Vendredi 17 Octobre 2008
Prier… [1] je vais vous montrer qui vous devez craindre. Devant une foule immense, Jésus dénonce un ordre établi, des hiérarchies respectées ou subies, ce n’est pas un appel à la révolte, c’est une leçon de psychologie. Le corps et l’âme, la véritable perdition et la référence à celui aux yeux duquel nous comptons. Le risque vital est ainsi évalué. Destinée entre les mains de Dieu, non au sens d’une fatalité ou d’une prédétermination, mais d’une prédilection et d’un amour. La délivrance finale est la perspective. Même vos cheveux sont tous comptés… et l’Esprit que Dieu avait promis, c’est la première avance qu’il nous a faite sur l’héritage. L’unité intime de Dieu nous appelle à cette transparence – tellement invoquée depuis quelques années en politique et en économie : tout ce que vous aurez dit dans l’ombre sera entendu au grand jour, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits, pourquoi ? est ce qu’on ne vend pas cinq moineaux pour deux soius ? et pas un seul n’est indifférent aux yeux de Dieu. Clore tout et prier. Image de nos enfances et illustrations médiévales : du haut des cieux, le Seigneur regarde : il voit la race des hommes. Mais depuis le psalmiste, l’évangéliste a pu dire : et il habité parmi nous et nous avons contemplé sa gloire. Et l’apôtre nous rappelle : vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint.
La bourse de Paris a ouvert en hausse de 4,6% « dans la foulée des asiatiques »… puis « dans le sillage de Wall street ». Mais ce mouvement, non seulement ne s’est pas confirmé, mais a diminué, comme sur toutes les places européennes. On était à 3,74% trois quarts d’heures après et à seize heures trente plus qu’à 1,78% de hausse, Lmondres à 3% et Francfort à 2%. Semaine d’un petit gain cumulé d’un ou deux points par rapport aux clôtures catastrophiques de vendredi dernier.
Christine Lagarde a installé à la Banque de France le conseil d’administration de la société anonyme de refinancement des banques. Michel Camdessus le préside, l’Etat y est minoritaire. On organise en fait un circuit, puisque ce sont les banques intéressées qui placeront et avaleront les obligations constituant la manne nécessaires aux recapitalisations. La Caisse d’épargne avoue en milieu de matinée une perte de 600 millions d’euros à la suite d’un incident au plus fort des paniques de la semaine dernière, mais assure qu’elle reste solide et que les clients n’ont rien à craindre puisque son équipe de « traders » jouait sur les fonds propres. Les commentateurs et sans doute les gouvernants qui, sauf rarissime exceptio, ne connaissent pas ces sujets, jouent encore plus sur les mots, car manger des fonds propres c’est avoir des besoins en capital, et s’il n’y a pas ces besoins, alors pourquoi ce fonds de renfinancement dans presque tous les pays du monde « riche ». Le mariage avec les Banques populaires tient toujours et l’on s’y réjouit de n’etre pas (encore) coté en bourse, le titre aurait beaucoup perdi à cet aveu, du genre – toutes proportions gardées – de la Société générale. Ni la Commission bancaire de la Banque de France ni l’Autrorité des marchés financiers ne voient les choses préventivement. Les règlements et contrôles ne sont pas efficients.
Le pétrole tombe à 70 dollars le bariln, chacun anticipant la récession et les exportateurs n’ont qu’une possibilité de redevenir profitables : diminuer la production. Tous les réflexes sont malthusiens. Thomson, dont j’ai vêcu le déclin par ses contentieux vénéneux au Brésil en 1984-1986 – j’avais même, ce qui est exceptionnel pour un attaché commercial et économique, été reçu par Pierre Bérégovoy avant de m’envoler pour Rio et Brasilia, tout exprès pour qu’il m’en parle. Son inquiétude que nous ayons plus du milliard de francs en crédit fournisseur sur une seule entreprise. Puis il y eut les ventes d’actifs dès que la première cohabitation eût désarmé tout le monde. J’ai appelé l’attention de l’Elysée là-dessus – notamment celle de Jean-Louis Bianco, alors le secrétaire général. Peine perdue, on ne pouvait rien sur Jacques Chirac et l’on n’analysait pas qu’Edouard Balladur ait une stratégie déjà déviante. Bref, Thomson avait encore 65.000 salariés de par le monde en 2004, il n’en a plus que 20.000 et s’en porte plus mal, et doit continuer de licencier. Une des entreprises – notamment pionnière de la télévision et certainement une des grandes puissances en imagerie médicale – n’a pas su s’installer au cœur d’un mouvement et de marchés à l’expansion quasi-infinie. C’est une laissée pour compte. – L’or en dix-huit mois n’a pas changé de cote, même la semaine dernière.
Deux réponses aujourd’hui à la question de l’identité du président régnant. La France, sa langue, son histoire ne sont pas son pays, mais son matériau et sa raison sociale de président de la République. Les Maghrébins, les Africains, les Russes, ceux qui aiment en amants ou en réfugiés, pas en arrivistes, épousent la France et contrubuent à la faire. La richesse du parler et de l’accent beur, qui est contagieux à l’intérieur d’une génération sans barrière sociale ni géographique. Nicolas Sarkozy n’apporte pas une éloquence mais un ego. Trois exercices ces trois ou qutre jours : le sommet de la francophonie à Québec, les entretiens euro-canadiens (donc l’Union européenne en tant que telle représentée par le président en exercice pour le semestre et par le président de la Commission, et le Premier ministre fédéral, le tout à Ottawa naturellement), les entretiens avec Bush. Ce sont ceux-là que prise le président de la République : ambition faisant sourire, refonder le capitalisme financier. Une génération qui adhérait, il y a peu, aux doctrines selon lesquelles l’histoire est finie, tout est économique et l’Etat disparaît (coincidence finale entre libéralisme économique et communisme marxiste) croit maintenant à l’efficacité des conversations de quelques dirigeants sur des mécanismes complexes, des comportements de masses énormes et des inerties de presque deux siècles… cette préférence a son motif : simple. La présidence française de l’Union européenne s’achève pour une douzaine d’années le 31 Décembre. Si le sommet refondateur n’a lieu qu’après, Nicolas Sarkozy sera fondu dans le rang, ne brillera – je ne sais si c’est son talent – qu’en propos de tables et de salon mais pas en discours vis-à-vis du président des Etats-Unis. Il est donc impératif que le délai soit tenu. Peu importe que rien ne puisse vraiment commencer qu’une fois l’élu du 4 Novembre prochain outre-Atlantique entré en équipe à la Maison-Blanche, soit une effectivité vers Mars-Avril 2009, en pleine présidence euro-sceptique des Tchèques. Remis à leur place la langue française et ceux qui espèrent beaucoup de notre tenue et de notre défense, en même temps qu’on dispose – par la francophonie – d’une excellente enceinte pour les dialogues riches/pauvres, nord et sud. Bien entendu, le Québec, le Canada français passent à la trappe : c’est sans doute préférable tant, avant le voyage de François Fillon pour le quatrième centenaire de la ville de Québec, nos compatriotes de là-bas appréhendaient que le Premier ministre confirme certains propos du président régnant qui mettaient à égalité les relations franco-québécoises et les relations franco-canadiennes. François Fillon, qu’accompagnait à sa demande Ségolène Royal entre autres, fut bon. Nicolas Sarkozy, trop présent, eut dissipé cette sensation puisque le sujet ne l’intéresse pas. L’entretien à Camp David est un prétexte commode car certainement George Bush junior pouvait décaler de quelques jours ou heures le rendez-vous.
Accessoirement, vanter au point où c’est fait l’hyperprésidence européenne exercée par notre propre président, montre à quel point l’opinion européenne est assoiffée d’une personnalisation du pouvoir à l’échelle de l’Union. La Commission n’y sera décidément pas parvenue. Ce sera donc le président du Conseil européen, ce que personne à l’oirigine des Communautés ne prévoyait. La légitimité européenne : c’ était la Commission et son président, les textes rencontrant tout à fait le souhait des opinions publiques.
Inattendue Deutsche Bank ou plutôt qualité d’une direction : Josef Ackermann qui avait accroché le grelot, et fait changer d’avis la chancelière Angela Merkel, déclare renoncer à son bonus annuel pour le distribuer à plus nécessiteux dans sa banque et surtout que celle-ci ne demande aucun renfort pour son capital.
Je ne comprends pas que les deux pré-adolescentes, qui refusent d’aller vivre chez leur mère en Italie, et ont fugué pour ne pas y être contraintes, n’aient pas un choix personnel, et n’aient pas été consultées au moment du divorce, surtout s’il est récent. La loi – très heureuse – de 2006 ( ?) donne cette latitude aux enfants dès l’âge de neuf ans.
Le Point du 10 Janvier 2008 rend compte d’une biographie de Cécilia ex-Sarkozy. Je crois l’avoir achetée pour en disposer mais sans l’avoir encore lue. En bonnes feuilles : « Nicolas, il ne fait pas président de la République, il a un réel problème de comportement. Il faut que quelqu’un le lui dise. J’ai fait cela pendant dix-huit ans. Je ne peux plus le faire. Je suis désormais la dernière à pouvoir le faire ». Hier, le président de la République portait plainte contre Yves Bertrand, sans doute après avoir lu le numéro le plus récent de ce même hebdomadaire. On est revenu aux procès de presse avant la législation des années 1880 sur le délit d’outrage au chef de l’Etat.
[1] - Paul aux Ephésiens I 11 à 14 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc XII 1 à 7
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