samedi 25 août 2012

Inquiétude & Certitudes - samedi 25 août 2012


Samedi 25 Août 2012 

Prier… [1] l’inversion des positions depuis le Magnificat (il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles… qui s’élève sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé) et plus fondamentalement depuis l’incarnation de Dieu, sa passion et sa mort en la personne du Fils, nous en avons l’habitude mais la hiérarchie vraie au regard de nos révérences, nous la réfléchissons moins. Vous ‘navez qu’un suel enseignant et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le Seigneur que l’on décrit et appréhende par sa seule « gloire », terme difficile. Louis XIV et Napoléon III l’affectionnait : moins pour eux-mêmes que pour nous, leurs contemporains. Pour l’Ecriture, c’est la quintessence de la présence et de l’identité de Dieu, me semble-t-il : la gloire du Seigneur remplissait le Temple… Fils d’homme, c’est ici le lieu de mon trône, le sol sur lequel je pose les pieds, et j’y habiterai au milieu des fils d’Israël, pour toujours. Gloire, immanence, proximité, incarnation. Habitation. Et la gloire habitera notre terre. Personnage de saint Louis, dont l’évocation conclut le livre posthume de Georges POMPIDOU, le nœud gordien, l’aspiration tout humaine d’une toute puissance qui soit justice et paix. La vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice… La justice marchera devant lui et ses pas traceront le chemin. [2]Nous cherchons midi à quatorze heures, à croire que nous le faisons exprès. J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple : son salut est proche de ceux qui le craignent.

matin

Lamentable, nous, nos dirigeants, nous. Toute la place dans les médias ce matin pour la bisbille entre Cahuzac et Filipetti à propos de la publicité sur les chaines de télévision publique, querelle que clôt le Premier ministre en arrivant à La Rochelle, pour « l’université d’été » du Parti socialiste. Très peu pour la visite chez nous, après Berlin, d’Antonis Samaris, le Premier ministre grec. Il arrive attendant le soutien de la France et de Hollande, le champion de la relance en Europe, et de la compréhension. Communiqué après trois quarts d’heure de conversation, soit au plus un quart de substance si l’on compte la traduction et les saluations liminaires… la chronique ne dit pas si l’Hellène est retenu à déjeuner… réponse de la France, la Grèce doit donner des preuves de sa crédibilité, le délai supplémentaire de deux ans n’est pas accordé, Hollande s’est fait verrouiller jeudi soir par Merkel qui, bien entendu, a tout refusé au Grec. Sans que je le comprenne, j’ai vu que ces prêts allemands à la Grèce, autour de 40 milliards ont permis, avec un système de taux plancher pour les emprunts d’Etat, une économie de plus de 60 milliards… je ne comprends pas que le PS, sinon le président de la République en tant que tel, ne joue pas à fond la conversion du SPD aux thèses françaises qui, de la campagne à aujorud’hui, sont de plus en plus difficiles à entendre encore.

Ayrault, en conclusion de son dire sur les querelles interministérielles, évoque la tâche très difficile, dans la durée, avec pédagogie, mobilisation, courage. Aucun de ces mots – s’ils doivent traduire une manière de penser et d’être du gouvernement – ne me convient : il faut de l’imagination et regarder les Français en adultes qu’ils sont tout autant que leurs dirigeants. Cette pétition de pédagogie est le comble du paternalisme, le gouvernement, les citoyens doivent apprendre de lui… Martine Aubry laissant à d’autres la direction du parti, a peut-être ses raisons mais pour le quinquennat qui n’a pas encore ses structures, c’est mauvais.

Il semble qu’au Liban, les querelles entre Syriens mobilisent leur diaspora, la guerre civile va faire tache d’huile. Tout cela si précaire. Les Kurdes, dont je ne savais pas qu’ils sont 35 millions, brûlent de se réunir et de signifier leur indépendance… tous les chateaux de cartes s’abattront alors. En Iran, Ahmadinejad qui a pourtant avec aisance illustré son pays ces dernières années tout en étant docile à ceux qui veulent la dictature, semble en fin de course. En Egypte, Morsi est sur la ligne de crête, et Israël sur les « starting blocks ». L’élection américaine – dix semaines – va probablement libérer tous les cliquets et curseurs.


[1] - Ezéchiel XLIII 1 à 7 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Matthieu XXXIII 1 à 12

[2] - Une fois le pardon accordé et reçu, l’harmonie peut à nouveau régner entre Dieu, l’homme et la terre. Ce psaule est tout indiqué pour exprimer cette idée. La colère de Dieu s’évanouit et fait place à son immense bonté. La paix succède à la folie et la gloire de Dieu règne à nouveau sur la terre. Das une image saisissante, le psalmiste personnifie les grandes vertus : « l’amour et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ». Plus fort encore, c’est « la justice qui guide les pas de Dieu et qui lui indique le chemin à suivre », comme pour dire que Dieu lui-même est soumis à l’impératif de la justice. Ces quatre vertus sont énoncées deux par deux, car elles s’opposent souvent. Le sentiment d’amour peut parfois s’exprimer dans le mensonge et inversement la vérité peut tuer l’amour. Quand l’amour et la vérité se rencontrent, l’harmonie est parfaite. Il en est de même pour la justice et la paix. Parfois, à force de vouloir la paix à tout prix, on est amené à renoncer à la justice. Inversement, à vouloir une justice trop rigoureuse et implacable, on finit par perdre de vue la paix. Il faut donc qu’il y ait alliance entre la paix et la justice ; elles doivent finir par s’embrasser ! –     Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Evidemment, notre présentateur connaît l’hébreu, mais la traduction française de ses pas traceront le chemin n’induit pas forcément que le chemin soitt celui de Dieu, donc un Dieu soumis à une vertu. Je comprends autrement : le chemin est trracé pour nous, et Dieu se confond avec la justice, il est justice. – Justice & Paix, nom d’un dicastère, longtemps dirigé par le cardinal Etchegaray. – Cette notion d’harmonie me semble païenne : elle est grecque, platonicienne, hédoniste, c’est une esthétique. Il me semble que le christianisme, au moins dans sa version catholique, ne l’instrumente guère. La beauté y est plus fréquemment évoquée, mais avec peur. On s’en tire avec le kalos kagathos.
déjà médité les dimanche 4 Décembre 2011 & mardi 24 Juillet 2012

Aucun commentaire: