Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
le martyre du Père Jacques Hamel a confirmé et même sacralisé le tournant dans ce que nous subissons nationalement depuis le 7 Janvier 2015.
Le Président, le Premier ministre, leur gouvernement ont très bien pris
ce tournant. Tandis que l'opposition - la droite ou les droites dites de
gouvernement - l'ont pris très dangereusement, comme elle avait
commencé de le faire le soir de Nice : ce qui n'avait pas été le cas
depuis Charlie. L'antidote au terrorisme, quel qu'il soit, est celle de
l'union nationale et religieuse, quelles que soient nos diversités, nos
convictions, nos agnosticismes, nos philosophies, nos lectures-mêmes de
l'Histoire et de la géo-stratégie. L'Etat de droit, la laïcité sont des
biens communs à tous et toutes. Libre à ceux qui courent la primaire de
la droite de prêcher la fracture et l' "adaptation", voire le
"rembarquement" et d'être si instinctifs et improvisés qu'ils imposent
silence à Marie Le Pen... dépassée.
Un consensus va se former, les autorités religieuses, les gens de foi
vont y contribuer encore davantage que les autorités politiques et les
organisations sociales. La manifestation du 11 Janvier 2015 vient
d'avoir sa confirmation à Notre-Dame de Paris. L'esprit national est
directement convoqué.
L'élection présidentielle prochaine n'a pas à faire choisir les Français
entre ce juste consensus et quelque guerre sainte anti-terroriste et
stigmatisant l'Islam : cette guerre d'ailleurs serait, est exactement la
réplique du djihad dont elle a le même caractère de haine, d'immaturité
et d'irréflexion. L'élection présidentielle doit au contraire consacrer
ce consensus.
C'est au Président, au gouvernement de préparer cette consécration dans
les urnes en ayant commencé de la manifester dans les faits. Et donc
immédiatement de pratiquer l'union nationale et mettre en oeuvre des outils éprouvés :
1° demander au Premier ministre actuel (dont je n'ai pas
approuvé ni les manières parlementaires ni les différents projets de loi
économiques ou sociaux, mais dont j'approuve l'essentiel des déclarations au Palais-Bourbon après le 13-Novembre, puis ces jours-ci dans le Monde, et le JDD), demander au Premier ministre de former un gouvernement d'union nationale,
c'est-à-dire en demandant à tous les partis, représentés ou non au
Parlement, donc Front national compris, de participer à un nouveau
gouvernement, de former avec lui et avec le Parti socialiste et ses
auxiliaires actuels, une nouvelle équipe, très restreinte, mais
représentative de toutes les familles politique françaises.
S'il n'y parvient pas, il faudra chercher la personnalité qui y
parviendrait, à sa place, mais qui ne serait nommée Premier ministre
qu'à la condition de constituer ce gouvernement d'union nationale. De
cette volonté, de cette demande, de ce processus, il est fait part à la
nation par un très court message du président de la République au pays.
Evidemment, si cette manifestation pratique de la volonté populaire
d'union nationale n'est pas comprise par les partis, ou au moins par des
personnalités notoires et se détachant spectaculairement des emprises
et disciplines partisanes, les responsabilités et même les culpabilités seront bien visibles.
2° car la situation économique reste préoccupante, vous
le savez (taux de chômage à la hausse, croissance nulle ou très faible,
exceptionnalité française en Europe que ce piteux état, sans compte
l'endettement peut-être ralenti mais pas en diminution), rétablir en l'inventant en partie selon notre expérience de 1945 à 1997, la planification souple à la française.
Institution avec ses développements en commissions spécialisées, et
périodicité très adaptée au fixisme du calendrier électoral national
quinquennal, qui est propre à encadrer la négociation sociale et à
combiner l'ensemble des politiques publiques et d'entreprises. L' "
ardente obligation du plan " (général de Gaulle) et participation de
tous les acteurs, pour vraiment rétablir nos grands équilibres -
consensuellement en réplique au consensus politique et spirituel à
consacre.
3° la réponse aux défis migratoires et à la critique
quasi-unanime des opinions nationales face aux fonctionnements
européens, le constat aussi que malgré sa position dominante
économiquement et financièrement, donc politiquement, de l'Allemagne
parmi les Etats-membres, celle-ci n'a pas su ni pu proposer un
remodelage à neuf de l'entre prise européenne, au moins sa mise à jour.
Il faut une "relance" ; à nouveau, ce peut et - par défaut - ce doit
être l'initiative française. Je ne partage donc pas le pessimisme du
Président, tel que rapporté par le Canard à la suite du séminaire
gouvernemental. L'Europe "rêvée"est possible, mais il faut des
déclencheurs comme en Mai 1950 quand Monnet inspira à Schuman une
déclaration qui inscrivait tout autrement dans les esprits, notamment
français, la nécessité du réarmement allemand, exigence américaine.
Comme pour le plan de développement économique et social, je me répète
donc.
L'initiative et la proposition présidentielles doivent porter sur la démocratisation de l'Union
: élection directe du président de l'Union, prérogative de celui-ci
d'en appeler au referendum européen dans les matières prévues par le
traité. Un nouveau traité, peut-être à appeler loi fondamentale (à
l'allemande) si l'on ne veut pas dire : constitution européenne. Pour
une Union qu'il vaudrait appeler comme à sa fondation : Communauté, ce
qui marquerait bien la fin de l'ère intergouvernementale de ces vingt
ans, qui a échoué et mené l'entreprise à la désaffection générale et à
l'absence d'influence et d'existence dans le monde. Au refus du clivage
djihadiste préconisé par l'opposition sarkozyste, doit correspondre
aussi le refus d'un clivage Europe/anti-Europe. La différence doit se
faire entre la démocratie et l'intergouvernemental occulte. Celui-ci a
produit l'autisme de la Commission et conduit aux traités
transatlantiques négociés sinon adoptés à huis-clos.
Le processus serait de provoquer l'élection (anticipée) d'un nouveau Parlement européen, qui aura mandat constituant et
dont le travail - abondé par la mobilisation, au moins électronique de
tous les citoyens européens, avec peut-être des représentations en
commissions diverses. Un referendum - dont les modalités notamment les
circonscriptions seraient à débattre nationalement et en Parlement
européen - sanctionnerait l'exercice. Il serait plus qu'utile qu'en même
temps que s'élira ce Parlement constituant, soient élus - au suffrage universel direct de tous les ressortissants européens - la présidente ou le président de l'Union-Communauté.
Il doit être possible en Conseil européen de mettre en marche ces deux
processus électifs, et que cela soit ensemble. Et donc un ensemble
contre lequel l'opposition thématique sera vaine puisqu'il s'agira de
personnes à élire, et contre lequel aussi les tendances sécessionnistes
n'auront pas de prise, puisqu'elles seront libres d'élire ou de tenter
de faire élire leurs représentants.
Bien entendu, ces trois points traités et gagnés, l'élection
présidentielle ne peut que consacrer chez nous ces options qui sont
d'unité et d'avenir. Donc très conformes à notre génie français, et à
l'intérêt de tout le monde.
Pensées et voeux.
P J un précédent d'Eglise française au martyre du Père Hamel : l'archevêque de Paris en Juin 1848, venu aux barricades
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