vendredi 3 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 4 Octobre 2008

Samedi 4 Octobre 2008

Prier….[1] Tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Passage très dense et surtout déconcertant par son hermétisme, chacun des moments de ce texte a a clarté, sa cohérence. Deux mouvements étonnants de brusquerie et dont le sens n’est pas dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair… à ce moment, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint… peut-être des séquences intercalaires manquent. Littéralement, l’existence et la puissance du démon, sa chute aussi sont données, ce qui certainement divise notre époque – aujourd’hui. La foi en Dieu fait écarter Satan, vaincu par construction et par hypothèse, le péché originel insiste plus, selon nos pensées contemporaines, sur l’homme tenté que sur le tentateur. Tandis que la Shoah, les guerres, les injustices générale ou qui nous affectent particulièrement, la poisse peuvent faire croire à un mal victorieux, voiure personnifié : Hitler au moins, Staline peut-être, des bourreaux de toutes sortes dans chacun des drames de ces deux décennies. Donc Satan… et ce transport de Jésus, mais sous l’action de l’Esprit Saint. Même difficulté pour moi que la résurrection qui s’opère par la puissance de Dieu, Dieu l’a ressuscité, comme si Jésus ne L‘était pas Lui-même. Peut-être une traduction insuffisante et surtout ma méconnaissance de l’histoire du dogme, on sent dans les textes des pointes vers la totalité de ce que nous croyons aujourd’hui mais aussi d’autres qui seraient très en recul. En revanche, les éléments de certitude dans ce que je lis à présent, c’est ce qui nous concerne : nous. La chance et le bonheur qui nous sont donnés : voir ce que vous voyez… entendre ce que vous entendez, et d’une certaine manière, la tradition, c'est-à-dire la foi vêcue parfois jusqu’au martyre, souvent jusqu’à la sainteté de quelques quatre-vingt ou cent générations de chrétiens, nous place encore plus au cœur de Dieu et de Son Fils que ne le furent les contemporains – physiques – de Jésus. Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux. Là où l’intelligence ou les différentes sciences – appliquées en l’espèce aux saints écrits (et il est toujours passionnant et plus qu’utile d’aller aussi aux écrits des autres chemins et religions, tous témoignant de l’intuition humaine pour Dieu) – là où nos moyens butent, triomphent la révélation de l’amour et le fait de l’Incarnation : personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Réponse de Job : Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu. Par le malheur, infligé par Satan selon le livre-parabole à la suite d’un dialogue avec Dieu. Colombe, Fleur-de-Jasmin, Ombre-du-Regard. Il n’y avait pas dans tout le pays de femmes aussi belles que les filles de Job. Délicatesse autant que richesse et insondabilité des textes de maintenant. Et leçon contemporaine de nos débats de la semaine, du plan Paulson à la réunion de l’Elysée : Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions, toute chose est ta servante. Et qui sait dire parmi les « grands » de ce monde, comme Salomon à l’orée de son règne : je suis ton serviteur, éclaire-moi ! Lesdits grands, au mieux, manipulent les foules en jouant sur leur religiosité, ce qui est tout différent et s’approprier, sinon le fond, du moins la forme…


matin

Le plan Marshall… le général Marshall, ancien chef d’état-major général des armées américxaines pendant la Seconde guerre mondiale et devenu secrétaire d’Etat d’Harry Truman, présente dans un discours à l’université d’Harvard, aussitôt retentissant, un European Recorery Program : 5 Mai 1947. Un Foreugn Assistance Act signé le 3 Avril 1948 offre cinq milliards de dollars de crédit aux Européens, à tirer d’ici le 31 Mars 1949, qui deviennent plus de cinq milliards sur quatre ans. Les modalités techniques font une grande part à la restauration des monnaies nationales. La conditionnalité est décisive, que les Européens – Allemagne compris, mais aussi l’Union soviétique et ceux qu’elle a commencé de satelliser – s’entendent et s’unissent. L’appel ne sera entendu qu’à l’Ouest, la réponse la plus claire sera la « déclaration Schuman », il est vrai commandée, le 9 Mai 1950, par l’urgence de décider à propos du réarmement allemand. Je retiens d’une part la disposition américaine à aider le reste du monde – même si c’est l’intérêt des Etats-Unis, aussi, quand il est bien compris, ce qui fut le cas au Congrès de l’époque – et d’autre part l’appel à l’unité européenne, qui fut entendu. L’O.E.C.E. (aujourd’hui O.C.D.E.) puis le début de l’entreprise européenne, essentiellement franco-allemande. Ce ne sont pas les temps – aujourd’hui – qui ont changé, c’est la qualité et la lucidité des dirigeants dans le Vieux Monde. L’Europe est en régression et toute régession qu’on ne contrecarre pas, s’accélère.

Dans l’instant, les « anti » n’auront finalement pas été entendus au Congrès, la probabilité est que ce sont leurs arguments et leurs instances pour une réflexion plus élaborée qui vont se révéler, dès les prochaines semaines, les mieux fondés [2]. Tandis que l’Europe moins pressée par l’urgence – semble-t-il et maintenant que Fortis est une affaire réglée – devrait au contraire, dans la liberté de pensée et de calendrier, prévoir et donc organiser globalement ce qui empêchera la catastrophe. Tout indique qu’il y aura catastrophe et que le temps que l’on avait pour la prévenir, aura été gaspillé, pas même perçu. Hier matin, le commentaire du « sommet » de cet après-midi à l’Elysée était déjà publié : un signal politique fort mais pas de mesures concrètes. Contradiction évidente… c’est nous prendre pour la foule sous le balcon du Palais de Venise à Rome.


soir

Exhortant chacun à la patience, le président des Etats-Unis entretient ses compatriotes du rêve américain.

Les Européens ont à peu près explicité le leur, en 1950, et depuis ils patientent
… au-delà de toute déception, impuissants même à colérer, puisque l’entreprise commune a ceci de génial qu’elle a fait croire à chacun dans le Vieux Monde que c’est elle-même qui empêche leur rêve et qu’il faut donc ne plus la continuer. Les dirigeants s’y sont employés, avec habileté, toute cette semaine.

Comme publié, expliqué, commenté dès sa convocation, le mini-sommet de cet après-midi à l’Elysée – dont le plus important (ou repoussant) pour chacun a été qu’il se tienne sous la présidence des Français – n’a accouché de rien : catalogue allant au chiffre 15, invention d’un nouveau sigle, le G 4, propre à hérisser les vingt-trois autres membres de l’Union. Le principe de subsidiarité joue à plein, chacun pour soi. Il faut donc attendre la catastrophe, c’est-à-dire la liste des faillites d’établissements de banque et de finances ajoutant à la déconfiture des entreprises en mal d’investissements (la compétitivité est là, à terme, bien plus que par les délocalisations – et qui le dit ? et qui le pratique ? c’est à étouffer de colère) et de trésorerie. On attend donc – surtout en Allemagne – que tout se ruine pour examiner a posteriori les lézardes.

Le début de cet après-midi avec ma chère femme – celle-ci me faisant remarquer la chance qu’a eue la Caisse des dépôts et consignations, sommée par les caises d’épargne de se retirer de leur capital quand elles furent absorbées par le Banques populaires : ces 20% furent revendues en 2006, au plus haut, aujourd’hui qu’eût-ce été … – un octogénaire, beau regard, casquette rituelle, chandail propre et clair nous visite. Rapportant le phénomène humain de Teilhard de Chardin (il avait voulu voir ce que c’est…), et divers jouets et bibelots en bois à réparer, je lui confie des suspensions de salle-de-bains en laiton à ressouder. Pas même le brevet, naissance au fin fond de l’Ar Coät, le père grand résistant mais n’en ayant jamais rien raconté à ses enfants, ouvrier spécialisé chez Renault, il a vu naître la 4 CV, la Dauphine et la Frégate, puis le reste de son parcours chez Thomson-CSF. Ses amours aussi, une anonyme au bal, en colonie de vacances, qu’on lui a dit ensuite être bien plus âgée que lui, une première danse, il se la fait piquer par un compagnon d’habitude, va à une autre et du coup la récupère, elle ne le quitte plus de toutes les vacances, l’accompagne au train, il n’a rien oublié sauf son prénom et une aube, roulés ensemble dans l’herbe à s’embrasser, il n’a aucune expérience de « la chose » alors et n’a rien tenté, et elle n’a rien commencé. Puis Lydie, son adresse encore, lui et elle, chacun marié de son côté, ils ne front « rien » ensemble, ce fut la femme de sa vie, il la regrett encore, il a épousé sa femme, lui, sans amour ni passion parce que celle-ci s’attachait à lui, il l’avait rencontrée, elle avec une amie, et lui avec des copains, même étage des chambres de bonne, tous étudiants quoiqu’elle plus âgée déjà au travail, secrétaire de direction dans une banque place de l’Opéra, ils leur manquait un moulin à café, elle en avait un, ceux en bois, à manivelle horizontale qui craquent et crisse, qu’on tient entre les genoux. Le moulin est dans la cuisine de la cadette de leurs filles ; ils sont arrière-grands-parents. Notre ami est un intuitif, les soplutions à l’estime, irrépétitibles, l’adresse qu’il ne prend pas il en retrouve le site rien qu’en humant depuis la gare de débarquement et en marchant (tout roit ?) pendant longtemps, à marée montante, un ânier de moules à chaque bras, l’eau à la poitrine, il sait prendre vers la hautre mer et y trouver le banc de sable et le haut fond le ramenant à terre… pour me montrer que tout passe et que la mémoire de personne ne subsiste, il me demande qui est Foster Dulles… pourquoi lui – dans les années 1950, m’assure-t-il, on ne parlait que de lui, il y allait, Kissinger déjà… il sait aussi qui s’est enrichi en camionnant de nuit les pierres taillées, bicentenaires de cette maison au bord de l’eau, un monticule au bas de nos prés non constructibles. Il conclut qu’un monceau de pièces d’or sur une table, il n’en prendrait pas une, mais que dans l’herbe, une seule, elle serait à lui. Chaque voiture à son époque était un problème à résoudre, différent, c’était la transmission qu’il avait à travailler. Son regard, sn visage, le bonheur qu’il a de nous voir et que je ne m’explique pas.

Je décide de prendre très vite le temps d’un essai – parallèlement à beaucoup de lectures, passim ou de fil en aiguille – pour écrire : Actualité de Marx … de la chute de l’Union soviétique à l’éclipse habile et très licrative à terme du libéralisme économique. Je suis convaincu de tout trouver dans l’auteur du Brumaire de Louis Napoléon… Qui sont les nobles aujourd’hui ? après ceux ayant élu le roi ? après ceux que la loi Le Chapelier empêchait de se réunir mais à qui Napoléon III donna le droit d’association ? ceux que des films aujourd’hui ratés quand ils prétendent copier l’époque, ont immortalisés, printemps de 1936 tout différent de 1968.

2008 … proches de moi et éclairant mes pensées par ce qu’ils me disent de leur vie. L’idéologie, l’explication, il n’y en a plus. Besoin humain qui date et ne sourd plus ? Un neveu qui a commencé chz Fortis et vivote au Crédit mutuel, son officine et l’équipe, transbahutée et rachetée presque tous les uns, une nièce chérie mais silencieuse, chez I N G, bien notée, elle fait aussi le lien entre le site près de la halle aux vins, à Bercy et les Pays-Bas, un autre convaincu qu’il dirige ou presque l’ensemble de general Electric en Europe. En cinq-six ans, déjà quatre affectations tandis que sa femme est vongt jours par mois dans les aéroports et les avions pour la même « boîte ». Le libéralisme, malgré son effondrement dogmatique d’il y a quinze joursn, fait encore croire à ses galériens qu’ils sont cadres à l’air libre, proche d’être capitaines. Les quinquagénaires – qui étaient encore ouvriers – ont vêcu la fin de la solidarité et l’organisation insidieuse du chacun pour soi, une carrière plus sûre si les coudes sont pointus et que les autres, on s’en f… l’important, comme l’assurait Charles X est de ne pas monter en charrette. Chacun pour soi, comme les Etats en confirment l’exemple. Et enfin des carrières dans « le microcosme », la tape entre cow-boys compères que s’échangent à l’épaule Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy, chacun convaincu de rouler l’autre et d’y avoir avantage. Matignon, l’Elysée, cela se consomme. Les Français ? les Européens ?

Mes « idées de gauche » ont deux racines – solides en moi… l’inculture et la sécheresse des familles à fortune dans lesquelles deux de mes frères sont entrés par mariage… la manière dont ceux qui devaient tout à de Gaulle, pas seulement l’idée de la France mais leur confort de carrière, petits élus ou Premier ministre de six ans, hâtèrent son départ et s’installèrent dans son mobilier … idées de mes vingt-vingt-cinq ans qui sont celles, triomphantes et parfois un peu agressives de mes soixante-cinq ans. Tandis qu’en manière politique – la collégialité, le sens des perspectives, l’art de convaincre – mon modèle fut à ce même âge de toutes initiations, Moktar Ould Daddah, fondateur de la Mauritanie contemporaine. Son renversement il y a trente ans vaut à son pays, qui m’est cher, d’être depuis en dictature, moyennant parfois un petit changement d’étiquette et un vestiaire garni d’uniformes.


[1] - Job XLII 1 à 17 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc X 17 à 24

[2] - WASHINGTON (AFP) - 28/09/08 23:23
La course à la Maison Blanche bouleversée par la crise financière
La fronde des "anti" du Congrès au plan de sauvetage de Wall Street

"Il faut agir correctement, pas dans la précipitation", affirme Marcy Kaptur, une élue démocrate de l'Ohio (nord), l'un des Etats les plus touchés par les saisies immobilières qui sont au coeur de la crise financière américaine.
Son sentiment était partagé dimanche par une poignée d'irréductibles édiles qui refusent de soutenir le plan d'urgence de 700 milliards de dollars du Trésor américain et réclament plus de temps pour ébaucher une meilleure solution.
L'administration Bush et les chefs de file du Congrès, démocrates comme républicains, se sont mis d'accord dimanche autour d'un projet de loi historique qui devrait être présenté au vote lundi pour permettre au Trésor de racheter les actifs douteux des banques.
"Il y a de quoi s'alarmer. De toute évidence, Washington ne vous entend pas", a déclaré le républicain Scott Garrett, membre de la commission des finances de la Chambre, en s'adressant à ses électeurs. "Oui, nous avons un grave problème financier, oui il y a des solutions, mais pas celle qui consiste à profiter des contribuables", a-t-il lancé.
Un autre représentant républicain, Michael Burgess (Texas) s'est inquiété de la rapidité et de la pression avec laquelle les législateurs sont invités à voter "le changement le plus important et le plus fondamental du système financier dans l'histoire de notre pays".
"Laissons au moins ce texte sur internet pendant 24 heures pour laisser le peuple américain voir ce qu'on a fait", a-t-il demandé. "Je n'ai jamais reçu autant de courrier et d'emails sur aucun autre sujet".
Autour du représentant démocrate Brad Sherman (Californie) s'est formé une petit groupe de démocrates baptisé "le caucus des sceptiques" (Skeptics Caucus) qui a donné la parole à des économistes doutant de l'efficacité du plan du secrétaire au Trésor Henry Paulson.
"Quatre cents éminents professeurs d'économie, dont trois Prix Nobel, nous ont écrit pour nous dire: on demande au Congrès de ne pas se presser et d'examiner attentivement la voie à prendre", a lancé le représentant démocrate à la tribune.
"Ils nous disent de ne pas paniquer et d'écrire la loi correctement", a-t-il ajouté. "Cette loi va verser des centaines de milliards de dollars à des investisseurs étrangers", a-t-il contesté.
Invité à une session d'information des "Sceptiques" dimanche, William Isaac, un ancien responsable de la FDIC, l'organe de garantie bancaire, a déclaré: "je doute que cette loi de 700 milliards de dollars va marcher".
Dean Baker, co-directeur du Center for Economic and Policy Research, lui, ne voit pas comment le projet de loi "va régler le problème de la bulle immobilière" et des prêts à risque, première cause de la crise. "Est-ce que ça nous donne un peu de temps ? Oui", a juste concédé le professeur James Galbraith.

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