Le jeune homme de 27 ans est mort dans l'explosion de sa bombe. Ce nouvel attentat a blessé douze personnes, dont trois grièvement.
Source AFP
Modifié le 25/07/2016 à 07:50 - Publié le 25/07/2016 à 07:20
| Le Point.fr
La demande d'asile de l'auteur de cet attentat devant un
restaurant de Bavière avait été rejetée. © AFP PHOTO / dpa AND DPA /
Daniel Karmann / Germany OUT/ DANIEL KARMANN
Semaine noire. L'Allemagne
est de nouveau frappée par un attentat. Dimanche 24 juillet, dans la soirée, un
réfugié syrien de 27 ans, souffrant de troubles psychiatriques, a péri dans
l'explosion qu'il a provoquée près d'un festival de musique dans le sud de
l'Allemagne. « Il s'agit malheureusement d'un nouvel attentat terrible,
qui à coup sûr accroît l'inquiétude des gens », a déclaré à la presse le
ministre de l'Intérieur du Land de Bavière, Joachim Herrmann, venu sur les
lieux de l'explosion, la ville d'Ansbach (sud). Le demandeur d'asile est mort
dans l'explosion de sa bombe, qui a aussi blessé douze personnes, dont trois
grièvement. Les secours ont tenté en vain de le ranimer. Le ministre a expliqué
que les autorités cherchaient à vérifier s'il s'agissait d'un attentat
islamiste. « On ne peut pas exclure que ce soit le cas », a-t-il dit.
Le fait qu'il ait voulu attenter à la vie d'autrui plaide en faveur de cette
hypothèse, a-t-il ajouté. Le directeur adjoint de la police d'Ansbach, Roman
Fertinger, a parlé d'« indices » selon lesquels des pièces de métal
ont été ajoutées à l'explosif.L'auteur de l'attentat, dont la demande d'asile avait été rejetée il y a un an, avait l'intention d'« empêcher » la tenue du festival de musique pop en plein air auquel participaient plus de 2 500 personnes dans la ville, selon Joachim Hermann. Il a essayé d'entrer sur les lieux mais a dû faire demi-tour dans la soirée faute de ticket d'entrée. La bombe a détonné peu après, vers 22 heures (20 heures GMT), devant un restaurant du centre-ville, à proximité immédiate du festival. Le Syrien, qui résidait à Ansbach, avait tenté par deux fois dans le passé de mettre fin à ses jours et séjourné dans une clinique psychiatrique, selon le ministre, qui a précisé ne pas savoir si l'homme était aussi animé d'intentions suicidaires.
Troisième attentat en Bavière
Cet attentat survient à un moment où le pays est sous haute tension après une série de tragédies, dont celle de Munich (sud) qui a fait neuf morts et onze blessés vendredi soir. Par ailleurs, il touche l'Allemagne, qui, comme le reste de l'Europe, connaît actuellement un contexte de crainte d'attentats djihadistes. L'Europe a été frappée à plusieurs reprises cette année (à Nice en France le 14 juillet, à Bruxelles en Belgique le 22 mars) par des attaques meurtrières revendiquées par le groupe État islamique. C'est aussi la troisième fois en une semaine que l'État régional de Bavière est frappé par un drame. Vendredi soir, un jeune homme de 18 ans souffrant également de troubles psychiatriques, obsédé par les tueries de masse mais a priori sans lien avec le djihadisme, avait tué neuf personnes à Munich et en avait blessé grièvement onze autres lors d'une fusillade. Le 18 juillet, un demandeur d'asile se disant de nationalité afghane avait déjà blessé à la hache cinq personnes dans un train à Wurtzbourg, lors d'une attaque revendiquée par le groupe djihadiste EI. Enfin, non loin de la Bavière, un demandeur d'asile syrien de 21 ans a tué dimanche à la machette une femme avec qui il venait de se disputer et a blessé trois autres personnes, dans une crise de rage a priori passionnelle, à Reutlingen, localité de 100 000 habitants proche de Stuttgart (sud-ouest).Même si le gouvernement insiste pour éviter tout amalgame, cette accumulation est de nature à redonner de l'ardeur aux opposants à la politique d'ouverture généreuse de la chancelière Angela Merkel à l'égard des réfugiés en 2015. Le ministre bavarois Joachim Hermann s'est dit inquiet que le droit d'asile soit « discrédité » par les événements d'Ansbach. La Bavière, où se sont déroulées les tragédies de Wurtzbourg et Ansbach, est à la fois la porte d'entrée en Allemagne des migrants et une région dirigée par les plus farouches détracteurs de l'ouverture aux réfugiés, le parti conservateur » CSU. Ce dernier a de nouveau réclamé la semaine dernière un plafonnement de leur nombre en Allemagne.
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