Telerama --- Lu sur le Web par Le Point
- Jérémie Maire
- Publié le 20/07/2016. Mis à jour le 21/07/2016 à 11h04.
Le “New York Times” a mené une enquête passionnante pour
tenter de comprendre comment une si grossière erreur a pu passer entre les
mailles du filet et ce que cette bourde dit de la campagne de Trump. “Spoiler
alert” : c’est entièrement la faute du couple milliardaire.
Ça devait être le moment le plus fort et personnel de la Convention
républicaine qui a intronisé Donald Trump candidat pour la présidentielle
américaine. Sauf que le discours de Melanie Trump, ex-top model d’origine
slovène, a été entaché par une sale histoire de plagiat. Plusieurs
parties de son speech ressemblaient comme deux gouttes d’eau à celui donné à la
Convention démocrate de 2008 par Michelle Obama. Evidemment, l’occasion était
trop belle pour que les détracteurs de Trump la laissent passer. Depuis lundi
18 juillet 2016, date du discours, les moqueries et les articles font florès.D'après le quotidien américain, les deux rédacteurs du discours, Matthew Scully et John McConnell, ont envoyé une première version du speech pour validation le mois dernier. « Les semaines ont passé, ils n’ont eu aucun retour. » Il s’avère que, non satisfaite par le texte, Melania Trump a décidé d’en biffer la majeure partie. Et de réécrire le tout… en y mêlant les mots de Michelle Obama. Résultat : elle se ridiculise devant 23 millions de téléspectateurs et encore plus sur les réseaux sociaux. Les deux plumes ont découvert, comme tout le monde, la version Trump de leur texte devant leur écran de télévision, tandis que l’un des auteurs de discours pour Barack Obama n’en a pas cru ses oreilles quand il a entendu les mots si propres à Michelle Obama dans la bouche de Melania Trump. « “Votre parole est votre lien”, je n’ai jamais entendu parler un politique comme cela. C’est là que j’ai su que c’était une copie », témoigne-t-il.
Le journal explique en outre que des logiciels de détection de plagiat existe partout, y compris gratuitement en ligne. Les discours et interventions des politiques sont en général passées au crible de ces systèmes, tandis que la moindre info est factcheckée. Mais le discours de Melania Trump est passé entre les mailles du filet.
« Cela renforce les thèmes dominants de la campagne de M. Trump qui se faisaient déjà sentir durant la primaire et dont son équipe a du mal à se déparer, analyse le journal. Une structure de campagne délibérément épouillée, un style bâclé et une préférence pour s’appuyer sur les instincts du candidat plutôt que sur l’expérience d’experts en politique » comme les deux plumes du discours choisies.
N'empêche que toute cette histoire énerve une nouvelle fois les républicains modérés, qui constatent une nouvelle fois la propension du milliardaire à piquer les idées des autres sans se soucier des conséquences – comme son slogan « Make America Great Again » très proche de celui de Reagan « America First » –, et les Afro-Américains offusqués de constater qu’« une Blanche s’approprie encore le travail d’une Noire ». Sans compter que ça donne une nouvelle cartouche aux démocrates. Mais Trump n’est plus vraiment à ça près. D'autant que, selon lui, la mauvaise publicité, c'est quand même de la publicité : « Bonne nouvelle, on parle plus du discours de Melania que n'importe quel autre discours politique ! » Et il retourne la situation, comme il aime tant le faire : « Les médias passent plus de temps à analyser à la loupe le discours de Melania que le FBI les e-mails d'Hillary. »
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