samedi 16 juillet 2016

l'attentat de Nice - le tueur . les conséquences . pas d'unanimité nationale - Le Point


EN DIRECT. Nice : "Même si Daech n'organise pas, Daech insuffle l'esprit terroriste"

"Il semble" que l'auteur de l'attentat de Nice se soit "radicalisé très rapidement", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Modifié le 16/07/2016 à 14:44 - Publié le 16/07/2016 à 09:25 | Le Point.fr

Le camion utilisé lors de l'attentat qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet a forcé le passage en montant sur le trottoir.


Le camion utilisé lors de l’attentat qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet a forcé le passage en montant sur le trottoir. © AFP PHOTO/ ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

14 h 40 – La promenade des Anglais partiellement rouverte

La promenade des Anglais a été partiellement rouverte ce samedi. Seule une partie de la promenade, d’un seul côté du terre-plein central, restait encore inaccessible aux véhicules en début d’après-midi, mais les piétons pouvaient circuler librement sur l’ensemble de la promenade. 

14 h 36 – Hollande et Valls à la cellule d’aide aux victimes

Ce samedi, le président François Hollande s’est rendu au Quai d’Orsay pour une visite à la cellule interministérielle d’aide aux victimes en compagnie du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères. La création d’une cellule interministérielle d’aide aux victimes avait été annoncée par Manuel Valls après les attentats de janvier 2015. À la suite de l’attentat de Nice, un numéro unique (01 43 17 56 46) a été mis en place vendredi vers 1 heure du matin : la cellule a reçu 12 000 appels et plusieurs centaines de courriels, selon une source gouvernementale. 

13 h 56 – « Même si Daech n’organise pas, Daech insuffle l’esprit terroriste »

À la sortie d’une réunion à l’Élysée, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est revenu sur les possibles liens entre l’auteur de l’attaque de Nice Mohamed Lahouaiej Bouhlel et Daech, qui a revendiqué l’attentat. « Même si Daech n’organise pas, Daech insuffle l’esprit terroriste », a estimé Jean-Yves Le Drian. 

13 h 38 – « Il semble » que le tueur « se soit radicalisé très rapidement » (Bernard Cazeneuve)

« Il semble » que l’auteur de l’attentat de Nice se soit « radicalisé très rapidement », a déclaré samedi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, évoquant « un attentat d’un type nouveau » qui « montre l’extrême difficulté de la lutte antiterroriste ». À la sortie d’une réunion à l’Élysée, il a souligné le fait que le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel « n’était pas connu des services de renseignements » et a estimé que, désormais, « des individus sensibles au message de Daech s’engagent dans des actions extrêmement violentes sans nécessairement avoir participé aux combats, sans nécessairement avoir été entraînés ».

13 h 15 – Hollande annule sa tournée en Autriche, en Slovaquie et en République tchèque

Le président François Hollande ne se rendra pas comme prévu mercredi en Autriche, en Slovaquie et en République tchèque pour discuter des suites du Brexit, il restera en France. Conformément au programme initial, François Hollande se rendra en revanche mardi au Portugal, puis jeudi en Irlande, pour des « visites de travail » centrées sur les suites du référendum britannique.

13 h 00 – Le point sur la situation samedi à la mi-journée

L’État islamique a revendiqué l’attentat meurtrier de Nice commis jeudi soir par Mohamed Lahouaiej Bouhlel. « L’auteur de l’opération […] menée à Nice en France est un soldat de l’État islamique. Il a exécuté l’opération en réponse aux appels lancés pour prendre pour cible les ressortissants des pays de la coalition qui combat l’EI », a rapporté l’agence Amaq, liée au groupe EI.

84 personnes, dont 10 enfants, ont péri jeudi soir. 16 corps étaient toujours non identifiés samedi matin. 52 personnes se trouvent toujours en « urgence absolue », selon le dernier bilan du procureur de la République François Molins.

5 personnes ont été placées en garde à vue. Quatre hommes de l’entourage du Tunisien abattu jeudi soir par des policiers ainsi que son ex-épouse sont actuellement entendus par les enquêteurs.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel, chauffeur-livreur tunisien de 31 ans en instance de divorce, était « totalement inconnu des services de renseignements […] et n’avait jamais fait l’objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation », selon François Molins. L’homme était en revanche connu de la justice pour des « faits de menaces, violences, vols et dégradations commis entre 2010 et 2016 ». Selon son père, il avait fait une dépression au début des années 2000 et n’avait pas de lien avec la religion.

12 h 54 – Estrosi se demande « quelles mesures » avaient été prises pour éviter l’attentat

Christian Estrosi, président LR de la région Paca, s’interroge sur « les mesures » prises « en état de guerre, en état d’urgence » pour éviter l’attentat qui a fait 84 morts jeudi soir. « Vous êtes ministre de l’Intérieur, vous êtes chef de l’État, vous êtes responsable de l’action gouvernementale, vous déclarez que votre pays est en guerre, vous prenez des mesures d’état d’urgence, cela veut dire que vous êtes censé regarder quelles sont les armes préconisées par l’ennemi pour vous abattre et que vous prenez toutes les précautions pour pouvoir contrecarrer l’utilisation de ces armes », a indiqué Christian Estrosi à l’occasion d’un déplacement dans la ville de Nice.

12 h 30 – Le camion « a forcé le passage en montant sur le trottoir »

Le camion utilisé lors de l’attentat qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet « a forcé le passage en montant sur le trottoir », a indiqué samedi la préfecture des Alpes-Maritimes. L’interdiction d’accès à la promenade des Anglais, au point d’entrée du camion, était « matérialisée par le positionnement de véhicules [de police] bloquant l’accès à la chaussée. Le camion a forcé le passage en montant sur le trottoir », a affirmé la préfecture dans un communiqué, ajoutant que la sécurité des « points les plus sensibles » était confiée à des équipages de la police nationale, renforcés d’équipages de la police municipale. Beaucoup de quotidiens s’interrogeaient samedi matin sur la façon dont le camion frigorifique de 19 tonnes a pu pénétrer jeudi soir en pleine fête nationale dans une enceinte réservée aux piétons et sécurisée par les forces de l’ordre en période d’état d’urgence. 

12 h 07 – INFOGRAPHIE. La carte des attaques terroristes en France depuis janvier 2015

Un an et demi après les attentats islamistes contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher, la menace terroriste s’est installée en France. L’attaque de Nice fait suite à une longue série d’attentats commis ou déjoués depuis janvier 2015.

11 h 48 – Fin du conseil restreint de sécurité et de défense présidé par François Hollande

Le conseil restreint de sécurité et de défense présidé samedi par François Hollande à l’Élysée s’est achevé peu avant 11 heures et a été suivi immédiatement d’une réunion de l’ensemble du gouvernement. « Le conseil de défense a été l’occasion de faire un point de situation sur les événements et sur les mesures prises », rapporte une source gouvernementale. Par rapport au « niveau de mobilisation des forces, compte tenu du contexte […], l’idée de la réserve opérationnelle va permettre de compenser l’état de fatigue » des policiers et des militaires.

11 h 44 – « 16 corps encore non identifiés »

Seize corps étaient « encore non identifiés » après la tuerie perpétrée le 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice, a précisé samedi devant la presse une porte-parole d’un hôpital niçois. Stéphanie Simpson, porte-parole de la Fondation Lenval, l’hôpital des enfants de Nice qui a accueilli trente enfants le soir du drame, a par ailleurs indiqué que « cinq enfants se trouvent encore dans un état critique, un enfant est stabilisé, et trois sont sous respiration artificielle ». En outre, un enfant hospitalisé de 8 ans, vraisemblablement étranger, est en cours d’identification.
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Neumann - Attentat de Nice : la désunion nationale

En janvier 2015, la classe politique avait fait front uni contre le terrorisme. Au lendemain du carnage de Nice, l'opposition a préféré la surenchère.

Modifié le 16/07/2016 à 13:25 - Publié le 16/07/2016 à 10:34 | Le Point.fr

Alain Juppé, que l'on a connu plus mesuré, a jugé que "si les mesures avaient été prises, l'attentat de Nice aurait été évité".

Alain Juppé, que l'on a connu plus mesuré, a jugé que "si les mesures avaient été prises, l'attentat de Nice aurait été évité". © AFP/ FREDERICK FLORIN
Le courage politique ne consisterait-il pas tout simplement à admettre qu'en matière de terrorisme le risque zéro n'existe pas ? Admettre qu'aucune loi d'exception, aucun état d'urgence ne peuvent prévenir un acte aussi effroyable que celui qui s'est déroulé le 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice ? Concevoir qu'aucune loi antiterroriste – pas moins de six ont été votées depuis 2012 ! – ne peut arrêter un homme qui, au volant d'un 19 tonnes lancé à vive allure sur une foule innocente, a décidé de provoquer pareil carnage ? Dire la vérité n'est pas nécessairement un aveu d'impuissance.
Après une telle horreur, la colère est sans aucun doute légitime, tout autant que la tristesse et les larmes. Mais le combat politique, le nécessaire débat démocratique autorisent-ils tous les excès, toutes les outrances de la démagogie ? L'enquête commençait à peine, le pedigree de l'assassin n'était pas encore connu, l'identification des victimes n'était pas même achevée que des « responsables » politiques déclenchaient déjà la polémique. Oublié, « l'esprit du 11 janvier » ; oubliée, la nécessaire unité nationale lorsque le pays est ainsi frappé. Désunion nationale pour tout le monde !
Dès 6 h 28 du matin, Marine Le Pen tweetait : « La lutte contre le fondamentalisme religieux doit enfin démarrer. » Très vite, de nombreux leaders de l'opposition décrétaient la culpabilité de l'exécutif tout entier. Christian Estrosi, ancien maire de Nice et président de la région Paca, Éric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Georges Fenech, le président de la commission d'enquête sur les attentats de 2015…
LIRE aussi Attentat de Nice : la droite s'en prend à l'impuissance du gouvernement
Après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, la classe politique tout entière avait respecté une période de deuil et applaudi le chef de l'État à Versailles. Après les attaques du Bataclan, des terrasses et du Stade de France, ce délai avait été réduit à quelques jours, quelques heures. Cette fois, point de délai pour désigner le coupable politique de ce nouvel attentat de masse. Et qu'importe si le terrorisme de masse, aveugle, barbare, frappe partout dans le monde, en Belgique, aux États-Unis, en Turquie, en Tunisie…
Est-ce la perspective d'une prochaine campagne présidentielle qui a incité des « responsables » politiques à se lancer aussi rapidement dans un véritable concours Lépine de la mesure la plus sécuritaire ?
Ainsi a-t-on entendu Henri Guaino regretter l'absence sur la promenade des Anglais d'un militaire équipé d'un lance-roquettes pour stopper le camion fou. On imagine le carnage provoqué par une arme de guerre au milieu d'une foule de badauds…
Ainsi a-t-on entendu Nicolas Dupont-Aignan réclamer l'expulsion systématique des étrangers condamnés au terme de leur peine. Ou encore Jacques Myard demander l'expulsion de « tous les binationaux en voie de radicalisation » et, « partout sur le territoire national, l'interdiction du voile ».
Ainsi a-t-on entendu Frédéric Lefebvre réclamer l'instauration de l'état de siège, en application de l'article 36 de la Constitution, et, mieux, « le transfert au ministre de la Défense et aux autorités militaires de notre sécurité civile ». Comme en 1939 ?
Même Alain Juppé, d'ordinaire plus mesuré, a estimé que « si tous les moyens avaient été pris », l'attentat de Nice « n'aurait pas eu lieu ». Tout en précisant qu'il « ne cherche à accuser personne à ce stade, naturellement ». Naturellement…
Oubliées, toutes les mesures qui ont été prises depuis 18 mois – et qu'ils ont d'ailleurs, pour la plupart, votées : état d'urgence prolongé pour la troisième fois, augmentation des effectifs de police, loi renseignement, renforcement des pouvoirs d'enquête de la police dans le cadre de la réforme de la procédure pénale, ouverture programmée de centres de déradicalisation djihadiste…
Il n'y a guère que Nicolas Sarkozy à ne pas s'être prêté à pareille surenchère politique. Peut-être parce que lui-même, lorsqu'il était chef de l'État, eut à connaître les attentats horribles de Toulouse en février 2012 perpétrés par Mohammed Merah… D'autres ont la mémoire courte.
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Attentat de Nice : les touristes allemands vont-ils fuir la France ?

Ils étaient les champions du monde du tourisme hors les murs. Mais le risque terroriste a refroidi les Allemands, qui partent à la découverte de leur pays.

De notre correspondante à Berlin, Pascale Hugues
Modifié le 16/07/2016 à 13:44 - Publié le 16/07/2016 à 10:06 | Le Point.fr
Festival du cidre à Francfort.
Festival du cidre à Francfort. © AFP/ Dieterich, W.








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« Encore une fois la France ! » titrait vendredi dans la matinée le site web de la Bild-Zeitung, le plus gros tirage européen. Et tout de suite cette question qui inquiète les Allemands : « Peut-on encore passer ses vacances en France ? » En effet, le bassin méditerranéen, et en particulier la Côte d'Azur, est la première destination des Allemands quand ils passent leurs vacances à l'étranger. Tout au long de la journée, juristes et directeurs d'agences de voyages se sont relayés sur le site de Bild pour prodiguer des conseils aux touristes inquiets : est-il possible d'annuler un voyage en France déjà payé et de récupérer son argent sans être pénalisé ? Quelles mesures de précaution peut-on prendre une fois en France pour minimiser les risques de se retrouver dans un endroit sensible ? Le ministère des Affaires étrangères (AA) recommande aux ressortissants allemands actuellement en France d'observer les consignes données par les forces de sécurité et de se tenir régulièrement informés de l'évolution de la situation via les médias ou la page web de l'AA.
L'attentat sanglant de Nice – qui a fait trois victimes berlinoises : une professeur et deux élèves qui venaient de passer leur bac et effectuaient un voyage de fin d'études sur la Côte d'Azur – relance un débat intense en Allemagne : peut-on encore prendre le risque de passer ses vacances à l'étranger ?
Le titre de l'hebdomadaire Der Spiegel la semaine passée en dit long sur l'appréhension des Allemands au début des grandes vacances. Sur une plage exotique, on voit un couple de touristes vêtus d'un gilet pare-balles. Ils sont assis dans des transats en osier. Ils épient les alentours, l'air anxieux, tandis que leur bébé, coiffé d'un casque, joue dans le sable à leurs pieds. Des hommes armés en tenue de combat patrouillent la plage. Et ce titre : « Les vacances dans la peur. Que faire ? »
Où peut-on encore partir en vacances ? s'interrogent les Allemands, ces grands voyageurs qui, plus que tous les autres Européens, aiment sillonner la planète et quitter leur pays. Entre les attentats à Paris, en Tunisie et en Égypte, la situation explosive dans le monde arabe et les « no go zones » qui se multiplient dans le monde, les Allemands sont en train de changer de cap : ils préfèrent rester chez eux.

Tendance en hausse

Les agences de voyages confirment cette tendance. La Turquie, l'une des destinations estivales de millions d'Allemands chaque été, connaît cette année une diminution de 25 % des réservations. Plusieurs ressortissants allemands ont perdu la vie dans les attentats d'Istanbul. Le tourisme allemand en Égypte est à son point mort et, depuis le massacre sur la plage de Sousse, plus personne n'a envie de s'aventurer en Tunisie. Les pays arabes dans l'ensemble sont craints. Résultat : depuis quelques années, les Allemands, qui, contrairement aux Français, préféraient fuir leur pays en été, se replient sur leur propre pays. Chaque printemps, les magazines allemands font l'apologie des beautés insoupçonnées de la Heimat : grandes plages de sable de la mer du Nord, Alpes bavaroises, campagne du Brandebourg, vallée du Rhin et quartiers branchés de Berlin. Le tourisme « à la maison » atteint des taux record dans plusieurs régions.
Mais ce boom n'est pas dû uniquement à la peur des attentats. Les Allemands préfèrent de plus en plus les vacances courtes qui leur permettent d'échapper au stress de la vie quotidienne pendant quelques jours. Les voyages à côté de chez soi sont moins chers. On économise le coût des transports. La caricature du groupe de touristes allemands chaussés de leurs Birkenstock qui errent en solitaire dans la canicule de la Death Valley a fait son temps. Après avoir fui leur pays pendant des années, il n'est pas impossible non plus que les Allemands, réconciliés avec leur patrie, partent à la découverte de leur propre pays.
Ceux qui, malgré tout, continuent de franchir la frontière préfèrent l'Espagne : destination préférée, en particulier à cause de Majorque surnommée le 17e Land allemand. Viennent ensuite l'Italie, la Turquie et l'Autriche. La France a été détrônée l'an dernier par la Croatie et la Grèce.
Toutes les régions allemandes ne jouissent pas d'une bonne réputation. Les agressions sexuelles durant la nuit de la Saint-Sylvestre ont porté atteinte à la bonne image de Cologne. Le tourisme dans le Land de Saxe (dans l'ancienne RDA) a diminué par rapport à l'année dernière. Raison de cette baisse de popularité : les manifestations de Pegida, la xénophobie et la présence d'une extrême droite musclée. Ainsi, Dresde, la très belle capitale de la Saxe, attire moins les foules qu'il y a quelques années. L'an dernier, les hôteliers de Dresde ont enregistré une baisse de 5,1 % de la clientèle allemande par rapport à l'année précédente.

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Attentat de Nice : le père du terroriste présumé témoigne

"De 2002 à 2004, il a fait une dépression nerveuse. Il devenait colérique", affirme son père, qui ne lui connaît aucun lien avec la religion.

Source AFP
Modifié le 16/07/2016 à 13:58 - Publié le 15/07/2016 à 23:07 | Le Point.fr
Le père du tueur sort du silence (photo d'illustration)
Le père du tueur sort du silence (photo d'illustration) © AFP PHOTO/ BORIS HORVAT











Vingt-quatre heures après la tuerie qui a endeuillé la ville de Nice, le portrait de l'auteur des faits se dessine de façon plus précise. Il avait fait une dépression au début des années 2000 et n'avait pas de lien avec la religion, a affirmé à l'Agence France-Presse son père en Tunisie. « De 2002 à 2004, il a eu des problèmes qui ont provoqué une dépression nerveuse. Il devenait colérique, il criait, il cassait tout ce qu'il trouvait devant lui », a déclaré Mohamed Mondher Lahouaiej Bouhlel devant son domicile dans la ville de Msaken, dans l'est de la Tunisie.
Il raconte que la famille avait alors emmené Mohamed Lahouaiej Bouhlel chez le médecin, qui lui avait prescrit des médicaments pour lutter contre ses crises nerveuses. Il a décrit un homme « toujours seul, toujours déprimé » et qui ne voulait pas parler.

Alcool et drogue, mais pas de prière

Cheveux blancs et visage tendu, le père de l'auteur du massacre du 14 juillet a affirmé que sa famille en Tunisie n'avait pratiquement plus eu de contacts avec lui après son départ en France. Il n'a pas pu indiquer à quelle date son fils était parti vivre dans ce pays. « Quand il est parti en France, nous ne savions plus rien de lui », a-t-il insisté.
Selon lui, son fils n'avait « aucun lien avec la religion ». « Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l'alcool, il se droguait même », a-t-il raconté. « Nous sommes aussi choqués » par ce qui est arrivé, a ajouté le père de l'auteur de la tuerie de Nice.
Né le 31 janvier 1985 à Msaken dans la banlieue de Sousse (Tunisie), Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait épousé une Niçoise franco-tunisienne et était père de trois enfants, dont un bébé. Son père a indiqué que l'homme « n'était pas en bons termes » avec son ex-femme.

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