvoir avec les instruments d’information et d’exécution que le pouvoir donne, ne se simule pas. La position mentale de résistance est d’ailleurs quand on est au pouvoir, un excellent moyen d’investigation : lutter contre l’hégémonie américaine ou analyser le mondialisme, c’est le fait d’abord de cette attitude mentale de résistance et d’opposition innées. Nicolas Sarkozy ne s’est pas formé en politique intérieure et en programme de réformes pointillistes autrement, et s’il épouse la cause américaine, ce n’est pas en sentiment de subordination, mais d’émancipation. Consentir à l’hégémonie américaine est pour lui s’émanciper des vieilles lunes, de l’ombre du général de Gaulle et d’une ambiance machinale et de moins en moins vêcue depuis quarante ans. Il s’émancipe d’un axe tutélaire de notre diplomatie. C’est évidemment désastreux et nous paierons longtemps les effets nationaux de complexes personnels. Avec de Gaulle, nous bénéficiions d’une expérience personnelle (la guerre) ce qui est tout différent.

Réflexe d’opposition à l’ambiance, qui – mon journal d’il y a quarante ans en témoigne – me faisait aussi critiquer de Gaulle, en tout cas en attendre davantage et plus encore de son gouvernement. Tout en jubilant des bons points qui alors n’étaient pas un paquet tout fait, mais apparaissaient, se discernaient et se raisonnaient un à un, sans précédent et san label, le corpus se constituait, qui était essentiellement mouvement, réponse, perspective et qu’on a rendu vulnérable en le figeant et en le découpant en morceaux partiels, dès l’avènement de Pompidou.

Mais - d'autre part - à Nicolas Sarkozy, je reproche des points fondamentaux qui encadre toutes ses politiques, car il n’y a de point commun dans celles-ci que sa personne propre et son genre d’expression, son rythme : ses politiques sont contradictoires et discontinues, les circonstances de la crise ou les intermittences de la réaction populaire n’en sont pas la cause, par méthode, n’avoir aucune mémoire ni jurisprudence, l’homme est conduit à la contradiction, de plus il ne vit, du fait de son rythme (pressentiment d’une mort précoce ?) que dans l’instant.

Ces points fondamentaux sont sa forme trop personnelle de gouverner : pas de concertation et l’exemple est contagieux pour les principaux ministres, à commencer par les plus critriqués, Rachida Dati et Xavier Darcos, pas de Premier ministre et les mémoires de François Fillon s’il en donne seront passionnants de détail, de haine mais sans doute d’une certaine solidarité intellectuelle, voire même d’une sidération pour l’élan vital et la conviction de son vis-à-vis… Ils sont donc les institutions dévoyées comme jamais auparavant, même si la part de consentement des parlementaires et du Premier ministre y a sa part : conséquence du système, pas de contrôle et constant « fait du prince ». Ils sont évidemment l’atlantisme, nos engagements sur le bouclier anti-missile et notre présence en Afghanistan.Enfin, le faux semblant européen et singulièrement dans cette crise qui permettait la gouvernance économique européenne – il l’a discerné, vient de l’évoquer mais ne la pratique pas en se mettant à dos Juncker, en minorant Barroso, en ne parlant pas la même langue à tous égards que les éléments, en ne pétitionnant pas plus fort pour des plans européens et des solidarités européennes (nous manquons les adhésions islandaise et suisse) – et le traité de Lisbonne déjà enterré au point qu’on ne s’interroge plus sa ratification (même effet d’apparence que la révision constitutionnelle de Juillet) alors que tout est à refaire, par referendum européen, et pour de tout autres institutions. Gâchis de l’énergie, graves erreurs et manques d’analyse, pas de fil conducteur, de grandes fautes, des contradictions (entrer dans le capital des entreprises et pas dans celui des banques – avoir bouleversé pour des raisons budgétaires cartes militaire et judiciaire, mettre à bas les ressources humaines dans l’éducation et amener la dette publique à des dimensions abyssales si l’on totalise les emprunts pour les garanties de flux interbancaires 320 milliards et pour les annonces d’hier, notamment le fonds national d’investissement doté de 170 milliards : on augmente donc de 50% notre dette – et qui le commente, le relève ?).
le soir
J'assiste à la présentation du dernier-né des tomes de Georgette Elgey, historienne de la Quatrième République. L'hôtel de Soubise, Christine Albanel, Roland Dumas, Stanley Hofmann, Pierre Nora, Laurice Vaïsse interviennent, l'éditeur, patron de Fayard, aussi. Dans la salle, Marceau Long, Jacques Toubon, Antoine Dupont-Fauville que je reconnais, d'autres notoriétés aussi, certainement.
Je note à la diable...
présentation du tome V de l’histoire de la Quatrième République
« la fin »
par Georgette Elgey

hôtel de Soubise . Archives nationales . 18 heures

Madeleine de Boisdeffre

remerciements ministre présente ici
bienvenue nous nous réjouissons beaucoup vitalité éminente assemblée


Christine Albanel

merci chère Madeleine de Boisdeffre
Chère Georgette,
MM les ministres, les professeurs
très heureuse d’être ici ce soir parmi vous
programme législatif très dense, certains de vous ont connu cela
Eêtre là
Georgette Elgey amie depuis extrêmement longtemps
infiniment admiration estime, ce qu’elle est, pour toute sa démarche
vous êtes une grande historienne
vou avez comme les grands historiens une grande distance par rapport à votre matière
pas d’histoire officielle, pas établir des vérités bien mais ne cesser de poser des questions
à l’affût enrichissements possibles, par toutes les voies
regards faux posés sur l’histoire passée par des interprétations trop contemporaines
ces mensonges ou cette volonté de mettre l’histoire au service de l’idéologie et démonstrations discours vérité
quitte à irriter et provoquer plus qu’agacements
Pierre Nora, honneur d’être admirée de lui
combat avec Françoise Chandernagor pour la liberté de l’histoire
Georgette Elgey a mené ce combat depuis fort lontgtemps

autour de Georgette Elgey
oeuvre considérable autour 5ème tome, volontaire le nom de « la fin »
ce ne sera pas la fin, un 6ème volume
impressionnée et presque inquiète – énergie, passion, don de vous-même pour donner l’écriture de cette somme : formidable pari, c’est vous : vous ne seriez pas ce que vous êtes si vous ne poursuiviez pas ce travail
841 pages portée par une tr-s belle écriture – écriture limpide
pas un roman pas particulièrement facile, le sujet l’Algérie, enjeu moral, problème intemporel, coexistence bien et mal chez un même indivcidu
somme dont on a besoin
IVème : moments peu et pas spontanément connus
entrent dans l’histoire, quittent le contemporain
y entrent grâce à vous
distance mais aussi opiniâtreté, vous ne lâchez jamais
rôle au long de votre vie pour faire vivre les archives orales
créé presque le genre, lettres de noblesse
rôle à l’Elysée auprès de François Mit’ran : grande époque
rôle déterminant dans projet des archives de Bercy – très grand projet – maquette pour la première fois – lieu important, le moment de montrer à la France ce que sont les archives, les faire entrer dans la modeernité
que les crédits suivent, projet porté et Dieu sait le rôle qu’a joué Georgette Elgey

vous avez déposé aux archives toute votre documentation, une cinquantaine de cartons – étonnnant, interviewez depuis les annés 60 – documents bruts pour la bataille d’Alger
confiance et amitié de beaucoup de personnalités, de ministres
susciter la confiance
de la part de la présidente du conseil supérieur des archives – pérenité d’une insttiution
univers de la culture – pour l’ensemble de l’Etat – interministériel
un grand bravo pour toute une vie, une oeuvre
amitiés que vous suscitez – vous êtes transgénérationnelle – preuve d’une personnalité, complètement vibrante et engagée

Madeleine de Boisdeffre

table ronde est rectangulaire, mais ronde intellectuellement

Claude Durand . PDG Fayard

remerciements archives de France – Archives nationales

connaît Georgette Elgey depuis 1991
du 61 rue des Saints Pères : Grasset où je suis numéro deux au 75 : Fayard numéro un
arrivé là par un complôt du 13 mai ourdi par les femmes ne voulant pas exercer le pouvoir mais coopter le pouvoir
proche assistant de Marchandise
voisin de palier avec Françoise Verny
loge de concierge pour Georgette Elgey
je connaissais déjà en 1991 la IVème
lui ai offert de relire et augmenter les deux premiers volumes + les mises à jour
quand le tome III est né par scisciparité, j’attendis le tome IV comme père grisonnant
on était loin de compte – le plus complet des volumes
exhortations promessses conjuration provocation fin
titre retenu l’été – tandis qu’appendice attestait un autre projet
rebondissements après le mot « fin »

intervenants savants diront si IVème a été terminée à l’investiture du général de Gaulle ou pas
opération réelle ou mythique s’appelait « résurrection » – titre ultime volume
non pas le coma dépassé et l’enfantement du puissant et avec lui le relèvement du pays

c’est avant - sous la IVème si décrié et vilipendée - que j’ai trouvé mes repères pour ma vie entière
Pierre Mendès France et le Front républicain de quelques jours
instabilité chronique – expression de l’homme qui marche, mouvement de la marche
le télécitoyen devant son écran – illusion de participer au spectacle ou de ceux qui feignent de l’organiser
récit sans concession mais non sans compassion d’une gaulliste convaincu – tous ces personnages issus de la Résistance – sympathique accablement à ne pouvoir ni voir et à ne pas pouvoir quand ils voulaient


Roland Dumas

avant de dire le bien que je pense sur ouvrage qui nous retient aujourd’hui
figure de quelqu’un qui aurait eu plaisir à être parmi nous
Pierre Sudreau son état de santé
ministre du général de Gaulle, le dernier signataire vivant de la Constitution
courage de démissionner alors qu’il était membre du gouvernement quand s’est posée la question du referendum – homme de caractère aujourd’hui dans la situation de ceux que le temps ratrappe
conséquences des mutilations et tortures qu’il a subies il y a cinquante ans

je connais Georgette Elgey
on aurait pu écrire à quatre mains
complimenter Georgette Elgey pour le travail fait – excellent travail – cladsse

ayant participé à la vie de cette IVème finissante – situation du savant de l’Insttiut Pasteur, les microbes – histoire que j’ai connue
j’ai participé de façon étrange – détail que j’ai appris alors – Mai 1956 jeune député
après dissolution par Edgar Faure – candidat du Front Républicain en Haute Vienne – liste qui avait eu un siège
François Mitterrand m’a appelé d’Alger, comment avez-vous fait ? je vous le dirai quand je vous verrai, monsieur le président
petit groupe : des nouveaux élus – gens éminentrs – le futr présient Valéry Giscard d’Estaing, Jean de Lipkowski, le président Nodet ( ?) – rendre visite à Coty : nous ne concevions pas la République comme cela, qu’ils fassent quelque chose – dans l’antichambre du président de la République, Valéry Giscard d’estaing m’a dit : tu es avocat, tu parleras pour nous – Coty nous regardait d’un œil sombre – si nous n’avons qu’à assister à la chute des ministères, nous retournerions chez nous – il écouta – je ne serais pas mécontent de faire un petit copup d’Etat constitutionnel – nous avons développé pendnat une heure avec lui – situation de la République, marasme de cette époque – un an et demi plus tard les choses basculèrent
j’ai retrouvé la relationde cet épisode – si étonné de la fidélité de l’événement – comment savait-elle – elle m’a appris que l’un des nôtres : Lipkowski ? par fidélité à de Gaulle, avait fait un compte-rendu écrit à Olivier Guichard pour qu’il le remette au général de Gaulle – retrouvé ce texte dans le livre
bien qu’ayant participé à l’événement – détail plus fidèle encore que mon souvenir

je veux par là montrer travail sérieux que Georgette Elgey – je ne savais pas que Lip en avait fait compte-rendu au général de Gaulle – féliciter travail-recherche savante soucieuse permettant d’illustrer d’exemple vivant – tout le livre repose sur ce genre de travail

Georgette : merci encore

commentaire
Madeleine de Boisdeffre

en feuilletant – pas encore lu – place faite aux sources, quantité et qualité archives bien souvent inédites exploitées – ce qui va au cœur de tous les archivistes
l’histoire se fait à partir de sources

Pierre Nora historien, membre de l’Acadamie française

célébrer la naissance d’un monument et d’une institution
– Georgette Elgey transgénérationnelle
mérite de ce livre – que je n’ai pas non plus eu le temps de lire tout entier
bien que sa première lecture pour nous tous : son extraordinaire agrément de lecture
remarques générales
en historien critique – je me suis reporté au volume précédent
indépendamment amitié – c’est un titre que la proximité en IVème
publication journal du septennat de Vincent Auriol en VII volumes qui s’arrête au début de votre volume – encore que le premier chapitre commence en 56, tout est avant
ce volume porte sur le drame algérien et la République
unité de 54 à 59
profondément lié
vêcu en Algérie – drame politique de ma génération – on ne peut que vous lire avec passion . livre qui se lit à beaucoup d’étages – les deux précédents avaient déjà couverts l’essentiel de la IVème et le drame algérien – mais vous le reprenez avec sources pas encore ouvertes en 1992 et 1997 – largements ouvertes depuis . un autre étage de cette lecture est cette histoire orale – vous avez pu réunir une collecte invraisembles de sources éditées et inédites – plus une registre d’histoire orale – un livre d’historienne – d’histoire de l’histoire orale – témoin personnel – de journaliste vous écrivez comme une journaliste et comme une historienne
et aussi un regard moral sur politique en général et un homme politique
un regard sans rivalité, sans jalousie et avec une infinie compassion comme disait Mme Albanel
impression que j’ai retiré sur
Front républicain, Guy Mollet en Algérie, la torture et le drame de l’armée – le coup et le retour
pondération et indulgence qui font l’intérêt de ce livre, contraste permanent entre caractère poignant de la situation historique et qualité humaine des personnages – portrait très sympathique de Guy Mollet – personnalités du Front républicain : on vivait pacification et négcoiation – vous nuancez et Guy Mollet apparaissait comme un homme de courage au lieu du capitulard devant les tomates – c’est Catroux qui lui a dit impossible que je reste – portrait très humain – contraste qui fait réfléchir entre qualité intellectuelle et politique, et courage vrai des hommes – les deux entre qui votre cœur est partagé : mendésienne passionnée et de Gaulle révérende – les deux homes de votre vie – il y a un peu de Mitterrand – il était comme il était – page 87 . le ton
quand François Mitterrand vote les pouvoirs spéciaux : ce n’est pas méchant mais pas brillant
lecture
voyez comme cela circule
elle consulté les archives, elle a vu Mr Guy Mollet
circulation intérieure permanente du livre

consacré à l’histoire algérienne
tous ces hommes clairvoyants n’ont pas vu clair, ces hommes courageux se sont couchés
ramener un de Gaulle qui a tout fait et rien fait pour revenir – le fait qu’il revienne nous ramène à 40 et cette affaire de la colonisation nous ramène à 0 – l’impossibilité de dominer la colonisation et l’affaire algérienne reproduit et décuple du drame de 1940 – la logique implacable du retour de de Gaulle : la fin de la IVème, c’était la fin de la IIIème
beau titre « fin » mais cette fin n’est pas la fin – à la fin, on dit que cen’est pas la fin

Madeleine de Boisdeffre

l’art du titre – talent de Georgette Elgey – se retrouve aussi dans chacun des chapitres – avec citation pertinence pas

Stanley Hofmann

pas député pas ministre pas historien
simple étudiant dans années couvertes par ce livre
entourés de gens à l’éloquence bien connue
connait Georgette Elgey depuis cinquante ans – collègue de Robert Aron pour l’histoire de Vichy – tout de suite certain d’être en présence de quelqu’un dont on entendrait beaucoup parler
pas admiratif de la IVème – reçu ce livre il y a huit jours – parti pour ma vieille Europe, dimanche dernier, lu plus que vous – on ne peut lâcher ce livre quand on le commence
importance de l’histoire orale
art difficile – aux USA les gens qui font de l’histoire contemporaine, font surtout de l’histoire orale – cela fait transcriptions de compte-rendus de police – ce qui frappe ce sont les jugements extraordinairement justes qu’elle apporte sur ce qu’elle rapporte
compassion – féminin ?
justesse de jugements sans faire tomber le couperet quii est extraordinaire
art de rapporter ce que l’on a entendu – porter en sous-main un jugement qui est d’une sûreté extraordinaire, c’est un art – quand on fera l’histoire de l’histoire orale, vous serez au premier rang – talent de l’art dramatique
54 ans que j’enseigne à Harvard – j’ai revêcu cette période comme je n’aurais pas cru pouvoir le faire – combien j’ai souffert dans cette période – mendésien respectueux et gaulliste passionné – je n’aurais pas cru pouvoir revivre cette période que je voyais en gris et triste – or aspects importants et solides sous la IVème : succès de la création d’un nouveau personnel politique amalgame de la Résistance et de la IIIème – l’économie a commencé sous la IVème – création de l’Europe et réconciliation franco-allemande
mais il y a eu aussi
ratages assez terrifiants : l’épuration, ressentie comme telle par le public – la décolonistaion : une catasrophe dans l’ensemble ce qui s’explique par la conception qu’avaient les Français de leur empire et se rattacher après quatre ans à ce qui restait – ratage des institutions

j’ai commencé par la fin de la fin – ravi de savoir que ce n’est pas la fin – la IVème a duré encore une bonne année – ce monument nous manquait – cela va non pas réhabiliter la IVème, elle a été écrabouillée entre la titanesque catastrophe de la guerre et la Vème qui a eu la chance d’avoir son fondateur pour chantre et chroniqueur – époque extraordinairement fertile, malheureuse, difficile, mais à côté de l’ambiance malheureuse, il y avait une vitalité, un bouillonnement culturel – que je regrette – admirateur de Le Clézio
grand plaisir de vous retrouver, jeune, au travail, faisant encore des livres
alors qu’il faut un certain courage
à certains moments, on se dit à quoi bon – vous pas
je vais continuer à enseigner à de jeunes étudiants américains pour qui l’avenir est l’Asie, ou le Vert, le fuur écarlate – la France est un pays dont il faut tenir compte
les étudiants américains se passionnent pour l’histoire de France et pour les auteurs français – joie de ma vie – dans cet étrange pays sur lequel on dit tant de pays en France

Maurice Vaïsse

témoignage diférent
privilège de lire les chapitres au fur et à mesure de leur écriture
à Georgette – citation latine

Georgette Elgey : historienne de la IVème
état critique des derniers mois de la politique

. une documentation exceptionnelle
une qualité d’écriture forte d’évocation remarquable
mise en scène
questionnement

1 . plusieurs intervenants l’ont dite outre archives, témoignages, tout ce qui a été produit ces dernières années thèses mémoires exposés elle n’a rien ignoré
2 . qualité d’écriture : malgré foisonnement, évocation prenant aux tripes, on ne ressort pas indemne, elle parle de déchirement cf. Camus – carnets de Jérôme Monod quand elle évoque ce qu’elle alu – ce notable proche de la France – Mohamed Abdallah café maure, combattant en 40 torturés moralement face à ce pays qui veut imposer de force – l’armée qu’elle ne veut ni attaquer ni défendre, mais dépeindre : petits groupes d’hommes livérs à eux-mêmes en pays étranger
devant exactions des Français et du FLN – témoignages d’Algériens Saïd Yacoub – pas de désir de vengeance mais stupeur infinie comment des hommes peuvent-ils torturer, tuer ?
écriture distanciée, multiplicité des itinéraires
approche humaine sympathie curieuse et attentive – faiblesse, erreurs, qualités
galeries de portraits Lacotse, Félix Gaillard président du Conseil à 38 ans
officier Abdel Kader Khamanou
René Coty – rôle infiniment plus important qu’on ne l‘a cru – juge important le retour du général de Gaulle – il le pense depuis 1954 – en 1955, 7 jeunes Français sur 10 le croient morts – les Français ne souhaitent son retour qu’à 1%
or dès Janvier 1956, René Coty fait dire au général de Gaulle par Jacques Chaban-Delmas qu’il souhaite son retour
caractère impressionniste – arrêt sur image – tableau du pays – scandales vg. « affaire des fuites »
démarche impressionniste, méthode réflexive – vigilance malgré sympathie – massive documentation interrogée : tenter d’approcher des réponses aux questions que pose cet étrange mois de Mai – Georgette Elgey répond à ces interrogations
honnêteté : fournit les deux interprétations possible – Forum – reconnaît erreurs et coquilles des volumes précédents ; ainsi le surnom de Bourgès Maunoury vg. polygame pour polygomme

crise de politique étrangère que la crise du régime et du consensus
interrogation sur la place de la France dans le monde
Maroc Tunisie Indochine – elle va perdre son hinterland – elle est vouée à la défens de l’Algérie, elle est isolée de tous, y compris de ses voisins et de ses alliés
lutte contre l’indépendance, guerre civile en Algérie – affaire internationale – Nations Unies
Jérome Monod – officier dans le bled et équipe du préfet Chaussade : sessions de l’ONU edoutées – crise avec anglo-américains livrant armes aux Tunisiens – bons offices humiliation – Jean Charbonnel témoignage – ils devienent arbitres
Robert Murphy, plus allié de Bourguiba que de la France – céder sur le problème algérien
9 Avril, Félix Gaillard à Barbezieux, reçoit une lettre de Esienhower : c’est le moment ou jamais – par sa politique algérienne, la France met l’Occident en danger
09 heures à 20 heures 30 – aval du cabinet le samedi pour question de confiance
Robert Lacoste prenant congé le 8 Mai – quand Pierre Pflimlin
n’acceptez pas un Dien Bien Phu diplomatique
la référence fait balle
Pierre Viansson Ponté : c’est de la dynamite – télégramme Salan nuit 9-10 Mai – abandon Algérie, et réactions imprévisibles de l’armée française – 14 Mai : Massu 4 heures du matin
- le général de Gaulle dans sa déclaration du 15 Mai – éloignement des peuples associés, et…

pour avoir suivi l’écriture de cette Histoire : deux qualités de Georgette Elgey
. générosité – a voulu engranger le plus possible d’infomations mais elle partage ses découvertes avec chercheurs moins favorisés, les aident à publier, et rabatteur d’archives privées
. modestie : pas de conclusions hâtives – faire preuve d’historien : au moins que mon travail puisse servir à l’historien du futur
est-ce que je ne serai pas déconsidérée par ce livre, m’a-t-elle demandeé après ma lecture

Frédric Delton
service historique de la Défense – spécialiste des sources

prise en main d’un kaléidoscope – harmonie et beauté là où il y a des particules
éclairage nouveau et lumineux sur années teribles
rend plus compréhensible – abordé dans complexité et généralité – mais aussi ces millions de Français contemporains
paradoxe – les titres de chapitre mais ces personnalités qui avaient mis leur vie en danger contre la barbarie, vg. Christian Pineau déchargeant les wagons de transférés juifs des camps de l’Est devant l’avancée russe
le facteur distribuant les pensions aux petits vieux, les ouvriers rentrant chez eux le midi, les ménagères qui manifestent
précision
Jean-Baptiste Duroselle –
fin de la IVème est la fin de la IIIème

leçon d’histoire politique – rapport entre politique et militaire
Billotte démisionnant, Salan, Zeller
ces positionnements de 1957 expliquent 1961 – positions Weygand/Paul Reynaud
la France incapable en République d’organiser son rapport politique/militaire

guerre d’Algérie : Félix Gaillard premier à l’appeler guerre
bibliographie : 120 titres
vision du général au particulier – caractère unique et multiple
vie politique et sociale de la France pendant la guerre d’Algérie
qu’est-ce que la France en 1957 – commerçant à la veille de la faillite
la guerre d’Algérie est une crise morale
Raymond Aron – la tragédie algérienne publiée en 1957
dimension éthique qui fait son actualité – comment lutter contre la barbarie sans recourir soi-même aux procédés barbares – la seule force de la démocratie réside dans une fidélité sans concession à ses principes

28 février 1958 Charpy rédacteur-en-chef Paris-presse – prochaine rentrée politique du général de Gaulle, article signé Georgette Elgey

quête sous-jacente du livre – Noël 1958 – soldat du contingent dans l’Ouarsenis . prisonniers martyrisés : ce n’est pas çà la France
grand merci à Georgette Elgey et à Claude Durand

prochain volume « résurrection » – mais pas récit de l’éponyme

Toutes fenêtres ouvertes – suite du Fenêtres ouvertes de 1973


Anette Lieberkap
historienne

travail d’écriure est solitaire mais s’appuie sur liens d’amitié et sur une sorte de communauté
je ne connais Georgette Elgey que depuis moins de dix ans
avec d’autres et René Rémond – nous nous sommes battus – animés par amour des archives et de l’histoire – années où archivistes et historiens très souvent au coude à coude – communauté qui est celle que nous constituons – archivistes et historiens – ceux qui font partie de l’association – affection et admiration

Georgette Elgey

Monsieur le ministre, Madame la directrice
indulgence – parfois difficile de me comprendre – j’articule mal et parle trop vite
quand j’ai appris – promoption exceptionnelle
je n’avais pas imaginé une soirée en mon honneur
puis fierté
une telle soirée – un peu loufoque – correspond à son objet
ce livre n’est pas né d’une volonté fatidique mais au gré de rencontres
je m’étonne toujours qu’on puisse prendre au sérieux mon travail
ma passion : Labiche, vieilles mésanges et vieux papiers – devenir chartiste – à 16 ans
examinateur d’histoiire au premier bac – c’est normal avec le nom de mon père contexte particulier de ma naissance
ma résolution d’arrêter mes études
bref passage d’un centre de journalisme
La Nef
Histoire de Vichy – être journaliste
en 1961, rompre avec cette profession – j’expliquais à Roger Stéphane que j’avais la nostalgie des recherches
Fayard mon point fixe prête à signer
amis dans l’entourage du général de Gaulle mais je ne connaissais personne de la IVème République – Pierre Mendès France et Maurice Schumann m’accordèrent l’entretien demandé et mirent à ma disposition leur archives – nul ne refusa ses archives
dans mon ignorance, je posais les questions les plus élémentaires
1945 à 1951 – je pensais en finir en trois ans avec la IVème
en 1967, je visitais Pierre July : sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil de 1951 à 1954 – jamais vu, endormie : j’arrivais de la rue Frédéric Le Play dans l’appartement où mourut François Mitterrand – je m’appêtais à prendre congé quand il me montra une armoire de château dans la salle-à-lmanger
original de la correspondance du sultan du Maroc avec le gouvernement français
compte-rendus complets du conseil supérieur de la défense – relevés de décision en PVs – de Bien Phu : je fus éblouie

Charles ( ?) qui dirigeait Fayard – soit publier un livre de révélations telle quelle – ou faire un livre d’histoire – mais en serai-je capable – essayez, dit l’éditeur
François Goguel qui suivit pas à pas mon travail de rédaction
dès la publication de la République des contradictions
le général de Gaulle me félicita d’avoir eu accès aux documents
le IIIème volume devait disposer d’une semblable documentation – je décidais de ne le rédiger que quandj’aurais réuni une documentation complète – ce qui été une aberration
directrice littéraire chez Fayard – et à l’Elysée François Mit’ran – faire la même chose pour la Vème République – réunir documentation des personnages
1987 – classer la documentation accumulée depuis dix ans – Caroline Boussard y mit de l’ordre – je me rendis compte
le Ier tome parut – la République des tourmentes – en 1992
à la sortie de ce livre Claude Durand me dit de reprendre les deux premiers volumes – précisions et corrections pour la République des contradictions, mais reprise totale du premier volume

je m’aperçus que je disposais de documents permettant de restituer Suez – sur la guerre d’Algérie, je conclus que ce volume
plus on approfondit ses connaissances, plus on se rend compte qu’on ne sait rien –
plus de I00 pages de documents pour en écrire deux ou trois – de plus en plus de questions
le métier d’historien est de poser des questions
ce livre est le fruit du hasard, concours prodigieux et que souvent je n’avais pas sollicités
beaucoup de chance


19 heures 24

[1] - Paul aux Ephésiens IV 1 à 6 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

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