samedi 18 août 2012

Inquiétude & Certitudes - samedi 18 août 2012


Samedi 18 Août 2012 

Prier… [1] dans la multitude des fronts à tenir, des luttes et drames à entendre de loin ou à tenter de réparer par une proximité ou une amitié minimum, dans la précarité des projets et des forces qui nous sont les plus intimes, nous ne sommes toujours au cœur de nous-mêmes, ni de ce que nous pouvons devenir. Alors ? aller au centre : crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit… rends-moi la joie d’être sauvé : que l’esprit généreux me soutienne… tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. [2] Déprie ? impuissance ? errance ? c’est vécu ou peut l’être personne par personne, mais en sociétés et civilisations entières. Remède suggéré par Dieu selon son prophète : revenez à moi, détournez-vous de vos péchéséhs et vous ne risquerez pas de tomber dans le mal. Rejetez tous vos péchés, faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi vouloir mourir, maison d’Israël ? Je ne prends plaisir à la mort de personne, déclare le Seigneur : convertissez-vous et vivez… Un certain type d’homme. Ce ne sont pas les circonstances qu’il faut déplorer mais nos modèles et nos projets. L’homme qui n’opprime personne, qui restitue ce qu’on lui a laissé en gage, en commet pas se fraude, donne son pain à celui qui a faim et un vêtement à celui qui est nu ; l’homme qui ne prête pas avec usure, ne réclame pas d’intérêts, détourne sa main du mal, qui tranche équitablement entre deux adversaires, suit mes lois et mes préceptes pour se conduire avec droiture : un tel homme est vraiment juste, il vivra, déclare le Seigneur. Modèle pratique ? Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent, juste ceux que les disciples, les mieux placés apparemment auprès du Christ, rabrouaient…  Prier pour tous et avec tous. Cette fin du Ramadan… un ami me rapporte l’horreur : un infirmier répondant au nom de Houssein O. Mohamed a égorgé ses quatre enfants (deux garçons dont un de 12 ans et deux filles) parce qu'il n'arrivait pas à leur procurer des habits pour la fête !!! La fête de l'aïd tombant le 19 ou le 20 du mois, les salaires des fonctionnaires ne seront versés qu'après et la cherté de la vie interdit toute épargne avec le salaire de misère en Mauritanie !!! Mais d’autres de ce même pays m’assurent qu’en faire cas, c’est prendre parti contre le pouvoir en place qui se présente comme celui d’un président des pauvres. Et nous-mêmes entre les non-mariages et ces réceptions préparées un ou deux ans à l’avance pour paraître ? ou célébrer ? et quoi ? ce qui se dit en un sourire et du même mot prononcé par l’un et par l’autre, par mari et femme. Prier et aimer… sans rien. Amour d’enfant sans signe que la vie, sa vie, notre vie. Mais je ne peux m'empêcher à cet homme - exemplaire - de ce que notre époque peut détruire. Pas une religion ou une civilisation partiqulières, non, toute notre époque. Nous sommes solidaires de tout.

Les deux dictatures… l’affaire Aussange n’est évidemment pas une affaire d’abus sexuel, même s’il est possible que le personnage se soit cru tout permis, mais n’est-ce pas le cas si souvent dans nos sociétés de rapports de force et d’argent, et que la victime quand le « bourreau » n’est qu’un lambda, ne se réveille qu’en vue du pactole, cf. Nafissatou Diallo. L’affaire est le sacrilège, le lèse-majesté, les Wikileaks, attentat à la grandeur et à l’invulnérabilité américaine du même ordre, en effet de scandale mondial, que le renversement des « twin-towers ». Ce n’est pas le procès suédois qu’il risque mais la peine de mort ou la perpétuité au moins, aux Etats-Unis, le pays de la peine de mort, de Guantanamo, du juge unique, de gens emprisonnés au secret depuis onze ans sans procès et avec aveux ou « témoignages » les uns contre les autres « obtenus » par simulation de noyade. Droits de l’homme… quant aux Pussy Riots, trois filles chantant contre Poutine dans un lieu de culte (complicité de l’Eglise orthodoxe, église établie et complaisante envers tous régimes… elles nous clament tout simplement que le stalinisme est revenu et qsue l’internationale qui s’installe et dont les J.O. de Pékin, en plein ethnocide tibétain : la mort d’un Etat, d’un peuple, d’une tradition millénaire par le garrot, la submersion démographique, cette internationale est celle de la tolérance universelle pour ces systèmes. Encore la Russie nous présente-t-elle deux avantages augmentant notre culpabilité : la résistance à Poutine est multiple et évidente, la dictature a un nom de personne, tandis que la Chine « populaire »…

Je ne lis pas encore mais j’attends… une analyse des conflits sociaux en Afrique du sud confirmant ou infirmant que la suprématie blanche a peut-être disparu dans les textes et les élections mais pas en économie et en argent. L’Internationale socialiste a sa réunion là-bas, Ségolène Royal y va. Puissent-elles l’une et l’autre apporter un peu de lumière à cela et réponse à cette question.


[1] - Ezéchiel XVIII 1 à 32 passim ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu XIX 13 à 15

[2] - Appel à la clémence, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable avec Bat-Chéva’ (II Samuel 11). Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaëm, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entier doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette faute grave. Ainsi, le veerset 7 voudrait dire : puisque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflammée pour le concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans la passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été interprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abraham Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tudèle en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit défendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accmpagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et la bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être défiitivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrande, tu n’agrées pas d’holocauste », les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’une fois Jérusalem reconstruite, « tu accepteras les sacrifices de justice » qui sont l’expression d’une conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la aprière du soir que l’on récite avant de se coucher. –  Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. -
 Nos frères juifs excellent à nous faire comprendre ce qu’est le péché et ce qu’est la responsabilité. C’est du moins une voie. Elle est curieusement exonérante en grande partie, le péché originel n’est pas un poids, mais une excuse… curieusement aussi, pour le chrétien, la femme en tant que mère, est davantage responsable (elle transmet le péché, elle le commet mêe pour concevoir…) que l’homme qu’elle a mis au monde. Tel que je lis l’adultère de David, la femme au plus s’est laissée faire : c’était le roi, mais ce n’est pas elle qui s’est exposée et donnée spontanement sauf à supposer qu’elle se soit exhibée en se baignant en contre-bas des balcons royaux. Le texte donne au contraire toute la responsabilité à David, adultère et assassin. Peut-être les deux manières de voir et comprendre le péché – celle des Juifs et celle des chrétiens – doivent se combiner et sont alors, ensemble, éclairante. Notre nature et notre initiative ou notre faiblesse pécheresses.

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