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Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Nom
- 1.2 Famille et études
- 1.3 La montée en puissance au sein du centre droit
- 1.4 Premier ministre de Portugal : atlantisme et rigueur budgétaire
- 1.5 Carrière européenne
- 1.6 Controverses
- 1.7 Retrait de la vie politique
- 2 Autres
- 2.1 Prises de position
- 2.2 Langues
- 2.3 Distinctions
- 2.4 Publications (sciences politiques et relations internationales)
- 3 Sources
- 4 Compléments
Biographie
Nom
Comme il est d'usage au Portugal et dans les pays lusophones, José Manuel Durão Barroso porte deux noms de famille (le maternel suivi du paternel). Cependant, dans la vie courante et les médias, il est coutume d'omettre le prénom des personnes jouissant d'une certaine notoriété ; ainsi, on le désigne régulièrement par ses seuls noms de famille, Durão Barroso. Pour autant, cet usage n'a pas été repris par les grands médias internationaux et il est appelé José Manuel Barroso en dehors du Portugal, à sa demande, semble-t-il.Famille et études
José Manuel Durão Barroso est un juriste universitaire et un diplomate portugais. Il obtient une licence de littérature à l'âge de 25 ans1 ; il s'est ensuite formé notamment à l'université de Genève, à l'Institut universitaire d'études européennes, où il a obtenu un diplôme en 19852 et où il fut assistant du professeur Dusan Sidjanski3. Il y découvre la pensée de Denis de Rougemont. Il séjourne aux États-Unis pour parfaire sa formation à l'université de Georgetown lors de la révolution des Œillets en 1974, il se situe à l'extrême gauche radicale de l'échiquier politique comme président des étudiants maoïstes (MRPP), à l'époque seul parti d'opposition actif, avec le Parti communiste portugais. En 1979, il fonde l'Association universitaire d'études européennes.La montée en puissance au sein du centre droit
Son parcours politique commence en 1980, lorsqu'il devient membre du Parti social-démocrate (PPD/PSD). Élu député à l'Assemblée de la République six fois, il entame sa carrière gouvernementale en 1985, au poste de secrétaire d'État adjoint au ministère de l'Administration interne, sur recommandation de Pedro Santana Lopes. Deux ans plus tard, il est nommé secrétaire d'État aux Affaires étrangères et à la Coopération. Au cours de son mandat de cinq ans, il est le principal promoteur des accords entre l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola et le Mouvement populaire de libération de l'Angola, qui mettent fin à la guerre civile en Angola.Il est promu ministre des Affaires étrangères le 12 novembre 1992, à trente-six ans seulement, et s'attache alors à faire connaître la cause du Timor oriental. Suite aux législatives de 1995, le PPD/PSD est renvoyé dans l'opposition, et lui-même retourne siéger comme député au Parlement, dont il présidera la commission des Affaires étrangères.
À l'occasion du 21e congrès du PSD, organisé à la fin du mois d'avril 1999 à Coimbra, il est élu président du parti, devenant ainsi chef de l'opposition au gouvernement du socialiste António Guterres.
Premier ministre de Portugal : atlantisme et rigueur budgétaire
Après avoir gagné les élections législatives de mars 2002, il est chargé de former le gouvernement portugais et de trouver une majorité pour le soutenir. Le Parti social-démocrate (PPD/PSD) ayant obtenu 40,12 % et 105 sièges sur 230, devra cependant s'allier avec le Parti populaire (CDS/PP), une formation de droite qui a obtenu 8,75 % des voix et 14 sièges.Son principal souci est de sortir le Portugal du marasme économique dans lequel il se trouve en mars 2002 avec des « feux orange » sur les principaux indicateurs économiques : inflation à 1,5 % (2001), prévisions de croissance de 1,8 % à 2,8 % pour 2002 et déficit budgétaire de 2,2 %. Mais, il imprime au gouvernement un vigoureux tournant atlantiste. Il se range ainsi en mars 2003 aux côtés des Américains et Britanniques pour déclencher la guerre en Irak, allant jusqu'à organiser un sommet aux Açores (portugaises) des chefs de gouvernement pro-intervention (George W. Bush, Tony Blair, José María Aznar). Il annule également la participation du Portugal au programme de construction de l'avion militaire européen, Airbus A400M. Un retrait suivi par l'Italie qui coutera à l'avionneur européen près de 2 milliards d'euros4.
Carrière européenne
Le 29 juin 2004, il est nommé président désigné de la Commission européenne, choisi à l'unanimité par les exécutifs des 25 membres de l'Union européenne, lors d'un Conseil européen extraordinaire, les vingt-cinq États membres n'ayant, quelques jours auparavant, en effet pas réussi à se mettre d'accord sur un candidat parmi les noms qui circulent, notamment celui du Premier Ministre belge Guy Verhofstadt et celui du britannique, Chris Patten, commissaire européen sortant. Durão Barroso est finalement choisi lors d'un « second tour » ; il est fermement soutenu par le gouvernement britannique qui refuse Guy Verhofstadt, candidat du couple franco-allemand, trop fédéraliste aux yeux de Londres5.Le Parlement européen donne son aval à cette nomination le 22 juillet 2004 avec 413 voix sur 711 (251 contre et 44 abstentions, 3 nuls)6. Sa présidence ne devient effective que le 22 novembre 2004, et non le 1er novembre comme initialement prévu. Il est remplacé à son précédent poste par Pedro Santana Lopes qui sera Premier ministre du 17 juillet 2004 au 12 mars 2005.
Attaché au libéralisme économique, il est très critiqué par une partie de la presse européenne de gauche ; pourtant, sa vision de la politique européenne se révèle en pratique très indécise selon le journaliste Jean Quatremer7 qui parle de « ligne politique totalement illisible »8. Ainsi Martin Schulz, le président Parlement européen, déclare-t-il : « Quand il parle aux socialistes, il est socialiste. Quand il parle aux libéraux, il est libéral. Il dit aux gens ce qu'ils veulent entendre ».
Il doit affronter en 2005 le non à la Constitution européenne des peuples français et néerlandais9 ; il déclare néanmoins peu après ces votes négatifs ne pas « être pessimiste »10.
Il soutient la proposition de Nicolas Sarkozy de faire un traité modifié (traité de Lisbonne), mais récuse le terme de « traité simplifié ».
En juin 2009, les chefs d'États et de gouvernement le nomment pour un second mandat. Cette nomination est approuvée par le parlement le 16 septembre (382 voix pour, 219 voix contre et 117 abstentions)11.
Barroso avec le Néerlandais
Sybrand van Haersma Buma, en 2014 à un
sommet du Parti populaire européen.
Il passe la main fin octobre 2014 à son successeur à la tête de la
Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui entre en fonction le 3
novembre 2014. À l'heure du bilan, Quentin Dickinson fait un état très critique
des dix années passées à ce poste, assénant que José Manuel Durão Barroso s'est
« toujours montré plus doué pour conquérir le pouvoir
que pour l'exercer ». Il met à son actif, lors de son premier
mandat, le référendum constitutionnel européen « avorté » à cause de l'intervention du plombier
polonais, engendré par « l'appétit
dérégulateur » du président de la Commission qui est un des
promoteurs fervents de la directive Bolkestein. Il l'accuse également
d'un manque de pertinence dans sa gestion de la crise financière mondiale,
laissant partir l'initiative aux pays membres plutôt que de mettre en place une
politique coordonnée à l'échelle européenne, l'Europe étant là cantonnée à un « rôle de bureau d'études consultatif ». En
limitant le nombre de textes législatifs portés à l'examen du Parlement européen afin de calmer le jeu avec
les capitales européennes, il se met le Parlement à dos. Dickinson est moins
négatif sur le second mandat, mais en mettant à l'actif des commissaires les
plus actifs, dont Michel Barnier, ses principales réussites.Quentin Dickinson liste les distinctions qu'a reçues Durão Barroso du temps de son exercice, trente-et-une distinctions honorifiques, trente-deux doctorats honoris causa, cinquante-deux prix et médailles et la citoyenneté d'honneur de six villes, termine par ironiser en le qualifiant de « l'homme dont la Commission de Bruxelles retiendra notamment que son épouse le surnomme affectueusement « mon gros mérou » »12.
Controverses
Liens avec le groupe Latsis
Il a notamment nommé conseiller spécial à la Commission Dusan Sidjanski, président du Centre européen de la culture, financé par le groupe Latsis de Spiros Latsis. Le groupe Latsis a été plusieurs fois avantagé par la commission, avant l'arrivée de Barroso, comme pour les financements européens en Grèce via la filiale EFG Eurobank et cinq autres contrats divers entre 1999 et 2004. Ce groupe est montré du doigt par certains parlementaires pour son manque de transparence en Grèce et dans les Balkans13. Une motion de censure a été déposée en 2006 par 77 députés européens à propos des liens entre le président Barroso et ce groupe.Frais de représentation
En 2010, le service de la Commission chargé de l’exécution des paiements pour frais de missions dévoilait que le coût pour le contribuable européen des « frais de représentation » et « missions » du président de la Commission européenne était de 730 230 € pour la seule année 2009, les frais de représentation des 26 autres membres de la Commission s'échelonnant entre 5 000 et 16 000 euros14.Retrait de la vie politique
Depuis son retrait de la vie politique, José Manuel Durão Barroso est professeur invité à l'université de Princeton15, à l'Institut de hautes études internationales et du développement et à l'université de Genève16.Barroso participa en 2015 à la 63e conférence Bilderberg tenue à Telfs-Buchen en Autriche17.
En juillet 2016, il est annoncé que Barroso est embauché par Goldman Sachs en tant que conseiller18 et prend la présidence non exécutive de son conseil d’administration19. Rapidement, cette annonce est critiquée par certains hommes politiques18. Toutefois, il convient de noter que l'article 339 du TFUE prohibe la divulgation d'information concernant leur activité à la Commission après avoir mis fin à leur fonction20, notamment car la pertinence de l'information et son caractère confidentiel s'efface avec le temps. Ainsi, les anciens commissaires ne peuvent pas exercer de telles fonctions dans les 18 mois suivants la fin de leur fonction18.
Autres
Prises de position
Chine
En octobre 2010, concernant l'attribution du prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, il déclare :
« C'est un fort message de
soutien à ceux qui, en faisant de grands sacrifices personnels, luttent pour la
liberté et les droits de l'homme »21.
Exception culturelle européenne
Le 16 juin 2013, à la suite de l'exclusion du secteur de l'audiovisuel de la négociation du traité de libre échange entre les États-Unis et l'Union européenne, il déclare, au sujet des opposants au libre échange des contenus culturels : « Cela fait partie de ce programme anti-mondialisation que je considère comme totalement réactionnaire »22.Indiquant dans le même temps qu'il est favorable à la protection de la diversité culturelle en Europe, il critique la position de la France visant à défendre l'exception culturelle (qui vise à différencier la culture de tout autre bien marchand).
Langues
Outre sa langue maternelle, il parle couramment le français. Il parle aussi anglais et espagnol, et a suivi un cours pour acquérir une connaissance de base de l'allemand23.Distinctions
Il est membre de la section portugaise du Mouvement européen24. Il est diplômé HEC d'honneur25, Laurea Honoris Causa de la faculté d'économie de l'université de Rome « La Sapienza », honoris causa de l'université pontificale catholique de São Paulo (Brésil)26, docteur honoris causa de l'université de Nice27, docteur honoris causa de l'université de Genève28.En 2006, José Manuel Durão Barroso a été épinglé par les associations écologiques qui lui ont décerné le Prix Tuvalu du dérèglement climatique pour son double discours en faveur du développement durable et l'absence de volonté pour sa mise en pratique29.
Le 16 janvier 2014 il reçoit de la part de la Fundación Academia Europea de Yuste le Prix européen Charles-V (es)30 et le 9 juillet 2014, il reçoit les insignes de grand officier de la Légion d’honneur31.
Publications (sciences politiques et relations internationales)
- Le système politique portugais face à l'intégration européenne (Lisbonne et Lausanne, 1983)
- Uma Certa Ideia de Europa (1999)
- Mudar de Modelo (2002)
- Reformar : Dois Anos de Governo (2004)
Sources
Références
- http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d5e65bea-d708-11df-8394-9e9bfe11147c%7C0#.UcCUT_k9JuA [archive]
- Liste des mémoires rédigés à l'IUEG [archive]
- Un ancien élève de l'Institut européen de Genève président de la Commission [archive] Université de Genève
- Gros-Verheyde 2009
- Marie-Thérèse Bitsch, Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours, Editions Complexe, 1er janvier 2004 (ISBN 9782804800215, lire en ligne [archive]), p. 342
- « Biographie du "caméléon" » [archive], sur Toute l'europe.eu, 16 septembre 2009 (consulté le 14 novembre 2015)
- Jean Quatremer, « Coulisses de Bruxelles - Barroso, le portrait qui a déplu - Libération.fr » [archive], sur bruxelles.blogs.liberation.fr, 4 juillet 2007 (consulté le 14 novembre 2015)
- Jean Quatremer, « Coulisses de Bruxelles - La Commission, Docteur Jekyll ou Mister Hyde ? - Libération.fr » [archive], sur bruxelles.blogs.liberation.fr, 10 juillet 2007 (consulté le 14 novembre 2015)
- Philippe Ricard-BRUXELLES de notre bureau européen, « M. Barroso enterre la Constitution et veut », Le Monde.fr, 22 septembre 2005 (ISSN 1950-6244, lire en ligne [archive])
- Discours de José Manuel Durão Barroso sur le bilan de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne, Bruxelles, 22 juin 2005 [archive] CVCE, Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe
- Un second mandat pour le président Barroso, site de la commission européenne [archive]
- [radio] Quentin Dickinson, José Manuel Barroso (chronique radiophonique), France Culture, coll. « Trait pour trait », 31 octobre 2014 (présentation en ligne [archive], écouter en ligne [archive]). Chronique de 3 min 2 s diffusée le 31 octobre 2014 sur France Culture.
- Le Canard enchaîné no 4413
- En 2009, Barroso a dépensé 730,230 euros en déplacements [archive] sur Libération.fr
- (en) « Former President of the European Commission Joins Princeton University as WWS Visiting Professor and LISD Policy Fellow » [archive], sur lisd.princeton.edu, Université de Princeton (consulté le 2 mars 2015)
- « José-Manuel Barroso nommé professeur invité à l'UNIGE et à l'IHEID » [archive], sur www.unige.ch, Université de Genève, 20 février 2015 (consulté le 2 mars 2015)
- « Participants | Bilderberg Meetings » [archive], sur bilderbergmeetings.org (consulté le 7 avril 2016)
- AFP - 9 juillet 2016
- Ludovic Lamant, « José Manuel Barroso cède à son tour aux sirènes de Goldman Sachs » [archive], sur Mediapart, 8 juillet 2016 (consulté le 9 juillet 2016).
- Article 339 TFUE
- Le Figaro des 9 et 10 octobre 2010 : Un prix historique pour un homme courageux page 8
- Higgins et Castle 2013
- Entretiens du président Barroso en français, anglais et espagnol [archive] Les vidéos du président Barroso, Commission européenne
- Mouvement européen [archive]
- L'Europe une idée neuve pour le monde de demain [archive] Discours de M Barroso, Paris, décembre 2006
- Profil de José Manuel Barroso [archive] Commission européenne
- Université Nice Sophia-Antipolis José Manuel Barroso docteur Honoris causa [archive], Nice Rendez-Vous, 13 novembre 2008. Consulté le 14 novembre 2008.
- Université de Genève "Le Dies Academicus sous le signe des droits humains" [archive] Consulté le 14 octobre 2010
- « La 3ème Palme d’Or du dérèglement climatique remise à Monsieur BARROSO, Président de la Commission européenne » [archive], Agir pour l'environnement - RAC-F - T&E - 29 mai 2006
- Fundación Academia Europea de Yuste 2014.
- François Hollande offre la Légion d’honneur à José Manuel Barroso [archive]
Bibliographie
Consultez la bibliographie sur l'Union
européenne
- (en) Andrew Higgins et Stephen Castle, « European Official Takes On the French », The New York Times, 16 juin 2013 (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
- Nicolas Gros-Verheyde, « Quand J.M. Barroso lâchait l'Airbus A400M, par amitié … », Bruxelles2, 9 mars 2009 (lire en ligne)
- AFP, « Barroso chez Goldman Sachs: concert de critiques en France, jusqu'au gouvernement », La Libre, 9 juillet 2016 (lire en ligne)
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