Samedi 29 Juin 2013
Hier soir
Minuit et quart + Ce qui m’habite… ce n’est plus la prochaine étape d’une carrière, d’un amour ou une échéance financière… c’est difficile à écrire, ce sont des personnes vivantes ou mortes, ce ne sont plus des « choses » me concernant directement ou en mon pouvoir. D’une certaine manière, j’ai lâché ce qui était mon leit-motiv jusqu’à il y a peu et depuis des décennies, faire des livres pour trois objectifs : témoigner-apporter, parvenir qvec notoriété acquise ou renouvelée, quelque supplément de essource ou même une profession de bifurcation. Non, mon univers mental est devenu tout autre, c’est peut-être à cause de cela que j’ai perdu le sens-même d’écrire ou de raconter. Des personnes. Ces trois amis d’enfance, chacun en vocation religieuse, dont il ne me reste qu’un seul. Quelle fut leur vie intérieure, le dialogue de leur vocation, leur emploi par la congrégation, l’ordre, la compagnie auxquels ils se donnaient.pour cela. D’autres, très proches, notamment par la messagerie internet, quelques amis mauritaniens donc, et… dont je ne connais pas les visages, n’entends pas la voix, mais elle/ils sont là, j’en suis responsable et leur être utile (peut-être) me porte. Ces vies de prêtres, cess emaines-ci me donnent d’en connaître. Qu’ils tiennent est une des perceptions les plus sensibles de l’Esprit Saint. Ces images fugitives, le pré-adolescent aux cheveux bouclés noirs, encore enfant chez ma coiffeuse, le profil de visage aussi du moins enfant des enfants de chœur l’autre dimanche à Muzillac, une femme déjà d’un âge certain ou bien tellement usée et son garçon de dix-douze ans traversant devant l’école de la Vraie-Croix et tous les deux mère et fils, peut-être plus de quarante ans de différence d’âge, les mêmes yeux, plus que splendides, un gris bleu avec des pépites lumineuses brunes et vertes, et une beauté n’empêchant pas, servant au contraire une densité, une attention. Ce mendiant au visage de paysan russe émancipé par Alexandre II, assis pour la manche devant l’entrée d’Ikéa à Nantes. Le souvenir qui s’égrène si suvent avec tant de vaiantes et d’ajouts, de vraies respirations et de retrouvailles, mon père, ma mère. Toute ma fratrie et mes neveux et nièces, nous nous voyons désormais si peu. Et fille, son visage, ses poses, la voiture assise à ma droite pour l’école, les danses et numéros chez les F. qu’elle crée et inspire, les exécutants avec son invitante, ce soir en travers du grand fauteuil, à desssiner tandis que nous sommes à revoir un feuilleton : Hercule Poirot. Naguère, la vie avec restaurats, hôtels, rencontres, permissivité, successivité, artifice et cependant tant de gemmes de profondeur, ce qu’il me reste, la communion des saints, ou la communion de mes saints, la conversion à une autre qualification, une autre pensée, une autre identification de la beauté. La vieillesse comme une prise à témoin de nous-mêmes, de moi, je e ressens sans désespoir mais au contraire une preuve, une sensation d’existence que ne me donnait pas la jeunesse. Qui décrit pendant qu’il la vit les effets en lui de la jeunesse, que pourrait-il en dire, est-ce son progrès, est-ce de l’apparence, de la disposition de soi. Je n’ai alors vécu que limites et attentes. Aujourd’hui, la vieillesse que je vis appelle l’énumération des entraves, des amoindrissements de toute sortes. C’est le grand aveu et une béatifique dépendance. Le prétexte est constant désormais pour se rendre. Ce qui me retient, c’est la gêne infligée aux autres, ce serait la honte de nous qu’auraient ceux/celles qui nous aiment. Des mots m’entourent, de ces prêtres, de ces conversants de rencontre, notre banquière, tel que nous appelons « le bon » et les reconstitutions constamment différentes par le seul détail qui donnerait chronologie et raison xplicatives alors de tout, de son histoire, de ses amours, de ses empêchements et renonciations pour aboutir à la sérénité qui à moi aussi est venue. – Bon socle pour agir, regarder, piocher pour que sorte l’eau, crier pour que s’abattent les médiocrités, prier pour avancer un tout petit peu chaque instant dans une connaissance aimante de Dieu défiant chacun de nos sens et pourtant les comblant.. Le mouvement de ma vie est l’amour, mais je sais encore si peu le pratiquer. Surtout avec mes deux si proches.
Ce matin
07 heures 46 + Chant d’oiseaux, pleuviotis. Je me suis éveillé, sans doute dans tout ce cortège dont je fais partie, des souvenirs et des visages d’autres, auquel j’ajoute celui des mots, phrases ou dires reçus d’autres, me caractérisant ou disnat mieux que je ne saurais jamais le répéter ou l’écrire, ce qu’est la vie, ce que sont nos routines, façon la plus commune et la plus insidieuse de désespérer… mais surtout je me suis éveillé à la nette conscience de mon enlisement, de notre enlisement. Sans doute, suis-je à l’image de beaucoup et notre propre couple l’est-il aussi. Les sommes de courage et d’espérance qui ne se disent pas, mais que je ressens ces jours-ci en quelques instants d’échange ou pour un plus long moment d’accueil. Les confidences que je reçois, que je fais : autant de cierges à Notre-Dame des Victoires. Notre pays qui tourne de plus en plus mal pour ce qui se voit de lui : une direction politique où alternent des soliveaux et des gangsters, chaque fois en pièce unique pour l’Elysée mais un tel manque à gagner, un tel gâchis de nos institutions que le pays est en simple jachère, retombe en friche et n’est plus que terrain de parcours pour ce qui n’a pas de règle. Que de ruines… que de conséquences quand il n’y a plus de politique ni d’Etat, qu’y puis-je ? qu’y pouvons-nous ? mystère des mouvements collectifs, l’exceptionnalité française est que le pays ne se révolte pas et meurt dabs des apparences dont il n’est même plus dupe. Ceux qui produisent cependant, telle jeune romancière, telle « start up » des logiciels pour grandes surfaces qui se fait splendidement racheter et qui croit se multiplier, mais elle est passée du loup au chien de la fable. Et moi, des livres et du dur, et non plus l’étirement de tâches, de textes sans hygiène de vie et sans débouché. Désenliser…
Prier… la dialectique du christianisme et des temps dits barbares qui font la suite de l’histoire des Romains, qui sans doute brisent cette unité du monde antique mais tentent de la fonder autrement, depuis quinze cent ans. Ces courbes historiques sont d’une telle netteté. Pierre et Paul, des gens décidés parce qu’habités. Mais du dialogue d’aujourd’hui entre Jésus et Pierre, lettre-même dont on a fait le mandement et la fondation « pétriniens » pour l’Eglise : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. [1]… je retiens davantage la profession de foi que la fondation. Car c’est cette foi, le suprême réalisme qui éclairent tout, procurent toutes les forces, toutes les imaginations, toutes les fécondités. Et ce n’est pas une description de Dieu par les hommes selon les logiques cartésiennes ou les intuitions pascaliennes. Si l’Islam, en son Prophète, et le christianisme en la protestation de Paul s’accordent sur le fait dont ils témoignent d’une révélation, mode contestable ou pas : l'Évangile que je proclame n'est pas une invention humaine. Ce n'est pas non plus un homme qui me l'a transmis ou enseigné : mon Évangile vient d'une révélation de Jésus Christ… mais que consacre ce dernier : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux… l’essentiel, le fondamental est le contenu-même de ce qui est ainsi professé, grabsmis, révélé. La personne-même de Jésus, son identité, sa nature, Dieu fait homme, le Fils de Dieu fait homme. Là commencent autant notre liberté : croire, ne pas croire, que notre vie : nous ne somms mûs, créés, recréés, féconds que par Jésus-Christ, dont nous sommes plus ou moins lointains, plus ou moins conscients. Le désenlisement commence en chacun, pour moi sans doute qui suis immobilisé bien plus que d’autres et beaucoup…parce que je ne prie pas, je ne prie plus si j’ai jamais prié et que je bats la campagne comme mon cher pays, comme le monde entier, mais ce n’est pas une excuse que de se répandre au vent alors que nous avons, que j’ai un devoir précis de bonheur et de responsabilité. La puissance des Apôtres a eu là son ressort. Une seconde version de nos textes [2] pour aujourd’hui en donne le secret, la manière d’y venir : Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais… Lève-toi vite… Mets ton manteau et suis-moi. Totu paraît rêve et miracle alors, mais nous sommes simplement entrés dans la geste de Dieu dont nous faisons enfin partie. Tandis que Pierre était ainsi détenu, l'Église priait pour lui devant Dieu avec insistance. Hérode allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux soldats, il était attaché avec deux chaînes et, devant sa porte, des sentinelles montaient la garde. Repartir pour la vie, repartir en prière, repartir en plein dans le réel, à bras le corps, de toute mon âme. Et nous sommes tant, nous sommes tous à reartir, pouvoir repartir, vouloir repartir. Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes tombèrent de ses mains. Alors l'ange lui dit : « Mets ta ceinture et tes sandales. » Pierre obéit, et l'ange ajouta : « Mets ton manteau et suis-moi. » Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que c'était une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis, brusquement, l'ange le quitta. Alors Pierre revint à lui, et il dit : « Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif. ». Le sens de la vie n’est ni au passé, ni au futur. Il est maintenant, il ne nous est que plus sereinement et librement offert, manteau, sandales nous sont familiers, mais l’ange est là, Dieu est là, qui secoue, éveille, et nous situe. Dehors… sauvés si nous avons marché, si nous marchons.
Une analyse de notre situation nationale, analogie avec les situations pré-coloniales. Le Tour sans pancartes ni bandroles de la manif.pour tous, du moins pour l’instant. La gay pride mettant autant de monde dans la rue que les opposants au mariage « gay ». à développer
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