jeudi 20 juin 2013

Inquiétude & Certitudes - jeudi 20 juin 2013

Jeudi 20 Juin 2013

Prier…[1] lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi… La prière si connue, apprise de cœur par tout chrétien, la seule « complète » qui nous vienne de Dieu Lui-même, puisque le Je vous salue, Marie ne reçoit de l’Ecriture : les paroles de l’ange Gabriel et le dire d’Elisabeth, que sa première partie. Le texte de Jésus s’insère dans deux leçons, l’une à propos de la prière de demande, l’autre qui est une des multiples versions de l’appel divin à la compassion humaine, au pardon. Nos demandes et nos souhaits d’une part, nos refus d’exaucer ou de comprebndre l’autre, d’autre part. Notre égocentrisme, notre autisme. Jésus traite bien les deux sujets dans ce Notre Père qu’Il nous donne. Il nous place en communauté, en multitude, en humanité, ce n’est pas une prière à la première personne du singulier, au contraire du Je vous salue, Marie…c’est une prière pour que d’abord Dieu Lui-même « situé » comme incommensurable, insaisissable, indicible : qui es aux cieux mais pourtant imaginable et à ressentir comme notre père, figure tutélaire humaine s’il en est, soit reconnu comme Dieu, que Sa toute-puissance s’effectue…car le règne de Dieu, Sa volonté ont-ils besoin de nous, dépendent-ils de notre prière, de nos vœux pour se déployer ? Notre nécessaire ne vient qu’ensuite, après que nous ayons tous ensemble participé à la vie divine, que nous l’ayons d’une certaine (et magnifique manière) suscitée même ! ce nécessaire est le matériel, la nourriture principale, mais il est surtout notre libération : celle de notre péché personnel, celle du péché originel, universel. Rien de plus, mais « tout y est ». Une autre version évangélique fait du Notre père, une réponse d’exemple du Christ à la demande de ses disciples. Car la prière, la prière à Dieu, la prière entre humains, entre créatures, est la resporation spirituelle du vivant, elle est la relation-même d’une dépendance à une puissance. Reste –ce qui me hante – la question d’une définition : qu’est la prière ? pratiquement. Ce qui n’est pas une question de manière, quoique celle-là ouvre à toutes les exigences : le seuil qui peut être lecture, récitation, évocation, souvenir, écriture, chant… doit être franchi. La prière est le libre passage de Dieu en nous, la prière, c’est Dieu en nous qui prie. Enseignement du Christ. – En regard, le paidoyer pro domo de Paul est étrange. L’homme est un des géants, un des génies de l’Eglise et de l’humanité, géant de la foi, géant de la mission, géant de la plume, de la dialectique, de l’art oratoire… mais il choque en se campant comme il le fait dans plusieurs de ses lettrres (vérifier les varantes de cette protestation, et si elles se trouvent dans la même épître ou dans plusieurs). Je ne m’estime pourtant absolument pas inférieur à tous ces super-apôtres. Il ne se situe il est vrai que dans l’exercice de ses « fonctions » apostoliques, et ne se met pas en valeur en tant que personnalité. Il donne des arguments à ses ouailles pour qu’elles se défendent des imposteurs. Deux arguments : je ne vaux peut-être pas grand-chose pour les discours, mais poour la connaissance de Dieu, c’est diffrent : nous vous l’avons manifesté en toute occasion devant tout le monde… Je me suis bien gardé d’être une charge pour vous, et je m’en garderai toujours. L’objectivité. Dans un contexte de dilection pour ses « paroissiens » : mon amour jaloux qui est l’amour même de Dieu pour vous… serait-ce parce que je en vous aime ? Mais si ! Et Dieu le sait.

tout début de la matinée

Un jeune homme de vingt-trois ans, anti-mariage gay, manifestait devant M 6 dimanche soir quand François Hollande y est intervenu. Il a continué ensuite dans le XVIème arrondissement, à ce que j’ai compris, et il vient d’ « écoper » de deux mois de prison ferme. Son avocat, celui de la manif.pourtousjuge cette décision monstrueuse et scandaleuse, ainsi que le pensent aussi les adhérents à ce mouvement. Evidemment, la sanction est brutale, se veut exemplaire car il est probable que le jeune homme de bonne famille présente toute garantie de disponibilité envers la justice. Mais justement… une loi a été débattue et voté, des manifestations en nombre (nombre de participants, nombre d’éditions) ont été autorisées et ont eu lieu. L’acharnement n’a aucun fondement ni légal ni civique.

D’ici quelques minutes, la Coru de cassation devrait décider – c’est ce qui est attendu – le dessaisissement des juges de Bordeaux, notamment pour leur mise en examen de Nicolas Sarkzoy, avec comme principal motif – est-il également attendu – que l’un des juges a un lien de parenté avec l’experte qu’il a commise pour juger de l’état de santé et de lucidité de Mme Bettencourt. Evidente maladresse du magstrat. Mais la cassation suppose la compétence d’une autre formation et une nouvelle décision de mise en examen ou pas. Il serait grave que l’élection présidentielle vaille amnistie à vie pour celui qui en bénéficie. Abusif juridiquement. Grave politiquement. La République du 3 Septembre 1870 à Jacques Chirac n’a gratifié le président de la République d’aucun statut pénal exorbitant du droit commun. Réélire Sarkozy en 2017 malgré Karachi, malgré Tapie, malgré les financements de ses propres campagnes, malgré chacune des libertés qu’il a pris à l’Elysée avec le droit budgétaire, et malgré cette affaire Bettencourt, malgré une somme d’évidences qui n’auront pu dépasser en droit qu’un faisceau de présomptions, malgré tant de pièces à conviction, scellerait pour longtemps la fermeture de nos institutions à la vox populi, à la pureté des mœurs politiques alors qu’elles sont déjà tellement fermées : pas de referendum, pas de vote de conscience au Parlement, en sorte qu’une personne inatteignable à vie par les tribunaux est pendant l’exercice de ses fonctions à la fois immanquablement obéi dans tous ses projets et toutes ses lubies, et totalement irresponsable. Une forme, pour le moment douce, de dictature.

La seconde conférence sociale s’ouvre au palais d’Iéna : retraites et emploi. Les sujets interfèrent. Comme il n’y a pas de travail en France, tout ferme sauf l’aide à la personne, on restera dans l’abstrait car la croissance et le développement économique ne se décrètent pas et une politique de récession enfonce un pays au lieu de lui insuffler ce qu’il lui manque pour repartir naturellement. Personne n’en attend rien, d’ailleurs.
milieu de matinée

Imprudence du juge Gentil, certes, mais peu de compétence juridique, notamment en procédure, pour l’ensemble des avocats des mis en examen dont l’ancien président de la Ré&puvlique. La Cour de cassation ne met pas fin au suspense, c’est la cour d’appel de Bordeaux, et non elle, qui est compétente pour valider ou pas, non les décisions des juges, mais la composition même de leur instance. Et les avocats vont commettre une seconde faute, à mon sens, en récusant en bloc les trois juges au lieu du seul Gentil. Tout cela un jour en Cour européenne des droits de l’homme. Celle-ci très certainement sera ravie de décider qu’un président de la République, surtout française, n’est pas au-dessus des lois.

soir

Désespérant. Hollande se mêle de tout comme Sarkozy, mais avec beaucoup moins de pouvoir persuasif dans l'instant (il cumule les inefficiences et manque de résultats de son prédécesseur avec la sensation chaque jour qu’il a trah, peut-être pas des engagements explicites, mais ce qu’on attendait de lui et qu’il ne démentait pas)… province pour les innondations et donc au palais d’Iéna pour discourir devant une « conférence sociale » qui n’est que pour la montre : son discours plus, demain, celui du Premier ministre en conclusion, laissent peu de temps pour de vrais débats. La novation eput été non seulement que l’exercice dure bien davantage, mais que le Président et le Premier ministre s’y relayent certes, mais écoutent et observent, ne disant rien, validant cependant la qualité des échanges. 

Désespérant. L’ouverture dans les universités d’enseignements non linguistiques, mais de diverses thématiques, qui pourront être donnés intégralement en anglais. On ne peut mieux indiquer que le français n’est plus ou n’est pas une langue d’avenir. Le journal Le Monde ("mon" journal) serait dans ce mouvement : il « proposerait » désormais une édition entièrement en anglais. Espérance ou intention ? attirer des étudiants étrangers ? mais nous allons y perdre toute l’Afrique puis mettre celle-ci à l’anglais. Quant à nos jeunes, il leur paraîtra évident que si l’anglais est d’avenir mieux vaut aller directement en Angleterre (la Cité pour les finances) et surtout aux Etats-Unis. Non seulement nous nous gérons mal, mais nous acceptons notre dépendance des marchés et de la Commission européenne, sans jamais nous demander si nous ne devons pas changer les règles d’un jeu qui, en sus, n’est pas gagnant mais nous affaiblit encore.

J’entends les nouvelles télévisées, la voix suppliante et prétendûment de bon sens de François Hollande pour énoncer des banalités et prendre du temps aux débats sérieux, j’entends les constats et réclamations pour crûes et dégâts des eaux : Clochemerle.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XI 1 à 11 ; psaume CXI ; évangile selon saint Matthieu VI 7 à 15

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